08/06/2011
Taxer les nuisances
EUROVIGNETTE: UNE BONNE DECISION POUR LES CITOYENS !
Les poids lourds pourront être taxés pour les nuisances sonores et la pollution de l'air lorsqu'ils empruntent les autoroutes de l'Union européenne. Le Parlement européen a donné son feu vert à la révision de la législation européenne sur l'eurovignette.
Il faut s'en féliciter. L'Europe a montré qu'elle est capable de prendre de bonnes décisions pour ses citoyens. Les discussions ont été longues et ardues. Le compromis est équilibré entre ceux qui voulaient un accord très ambitieux et ceux qui craignaient des coûts excessifs pour les transporteurs routiers. Les coûts additionnels seront toutefois marginaux comparés aux bénéfices qu'en tirera la société.
Pour la première fois, le principe du pollueur-payeur sera appliqué au transport routier. Les Etats membres pourront décider de faire supporter au secteur routier les coûts liés aux nuisances sonores ou à la pollution de l'air. C'est un pas dans la bonne direction. La Commission européenne a toutefois encore beaucoup de pain sur la planche. Il faut maintenant rendre obligatoires ces nouvelles mesures en y incluant le coût de tous les dommages causés à l'environnement et qui étendent le principe de pollueur-payeur à tous les modes de transport.
09:20 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
07/06/2011
C'est où le Tadjikistan ?
Dîner avec le Président du Tadjikistan
Je n'aime pas les dîners officiels : il est rare que des choses intéressantes y soient dites.
Pour ne rien arranger, si je ne suis pas un grand bavard, le Tadjik est peu causant et peu polyglotte. L'interprète s'est contenté des discours et toasts officiels et obligatoires.
Que faisais-je là?
Et que faisait au Parlement européen le Président du Tadjikistan ?
Il est en tournée, d'une semaine, en Europe. Bon point pour le Parlement européen, et pour Strasbourg, qu'il ait souhaité y passer quelques heures.
Je me suis renseigné : il y a un Parlement au Tadjikistan. Le Président y bénéficie d'une écrasante majorité. Lors des dernières élections, l'opposition a hurlé en dénonçant les fraudes multiples.
Pourquoi donc inviter ce démocrate approximatif ?
Un coup d'œil sur une carte donne la réponse : le Tadjikistan a une frontière commune avec l'Afghanistan, et nous avons bien besoin de ce pays comme base arrière pour nos soldats qui combattent les talibans. Les Tadjiks, à cheval sur la frontière, sont une composante essentielle de l'Afghanistan.
Il est donc facile de comprendre pourquoi nos dirigeants, et les dirigeants américains, ne sont, malheureusement, pas très regardants concernant le respect de la démocratie et des droits de l'Homme dans ce pays.
Mais le Parlement européen ? A part la vanité d'être ainsi reconnu comme un interlocuteur à la dimension de l'Europe ?
Seule consolation : le Président était manifestement pressé de repartir : son avion l'attendait pour l'amener à Vienne. Le dîner ne s'est donc pas éternisé.
La soirée était douce à Strasbourg. Je suis rentré à pied...
09:26 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0)
06/06/2011
Quand Serge Moati se souvient
30 ans après
Serge Moati
Editions du Seuil
Souvenirs de Serge Moati, réalisateur de télévision, socialiste.
Il se raconte. Il raconte ses rencontres avec François Mitterrand, dont il fut le conseiller audiovisuel, pour l’aider à apprivoiser les cameras que cet homme du début du siècle n’aimait pas.
Conseiller, en particulier, pour les débats présidentiels de 74, 81 et 88. Metteur en scène de la cérémonie du Panthéon. Nommé directeur de France 3, il raconte comment il est amené à faire revenir Guy Lux à la télévision (« Ceux qui ont voté Mitterrand n’ont pas voté contre Guy Lux ») et fait le parallèle entre son éviction de son émission « Ripostes », par Patrice Duhamel, et celle de Guy Lux.
Beaucoup d’émotions et de nostalgie pour « toutes ces années Mitterrand qui furent celles de mon (notre) âge d’homme » …
« En ce temps là, j’étais très ardent et un peu con »
« Pour le stratège de Château-Chinon, toutes les ambiguïtés étaient bonnes à prendre »
« Les « presque vieux de mon espèce adorent se dire qu’ils ont encore de beaux restes »
« Je ne suis pas contre les vieux, mais ce qui les fait vieillir »
« Il n’y a rien de pire que les espérances différées et les déceptions amoureuses »
« C’est le traître, toujours, qui crée le héros »
08:39 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
05/06/2011
Leonardo da Vinci
L’obsession Vinci
Sophie Chauveau
Folio n°4880
Troisième, et dernier, volet de la trilogie sur les peintres du « siècle de Florence ». Après « La passion Lippi », mon préféré, celui dont la vie ressemble le plus à un roman et « Le rêve Botticelli ».
Léonard, le « génie universel », qui « rend intelligent qui l’écoute », « chercheur de liberté et de connaissances, revendiquant le droit au doute, peintre, maître du « clair obscur » et du « sfumato ». Resté dans l’Histoire de l’Art de par sa « Joconde » (« l’invention du sourire »), sans oublier son « Annonciation », sa « Cène », sa « Belle ferronnière ».
Ingénieur militaire pour le compte de Ludovic Le Maure, Duc de Milan, puis pour César Borgia pour qui il fera construire le premier pont mobile d’Italie.
Inventeur d’instruments optiques, il aurait tant voulu inventer des machines volantes.
Inventeur et fabriquant d’automates pour des fêtes somptueuses qu’il aimait à organiser pour le compte de ses maîtres.
Artiste itinérant de Florence à Milan, sous oublier Venise, Mantoue, et même Rome quand un Médicis y sera élu Pape, avant de finir sa vie en France, comme invité de François 1er, au bord de la Loire. « Bouger ou être vivant sont synonymes, non ? ».
Sophie Chauveau nous fait revivre tout cela.
« L’antique mépris des nantis, bien à l’abri derrière leurs possessions »
« Se contenter de peu, mais avec un grand contentement. Un art certain pour le bonheur. » « Loin des rapetissantes vertus chrétiennes d’humilité, d’ascétisme, de culpabilité et de mauvaise conscience »
« Avec la médisance, rien ne court plus vite que la mégalomanie »
« Alors que je croyais apprendre à vivre, j’apprenais à mourir » (Leonard de Vinci)
08:22 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
04/06/2011
Fantasmes de la vieillesse
Mémoire de mes putains tristes
Gabriel Garcia Marquez
Le livre de poche n°30608
Le narrateur raconte qu’à l’occasion de son quatre-vingt dixième anniversaire, il a voulu s’offrir une folle nuit d’amour avec une adolescente vierge. Que les moralistes se rassurent : la nuit sera sage. « La morale aussi est une affaire de temps »
« J’ai découvert le plaisir invraisemblable de contempler le corps d’une femme endormie sans l’urgence du désir ni les inconvénients de la pudeur »
Dans ce petit livre aucune putain, triste ou gaie, n’y raconte ses mémoires, mais il y est beaucoup question de la vieillesse.
« Le premier symptôme de la vieillesse c’est quand on commence à ressembler à son père »
« Un des charmes de la vieillesse sont les provocations que se permettent les jeunes amies qui nous croient hors service »
« Je me suis habitué à me réveiller chaque matin avec une douleur différente qui changeait de place et de forme à mesure que les années passaient »
« La cinquantaine a été décisive, parce que j’avais pris conscience que presque tout le monde était plus jeune que moi. La soixantaine la plus intense, car j’avais cru ne plus pouvoir me permettre de faire des erreurs. Celle de soixante-dix à quatre-vingt a été terrible, car elle aurait pu être la dernière. »
« On n’a pas l’âge que l’on paraît mais celui que l’on sent » « On continue à se voir de l’intérieur tel qu’on a toujours été, alors que les autres découvrent les changements de l’extérieur » « On vieillit davantage et plus mal sur les portraits que dans la réalité » «Nous sommes vieux. L’ennui c’est qu’au-dedans on ne le sent pas, mais qu’au dehors tout le monde le voit »
« Mon âge sexuel ne m’a jamais inquiété, parce que ma vigueur dépendait moins de moi que d’elles, et qu’elles savent le comment et le pourquoi quand elles veulent » « Ce sont les inconvénients d’être toujours en vie »
« Les vieux perdent la mémoire des choses qui ne sont pas essentielles et gardent presque toujours celle des choses qui les intéressent le plus »
« Personne ne peut te reprendre ce que tu as vécu »
« J’étais condamné à mourir d’amour au terme d’une agonie de plaisir un jour quelconque après ma centième année »
08:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature