03/06/2011
Auteuil joue Pagnol
La fille du puisatier
De Daniel Auteuil (D'après l'œuvre de Marcel Pagnol)
Avec Daniel Auteuil, Kad Merad, Jean-Pierre Daroussin
Pour la Provence et ses paysages, pour Pagnol et son humanité, pour Auteuil qui fait si bien passer les sentiments, et qui me rappelle irrésistiblement mes vacances de petit parisien à la campagne, et plus particulièrement mon cousin Léon.
C'était un autre temps où l'on ne badinait pas avec l'"honneur" des filles, c'est à dire leur virginité. C'était un temps où, encore et déjà, se marier avec un fils de riches était un conte de fée pour les petites filles pauvres ayant lu "Cendrillon".
Un film à la bonne distance, celle du cœur...
08:02 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
02/06/2011
50 ans d'indépendances
Chroniques afro-sarcastiques
50 ans d'indépendance, tu parles !
Venance Konan
Préface de Stephen Smith
Editions Favre
Probablement un des livres des plus stimulants sur l'Afrique !
Probablement que seul un Africain, au talent confirmé, pouvait se permettre d'énoncer, et dénoncer, les vérités qui font mal, en maniant l'humour et même la dérision.
Venance Konan est connu comme écrivain (j'ai parlé dans ce blog de "Catapilas") et comme polémiste, n'hésitant pas à intervenir dans la crise de son pays, la Côte d'Ivoire.
Dans son "état des lieux", j'ai particulièrement aimé ses chapitres sur "les coups d'Etat", "les accords de défense", les "ONG".
La deuxième partie est une galerie de portraits de "nos chers dirigeants", y compris les "chers disparus", et leurs "héritiers".
Si vous avez aimé "Négronologie" de Stephen Smith (voir ce blog), vous adorerez ces "Chroniques" et leur conclusion "L'espoir ne coûte rien et ne demande aucun effort...".
"Ils se sont partagés nos pays, ont tracé des frontières sans nous demander nos avis, ont mis tout le monde ensemble, les tribus qui s'aimaient et celles qui se détestaient cordialement, et nous ont dit que nous formions un nouveau pays. Les frontières, ils les ont tracées en fonction de leurs progressions respectives. Chacun a planté son drapeau là où il a pu arriver".
"Etre développé, c'est vivre comme les Blancs. Nos chefs se sont développé plus vite que les autres. Comme nous ne savions pas faire tout cela, nous avons trouvé plus simple de le faire faire par nos amis français. Les Français ont donc créé la coopération. Cela consistait pour eux à nous donner un peu d'argent et à nous en prêter beaucoup. Cet argent servait à acheter chez eux tout ce dont nous avions besoin, et aussi ce dont nous n'avions pas besoin. C'étaient les coopérants qui nous disaient ce qu'il fallait faire pour être développés"
"Les ONG fondirent sur nous comme des criquets pèlerins. Il y en avait dans tous les domaines, dans tous les secteurs, dans tous les pays, surtout les plus pauvres. Elles étaient animées par des jeunes gens, bien blancs, tout propres sur eux, qui circulaient en voitures 4X4, qui étaient super bien payés. Pour la plupart d'entre eux, ils mettaient les pieds pour la première fois sur le continent, ne connaissaient strictement rien à nos réalités, mais ils avaient des solutions à tous nos problèmes".
"Nos chefs sont aussi des hommes d'affaires : ils possèdent les meilleures affaires du pays !"
"Privatiser chez nous, cela veut dire vider la moitié au moins du personnel, et faire venir des Blancs pour diriger la boîte."
"Ils voulaient de la démocratie, comme si cela se mangeait ou donnait du travail"
"Lorsque le FMI et la Banque mondiale ont trouvé que nous étions trop endettés et qu'il fallait alléger cette dette, nos amis chinois nous ont prêté de l'argent pour nous endetter à nouveau"
08:01 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
01/06/2011
Pour sortir de la crise, il faut plus d'Europe !
L'EUROPE A BESOIN D'UN NEW DEAL POUR SORTIR DURABLEMENT DE LA CRISE
Il faut "plus" – pas "moins" - d'Europe.
Pour changer la situation, il faudrait, à moyen terme, une augmentation spectaculaire du budget européen qui devrait peser entre 5 et 10% du PIB de l'UE, la mise en place d'une communauté de l'énergie et l'émissions d'euro-obligations pour permettre à l'Europe de sortir durablement de la crise économique, sociale et financière.
Il est temps de tirer les leçons d'une certaine Europe qui n'a pas répondu à nos aspirations.
La crise financière supportée à bout de bras par l'argent des contribuables, les banques qui recommencent leurs jeux dangereux, les agences de notation qui entretiennent la spéculation contre certains pays. Nous avons besoin d'aller plus loin dans la régulation des marchés financiers et des banques et plus largement d'un new deal européen.
Pourtant, l'Europe est la seule voie possible pour sortir durablement de cette crise. Il faudrait franchir un nouveau pas dans l'intégration européenne en nous appuyant sur les valeurs et principes qui ont fait son succès: la solidarité, la cohésion, la coopération et la méthode communautaire c'est-à-dire les institutions européennes.
La construction de l'Europe se poursuivra seulement si les politiques communes et les investissements nécessaires pour réduire les écarts de développement entre régions européennes, pour créer de l'emploi, les crédits pour promouvoir l'éducation, la recherche et développement, une véritable politique étrangère et de sécurité commune, l'énergie, les transports bénéficient des financements appropriés. C'est pourquoi nous proposons de doter l'Union d'un budget à la hauteur de ses ambitions et des aspirations de nos citoyens. Si l'Europe veut continuer à jouer dans la "cour des grands", le budget devrait atteindre entre 5 et 10% de la richesse produite, contre moins de 1% aujourd'hui.
08:42 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
31/05/2011
Des élections locales aux élections nationales...
Ciao Silvio ?
Je fais partie de ceux que la défaite de Berlusconi réjouit. Milan est symbolique. Je m'étais fait un plaisir d'y organiser un Congrès du Parti socialiste européen. Toute une série de villes italiennes basculent à gauche, du nord au sud.
Si j'étais optimisme j'y verrais le début de la fin de ce populisme bling-bling et sexiste qui fait honte à tant d'Italiens.
Prosaïquement j'y vois la confirmation de la règle d'airain qui s'abat sur les partis au pouvoir lors des élections locales.
L'Italie en est une nouvelle confirmation, juste après l'Espagne, la Grande-Bretagne, l'Allemagne...et la France.
Nous savons malheureusement, par expérience qu'il faut se garder d'oublier, qu'il ne suffit pas de faire un quasi grand chelem lors des élections régionales pour emporter dans la foulée les élections nationales.
Tous mes vœux accompagnent, quand même, les progressistes italiens, britanniques, allemands...et français !
08:43 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique
30/05/2011
Pérou : Keiko / Ollanta
Pérou : vers le 2ème tour de la présidentielle
Il y a quelques mois j'ai eu la chance de rencontrer, à Lima, les deux candidats présents au deuxième tour de l'élection présidentielle.
Je ne savais pas alors que telles seraient leurs positions, et eux non plus...
Le moins que l'on puisse dire est qu'Ollanta Humala ne m'avait pas fait une bonne impression. Je ne l'attendais pas à le trouver en possible vainqueur.
Peut-être est-il excellent orateur dans les meetings ?
Ancien militaire, nationaliste, il nous avait expliqué que la gauche et la droite étaient des notions du XIXe siècle, dépassées, qui plus est importées d'Europe, donc ne s'appliquant pas à l'Amérique latine.
Il n'accepte qu'une seule étiquette : "Péruvien".
Et, bien entendu, les violences sont le fait des Colombiens ou Mexicains narcotrafiquants.
Il est souvent classé à gauche par les journalistes français parce qu'opposé à la globalisation capitaliste. Il ne repousse pas l'idée de nationalisations indemnisées.
Il souhaite, et c'est bien normal, que son pays cesse d'être un exportateur de matières premières.
S'il est élu, il annonce déjà une renégociation de l'accord commercial avec l'Union européenne. Il ne croit pas à un accord "gagnant/ gagnant". Il veut protéger la production nationale par des barrières douanières.
Il considère qu'il y a trop de conflits sociaux, et qu'ils freinent le développement.
Il se veut l'héritier d'une "grande civilisation" (Inca).
En comparaison, Keiko Fujimori est brillante.
Elle avait commencé sa campagne, comme son père, en multipliant les visites dans de petites villes de province, oubliées des autres candidats, trop centrés sur la capitale.
Reconnaissant que le gouvernement sortant laissait une situation macro-économique favorable, elle voulait mettre l'accent sur les "petites choses concrètes", "comme le font les femmes", "passionnées" et "organisées", puisque devant faire face à des tâches multiples.
Elle est en faveur de l'intégration régionale, en particulier l'intégration économique, en prenant l'exemple européen.
Elle mettait l'accent sur la modernisation de l'enseignement, et donc une meilleure formation des enseignants. J'aime quand des candidat(e)s donnent la priorité à l'éducation...
Par rapport à l'héritage paternel, elle déclare : "je suis une démocrate", "j'étais contre le troisième mandat de mon père" (celui des atteintes aux droits de l'Homme et à la démocratie, qui lui valent d'être en prison pour 25 ans). Elle promet de ne pas l'amnistier.
Elle a fait campagne sur son prénom, avec comme sigle un immense K !
Tous les sondages les donnent au coude à coude...
15:51 Publié dans Amérique latine | Lien permanent | Commentaires (0)