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31/05/2011

Des élections locales aux élections nationales...

Ciao Silvio ?

 

 

Je fais partie de ceux que la défaite de Berlusconi réjouit. Milan est symbolique. Je m'étais fait un plaisir d'y organiser un Congrès du Parti socialiste européen. Toute une série de villes italiennes basculent à gauche, du nord au sud.

 

Si j'étais optimisme j'y verrais le début de la fin de ce populisme bling-bling et sexiste qui fait honte à tant d'Italiens.

 

Prosaïquement j'y vois la confirmation de la règle d'airain qui s'abat sur les partis au pouvoir lors des élections locales.

L'Italie en est une nouvelle confirmation, juste après l'Espagne, la Grande-Bretagne, l'Allemagne...et la France.

 

Nous savons malheureusement, par expérience qu'il faut se garder d'oublier, qu'il ne suffit pas de faire un quasi grand chelem lors des élections régionales pour emporter dans la foulée les élections nationales.

 

Tous mes vœux accompagnent, quand même,  les progressistes italiens, britanniques, allemands...et français !

 

 

08:43 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique

30/05/2011

Pérou : Keiko / Ollanta

Pérou : vers le 2ème tour de la présidentielle

 

 

Il y a quelques mois j'ai eu la chance de rencontrer, à Lima,  les deux candidats présents au deuxième tour de l'élection présidentielle.

Je ne savais pas alors que telles seraient leurs positions, et eux non plus...

 

Le moins que l'on puisse dire est qu'Ollanta Humala ne m'avait pas fait une bonne impression. Je ne l'attendais pas à le trouver en possible vainqueur.

Peut-être est-il excellent orateur dans les meetings ?

Ancien militaire, nationaliste, il nous avait expliqué que la gauche et la droite étaient des notions du XIXe siècle, dépassées, qui plus est importées d'Europe, donc ne s'appliquant pas à l'Amérique latine.

Il n'accepte qu'une seule étiquette : "Péruvien".

Et, bien entendu, les violences sont le fait des Colombiens ou Mexicains narcotrafiquants.

Il est souvent classé à gauche par les journalistes français parce qu'opposé à la globalisation capitaliste. Il ne repousse pas l'idée de nationalisations indemnisées.

Il souhaite, et c'est bien normal, que son pays cesse d'être un exportateur de matières premières.

S'il est élu, il annonce déjà une renégociation de l'accord commercial avec l'Union européenne. Il ne croit pas à un accord "gagnant/ gagnant". Il veut protéger la production nationale par des barrières douanières.

Il considère qu'il y a trop de conflits sociaux, et qu'ils freinent le développement.

Il se veut l'héritier d'une "grande civilisation" (Inca).

 

En comparaison, Keiko Fujimori est brillante.

Elle avait commencé sa campagne, comme son père, en multipliant les visites dans de petites villes de province,  oubliées des autres candidats, trop centrés sur la capitale.

Reconnaissant que le gouvernement sortant laissait une situation macro-économique favorable, elle voulait mettre l'accent sur les "petites choses concrètes", "comme le font les femmes", "passionnées" et "organisées", puisque devant faire face à des tâches multiples.

Elle est en faveur de l'intégration régionale, en particulier l'intégration économique, en prenant l'exemple européen.

Elle mettait l'accent sur la modernisation de l'enseignement, et donc une meilleure formation des enseignants. J'aime quand des candidat(e)s donnent la priorité à l'éducation...

Par rapport à l'héritage paternel, elle déclare : "je suis une démocrate", "j'étais contre le troisième mandat de mon père" (celui des atteintes aux droits de l'Homme et à la démocratie, qui lui valent d'être en prison pour 25 ans). Elle promet de ne pas l'amnistier.

Elle a fait campagne sur son prénom, avec comme sigle un immense K !

 

Tous les sondages les donnent au coude à coude...

29/05/2011

Charles IX

Charly 9

Jean Teulé

Editions Julliard

 

Biographie romancée de Charles IX, devenu roi à 10 ans, et resté sous la coupe de sa mère, la Régente, Catherine de Médicis.

Il est resté dans l’Histoire comme le Roi de l’horreur de la Saint Barthélémy, lui qui avait signé,  avec les protestants,  la Paix de Saint-Germain et qui cherchait la conciliation avec eux, allant jusqu’à marier sa sœur, la « Reine Margot » avec Henri de Navarre, alors âgé de 19 ans, lui dont la maîtresse, Marie Touchet, dont il a eu un fils,  était protestante.

Dans le film « La Reine Margot », jouée par Isabelle Adjani,  Charles est incarné de façon inoubliable par Jean-Hugues Anglade.

Le roman commence avec la calamiteuse décision prise sous la pression du « conseil royal » emmené par Catherine de Médicis, et se termine par les obsèques du Roi, mort à 23 ans, elles aussi sanglantes.

Entre les deux le basculement dans la folie,  devant l’horreur commise, avec la bénédiction du Pape. « Etat dépressif grave, proche de la prostration, et troublé par d’incessantes hallucinations ».

Tout cela raconté dans le style alerte de Teulé. Qui n’hésite pas devant les anachronismes, probablement pour rendre son récit plus actuel.

Un petit livre plaisant, qui ne mérite probablement ni son succès de ventes, ni la critique sévère du « Monde des livres » de cette semaine…

09:49 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

28/05/2011

le roman de l'Uruguay du XXe siècle

La montagne invisible

Carolina De Robertis

Editions Belfond

 

L’Uruguay au XXe siècle à travers la vie de trois femmes.

Tout commence avec le grand-père, Ignacio,  qui quitte l’Italie pour émigrer dans le « nouveau monde », à Montevideo, « une ville de marins et d’ouvriers, de laine et de bœuf,  de pierres grises et de longues nuits d’hiver glacés ». Il apprend à boire la grappa au miel et le « maté » avec la « bombilla », « le liquide vert au goût amer et vivifiant. Le goût de l’Uruguay ». « Le président du nom de Battle y Ordonnez avait ensorcelé la population en promettant des écoles, des droits aux ouvriers et des hôpitaux ». « Il a transformé l’Uruguay en pays démocratique ». L’émancipation des femmes y date de 1905 ! Ignacio épouse, au fin fond de la campagne, Pajita (petit oiseau), jeune paysanne illettrée mais intelligente. Elle affirme descendre de José Artigas, héros de l’indépendance. « Il a mené le combat pour l’indépendance avec les gauchos, les indiens et les esclaves libérés ». Sa connaissance des plantes  permettra à Pajita de faire vivre sa famille pendant les absences de son mari.

Sa fille Eva devra quitter trop tôt ses études, mais n’abandonnera jamais son amour de la poésie. Elle partira pour Buenos Aires, de l’autre côté du Rio de la Plata.

Elle y connaîtra l’amour et vivra l’aventure du péronisme, jusqu’à la chute, qui entraînera pour elle le retour sur sa terre natale.

La fille d’Eva, Salomé, rejoint les Tupamaros, dont le nom s’inspirait de Tupac Amaru, le dernier roi inca transformé en martyr par les Espagnols. Les Tupamaros proclamaient « le droit sacré à la rébellion ». Nous étions en 1968 ! Les Tupamaros cherchaient à ridiculiser le pouvoir autoritaire du Président Pacheco, si possible sans utiliser la violence.  Ils ne réussirent qu’à permettre la prise du pouvoir par une junte militaire. Salomé est victime de la répression, des tortures, de l’emprisonnement. A ce moment là, « l’Uruguay détenait le record mondial du plus grand nombre de prisonniers politiques par habitant. »

Comme le dit l’auteur : « bien que ce livre soit un roman, il repose sur des évènements historiques réels. Ma propre famille fut une des plus importantes sources de documentation. »

 

« A chaque saison, un nouveau tyran, à la tête d’une armée, détruisait une autre armée, se saisissait du pouvoir, puis le perdait ».

« La mémoire est la reine des tours de passe-passe : elle embellit ce qui brille déjà et laisse dans l’ombre les misères et les erreurs »

« L’Uruguay avait eu un destin unique, preuve d’une solide démocratie : alphabétisation importante, droits du travail, santé publique »

« L’Uruguay, un joyau perdu sur un continent oublié »

« J’étais né pour te caresser, ma vie pour ça, ma main sur ta peau »

13:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

27/05/2011

quand le rêve américain est en crise...

The company men

 

De John Wells

 

Avec Ben Affleck, Tommy Lee Jones, Kevin Costner

 

 

Le cinéma américain est capable de produire autre chose que des comédies. Ses films politiques portent souvent, de façon critique,  sur la politique étrangère américaine.

Ce film constitue, plus profondément,  une remise en cause,  assez sévère,  du système économique et social américain.

 

Trois hommes expérimentés et travailleurs se retrouvent, l'un après l'autre, au chômage,  parce que leur patron veut faire monter le cours de l'action, et qu'il est bien connu que pour y parvenir la meilleure méthode consiste à licencier...

Ce film n'est pas un plaidoyer. Il montre simplement comment le chômage remet en cause la vie personnelle et familiale de ceux qui sont touchés, et pas habitués à l'être.

Des histoires humaines qui peuvent aller jusqu'au drame.

L'occasion d'une remise en cause de la société de consommation : on peut vivre sans belle voiture et sans carte d'entrée au golf, mais,  dans une société où tout est basé sur l'argent, à commencer par le regard  des autres, et de soi même,  les signes extérieurs de richesse  indiquent les positions sociales et, en cas de difficultés, le rêve américain devient un cauchemar.

Le risque de perte de l'estime de soi n'est pas loin.

 

Un film jamais larmoyant qui remet les choses, et les valeurs,  à leurs places.

Mais comme il s'agit, tout de même, d'un film américain, la fin ne peut être, dans son final,  qu'optimiste !

 

 

 

12:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma