25/07/2021
l'astrophysicien enquête
Serial Bomber
Robert Pobi
éditions Les Arènes / Equinox
Le titre français résume bien l'histoire : un poseur de bombes en série. Le titre original "Under pression" fait le lien avec les compétences de l'enquêteur astrophysicien.
Après "City of Windows", le Canadien Robert Pobi nous ramène à New-York pour une enquête de l'atypique Lucas Page, astrophysicien, génie des mathématiques, professeur d'université, quelque peu misanthrope et amputé d'un bras et d'une jambe, mais disposant de prothèses efficaces.
La première bombe efface les 700 convives d'un gala organisé au célèbre musée Gugenheim. Le bombes suivantes seront plus individualisées.
Pour retrouver l'organisateur de toutes ces explosions, le "Serial Bomber", l'enquêteur se demande "à qui profite le crime ?", "Cui bono ?" Mais n'y-a-t-il pas d'assassinats qui ne profite à personne, même pas au meurtrier ?
"Les journalistes eux aussi avaient répondu à l'appel. Ils étaient essentiels pour entretenir la peur addictive qui faisait désormais partie du régime des Américains, au même titre que les hot-dogs et les muffins gluten-free."
"Vieillir ce n'est pas un truc de poules mouillées"
"Au XXIe siècle, nous ne sommes toujours pas débarrassés de ces illuminés qui pensent que la terre est plate, que les vaccins sont dangereux ou que l'homme n'a jamais marché sur la lune. Voila ce que l'on récolte quand on laisse les armes prendre le pas sur les livres."
"Face aux hommes armés, une foule de manifestants - si on pouvait nommer ainsi un groupe d'adultes déguisés en superhéros, réunis pour célébrer leur ignorance. Lucas pouvait pardonner la bêtise à l'occasion, lorsqu'elle était involontaire, mais cette ignorance assumée le révulsait."
"Heureusement que les autres nous aimaient pour notre beauté intérieure - en tout cas dans les films hollywoodiens."
15:11 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : thriller
18/07/2021
Fresque historique XVe et XVIe siècle
L'étoile brisée
Nadeije Laneyrie-Dagen
(professeure d'histoire de l'art à Normale Sup)
éditions Gallimard / nrf
Il ne fait pas bon être Juif dans l'Espagne d'Isabelle la Catholique. Afin d'éviter qu'ils soient massacrés, un couple envoie ses deux fils sur les routes. L'un part vers le Nord, l'Allemagne en passant par la France. Il devient le médecin d'un moine nommé Martin Luther. L'autre part vers l'ouest, donc vers le nouveau monde. Il devient intime d'Amerigo Vespucci et contribue à ce que son prénom devienne le nom de ce continent redécouvert.
Au cours de leurs péripéties ils croisent des personnages qui emmènent les lecteurs sur les routes, et les océans, y compris à Londres, en Algérie et dans le ghetto de Vénise. L'un d'entre eux passent deux fois à Aire-sur-la-Lys !
L'étoile brisée est celle de David, séparée au moment de leur départ, chacun en gardant la moitié.
"Le seigneur Erasmus n'est pas tendre pour les femmes. Il dit que nous sommes vaines et créatures ineptes. Mais il nous reconnait, à cause de notre beauté et de ce manque de raison, un pouvoir sur les hommes. Si nous n'étions pas telles, écrit-il, le monde serait terriblement ennuyeux !"
"Martin assure qu'un dépouille ne doit pas être honorée puisque l'âme est partie"
16:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
11/07/2021
1739 / 1751
Foudres
Philippe Vandamme
éditions "Poussière de lune"
Le siècle "des lumières", essentiellement en Provence. Une galerie de personnages que rien ne prédestine à se rencontrer : un notaire, veuf, qui cède tout à sa fille unique, y compris la laisser apprendre à lire, dans un livre d'anatomie, "elle achetait des ouvrages à la pelle et il réglait les factures", un forgeron appartenant à une confrérie de libre pensée qui n'est pas sans rappeler la Franc Maçonnerie qui se répand à cette époque, un soldat "gueule cassée" qui sert d'espion au Lieutenant général de police (qui ne se nomme Lethor que dans l'imagination du romancier, le poste étant tenu par Claude Henry Feydeau de Marville jusqu'en 1747, puis par Nicolas René Berryer), et un jeune homme curieux, habile, qui invente le paratonnerre, avant que Benjamin Franklin ne le fasse en 1752, à Philadelphie. Ce qui donne le titre du livre.
"Ne restait plus qu'à inventer une suite". La fin de l'histoire est laissée à l'imagination des lectrices et lecteurs. A moins qu'un second tome ne paraisse ?
"Concevoir le Roi semblable à un découlement et une suite nécessaire de la nature de Dieu est une imposture basée sur l'ignorance. Le droit divin est pure imagination"
08:03 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
03/07/2021
Esther et le confinement
Les cahiers d'Esther
Histoires de mes 15 ans
Riad Sattouf
Allary éditions
Dernière année de collège pour Esther. L'album se termine par l'entrée au lycée. La fin de l'enfance.
Et lors de cette année : la Covid et le confinement.
"les ministres disaient que le masque ne servait à rien (parce qu'il y en avait pas), maintenant qu'il y en a ils l'ont rendu obligatoire !"
C'est également l'année des rapprochements filles / garçons, sauf qu'avec le confinement c'est pas facile...
Toujours aussi drôle au fil des années.
Lecture obligatoire pour les parents, et les grands-parents, et les enseignants des collèges., afin de mieux comprendre ces chers ados.
20:42 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, collège
16/06/2021
Sibérie de tous les extrêmes
Lëd
Caryl Férey
éditions Les arènes / Equinoxe
L'action de Lëd, "glace" en russe, se déroule à Norilsk, la ville de plus de 100 000 habitants la plus septentrionale du monde, au delà du cercle polaire (300 kilomètres). C'est le nickel qui justifie la présence de cette population alors que les températures peuvent descendre sous les -60°. Mais qui dit nickel dit pollution et corruption au profit des responsables locaux, y compris la police.
Boris est un flic intègre. C'est pour cette raison qu'il a été nommé dans cet enfer glacé.
Un sombre tableau de la Russie de Poutine, héritée de Staline.
"Au motif de punir la Russie pour l'annexion de la Crimée et son soutien à Assad, les sanctions économiques de l'Occident avaient uni le pays autour de Vladimir Poutine ; mieux-ou pire- la rétention de marchandises étrangères avait propulsé les produits russes, d'ordinaire risée du peuple, sur le marché intérieur."
"Les apparatchiks n'étaient en moyenne que six fois plus riches qu'un ouvrier, contre trois cent mille fois aujourd'hui."
"L'espérance de vie avait chuté de sept années dans ces maudites années 1990, le nombre d'hommes alcooliques doublé, la Russie avait le plus haut taux de suicides et d'homicides d'Europe, la natalité la plus faible au monde. Personne ne croyait plus en rien."
"J'ai choisi ce thème (l'homosexualité) comme un appel à la tolérance qui manque au monde, pas seulement en Russie."
17:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, thriller, russie