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05/08/2022

Au service d'Hitler

La goûteuse d'Hitler

Rosella Postorino

le livre de poche n°35821

 

Rosella, l'auteure,  devient, pour les besoins du livre écrit à la première personne, Rosa, jeune berlinoise qui se retrouve en Prusse orientale, dans la famille de son mari parti à la guerre.

Comme d'autres femmes vivant à proximité du "repère du loup", elle est recrutée pour tester la nourriture qui sera proposée au Führer.

Avantage : elle mange à sa fin , ce qui n'est pas un moindre privilège en cette année 1943 qui voit l'Allemagne s'effondrer inexorablement. Même sans viande puisqu' Hitler est végétarien.

Inconvénient : elle risque sa vie à chaque bouchée.

Inspirée d'une histoire vraie, le livre décrit les relations entre femmes, et entre ces femmes privées d'hommes puisque ceux-ci font la guerre, même si la défaite est inéluctable et les hommes qui possèdent les pouvoirs.

 

"manger, c'est lutter contre la mort"

"la punition avait fini par tomber : ce n'était pas le poison, ce n'était pas la mort. C'était la vie."

"tout ce que j'ai appris dans la vie, c'est à survivre"

"je prends le chemin que m'indique la providence avec l'assurance d'un somnambule, avait déclaré Hitler en occupant la Rhénanie"

"je n'avais jamais vu pleurer un homme, un vieux. C'étaient des pleurs muets, qui faisaient grincer ses articulations, quelque chose qui avait à voir avec l'ostéoporose, la claudication, la perte de contrôle musculaire. Un désespoir sénile."

"Plus l'homme est grand, plus la femme doit être insignifiante, même Hitler le dit."

"Soit Dieu est pervers, soit il n'existe pas."

"il n'y a aucune raison pour qu'un amour s'interrompe, un amour comme celui-là, sans passé, sans promesses, sans devoirs. Il s'éteint par indolence, le corps devient paresseux, il préfère l'inertie à la tension du désir."

 

 

08:28 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire

27/07/2022

les aventures d'un reporter photographe

Boro, Est-Ouest

Franck & Vautrin

couverture d'Enki Bilal

éditions fayard / Grasset

 

Franck a écrit seul ce roman, Vautrin étant décédé, mais le personnage de "Boro" reporter photographe,  ayant été créé à deux il y a trente cinq ans, Franck a voulu adjoindre le nom de son partenaire habituel pour lui rendre hommage.

Boro est Hongrois. Il nous raconte la tragédie de Budapest en 56, la révolté écrasée par les chars russes.

"Il était fidèle à son modèle, Robert Capra, hongrois comme lui, qui n'utilisait que des focales courtes ajustées sur des appareils 24X36."

"Dans un cas extrême, les Américains voleraient au secours des Hongrois, eux ou les forces de l'OTAN", croyaient les révoltés hongrois.

La première aventure se déroule en Argentine avec pour objectif l'arrestation d'Adolf Eichmann, et son transfert en Israël pour être jugé.

Nous sommes en 1961, l'agence photos de Boro se trouve à Paris. La guerre d'indépendance de l'Algérie est à son parroxisme. Boro aide les indépendantistes algériens. En particulier à travers le réseau de Francis Jeanson que j'ai eu la chance de rencontrer bien des années plus tard. Un chapitre est consacré à la tragédie de la manifestation du FLN le 17 octobre, réprimée sauvagement. "C'était un ordre formel donné par les organisateurs du rassemblement : pas de provocation, pas de violence. Pour preuve cette détermination, les familles devaient venir ensemble, hommes, femmes, enfants. Tous vêtus du mieux possible."

"Ce qu'il vit, comparable aux atrocités des fascistes en Espagne, des nazis partout en Europe, des staliniens à Budapest, ce fut une poignée d'Algériens jetés à la Seine, même ceux qui pleuraient parce qu'ils ne savaient pas nager, même la femme ayant perdu son bébé, même les blessés, membres brisés et visages ensanglantés, poussés par les uniformes bleus par-dessus le parapet."

Boro est un ancien de la guerre espagnole, si peu "civile". Côté républicain, bien entendu, mais anti-stalinien : "Staline s'était approprié l'or de la république. Il avait profité de la guerre civile pour liquider l'opposition de gauche, à commencer par les anarchistes et les trotskystes."

"Au moment du XXe congrès, j'ai compris que la guerre d'Espagne portait en germe toutes les catastrophes du siècle. A commencer par la Pologne, Budapest et Berlin."

61 est également l'année de l'expédition de la "baie des cochons""Les Etats-Unis en général et la CIA en particulier finançaient et encadraient  des troupes anti-castristes, composés d'exilés cubains." "Washington ignorait que les Soviétiques avaient leurs propres sources de renseignements ; il ne leur était pas difficile de les transmettre à La Havane."

"Le 22 novembre 1963, à Dallas JF Kennedy tombait sous les balles d'une coalition probablement formée par Cosa Nostra et des réfugiés cubains qui, tous avaient juré de se venger d'un président qui avait laissé Cuba aux mains des barbudos".

1961, c'est également l'année de la construction du mur de Berlin, objet de la dernière partie du roman et les efforts des Berlinois de l'Ouest de creuser des tunnels sous le mur, afin de permettre des passages d'Est en Ouest. D'où le titre du livre.

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"Il apprit que l'armée rouge avait installé des missiles nucléaires à moyenne portée sur le territoire est-allemand. C'était la première fois qu'il s'en trouvait à l'extérieur de l'URSS."

"On ne "tombe" pas plus amoureux qu'on ne "tombe" enceinte. Ce sont deux états qui, au contraire, élèvent."

 

 

08:04 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire

09/07/2022

Racisme et guerre d'Algérie

Le visage de pierre

William Gardner Smith

Christian Bourgois éditeur

 

"écrit en 1963, "le visage de pierre" fut le seul livre de William Gardner Smith à n'avoir jamais été traduit en français"... jusqu'à l'année dernière.

William Gardner Smith était Américain, et noir. Il fuit le racisme qui règne aux Etats-Unis. Il se vit comme un "fugitif".  A Paris, les noirs se promènent sans crainte, ils peuvent aller au cinéma,  ou au restaurant,  avec une femme blanche sans être refoulés.

Il se lie d'amitié avec des Algériens et découvre que les Français peuvent également être racistes. Les "nègres" sont les Algériens. Ils sont d'autant plus ostracisés qu'en ce début des années 60 les actions du FLN en faveur de l'indépendance se multiplient. Avec en point d'orgue le massacre du 17 octobre 1961. "Le lendemain et durant les jours suivants, on devait repêcher dans la Seine les cadavres de plus de 200 Algériens."

Il a pour petite amie une belle blonde, juive d'origine polonaise, qui lui explique les discriminations, et les massacres,  dont les Juifs furent victimes pendant la guerre. Pas de la théorie, du concret.

 

"le sang quittait sa face, sa peau blêmissait comme des cendres, acquérait la froideur de la pierre"

"le visage d 'Ahmed se ferma lorsqu'il dit : "un million de morts. Sur une population de neuf millions d'habitants. Tu imagines ? Plus d'Algériens morts que de pertes françaises ou américaines durant la Seconde guerre mondiale."

"le visage du flic français, le visage du nazi tortionnaire à Buchenwald et Dachau, le visage de la foule hystérique à Little Rock, le visage du bigot afrikaner et celui du boucher portugais en Angola et, oui, les visages noirs des assassins de Lumumba -ils ne formaient qu'un seul et même visage.Où que soit ce visage, il était son ennemi ; et peu importait la personne qui craignait ce visage, en souffrait ou se battait contre lui, cette personne était son frère."

 

 

 

19/06/2022

Peur de la lumière

Les hommes ont peur de la lumière

Douglas Kennedy

Belfond

 

Un livre en plein dans l'actualité. A l'heure où les juges réactionnaires nommés par Trump remettent en  cause le droit des femmes à disposer de leur corps, ce roman raconte la violence d'un groupe intégriste contre les cliniques qui acceptent encore de pratiquer des interruptions de grossesse tout à fait légales.

Le personnage central est un ingénieur en électricité contraint de faire le chauffeur Uber pendant des heures pour survivre. Il est assez rapidement accompagné par une professeur d'université retraitée qui consacre son temps, bénévolement, à aider les femmes en détresse.

Dans ce roman, il n'y a pas que les hommes qui ont peur de la lumière.

"Si l'histoire nous appris une chose, c'est que ceux qui croient détenir la lumière condamnent souvent les autres à l'obscurité."

 

08:14 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

07/06/2022

en traversant le 19ème siècle

George Sand, fille du siècle

Scénario : Séverine Vidal

Dessin : Kim Consigny

éditions Delcourt / encrages

 

Aurore Dupin a connu la gloire en vivant de sa plume. A eu des amants parmi les plus célèbres (Musset, Chopin) et des amantes. Elle a porte le pantalon, ce qui était interdit par la Loi, fumé le cigare. Elle s'est engagée au côté du peuple en lutte.

Elle aimait la vie, la nature, la musique et écrire.

Une femme libre socialement, politiquement, artistiquement, amoureusement.

Les auteurs de ce livre qui ressemble à un "roman graphique" nous la font aimer.

 

"Je désire une vie d'espérances, de risques et de bonheur !"

"Je sais qu'il y a au-delà de l'amour des désirs, des besoins, des espérances qui ne s'éteignent point ; sans cela que serait l'homme ?"

"les romanciers peuvent parler d'actualité, de politique...la question sociale est à l'ordre du jour"

"il faut que la bourgeoisie exige, réclame le suffrage universel complet, réel. Je crois à la liberté de parler, de se réunir, d'écrire, l'impôt progressif, l'instruction gratuite..." (1851)

 

08:08 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, littérature, histoire