29/05/2011
Charles IX
Charly 9
Jean Teulé
Editions Julliard
Biographie romancée de Charles IX, devenu roi à 10 ans, et resté sous la coupe de sa mère, la Régente, Catherine de Médicis.
Il est resté dans l’Histoire comme le Roi de l’horreur de la Saint Barthélémy, lui qui avait signé, avec les protestants, la Paix de Saint-Germain et qui cherchait la conciliation avec eux, allant jusqu’à marier sa sœur, la « Reine Margot » avec Henri de Navarre, alors âgé de 19 ans, lui dont la maîtresse, Marie Touchet, dont il a eu un fils, était protestante.
Dans le film « La Reine Margot », jouée par Isabelle Adjani, Charles est incarné de façon inoubliable par Jean-Hugues Anglade.
Le roman commence avec la calamiteuse décision prise sous la pression du « conseil royal » emmené par Catherine de Médicis, et se termine par les obsèques du Roi, mort à 23 ans, elles aussi sanglantes.
Entre les deux le basculement dans la folie, devant l’horreur commise, avec la bénédiction du Pape. « Etat dépressif grave, proche de la prostration, et troublé par d’incessantes hallucinations ».
Tout cela raconté dans le style alerte de Teulé. Qui n’hésite pas devant les anachronismes, probablement pour rendre son récit plus actuel.
Un petit livre plaisant, qui ne mérite probablement ni son succès de ventes, ni la critique sévère du « Monde des livres » de cette semaine…
09:49 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
28/05/2011
le roman de l'Uruguay du XXe siècle
La montagne invisible
Carolina De Robertis
Editions Belfond
L’Uruguay au XXe siècle à travers la vie de trois femmes.
Tout commence avec le grand-père, Ignacio, qui quitte l’Italie pour émigrer dans le « nouveau monde », à Montevideo, « une ville de marins et d’ouvriers, de laine et de bœuf, de pierres grises et de longues nuits d’hiver glacés ». Il apprend à boire la grappa au miel et le « maté » avec la « bombilla », « le liquide vert au goût amer et vivifiant. Le goût de l’Uruguay ». « Le président du nom de Battle y Ordonnez avait ensorcelé la population en promettant des écoles, des droits aux ouvriers et des hôpitaux ». « Il a transformé l’Uruguay en pays démocratique ». L’émancipation des femmes y date de 1905 ! Ignacio épouse, au fin fond de la campagne, Pajita (petit oiseau), jeune paysanne illettrée mais intelligente. Elle affirme descendre de José Artigas, héros de l’indépendance. « Il a mené le combat pour l’indépendance avec les gauchos, les indiens et les esclaves libérés ». Sa connaissance des plantes permettra à Pajita de faire vivre sa famille pendant les absences de son mari.
Sa fille Eva devra quitter trop tôt ses études, mais n’abandonnera jamais son amour de la poésie. Elle partira pour Buenos Aires, de l’autre côté du Rio de la Plata.
Elle y connaîtra l’amour et vivra l’aventure du péronisme, jusqu’à la chute, qui entraînera pour elle le retour sur sa terre natale.
La fille d’Eva, Salomé, rejoint les Tupamaros, dont le nom s’inspirait de Tupac Amaru, le dernier roi inca transformé en martyr par les Espagnols. Les Tupamaros proclamaient « le droit sacré à la rébellion ». Nous étions en 1968 ! Les Tupamaros cherchaient à ridiculiser le pouvoir autoritaire du Président Pacheco, si possible sans utiliser la violence. Ils ne réussirent qu’à permettre la prise du pouvoir par une junte militaire. Salomé est victime de la répression, des tortures, de l’emprisonnement. A ce moment là, « l’Uruguay détenait le record mondial du plus grand nombre de prisonniers politiques par habitant. »
Comme le dit l’auteur : « bien que ce livre soit un roman, il repose sur des évènements historiques réels. Ma propre famille fut une des plus importantes sources de documentation. »
« A chaque saison, un nouveau tyran, à la tête d’une armée, détruisait une autre armée, se saisissait du pouvoir, puis le perdait ».
« La mémoire est la reine des tours de passe-passe : elle embellit ce qui brille déjà et laisse dans l’ombre les misères et les erreurs »
« L’Uruguay avait eu un destin unique, preuve d’une solide démocratie : alphabétisation importante, droits du travail, santé publique »
« L’Uruguay, un joyau perdu sur un continent oublié »
« J’étais né pour te caresser, ma vie pour ça, ma main sur ta peau »
13:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
27/05/2011
quand le rêve américain est en crise...
The company men
De John Wells
Avec Ben Affleck, Tommy Lee Jones, Kevin Costner
Le cinéma américain est capable de produire autre chose que des comédies. Ses films politiques portent souvent, de façon critique, sur la politique étrangère américaine.
Ce film constitue, plus profondément, une remise en cause, assez sévère, du système économique et social américain.
Trois hommes expérimentés et travailleurs se retrouvent, l'un après l'autre, au chômage, parce que leur patron veut faire monter le cours de l'action, et qu'il est bien connu que pour y parvenir la meilleure méthode consiste à licencier...
Ce film n'est pas un plaidoyer. Il montre simplement comment le chômage remet en cause la vie personnelle et familiale de ceux qui sont touchés, et pas habitués à l'être.
Des histoires humaines qui peuvent aller jusqu'au drame.
L'occasion d'une remise en cause de la société de consommation : on peut vivre sans belle voiture et sans carte d'entrée au golf, mais, dans une société où tout est basé sur l'argent, à commencer par le regard des autres, et de soi même, les signes extérieurs de richesse indiquent les positions sociales et, en cas de difficultés, le rêve américain devient un cauchemar.
Le risque de perte de l'estime de soi n'est pas loin.
Un film jamais larmoyant qui remet les choses, et les valeurs, à leurs places.
Mais comme il s'agit, tout de même, d'un film américain, la fin ne peut être, dans son final, qu'optimiste !
12:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
26/05/2011
Petit futé Uruguay
Uruguay
Le Petit Futé
A ma connaissance le seul guide en français sur ce pays dans lequel, il est vrai, peu de touristes français se rendent.
Principale attraction : Punta del Este, station balnéaire où se retrouve le gratin argentin. Au mois de mai, c'est l'automne, donc la saison morte. Pendant l'été, l'hiver chez nous, cela vaut peut-être la peine d'aller y voir ?
Autre attraction touristique : Colonia del Sacramento, également pour les Argentins. J'ai déjà fait part de ma déception.
Il y a également des thermes, sur la côte et à l'intérieur, mais nous avons Ballaruc et quelques autres endroits où prendre les eaux...
Très développé également : le tourisme à la ferme, dans les "fincas" et autres "haciendas". Si vous avez toujours rêvé de jouer les cow-boys !
Les adresses proposées pour le shopping, ainsi que de quelques restaurants, sont d'autant plus introuvables qu'elles ne sont pas localisées sur les plans du livre.
Les chapitres consacrés à l'histoire, à la politique et à l'économie sont beaucoup plus succincts que dans le livre homologue sur la Colombie. La lutte, puis le partage du pouvoir, entre le parti "blanco" et le "colorado" (laïc), pendant un siècle, n'est pourtant pas sans intérêt.
Sur la couverture, le guitariste inamovible du café "Fun-Fun", temple du tango, qui n'est pas qu'argentin, et donc du bandonéon.
Les Uruguayens affirment que Carlos Gardel était des leurs. J'étais persuadé qu'il était de Toulouse...
13:58 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage
25/05/2011
La conquête
La conquête
De Xavier Durringer
Avec Denis Podalydès, Florence Pernel, Bernard Lecoq, Hippolyte Girardot
Dire de François Mitterrand qu’il était « un personnage de roman » est devenu un lieu commun. L’actuel Président est un personnage de la « télé réalité », et ce film le restitue bien dans cette dimension.
Autant que de la conquête du pouvoir, il est question de ses relations avec Cécilia et de leur mise en scène médiatique, y compris dans les épreuves. Pour les tourner à son avantage.
Sur le plan politique le film n’apprend rien à ceux qui lisent les journaux, et les magazines, mais, à un an de l’échéance de renouvellement, ou de sanction, du mandat, il constitue un rappel, qui n’est pas inutile, de la façon dont Sarkozy a gagné sa place, contre le souhait du Président en place.
Denis Podalydès illustre bien le côté agité et sombre du personnage. Le rend-il plus humain et plus sympathique ? Ou est-ce une caricature ?
La mise en scène, par son refus du récit linéaire de ces cinq années d’avant la prise du pouvoir, souligne l’aspect chaotique du personnage, et de la vie, politique en particulier.
Après une nuit passée dans l’avion, et avec le décalage horaire, j’avais peur de m’endormir. Ce film a fait mieux que de me tenir éveillé !
11:05 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma