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13/08/2011

Si, seniors...

Trois fois 20 ans

 

De Julie Gavras

 

Avec Isabella Rossellini et William Hurt

 

 

Avoir 60 ans, ce n’est pas tout à fait avoir trois fois 20 ans.

C’est ce que découvre, avec un brin de panique, l’héroïne, magnifiquement interprété par Isabella Rossellini.

Que propose la société à une jeune retraitée ? Aquagym et bénévolat !

 

Son mari, plus que jamais, fuit dans son travail d’architecte. Il multiplie même les heures supplémentaires, non payées, avec de jeunes stagiaires, sur un projet qui a peu de chances d’être retenu.

 

L’humour allège le propos. Les situations ne peuvent qu’être évocatrices pour les sexagénaires. Mais sont-elles parlantes pour les plus jeunes ?

Comme il y a des films pour adolescents, voici venu le temps des films pour une tranche d’âge qui se laisse gagner parfois par l’angoisse du vieillissement…

 

 

10:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

12/08/2011

Enquêtes policières à Maguelone

Les larmes de Maguelone

 

Yves Desmazes

 

Editions 3  D

 

 

Retour du super flic inventé par un ancien officier de police de Montpellier.

Le héros, en plus de ses responsabilités policières, est également diacre, champion de karaté, cultivé et séduisant, au point d’oublier que la religion,  dont il est un des officiants bénévoles, considère que les relations sexuelles en dehors du mariage constituent un péché.

 

Il est vrai qu’il lutte contre l’intégrisme religieux,  catholique, lors de cette enquête sur un meurtre perpétré au moyen d’une hostie empoisonnée qu’il a lui-même remise lors d’un office religieux,  à Maguelone,  cathédrale, avant d’être supplantée par Montpellier.

 

Chacun sait que l’empoissonnement était un moyen expéditif déjà très en vogue au Moyen-âge, et nous suivons, parallèlement,  deux aventures se déroulant à sept siècles d’intervalle.

 

A Maguelone plus qu’ailleurs, « il est délicat, voire même risqué, de dissocier totalement une scène de crime de son histoire ». Et je n’ai pas boudé les allusions à l’histoire de la région de Montpellier.

 

Ce retour historique n’empêche pas l’utilisation des dernières méthodes de la police scientifique.

 

Petite précision historique, mais non moyenâgeuse : contrairement à ce qu’affirme un personnage du roman, ce n’est pas à cause de « cette maudite séparation entre l’Eglise et l’Etat » que les diocèses n’ont plus les moyens de réparer les édifices religieux (ils seraient bien en peine de le faire avec le seul produit des quêtes !), car depuis cette loi de séparation,  les collectivités locales payent pour l’entretien et la restauration de ces monuments. Ce qui, parfois, pèse lourdement sur leur budget. Mais ne faut-il pas considérer que ces édifices font partie du patrimoine de toute la communauté, y compris des non croyants ?

10:30 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

10/08/2011

Des réponses européennes à la crise

Quelles réponses à la crise ?

 

Les Allemands pensent-ils vraiment qu’ils s’en sortiront mieux seuls face à la crise que dans le cadre de l’Union européenne ?

Depuis la guerre les dirigeants allemands avaient compris qu’en contre partie de leur domination économique et commerciale sur le « marché commun », l’Allemagne devait contribuer financièrement à un rééquilibrage des régions européennes, par le biais du budget européen.

Les crises provoquent toujours des retours vers les égoïsmes à courte vue. Les dirigeants allemands actuels, sous la pression de leurs électeurs, se sont ralliés à l’idée d’un vaste marché, par eux dominés, sans compensation pour les « clients ».

 

Face à la crise,  les réactions sont nationales, et donc les actions de l’Union européenne sont quasi uniquement intergouvernementales. Jamais en anticipation, toujours en tentative de réponse : toujours trop tard et trop peu.

Face à la crise, qui a entendu Mr van Rompuy, président du Conseil européen ?

Le président de la Commission européenne, Mr Baroso, a timidement tenté une proposition. Berlin l’a prié de se taire. On ne l’entend plus.

Certains proposent un « ministre européen de l’économie ». Nous avons sous les yeux l’exemple de la « Haute représentante » pour la politique étrangère de l’Union européenne, sorte de « ministre des affaires étrangères » de l’Union européenne : elle n’exprime que le plus petit dénominateur commun des 27 !

Il est probable qu’un « ministre de l’économie » européen ne ferait pas mieux…

 

Face à la crise,  les investisseurs, et les économies,  réclament de la cohésion et de la stabilité.

Des réponses européennes, dans le cadre de l’Union européenne, sont nécessaires, et seraient même possibles : un vrai budget européen, avec des ressources propres, un renforcement significatif du « Fonds Européen de Solidarité Financière »,   la création d’un « Fonds Monétaire Européen » et d’une agence de notation européenne, la possibilité d’émettre des « Eurobonds », obligations permettant de relancer l’économie par de grands travaux d’infrastructures d’intérêt transnational (Keynes, réveille toi, ces économistes de droite ont tout oublié…). Cette relance permettrait de lutter contre la dette, contre la stagnation qui menace la cohésion sociale. Ces mesures permettraient de vaincre la spéculation, qui se déchaînera si chaque pays joue son jeu seul, alors que nos économies sont tellement imbriquées les unes dans les autres.

 

Un dernier regret : les parlements sont en vacances et, face à la crise, n’existent pas face aux exécutifs. Les décisions concernant les « Fonds Européen de Solidarité Financière », pour insuffisantes qu’elles soient, ne peuvent être activées tant qu’elles ne seront pas ratifiées par les 27 parlements nationaux…donc pas tout de suite !

Les socialistes européens réclament une réunion extraordinaire et urgente de la commission économique du Parlement européen. Même, ou surtout,  si l’exécutif européen n’est pas à la hauteur de ses responsabilités, les parlementaires européens s’honoreraient à interrompre leurs vacances…

11:02 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe

09/08/2011

gavroche en politique

André Laignel, un gavroche en politique

 

Jean Diharsce

 

 

La première fois que je suis allé à Issoudun, c’était en 1984. J’accompagnais, à l’occasion des élections européennes,  mon ami Roger Fajardie, député européen sortant, et qui sera réélu, et Nicole Péry, numéro deux de la liste socialiste française, dont mon épouse était l’assistante parlementaire. Quelques mois plus tard, Nicole sera élue vice-présidente du Parlement européen.

Nous étions les invités du maire de la ville, André Laignel. J’ai rarement autant ri qu’au cours du dîner qui a suivi la réunion électorale. André s’est montré féroce,  mais avec un humour irrésistible.

Je suis retourné à Issoudun il y a quelques années : j’ai été frappé de voir comment cette petite ville de 15 000 habitants, dans une région enclavée, était équipée et son centre ville attractif.

Il est évident que son maire, depuis 1977, s’est décarcassé, avec talent,  pour sa ville.

 

Je suis admiratif du parcours d’André Laignel. Pour avoir fait de nombreux aller et retour entre mes villes d’élection et mon lieu de travail, j’admire la volonté d’André, venant de Paris chaque fin de semaine pour passer ses week-ends dans le Berri, se faisant reprocher avec constance de ne pas être du pays. Cela lui a coûté, d’abord financièrement, en particulier pendant les huit années qui ont précédé sa première élection.

 

Ayant fait mes études universitaires tout en travaillant, passer ma maîtrise d’Histoire tout en faisant les 3X8 dans une gare de triage, je suis admiratif d’André, qui a quitté l’école à 14 ans, pour reprendre des études à 20, et aller jusqu’au Doctorat en droit, tout en travaillant, tout en militant, tout en prenant des responsabilités politiques.

Chapeau : j’ai une idée assez nette de ce que cela représente…

 

Son parcours électif a été à la hauteur de ses qualités : non seulement maire, mais aussi conseiller général, et même, pendant un temps président du conseil général, député, secrétaire d’Etat, puis député européen.

 

Pendant dix au Parlement européen, André Laignel a été un parlementaire présent, et critique. Je peux partager certaines de ces critiques. Il a raison de dire « C’est un parlement croupion,  le parlement européen seul ne peut rien faire. » Mais qui peut croire que le parlement français, qui ne peut même pas fixer son ordre du jour, a plus de pouvoir face à l’exécutif ? Il a raison de regretter que le parlement européen n’ait pas de pouvoirs d’initiative (réservés à la Commission), mais combien de lois françaises sont d’origine parlementaire et non pas gouvernementale ?

En fait, comme beaucoup de responsables politiques français, André Laignel était perdu dans ce système plus complexe que l’affrontement majorité/opposition du parlement français.

Concernant le projet de Traité constitutionnel, André Laignel faisait partie de « ceux qui pensent que ce petit pas est insuffisant, qu’il faut un électrochoc ». Nous avons eu l’électrochoc, et nous en avons vu le résultat : une crise profonde dont l’Union européenne n’est pas sortie. J’avoue faire partie des sociaux-démocrates réformistes, espèce socialiste qu’André n’aime guère !

 

 

Citation de l’auteur :

 

« Ces réunions dont les socialistes raffolent, où l’on passe son temps à se morfondre, à rabâcher de vieilles querelles, où les militants rêvent de bâtir un monde plus juste, plus fraternel »

 

Citations d’André Laignel :

 

« Du moment que j’avais un bouquin sur une chaise, j’étais isolé, dans mon univers »

« J’ai lu, beaucoup lu. C’est peut-être pour cela que je ne me suis jamais senti seul »

 

« A un moment donné, ce qui fait la différence, c’est la détermination »

 

« La charité, c’est une démarche individuelle. Moi je suis porteur, en tant qu’élu, de la solidarité. Il y a un centre municipal d’action sociale dont le métier est la mise en œuvre de la solidarité. C’est le service public ».

 

« Un but qui a besoin de moyens injustes n’est pas un but juste »

 

« De toute ma carrière, tu ne trouveras pas un mot attaquant les personnes. Les idées, oui. Leur comportement politique, oui. Les personnes, jamais. »

 

« Tout ce qui ne tue pas rend plus fort. Sans aucun doute sur le plan personnel. Il n’est pas certain que cela soit aussi évident sur le plan politique »

 

« Quand on est défait, c’est le choix des électeurs, ce n’est pas une atteinte personnelle, même si on peut le ressentir personnellement, douloureusement »

 

« Il faut une bonne dose de courage pour rester au parti socialiste. D’abnégation parfois. On ne tire pas facilement un trait sur plus de trente ans de militantisme, de fidélité, d’amitié. »

11:21 Publié dans Livre, vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique

08/08/2011

quelques réflexions sur l'Afrique (suite)

   Économie

 

Éradiquer la pauvreté

 

"Réduire l'extrême pauvreté et la faim de moitié" était le premier des "Objectifs du Millénaire.

Le Nord du continent représente à lui seul 40% du PIB de l'Afrique.

L'Afrique subsaharienne ne représente que 1% du PIB mondial.

La moitié des habitants du continent gagne moins d'un dollar par jour, ce qui les classe dans la catégorie "pauvreté absolue". 37 pays africains sont les plus mal classés à l'"Indice de développement humain" du PNUD.

L'Afrique subsaharienne est la seule région du monde dont le PNB par habitant et en dollar constant ait diminué depuis 1980.

 

 

Richesse des ressources,  économie de prédation

 

L'Afrique, qui recèle 30% des réserves mondiales en minéraux,  est la preuve, malheureuse, que les richesses naturelles ne provoquent aucun développement automatique.

Pire : l'exploitation des ressources naturelles a, trop souvent,  conduit à l'exacerbation des conflits, à la corruption, à des désastres écologiques et en aucun cas à l'amélioration des conditions de vie des populations.

L'économie africaine repose trop sur l'exportation de matières premières (90% de ses exportations), au bénéfice d'immenses fortunes d'une oligarchie prédatrice, généralement liée aux entreprises,  non africaines,  exploitant les richesses,  minières ou agricoles,  non transformées, donc sans valeur ajoutée.

80% des revenus du pétrole nigérian ne bénéficient qu'à 1% de la population...

 

Si elle n'est pas suffisante, la transparence des transactions financières est indispensable.

 

Le développement repose sur des investissements humains et financiers, en particulier dans le domaine de la Recherche, ce qui permet une amélioration de la productivité et donc de la compétitivité, aujourd'hui infime, dans une économie mondiale globalisée, au sein de laquelle l'économie africaine occupe peu de place, en dehors de la production de pétrole.

 

 

Le développement par le commerce ? Les APE ?

 

"Trade not aid" : ce slogan américain (Ronald Reagan) a trouvé des échos en Europe, en particulier au sein de la Commission européenne.

 

Aucune région d'Afrique n'a accepté d'"Accord de Partenariat Economique" proposé depuis dix ans par la Commission européenne.

 

Le droit au protectionnisme des économies africaines, sans réciprocité doit être reconnu.

 

 

Agriculture

 

L'agriculture emploie encore plus de la moitié de la population.

Alors que l'Afrique était, à son accession à l'indépendance, autosuffisante sur le plan alimentaire, 44 des 48 pays subsahariens souffrent de malnutrition chronique.  Le déficit alimentaire augmente.  L'Afrique reçoit 32% de l'aide alimentaire mondiale, moins de 10% de cette aide vient d'Afrique.

L'agriculture doit redevenir prioritaire, alors que le retrait de l'Etat a caractérisé les plans d'"ajustement structurel". Le désengagement de l'Etat, l'abandon des systèmes de stabilisation des prix ont freiné le développement de l'agriculture. Le budget alloué à l'agriculture ne dépassant pas 1%, la rend non compétitive face aux importations de produits agricoles européens subventionnés.

 

Parce qu'il est essentiel de donner du pouvoir d'achat aux paysans africains, et donc de les rémunérer correctement pour leurs récoltes,  il faut mettre fin aux subventions européennes en faveur des exportations en direction de l'Afrique, ainsi que celles qui contribuent à un effet de "dumping" rendant les produits agricoles africains non compétitifs en Afrique et souhaite que les centres de recherche agronomique, européens et africains,  aient les moyens d'intensifier leurs recherches sur les plantes nourricières africaines (igname, sorghos, mils, etc.).

 

 

Quelles politiques d'aide au développement ?

 

Le défi du développement singularise l'Afrique subsaharienne plus que toute autre région au monde, défi à relever par elle même et solidairement par le reste du monde.

L'Afrique, "continent riche peuplé de pauvres",  est la partie du monde la plus aidée. Une aide qui dépasse les 10% de son PIB. Sans résultats probants, sauf l'enrichissement de ceux qui sont bien placés pour la capter. Le bilan de trois décennies d'aide au développement est sévère.  Ce qui lasse les donateurs. Certains économistes vont même jusqu'à considérer l'aide publique, dans sa forme actuelle, comme un facteur d'aggravation.  Aucun pays dans le monde n'est sorti du sous-développement grâce à l'aide extérieure. Les Etats-Unis, en proie à leur déficit budgétaire, refusent toute idée d'un "Plan Marshall".

Ne peut-on pas paraphraser ce que disait le Président Cardoso à propos du Brésil : "Ce n'est pas un continent sous-développé, c'est un continent injuste !" ?

 

Ni l'aide ni le marché ne soutiennent à eux seuls un développement productif autonome suffisant pour éradiquer la pauvreté. Il est essentiel que les plus values dégagées en Afrique soient réinvesties en Afrique et non dans des dépenses somptuaires, en particulier hors du continent. Cela constituerait un signe encourageant pour les "Investissements Directs Etrangers", l'Afrique n'en attirant qu'1%,  dirigé quasi exclusivement vers le domaine pétrolier.

 

08:23 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0)