08/05/2013
Stalag II B
Moi, René Tardi,
Prisonnier de guerre au
Stalag II B
Editions Casterman
Tardi, dessinateur à l'immense talent, et à l'œuvre prolifique a retrouvé les carnets de son père, prisonnier en Allemagne pendant la dernière guerre mondiale, et en a fait un album superbe qui devrait avoir une place de choix dans toutes les bibliothèques de lycée, et quelques autres.
Avant la captivité, il y a la "drôle de guerre", pendant laquelle les mobilisés attendent les Allemands de pied ferme. Puis la défaite, fulgurante, la désorganisation.
1 million 800.000 soldats français capturés ! Qui n'en a pas dans sa famille ?
Puis le long voyage vers la Poméranie, à l'Est de l'Allemagne, pas loin de la Baltique.
Le stalag II B n'a rien de particulier. Ce n'est pas un camp d'extermination. Seulement un endroit de souffrance quotidienne où règne la dysenterie, les poux, les coups. Même s'il y a des degrés dans l'attitude des gardiens allemands, plus ou moins cruels, plus ou moins compréhensifs, eux mêmes punis s'ils le sont trop.
Le manque de nourriture est obsessionnel. L'évasion un fantasme presque aussi permanent.
Au fil des années de guerre arrivent des prisonniers russes, que les Allemands laissent mourir de faim et de maladies, puis, beaucoup plus tard, américains qui eux ne manquent de rien, grâce à la Croix Rouge qui, pour les Américains, veille au respect de la Convention de Genève.
Plus la défaite du IIIe Reich est inéluctable, pires sont les conditions : "les Boches étaient en train de perdre la partie, c'était certain et ça les rendait encore plus fumiers".
Le livre se termine par l'évacuation du camp devant l'avancée de l'armée russe.
"La sauvagerie au quotidien, voilà ce qu'était le stalag !"
A lire, pas seulement le 8 mai !
La suite est annoncée : la libération, le retour en France...
09:37 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, 8 mai
24/04/2013
Patagonie de 1888 à2009
Chère Patagonie
Jorge Gonzalez
Editions "Aire Libre"
Une fresque épique, violente et poétique.
La Patagonie en 1888, 1915, 1926, 1939, 1973, 2002, 2009.
Le génocide des Indiens par des mercenaires à la solde des grands propriétaires anglais. Pour les moutons, et donc la laine.
Les Indiens exhibés comme des bêtes curieuses à l'Exposition universelle de Paris de 1889.
Les relations entre les Indiens et les colons, partageant la même vie rude au contact d'une nature souvent hostile. L'opposition récurrente entre la ville (Buenos-Aires), et la pampa.
La grande grève des ouvriers agricoles, qui se solde par 15.000 fusillés.
Les camps patagons où une dictature militaire enferme les militants de gauche et les péronistes.
Les tentatives de récupération des territoires mapuches (nom devenu générique pour la plupart des Indiens du Sud), contre Benetton et ses 900.000 hectares.
"Personne n'est coupable de ce qu'il doit vivre"
Une BD sombre dans son propos et ses couleurs.
08:38 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
10/04/2013
Woody Allen en comics
Celle dont le nez s'allongeait à chaque orgasme
Stuart Hample
Editions Fetjaine
Woody Allen dans le rôle de l'anti Casanova : incapable d'être heureux, incapable de séduire les filles, plongé dans des réflexions philosophiques décalées, avec un sens prononcé de l'autodérision.
La bande dessinée est dans l'esprit des films et de ce sens très particulier d'humour.
16:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
13/03/2013
Les Hauts de Hurlevent toujours dans le vent
Les Hauts de Hurlevent
Scénario de Yann, d'après le roman d'Emily Brontë
Dessin et couleur d'Edith
Editions Delcourt, collection Ex-libris
Excellente adaptation en BD du chef d'œuvre d'Emily Brontë, paru un an avant le décès de l'auteur, alors âgée de trente ans. Un grand classique de la littérature anglaise du XIXe siècle.
Le jeune Heathcliff, bohémien, aujourd'hui nous dirions probablement "Rom", est adopté par le bourgeois propriétaire des "Hauts de Hurlevent".
Le fils de la maison ne supporte pas cette arrivée.
Les relations d'Heathcliff, avec la fille, Catherine, sa sœur adoptive, sont beaucoup plus ambigus. Un amour impossible, car la différence sociale est trop grande. Quelle petite bourgeoise de Neuilly accepterait de se marier avec un Rom ? Même si elle en est un peu amoureuse.
L'amour contre les conventions sociale = un grand livre romantique !
Les enfants reproduisent en partie, mais pas complètement, les schémas culturels de leurs parents, surtout quand l'esprit de vengeance guide leurs actions.
Roman féministe ? Emily n'était pas une "suffragette" avant l'heure, mais ses héroïnes sont loin d'être totalement soumises.
08:09 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
27/02/2013
BD blogs
La blogoshère
Bastien Vivès
Editions shampoing
Bastien Vivès, auteur de l'inoubliable "Polina", nous offre quelques croquis humoristiques concernant la "blogosphère", en particulier cette catégorie de blogs consacrés à la BD, matrice de grands talents, en particulier féminins.
Certains sont particulièrement drôles, comme celui mettant en scène le dialogue entre un père et sa fille préadolescente, ou la candidate à un emploi mettant en avant son aptitude à "twiter", ou encore celle du cadre qui croit tout savoir parce qu'il a une fille adolescente.
Agréable, dans le style graphique très particulier de Bastien Vivès.
08:43 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd