04/11/2020
Sortir des années sombres
Le crépuscule et l'aube
Ken Follet
éditions Robert Laffont
L'action commence en 997 par un raid viking dans un petit port anglais. Pas vraiment une nouveauté puisque le premier raid viking date de 991. Le Roi Etherel II, successeur d'Edouard "le martyr", leur paie tribut pour qu'ils se retirent. Comme l'avait fait le Roi des Francs Charles "le Simple".
Le premier hivernage de Vikings sur la Seine date de 851. La Normandie est leur est concédée en 911. Les Normands dont il est question dans le roman sont-ils donc des Vikings installés en Normandie ? En particulier le Comte Hubert de Normandie, et sa fille Ragna, héroïne du roman ?Probable, mais le roman n'y fait pas allusion. Quand Etherel est chassé de son trône en 1013 par Sven "à la barbe fourchue", il se réfugie chez son beau-père, Duc de Normandie, donc d'origine viking ? A la mort d'Etherel, le fil de Sven, Knut, épouse Emma, la veuve d'Eterel. De quoi faire un autre roman...
Pour revenir au "crépuscule et l'aube", référence à cette période que les historiens anglais qualifient de "Dark Ages", il y a, comme dans "Les piliers de la terre", d'un côté les méchants, vraiment méchants, dont la tête pensante est un évêque débauché, de l'autre côté, menaçant son pouvoir, la Normande Ragna, Aldred, un moine érudit, et Edgar, charpentier de marine très habile de ses mains et très dévoué.
Dans son nouveau pays, Ragna découvre avec effarement que la polygamie et l'esclavage perdurent. Esclaves gallois et irlandais capturés lors des batailles.
Tous les trois, malgré les obstacles, développeront Kingsbridge où se déroulera 130 ans plus tard l'action des "Piliers de la terre."
Un pavé de 850 pages pour temps de confinement.
16:28 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
25/10/2020
écrivain visionnaire
ORWELL
Etonien, flic, prolo, dandy, milicien, journaliste, révolté, romancier, excentrique, socialiste, patriote, jardinier, ermite, visionnaire
Pierre Christin et Sébastien Verdier
avec la participation de : André Juillard, Olivier Balez, Manu Larcenet, Blutch,
Juanjo Guarnido et Enki Bilal
éditions Dargaud
Une BD pour mieux connaître l'auteur de "La ferme des animaux" et "1984", entre autres.Super bien dessinée, avec des cases aérées, en noir et blanc, avec quelques planches colorisées. Des extraits des écrits d'Orwell bien insérées dans le récit.
Eric Blair, son véritable nom, vit dans une famille de la classe moyenne. Il est boursier pour aller dans une école privée fort chère qui pressent ses capacités intellectuelles qui lui permettent d'intégrer la prestigieuse école d'Eton, également comme boursier.
A la sortie d'Eton, au lieu d'aller à Oxford, comme ses camarades de classe, il part en Inde qu'il quitte, ne supportant pas le colonialisme. De retour en Europe il fait la vaisselle dans un grand hôtel parisien, vivant "dans la déche". Bon endroit pour constater les différences de classes. Il retourne en Angleterre en étant clairement ancré à gauche. Tellement à gauche qu'il s'engage dans les "Brigades internationales". Gravement blessé, il est le témoin direct du sous-armement républicain face aux franquistes. Témoin direct également de l'élimination par les staliniens de toutes les autres forces de gauche.
De retour en Angleterre, pendant la guerre, il s'engage dans la "garde civile". Esprit libre "Orwell se moque totalement du qu'en-dira-t-on". Il écrit des articles pour plusieurs journaux et anime une émission de radio.
C'est après guerre qu'il publie les deux oeuvres majeures qui le font entrer dans la postérité.
"Ce que j'ai connu du fonctionnement intérieur des partis de gauche m'a fait prendre la politique en horreur." (Orwell)
"Sur le net les commentaires ineptes sont devenus plus sacré que les faits avérés." (Pierre Christin dans sa psot-face)
18:48 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, littérature
08/10/2020
Favorite de Louis XV
La chambre des dupes
Camille Pascal
éditions Plon
Intrigues amoureuses, querelles d'étiquette, complots politiques autour de Louis XV. Le spectacle de toutes les faiblesses humaines, y compris celles du Roi, est sous nos yeux. Tout est historique, donc crédible.
Mais 150 pages pour savoir si Madame de la Tournelle va obtenir son titre de Duchesse avant d'accorder une place dans son lit à sa Majesté...et remplacer ainsi sa soeur...
Le dernier tiers du livre est plus palpitant. Le Roi part à la guerre. Il s'est allié avec le Roi de Prusse pour combattre l'Autriche-Hongrie et l'Angleterre. A Metz il tombe gravement malade. Les médecins sont dignes des descriptions de Molière. Désolé pour La Peyronnie, même si, depuis, il a donné son nom au CHU de Montpellier. La bataille fait rage autour du lit de souffrances. Le Roi a peur de l'enfer. Il s'engage à renvoyer sa Favorite. Le parti des dévots tient le haut du pavé.
Un chirurgien de marine, très concret, sort le Roi de ce mauvais pas. Le Roi, retrouvant ses forces, règle ses comptes.
Ce que le livre ne raconte pas, mais que chacun sait, c'est que le Roi va trouver une nouvelle favorite, la future Marquise de Pompadour.
J'avais beaucoup aimé "L'été des quatre Rois" du même auteur qui racontait comment et pourquoi Louis Philippe avait remplacé Charles X.
Camille Pascal, fils d'une ancienne conseillère municipale de Montpellier, passé par l'ENA et le cabinet de Sarkozy vient d'être recruté par l'actuel Premier Ministre.
08:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature, histoire
08/09/2020
rififi chez les banquiers suisses
L'énigme de la chambre 622
Joël Dicker
éditions de Fallois
Grand succès de librairie ce été, et pourtant j'en ai repoussé la lecture.J'avais beaucoup aimé "La vérité sur l'affaire Harry Quebert"...et j'avais été d'autant plus déçu par les deux suivants "Le livre des Baltimore" et "La disparition de Stéphanie Mailer."
L'énigme de la chambre 622 est basée sur des invraisemblances exagérées. Les allers et retours incessants entre différentes périodes sont trop nombreux pour ne pas lasser et les personnages sont caricaturaux. Les banquiers suisses ne se reconnaissent probablement pas.
Un point positif : l'hommage à son éditeur, Bernard de Fallois et les moments consacrés au travail d'écriture de l'écrivain.
Une déception...
08:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
22/08/2020
Que serait le monde sans l'Europe ?
La dictatrice
Diane Ducret
éditions Flammarion
Novembre 2023, "les vingt-sept dirigeants viennent de décider du démantèlement de l'Union européenne." Puisque les peuples ont été persuadés que "c'est la faute de Bruxelles", la pression était devenue trop forte. "Les politiques opportunistes n'avaient eu qu'à souffler sur les braises. Le populisme et le nationalisme renaissaient de leurs cendres." "Nous sentons tous le réveil de la haine dans nos pays."
Une jeune femme se lève, à contre courant. "L'Europe nous a élevés, c'est notre foyer. Nous serons moins forts si nous nous séparons, et nous nous isolerons dangereusement."
La situation devient catastrophique. C'est "la grande dépression." Un courant irrépressible porte la jeune femme au pouvoir. Hélas, il est bien connu que le pouvoir absolu conduit irrésistiblement aux abus de pouvoirs. Même avec les meilleures intentions du monde. Même si c'est une femme qui exerce ce pouvoir absolu.
"Tu ne veux parler qu'à leur raison, quand ils veulent être touchés par l'émotion. Ils ont besoin de quelque chose qui les pousse à croire, quelque chose de plus grand qu'eux." "Ce qui advient importe peu, seule compte la manière dont on le raconte. Tout est question de perception."
"Quelle tragédie que celle du pouvoir, il contraint les hommes de paix à se comporter en chefs de guerre afin de faire entendre leurs idées."
"Ne perdons pas espoir, car c'est là que commence la servitude."
Diane Ducret s'est fait connaître par ses deux livres sur les "Femmes de dictateurs". La "Dictatrice" montre bien les rouages qui mènent à la dictature et toutes ses conséquences.
Les droits du roman viennent d'être achetés pour en faire une série télévisée.
16:36 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, politique