01/11/2010
Pas de téquila à Taquile
Facile de comprendre pourquoi cela s'appelle "l'altiplano" : c'est en altitude, et c'est plat : une plaine avec des montagnes enneigées autour.
A 3 800 mètres, l'air est pur autour du lac Titicaca ("le puma gris"), et la seule industrie ici est le tourisme. Mon guide m'explique que c'est au fond du lac que repose le monde englouti de l'Atlantide, et que son peuple, les Aymaras, en sont les survivants. Ne voulant pas me facher avec lui, je ne lui répond pas que les Basques et les Canariens m'ont déjà raconté la même histoire...
A terre, il faut beau et chaud. Comme la veille au Machu Picchu j'ai évité la pluie matinale et automnale. Sur le lac, véritable mer intérieure, les vagues sont des clapotis, mais au bout d'un moment je rentre à l'intérieur du bateau : la brise de mer est trop fraîche !
Sur l'île de Taquile m'attend l'épreuve pendant laquelle je vais payer la fatigue et les réveils au milieu de la nuit : 500 mètres de pente très très raide. A une telle altitude, sans entraînement, le rythme cardiaque s'emballe vite et le souffle se fait très court, même en faisant de tout petit pas. Pire que le Golgotha, sans la croix, mais avec moins de stations. Les habitants de l'île remontent à dos d'hommes, de femmes et d'enfants tout ce dont ils ont besoin et que les bâteaux leur ont amené. J'ai même vu un homme avec une armoire sur son dos. Ils ont beau être habitués, eux aussi souffrent dans la montée. Pas d'ânes, pas de lamas, pas de brouettes. Je sais que les Incas ne connaissaient pas la roue, mais depuis ? Autre problème que connaissent bien tous les insulaires : tout ce qui vient de la terre ferme coûte plus cher, puisqu'il faut payer le passage en bâteau. Est-ce pour cela qu'ils et elles gardent leurs habits traditionnels ? Ou pour se distinguer des Aymaras, majoritaires sur la terre ferme ?
En haut la récompense : une vue magnifique sur le lac et les montagnes alentour, et le repas frugal au restaurant communal ouvert en 2007 : soupe au quinoa, truite du lac et "maté de coca" : les feuilles de coca en infusion, breuvage réputé pour améliiorer la respiration en altitude et vaincre la fatigue. Dans la salle de la coopérative, qui ressemble plus à un hangard qu'à une boutique, s'aligne des bonnets tricotés, sans originalité. J'entends des touristes dirent qu'ils sont plus chers qu'ailleurs (une dizaine d'euros). Je décide donc d'attendre une meilleure occasion.
Fujimori a été le seul Président péruvien a venir sur l'île : il a fait installer des toilettes et des panneaux solaires. Il est aujourd'hui en prison, pour malversations et atteintes aux droits humains, mais les habitants de l'île n'en ont cure : ils considèrent tous les politiciens comme corrompus et ne detestent pas les dirigeants énergiques. La fille de Fujimori, Keiko, candidate à l'élection présidentielle de l'année prochaine vient de faire une tournée triomphale dans la région qui, de plus, est peuplée de nombreux descendants d'immigrés asiatiques.
Cap sur les îles flottantes. Bien avant l'arrivée des Espagnols, les Uros ont fui les Incas qui réduisaient les autres peuples en esclavage. Ils ont construit de grands bâteaux en roseaux, avec de petites maisons en roseaux dessus. Puis ils ont coupé les racines des roseaux, rajouté des tiges de roseaux, trouvé la techniques pour assembler de petites îles flottantes. Aujourd'hui les Uros, et leur langue, ont disparu, mais il y a toujours des îles flottantes, avec des maisons en roseaux dessus, et des gens qui n'ont plus le droit de chasser ni de pecher, parce que le lac a été déclaré "réserve naturelle", et qui vivent donc de petit artisanat répétitif, qu'ils vendent aux touristes.
Avant de nous séparer, mon guide me dit sa fatigue de faire tous les jours le même trajet, alors qu'il aimerait faire découvrir bien d'autres aspects de sa région. Je le comprends. Je suis au Pérou depuis moins de trois jours et je suis gavé de flutte andine que l'on se croit obligé d'offrir aux touristes en permanence.
14:29 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (4)
Macchu Picchu : la vieille montagne
On se demande parfois si les sites célèbres méritent leur réputation, si cela vaut vraiment la peine de s'y rendre. Dans ce cas la réponse me semble être indiscutablement OUI.
Il y a le site lui même, les montagnes qui l'entourent. L'altitude du site n'est pas très élevée pour la région, et tout autour les montagnes donnent une dimension supplémentaire. La végétation alentour contribue également à la beauté du lieu.
Il y a les vestiges, bien plus que de vieilles pierres chargées d'Histoire. La restauration et l'entretien sont menés de façon exemplaire : tout est mis en valeur, aussi bien les temples que ce qui fut des maisons d'habitation, ou encore les terrasses aujourd'hui en herbe, mais dont la culture permettait la vie des habitants.
Il y a le trajet pour s'y rendre : le train au fond d'une vallée étroite, à la végétation changeante. Pour les sportifs l'avant dernier arrêt est le point de départ du "chemin de l'inca" : 40 kms à faire en 4 jours en passant par les crêtes. Ce que faisaient les Incas mais pas les Espagnols, ce qui a permis la préservation du site.
La seule surprise est venue de la présence humaine. Je savais bien que je ne serais pas le seul touriste, mais toutes les photos, tous les reportages visionnés faisaient miraculeusement disparaitre les 2 500 visiteurs maximum autorisés chaque jour...
02:49 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)
30/10/2010
Arrivée à Lima
Dans n'importe quelle ville du monde, un vendredi soir à 18 heures, avant un "pont" de trois jours, la circulation automobile se bloque.
A Lima, ville de 9 millions d'habitants, sans métro, sans RER, sans tramways...
Des bus bariolés, de toutes tailles, des camions énormes qui se rendent au port. Et beaucoup d'automobiles, essentiellement japonaises et coréennes. Payées probablement grâce à des travaux ne correspondant pas à l'économie officielle.
L'exode rural a été massif depuis trente ans. Il faut au moins deux heures chaque jour, dans chaque sens, aux "banlieusards" pour venir travailler depuis leur habitation qui n'a pas toujours l'eau courante et l'electricité.
Entre l'aéroport et l'hôtel, coincé dans les embouteillages, j'ai vu un urbanisme semblable au notre, avec périphéries commerciales. Je n'ai pas vu de bidonvilles. Je n'ai pas vu de mendiants aux feus rouges.
Debout (ou assis dans des avions) depuis 24 heures, j'arrête là, d'autant que le reveil est fixé à 3h30 demain matin...
04:10 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1)
29/03/2010
tourisme de masse
Aéroport de Ténériffe Sud. Les avions "Thomas Cook" règnent en maîtres. Quelques avions de compagnies "low cost". Pourtant le vol Ibéria n'a rien à leur envier, au moins en classe "économique" : sièges rapprochés au point de ne pas pouvoir y caser les jambes, et le moindre verre d'eau est payable "cash".
Le hall d'arrivée est le domaine des "tours operators" : 10 ou 15 à la file, à agiter leurs paneaux sous le nez des arrivants hébétés.
L'aéroport est loin de la capitale de l'île, mais prôche d'un monstre urbanistique qui rassemble un maximum de béton en un minimum de place, sans plan d'ensemble de l'urbanisme : le bord de mer est surchargé sans harmonie, la montagne, qui pourrait évoquer "Table Mountain" du Cap, est totalement mitée de lotissements.
Une conclusion : ne jamais laisser la seule loi du profit s'emparer de l'urbanisme. Devant l'ampleur de la catastrophe des mesures ont été prises pour préserver le reste de l'île, et les autres îles de l'archipel.
Cet endroit est à conseillé à celles et à ceux qui aiment s'entasser, et apercevoir la mer, au mieux, sur la pointe des pieds, en penchant la tête à leur balcon.
Avantages, quand même : il fait déjà assez beau pour profiter de la piscine, et le prix de groupe dépasse à peine le prix d'une nuit à l'hotel Ibis de Strasbourg...
16:02 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyages
28/03/2010
le calendos terroriste
La jeune Anglaise qui se trouvait avant moi au contrôle de sécurité de l'aéroport (20 mn d'attente : merci l'organisation !) avait eu la mauvaise idée de vouloir ramener un souvenir authentique de notre beau pays. Las, son camembert, pourtant pasteurisé, lui a été prestement confisqué.
Si vous avez été témoin d'un détournement d'avion sous la menace d'un camembert, merci de nous faire part de cette aventure : elle pourrait faire l'objet d'un film de série Z...
06:59 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : voyages