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16/09/2010

Cour Pénale Internationale, justice des puissants ?

La justice universelle en question

 

Justice de blancs contre les autres ?

 

Sidiki Kaba

 

Ancien Président de la Fédération internationale des Ligues des droits de l'Homme

 

Editions de l'Harmattan

 

 

Le Président soudanais al-Béchir, contre qui la Cour Pénale Internationale a prononcé plusieurs mandats d'arrêt, en particulier pour génocide, se rend, sans être inquiété le moins du monde, aussi bien dans les pays arabes qu'africains.

Le dernier en date, le Kenya, s'abrite derrière la décision de l'Union Africaine de ne pas appliquer la décision de la CPI.

 

L'avocat Sidiki Kaba, ancien Président de la Fédération Internationale des Ligues des droits de l'Homme (FIDH) pose donc la question : la justice "universelle" est-elle une justice de blancs contre les autres ?

Il répond en avocat, défenseur du droit des victimes contre l'impunité de ceux qui portent atteinte aux droits les plus élémentaires.

Il rappelle que 31 pays africains ont signé le Statut de Rome mettant en place la CPI.

Le premier d'entre eux étant le Sénégal présidé à l'époque par Abdou  Diouf.

 

Tout allait bien tant que la CPI inculpait des rebelles, à la demande des Etats membres, dont les gouvernements pouvaient ainsi l'instrumentaliser contre son opposition (cf. le cas Bemba).

Les dents ont commencé à grincer avec l'inculpation de l'ancien Président Charles Taylor. Mais il n'était plus au pouvoir, et la solidarité des puissants n'a pas joué en sa faveur.

Les choses se sont franchement gâtées avec l'inculpation d'un chef d'Etat en exercice.

A la demande non pas d'un Etat,  mais du Conseil de sécurité de l'ONU.

A la Ligue arabe qui met en avant la Convention de Vienne, qui assurerait l'impunité aux Chefs d'Etat dans l'exercice de leurs fonctions, Sidiki Kaba oppose la jurisprudence du procès de Nuremberg,  après la seconde guerre mondiale, et la lutte contre l'impunité des bourreaux.

"Nous devons opposer à la solidarité révoltante et déshonorante des chefs d'Etats, la solidarité humaine et judiciaire aux victimes, afin que leur droit à la justice et à la réparation soit effectif."

 

L'auteur dénonce le "double standard". Les chefs d'Etats membres du Conseil de sécurité ne risquent rien, pas plus que leurs alliés les plus proches : Bush, Poutine, les premiers ministres chinois et israéliens ne seront pas inquiétés. Les Africains et les Arabes en éprouvent un sentiment d'injustice.

 

  Après le cas d'Omar al-Bachir, Sidiki Kaba passe en revue ceux de Charles Taylor, de Saddam Hussein, d'Augusto Pinochet, d'Hissène Habré et de Slobodan Milosevic.

 

En conclusion, il propose de créer un Tribunal Pénal Universel à compétence universelle, dont la CPI est une étape,  disposant d'une police universelle, avec un Fonds universel pour la réparation des préjudices des victimes.

 

 

"La plus haute aspiration de l'humanité est de libérer l'Homme de la terreur et de la misère" Déclaration universelle des Droits de l'Homme

 

"La justice sans la force est impuissante. La force sans la justice est tyrannique. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force ; pour cela,  faire que ce qui est juste soit fort ou ce qui est fort soit juste" Blaise Pascal (Pensées)

 

"Sans justice, il ne peut y avoir de paix durable" Kofi Annan

 

"Ces innombrables morts, ces massacrés, ces torturés, ces piétinés, ces offensés sont notre affaire à tous" Vladimir Janklevitch

10:39 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

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