29/11/2012
Promenade à Par'bo
Paramaribo regroupe la moitié de la population du Suriname. De son passé colonial elle a hérité d'une multitude de maisons en bois. Certaines superbement restaurées, d'autres en très mauvais état, ce qui laisse craindre leur disparition. La maison des notaires est une spectaculaire réplique de maison coloniale...entièrement en béton. Belle imitation ! La merveille de ces construction en bois, la cathédrale , vaut la visite, car l'intérieur est spectaculaire : tout en cèdre clair, néo-roman. L'union européenne a largement contribué à sa restauration. Les résultat est magnifique. Le catholicisme n'arrive qu'en troisième position au Suriname, devancé par de nombreuses variantes du protestantisme. Les Mormons ont pignon sur rue. L'hindouisme a deux énormes temples, mais je n'ai pas saisi les nuances théologiques entre les deux... Présentant un symbole très fort, la mosquée et la synagogue sont l'une à côté de l'autre, sans que rien ne vienne troubler ce bon voisinage. Les Juifs, fuyant les persécussions , sont installés au Suriname depuis le XVIIe siècle . Les musulmans sont venus, pour travailler dans les plantations, en provenance des "Indes néerlandaises", le plus grand pays musulman du monde : l'Indonésie. La ville est à l'embouchure du fleuve. J'ai été déçu par la visite du port. Le shopping ne présente aucun intérêt . Il y a des distributeurs de billets partout. Il sont indispensables car ni les commerçants, ni les restaurants n'acceptent les cartes de Credit .
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28/11/2012
Au Surinam
Quelques jours à Paramaribo
Le Suriname est le plus petit des Etats d'Amérique du Sud.
Lors du Traité de Breda, en 1667, l'Angleterre avait échangé ce territoire contre la "Nouvelle Amsterdam", qui deviendra "New-York".
Les Pays-Bas étaient attirés par les plantations de cannes à sucre.
Qui dit "cannes à sucre", dit "esclaves", venus d'Afrique, après la quasi disparition des populations indigènes. Après l'interdiction de l'esclavage, la main d'œuvre est "importée" d'Inde, ou de la colonie hollandaise d'Indonésie, en particulier de Java. Plus quelques Chinois. Au total : une société multiculturelle.
Indépendant en 1975, le pays, qui a une frontière commune avec le département français de la Guyane, connait, en 1980, son premier coup d'Etat, mené par le Lieutenant-colonel Dési Bouterse.
De 86 à 88, une guérilla, financée par la CIA...et la cocaïne survit dans la jungle.
Les civils reviennent au pouvoir en 1988, et sont renversés de nouveau par Bouterse en 1990. Il accepte d'organiser des élections, et les perd, en 1991
Sous sa dictature, quinze opposants sont massacrés. La polémique demeure pour savoir s'il était personnellement présent, ou pas. Pour éviter tout problème, il a fait voter par le parlement une loi d'amnistie.
Mais le parlement du Suriname ne peut pas amnistier sa condamnation, "in abstentia", à onze ans de prison, pour trafic de cocaïne, par un tribunal hollandais. Néo-colonialisme, réfutent ses partisans...
Bouterse est revenu au pouvoir en 2010, par les urnes cette fois. Les missions d'observation électorale de l'Union européenne et de "l'Organisation des Etats Américains" ont déclaré que les élections s'étaient déroulées de façon satisfaisante.
Mais les parlementaires européens ont décidé de ne pas le rencontrer lors de leur séjour à Paramaribo.
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18/11/2012
Cadix est une île
Promenade à Cadix
Cadix est une île. Disons, presque une île, puisqu'une lagune la relie au continent.
J'avoue n'être sorti de la ville ancienne que pour rejoindre l'aéroport.
Il faut environ une heure pour en faire le tour, en longeant la mer, ses plages, ses ports, et ses anciennes fortifications qui repoussèrent les troupes de Bonaparte.
Il est agréable de se perdre dans ses petites rues, sur ses petites places...et facile de se retrouver, puisque la mer n'est jamais loin.
J'ai dormi à l'ombre de l'énorme cathédrale baroque, moi qui préfère les petites églises romanes. Au quatrième étage. Les rues sont si étroites que j'aurais pu parler à la voisine sur sa terrasse, si je l'avais vue. Le premier matin, à mon réveil, en tirant le rideau, j'ai eu droit au spectacle très proche de dessous féminins, en dentelles, en train de sécher, du meilleur effet, dont je ne connaitrai jamais la propriétaire.
Pour revenir aux promenades dans Cadix, mes réunions, où je me rendais à pied, se tenaient à la "maison de l'Amérique latine" et au "palais de la députation", qui méritent tous les deux d'être visités.
Au cours de ces promenades, j'ai particulièrement aimé le grand théâtre Falla, de style néo mudéjar, à qui il ne manque qu'un minaret pour avoir l'air d'une mosquée et l'oratoire de San Felipe Neri, où fut proclamé la première Constitution espagnole, même si j'ai trouvé la décoration intérieure beaucoup trop chargée et dorée..
A l'énorme monument consacré à l'Assemblée constituante, j'ai préféré la sculpture représentant un cadenas ouvert dont le cylindre se termine par une plume, symbole des indépendances latino-américaines.
En conclusion, Cadix n'est pas Séville, ni Grenade, ni Cordoue, mais vaut le détour, pour la mer, les rues et les places.
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27/10/2012
Temps superbe à Erevan
Promenade à Erevan
Temps superbe à Erevan. Le long de la voie rapide qui relie l'aéroport à la ville, une rangée de "casinos" spécialisés dans les machines à sous. Pour recycler quel argent ?
Les quelques "Lada", dont certaines en panne, sont numériquement supplantées par les Japonaises et les Coréennes. Les seules automobiles européennes sont allemandes.
Relatant un voyage effectué en 1990, Nicole Péry, alors vice-présidente du Parlement européen, écrit dans son livre de souvenirs : "Erevan dégageait une impression de tristesse à laquelle je ne m'attendais pas." Ce n'est plus u tout le cas aujourd'hui !
En ville toutes les boutiques d'une économie mondialisée : d'Adidas à Zara, d'Armani à Zegna. Une grande rue piétonne toute neuve dans l'axe Nord/Sud. Certains immeubles ne sont pas terminés. Deux sortes d'investisseurs : les Russes d'origine arménienne, qui peuvent attendre que les appartements et bureaux se vendent, et les Américains eux aussi d'origine arménienne qui, victimes de la crise américaine, ont besoin de liquidités et cassent les prix.
A chaque extrémité, d'une part la place de la République, ancienne place Lénine, avec le Musée national, de l'autre l'opéra et la place de la liberté.
Partout dans le centre des immeubles de tuf rose, local, qui fait irrésistiblement penser à Strasbourg.
Sur les hauteurs de la ville, le mémorial du génocide de 1915 ("la forteresse des hirondelles"), plus loin un monument au sommet duquel une statue de "la mère patrie", armée d'un glaive, a remplacé l'immense statue de Staline.
Au loin, si proche, le mont Ararat, en territoire turc, d'où furent chassés les Arméniens.
Erevan, petite ville provinciale, n'a pris de l'importance qu'en devenant capitale d'un petit Etat se devant d'accueillir les Arméniens chassés de Turquie et d'Azerbaïdjan, franchissant ainsi le cap du million d'habitants.
Des immeubles collectifs de qualité médiocre ont été construits, en périphérie, dans ce cas obligatoirement en hauteur.
Plus récemment, également sur les hauteurs, dans des endroits boisés, de superbes villas, aperçues derrière de hauts murs, signalent la présence des nouveaux riches.
Entre la ville haute et la ville basse, une "cascade", inachevée en raison de la crise économique américaine, contenant des escalators et des pièces d'art moderne léguées à la ville par un riche américain d'origine arménienne. Dans le parc en bas de la "cascade" des sculptures modernes de bonnes factures, dont trois "Botero". Comme partout l'art moderne crée la polémique.
A quelques kilomètres, tout près de la frontière avec la Turquie, fermée par ce pays, le Saint-Siège, depuis le Ve siècle, de l'Eglise arménienne, catholique, mais indépendante de Rome.
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25/10/2012
Que sais-je ? sur l'histoire de l'Arménie
L'Arménie
Claire Mouradian
"Que sais-je ?" n°851 (PUF)
Ce livre nous dit peu sur l'Arménie d'aujourd'hui : "un espace étriqué et enclavé, des potentialités naturelles limitées, des voies de communication et d'approvisionnement contrôlées par des voisins plus ou moins hostiles.". Seul le dernier chapitre parle de l'époque contemporaine. Il est plus consacré aux Arméniens, et en particulier à la majorité d'entre eux, ceux de la diaspora, qu'à l'Arménie.
L'Arménie antique et médiévale nous explique la fierté de la Nation arménienne. L'Ourartou dès le IXe avant J.C. Tigrane le Grand (95/55) et son Empire arménien de la mer (Noire) à la mer (Méditerranée).
L'Arménie victime très tôt de l'hégémonisme de ses puissants voisins. L'Empire perse de Cyrus au VIe siècle avant J.C., puis iranien, qui met fin à l'Etat arménien pour quatre siècles en 428, peu de temps après avoir été "le premier Etat à adopter le christianisme comme religion officielle en 301". Avec l'intermède de l'Empire romain, représenté par les légions de Pompée.
Plus tard, "Byzance, en ruinant les capacités combatives des Arméniens a favorisé l'expansion turque en Anatolie". Dès lors, les Turcs deviennent l'"ennemi héréditaire". Les Azéris n'étant qu'une version de Turcs.
"Les destinées des Arméniens (de la Méditerranée) vont être solidaires de celles des Croisés". Le dernier roi du royaume arménien de Cilicie, Léon de Lusignan, meurt en exil à Paris, et son cénotaphe se trouve dans la basilique des rois de France à Saint-Denis.
Du XVe au XIXe, les Arméniens vivent sous le joug des Ottomans et des Iraniens qui parviennent à un accord de partage en 1639. Pris entre Turcs et Persans, les Arméniens se tournent vers la Russie orthodoxe. En 1813, la Russie annexe l'est de l'Arménie, après trente ans de guerres contre les Turcs et les Persans.
En 1914, les Arméniens sont divisés, comme leur territoire : 180.000, vivant à l'Est, sont mobilisés dans l'armée russe, 250.000, vivant à l'Ouest, dans la région renommée par les Turcs "Anatolie", sont enrôlés dans l'armée turque.
En 1915, les autorités turques décident de régler "la question arménienne" en procédant à un gigantesque "nettoyage ethnique" : entre 1 et 1,5 millions de victimes, soit les 2/3 de la population arménienne.
Un génocide, avant que le mot ne soit inventé.
A la fin de la 1ère guerre mondiale, la République est proclamée, dans la partie orientale, qui était occupée par la Russie, mais dès 1920, la jeune république arménienne devient "soviétique" : "Plutôt les Russes que les Turcs !".
En 1991, "les Arméniens plébiscitent l'indépendance à 99% avec une participation de 95%."
La même année, le Karabagh, peuplé à 85% d'Arméniens, proclame à son tour son indépendance. Le conflit, à ce sujet, avec l'Azerbaïdjan, dure toujours.
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