11/07/2012
banlieues ghettos
Bonne année
Baru
Editions Casterman
A défaut de pouvoir "karchériser" les banlieues à problèmes, le Président, "l'autre taré", ancien "ministre des flics, ou quelque chose comme ça", a décidé de les boucler, les "cités", pas les flics. Avec miradors et tirs à vue.
Dans le ghetto les pénuries se font sentir. Indispensable et introuvable : la capote. Sans elle pas de relations sexuelles possibles, puisque le SIDA est pandémique.
"Cela fait combien de temps que ça dure, que les garçons ne comprennent rien aux filles ?"
Il faut donc tenter de sortir, en cette nuit du Nouvel An. Mais de l'autre côté du mur, si les dangers sont différents, ils n'en sont pas moins réels.
Les "à plats" noirs de Baru, les dialogues brefs, les "cases" parfois sans un mot, soulignent le cauchemar de cette société clivée.
Un espoir ? Bonne année ?
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04/07/2012
peinture et littérature
Le pont des arts
Catherine Meurisse
Editions Sarbacane
Catherine Meurisse s'est d'abord fait connaitre comme dessinatrice à "Charlie Hebdo". Une des rares femmes.
Son album "Mes hommes de lettres", dont j'ai parlé dans ce blog, a rencontré un succès mérité.
Ce nouvel album en est le prolongement, un peu spécialisé, centré sur les relations entre hommes de lettres, dont George Sand, et peinture. "Sur une rive la littérature, sur l'autre, la peinture".
Cela commence avec Diderot (je reparlerai un jour de ce "génie débraillé") : "Je mesure la beauté d'une œuvre à l'intensité de mon émotion" ; "Je suis heureux quand j'admire".
Puis vient George Sand, et son ami Eugène Delacroix.
Théophile Gautier aurait voulu être peintre, s'il n'avait été si myope. Handicap qui ne l'empêchera pas d'écrire "Mademoiselle de Maupin", "qui se moque de l'esprit moralisateur de l'époque". "Pour la première fois il est dit que l'art est indépendant de la morale".
Baudelaire était également critique d'art. "Cherchez à vous approcher du beau, et vous aurez la promesse du bonheur". Lui aussi admirateur de Delacroix : "Delacroix est un passionné amoureux de la passion" ; "Celui dont les œuvres rappellent à la mémoire des sentiments et des pensées poétiques qu'on croyait enfouis pour toujours dans la nuit du passé".
Zola, ami de jeunesse de Cézanne, était un défenseur des "Impressionnistes". "Il faut trouver un homme dans chaque œuvre". Son roman "L'œuvre", l'histoire d'un peintre raté, raconte "l'invention de la peinture moderne". "L'art a ses raisons que la raison, heureusement, ne connaît point".
Proust se passionne pour la peinture, et affirme s'être inspiré de Watteau. Le personnage d'Elstir, "serait la somme des impressionnistes contemporains de Proust".
Dans "Monsieur de Phocas", Jean Lorrain, largement oublié aujourd'hui, raconte sa passion pour les visages des statues du Louvre et les toiles de Gustave Moreau. "L'amour n'est ni dans la chair ni dans l'âme : il est dans les yeux qui frôlent, qui caressent et ressentent toutes les nuances de l'extase."
Le surréalisme se retrouve aussi bien dans la littérature que dans la peinture. "La beauté sera convulsive ou ne sera pas". (André Breton, Nadja).
Picasso illustre "Le chef d'œuvre inconnu" de Balzac. "La peinture ce n'est pas copier la nature, c'est travailler avec elle".
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27/06/2012
Afghanistan : hommage à Médecins sans frontières
Le photographe
Guibert, Lefèvre, Lemercier
Editions Aire libre / Dupuis
1986 : l'armée russe occupe, plus ou moins, l'Afghanistan.
Une équipe de "Médecins sans frontières" part ravitailler des dispensaires de villages perdus dans les montagnes, en faisant de grands détours pour éviter les postes soviétiques. "Comme les routes sont tenues par les Russes, les caravanes passent hors route".
Un photographe les accompagne.
C'est cette incroyable péripétie, de plusieurs mois, que retrace ce livre, à la jonction de la photographie et de la bande dessinée. Avec en prime un petit film en DVD.
Un témoignage impressionnant, sur la vie des paysans afghans, sur le travail de MSF, et de ce photographe. Une galerie de portraits de personnages attachants.
"Les femmes travaillent et les hommes ne foutent rien. Les femmes sont dans les champs avec des hottes énormes de dizaines de kilos, les mecs sont assis au bord des chemins à les regarder". "Les vraies priorités pour les femmes, c'est l'accès aux soins, à l'éducation, au travail et à la justice".
Presque trente ans plus tard, la vie des populations rurales a-t-elle beaucoup changé en Afghanistan ? Et le travail des humanitaires ?
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20/06/2012
L'un dans l'autre
Libido blues
L'un dans l'autre, on s'en sort !
Marc Chalvin
Editions de la Musardine
La vie de couple, après quelques années. Restent les fantasmes. Tout est dans l'imagination.
Les dessins de Chalvin sont plus dans l'évocation que dans le cru, et soulignent l'humour des dialogues.
Un album de mec, qui n'a pas peur de l'autodérision.
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13/06/2012
Beaux Arts spécial BD politique
La BD entre en politique
Les aventures de Sarkozix, la vie secrète de Marine Le Pen...
De Tintin à Iznogoud, les dessous politiques de la BD
L'art de la caricature
Les plus beaux dessins de presse
Beaux Arts Hors Série
Depuis l'Antiquité, le dessin peut être une arme "politique". Quelques fresques de Pompéi le prouvent. Le XIXe siècle est un âge d'or de la caricature politique, parfois censurée, en France comme en Angleterre.
Beaux Arts nous remémore quelques uns des plus beaux dessins politiques ayant fait la "Une". A commencer par une caricature de Clémenceau en "tigre" assoiffé de sang.
Entre mai 68 et mai 81 toute une génération de dessinateurs politisés, dans toutes les variantes de la gauche, va multiplier les provocations.
Les auteurs d'aujourd'hui déclinent leurs caricatures en bandes dessinées. Le président sorti était leur "client" préféré. Il va plus leur manquer qu'à nous !
Beaux Arts montre que des BD "apolitiques" ne le sont pas toujours autant qu'elles pourraient le paraître à première vue : bien entendu "Tintin au Congo" était clairement politique, de droite, Tanguy et Laverdure tout autant anticommunistes, mais Iznogoud ? Les "Stoumpfs" ? Lucky Luke ? Astérix ? Les "tuniques bleues" ?
De façon plus subtile...
La tendance actuelle, et je ne m'en plains pas, est à l'enquête journalistique, ou au récit de voyage en BD, la "BD de grand reportage", dont les auteurs les plus illustres sont José Sacco, Guy Delisle et Lefèvre. J'ai déjà parlé du travail des deux premiers, je parlerai bientôt du troisième ("Le photographe", qui raconte une mission MSF en Afghanistan).
Ce n° hors série, qui comporte 70 pages de BD, se termine par une "bibliothèque idéale" de 24 albums. Il m'en reste quelques uns à découvrir.
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