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22/02/2012

entre guerre civile et guerre des frontières

L'oreille cassée

 

Hergé

 

Editions Casterman

 

 

Une petite relecture de "l'Oreille cassée", parue en feuilleton en 1937,  avant un voyage en Amérique latine.

Afin d'éprouver la sensation d'une supériorité de "notre" civilisation ?

 

Rappel, non pas des élucubrations de Guéant mais de l'histoire : une statuette, à l'oreille cassée,  des "Arumbayas", peuple amazonien,  a été volée au musée. Tintin part à sa recherche. Il se retrouve au "San Theodoros", en proie à la guerre civile entre les généraux "Tapioca" et "Alcazar", et en pleine préparation d'une guerre contre le "Nuevo Rico", pour un tracé de frontières dans une zone pétrolière. Bien entendu les compagnies pétrolières américaines sont directement impliquées, suivies de près par les marchands d'armes.

 

Un rappel de la guerre du "Chaco" entre la Bolivie et le Paraguay (1932 / 1935)

Une anticipation de la guerre qui fera des milliers de victimes au Biafra.

 

Les conspirations et les "fidélités successives" mettent de l'animation.

Morale de l'histoire, même s'il n'y a plus de dictature militaire en Amérique latine : il faut aller au delà des apparences, et creuser un peu.

Merci Platon et La Fontaine !

 

 

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15/02/2012

la première adaptation BD du Grand Meaulnes

Le grand Meaulnes

De Bernard Capo d’après le roman d’Alain-Fournier

Editions Casterman

 

 

Un roman de sortie de l’adolescence, quand l’esprit d’enfance reste présent,  largement autobiographique. Un roman d’amours, largement platoniques,  impossibles,  comme s’ils l’étaient par définition. « Un homme qui a fait un bond dans le paradis, comment pourrait-il s’accommoder ensuite de la vie de tout le monde ? »

Un roman ancré dans le Berry de l’auteur, juste avant la première guerre mondiale. Un monde aujourd’hui largement disparu, même dans le Berry !

Le seul roman d’un homme jeune, ami de Péguy et tué à la guerre, dont il demeure la nostalgie des temps anciens, et l’universalité des sentiments et des émotions.

Un peu déçu d’avoir manqué de peu le prix Goncourt, Alain-Fournier déclara : « Je voudrais que Le grand Meaulnes fût lu ». Aucun doute que cette adaptation va y contribuer.

 

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08/02/2012

initiation à la vigne, au vin, et à la BD

Les ignorants

Récit d’une initiation croisée

Etienne Davodeau

Editions Futuropolis

 

Etienne Davodeau est auteur de bandes dessinées. Son copain Richard est vigneron. Il lui demande de l’initier au travail de la vigne et du vin. Parallèlement, il l’initie au monde de la bande dessinée. Le lecteur est deux fois gagnant, assistant au travail du vigneron, qui commence sur la terre, « le vin comme un lien puissant et mystérieux entre la terre et l’homme ». Tout comme nous assistons à la fabrication d’un livre, « objet autonome, permanent et pour tout dire un peu magique, incarné par les mains d’un lecteur ».

Un livre gouleyant, qui mérite les éloges de la presse, et de celles et ceux qui l’ont lu, et qui souligne qu’il y a bien des façons de produire un vin et de réaliser un livre.

Comme Richard, le vigneron, je préfère boire de l’eau qu’un vin qui ne me plait pas. Et peu trouvent grâce à mon palais. J’ai été fasciné par ce travail d’élaboration, face aux contraintes,  aussi bien pour le vin que pour la BD. Avec,  en prime, la rencontre avec quelques vignerons et quelques auteurs de BD.

J’espère que le succès de cet album incitera les lecteurs qui ne l’ont pas encore lu à découvrir « Lulu, femme nue », l’album précédant d’Etienne Davodeau,  dont j’ai déjà parlé, en bien, sur ce blog.

 

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01/02/2012

Quand les profs de philo lisent Tintin

Tintin au pays des philosophes

Philosophie Magazine

Editions Moulinsart

 

Une vingtaine de philosophes, dont Michel Serres n’est pas le moindre, sociologues, ethnologues, psychanalystes,   parlent de Tintin et de son apport à la philosophie, en six grands chapitres, superbement illustrés, et qui se terminent pas un bref abécédaire :

De la morale

« Une action est moralement bonne si elle s’accomplit par pur respect du devoir, sans considération pour un intérêt ou une satisfaction espérée. »

« Tintin, c’est d’abord une œuvre où il est question du Bien et du Mal ». « Tintin est une incarnation du Bien, dont le courage éminemment moral fonde son exemplarité de héros ». « Pour Milou et son jeune maître, il importe d’abord de faire preuve d’intelligence, et ensuite seulement, de faire montre de courage ». Du côté du Mal, on ne trouve que l’argent, le pouvoir et l’abus de pouvoir, la cruauté ».

« Dans cette morale de la cohérence avec soi, il vaut mieux subir un tort que le faire subir, car on est condamné à vivre avec soi »

« L’amour de la sagesse colle aux pas du petit reporter comme un morceau de sparadrap s’agrippe aux doigts du capitaine »

« Il ne se compromet jamais auprès des puissants et parle toujours selon sa conscience, quels que soient les dangers qu’elle lui fait courir ».

De la politique

« Le Lotus bleu, en 1934, est un engagement en faveur de la Chine contre l’ambition du Japon de devenir une puissance coloniale ».

« Le sceptre d’Ottokar met en lumière, en 1938,  la nouveauté « révolutionnaire » du fascisme et attire l’attention sur la fragilité des démocraties »

« Il se range résolument du côté des régimes pacifiques et démocratiques, ce qui n’était pas si courant à l’époque ».

« Tintin au Congo » est un catalogue de préjugés, au prisme du milieu catholique et conservateur des années 1930. Il fait toujours référence à une colonisation morale, articulée autour des valeurs chrétiennes. »

De l’Homme

« L’insatisfaction qui fait partir au bout du monde trouve bien souvent son terme dans la « maison » familiale, c'est-à-dire dans sa propre histoire, personnelle et généalogique ». »Le héros part au bout du monde pour comprendre ce qui se trouvait à sa porte ». « Comprendre un peu mieux ce que nous sommes, à travers le regard d’autrui ».

« La vie, c’est du rafistolage. Le vivant est un bricolage dont l’unité de fonctionnement nous échappe ».

De la raison

« Il révèle une dimension merveilleuse de l’existence humaine, véritable dérision du scientisme dominant. »

Du rire

« Tintin n’est pas drôle, mais il sert de révélateur aux décalages que les autres refoulent ». « C’est la lecture symbolique qui fait rire »

« Rire, c’est se secouer l’identité »

De l’art

« Tintin est capable de faire vibrer dès l’enfance les questions que soulèvent toutes les grandes œuvres d’art : la mort, le secret de nos origines, l’énigme du Bien et du Mal ».

« Il est seulement le jeune homme de bonne volonté que nous rêvons tous d’être ».

« L’oreille cassée montre que ce qu’on cherche est insaisissable »

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25/01/2012

un président à la solde du business

Business i$ Business

 

Lindingre & Julien / cdm

 

Editions Drugstore, avec Rue 89

 

 

Un fabriquant d'armes qui possède journaux, magazines, radios, télés, et qui tire les ficelles des marionnettes que sont le président de la République, les ministres, les journalistes.

Un président caricatural qui séduit une journaliste, l'abandonne, avant de séduire une chanteuse de variétés.

Une politique étrangère conditionnée par les exportations des amis industriels du président, oublieuse des droits de l'Homme.

Une politique africaine néocoloniale.

Une politique industrielle électoraliste.

Un spécialiste, de gauche, ayant construit sa célébrité dans l'humanitaire, qui accepte de devenir ministre d'un gouvernement de droite, tandis que son épouse est nommée responsable d'une télévision publique.

Un professionnel de la pub qui sert d'intermédiaire.

Un humoriste de gauche nommé responsable d'une radio du service public, pour mieux le museler.

Des "services rendus" entre gens du même monde.

Des charters de journalistes pour suivre le président.

Des journalistes pour "cirer les pompes".

Un philosophe médiatique qui a besoin de financement pour son prochain "film concept".

Une méga fête sur le superbe yacht d'un ami riche, avec toutes les vedettes du showbiz, parfois plus d'hier que de demain.

Quelle imagination !

Et Vive la France...

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, politique