24/05/2009
A la recherche du temps perdu
A la recherche du temps perdu
Adaptation du texte de Marcel Proust et dessins de Stéphane Heuet
Cinq volumes parus : « Combray », « A l’ombre des jeunes filles en fleurs » (2) et « Un amour de Swann » (2)
Editions Delcourt
« Longtemps je me suis levé de bonne heure » : tout le monde connait cette entrée en matière. Marcel Proust avait raison de le signaler : dans le monde qu’il décrit, il est évident que ce n’était pas l’habitude.
« Combray » : les souvenirs d’enfance, déclenchés par la fameuse madeleine, l’attente du baiser de maman le soir avant de dormir, une grand-mère qui s’inquiète pour l’avenir de son petit-fils.
« A l’ombre des jeunes filles en fleurs » : les émois des amours adolescentes, le fantasme du premier baiser. « Ce désir de vivre qui renaît en nous chaque fois que nous prenons de nouveau conscience de la beauté et du bonheur ». « On ne reçoit pas la sagesse, il faut la découvrir soi même ».
« Un amour de Swann » : la vie oisive faite de dîners et de réceptions, l’amour de soi plus que de l’autre, la jalousie. « Notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres ». « Les bourgeois d’alors se faisaient de la société une idée un peu hindoue, en la considérant de castes fermées où chacun, dès sa naissance, se trouvait placé dans le rang qu’occupaient leurs parents, et d’où rien ne pouvait vous tirer ». « L’acte de la possession physique, où d’ailleurs l’on ne possède rien ». « L’habitude qu’elle avait des hommes lui permettait de conclure que du moment qu’ils étaient amoureux, il était inutile de leur obéir, qu’ils ne le seraient que plus après ».
Mais aussi « le genre déplorable des jeunes gens négligés, dans les idées de l’époque actuelle », l’homosexualité, féminine et masculine (« avoir eu un moment l’illusion de s’être évadés de leur âme scrupuleuse et tendre, dans le monde inhumain du plaisir »), et l’anti sémitisme, en particulier celui d’Albertine qu’il tente pourtant d’embrasser : Proust se vantait d’avoir été le premier « Dreyfusard ».
Ces albums me ramènent imparablement en classe de terminale. « Comme un aviateur, décollant brusquement, je m’élevais lentement vers les hauteurs silencieuses du souvenir ». Je m’étais porté volontaire, je ne sais comment, pour faire un exposé sur « la recherche du temps perdu », mais j’ai occupé mon temps à tant d’autres choses, qu’après avoir fait repousser à plusieurs reprises la date fatidique, sans en avoir lu la première ligne, même en me levant de bonne heure, je crus, à tort, m’en sortir par des généralités sorties de résumés. La prof de française ne fut pas dupe, la note et le commentaire sur le bulletin trimestriel furent à la hauteur de la tricherie manquée.
Le texte et les dessins s’équilibrent parfaitement et les couleurs ajoutent encore à cette harmonie.
J’attends donc la parution des tomes suivants.
En attendant je suis le conseil de monsieur Legrandin, je m’efforce de garder toujours un morceau de ciel au-dessus de ma vie, en sachant que « On ne connaît pas son bonheur. On est jamais aussi malheureux qu’on croit »…
13:53 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd
23/05/2009
Le jugement dernier
Le jugement dernier
Iain Pears
Editions Belfond
Iain Pears est historien d’art. Il a créé le personnage d’un jeune marchand d’art qui, de par sa fonction, est entraîné dans des aventures à énigmes.
A partir d’un « jugement dernier », ce roman pose le problème de la spoliation des Juifs pendant la dernière guerre, et plus largement la question de l’attitude à avoir face à l’occupant, face à la trahison et la torture. Facile d’être un héros après coup…
« Discussions en coulisses sur la manière de contourner les Directives de Bruxelles. Comment obéir à la lettre tout en contournant l’esprit ? »
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
22/05/2009
je l'aimais
Je l'aimais
De Zabou Breitman
Avec Daniel Auteuil et Marie-Josée Croze
Un petit entrepreneur emmène sa future ex bru, qui vient de se faire plaquer, dans son chalet de montagne.
Au coin de la cheminée, il se laisse aller aux confidences. Il raconte qu'il est tombé amoureux, lors d'un de ses voyages en Asie. Il n'a pas quitté sa famille pour autant et retrouvait, ou non, sa belle au gré des ses voyages professionnels partout dans le monde. Des 5 à 7 qui changent de l'ordinaire mais ne sont pas à la portée de toutes les bourses. A-t-il eu raison de ne pas refaire sa vie avec cette femme réduite à l'état de fantasme et magnifiée, avec le temps, pour cette raison ? Quelle aurait été leur vie de couple s'ils avaient partagé la vie quotidienne au lieu de se retrouver de temps à autre dans des hôtels de luxe dans des endroits exotiques ?
Deux problèmes :
1) Daniel Auteuil est plus crédible en grand-père assis au coin du feu se remémorant des moments intenses de sa vie qu'en amoureux éploré. La scène de pleurs dans les jardins du Palais-Royal ne sonne pas particulièrement juste.
2) Je ne pense pas avoir été le seul à avoir eu du mal à m'intéresser à cette histoire. Choisir c'est renoncer. Il a laissé la vie choisir pour lui. Courage ou lâcheté ? Mon impression est que tout le monde s'en fout.
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
21/05/2009
Europe puissance ?
Europe puissance ?
"Il n'y aura pas d'Europe politique. Le rêve en est aujourd'hui mort."
"Contradiction entre la volonté de voir émerger une Europe puissance et la dénégation d'institutions fortes. Contradiction entre la promotion de l'Europe politique, et le refus des transferts de souveraineté".
"A la logique de puissance, la construction européenne entend substituer une logique de coopération"
"Un mélange de garde champêtre et de SAMU"
"La puissance douce (soft power) réside dans l'attractivité de son modèle"
"La lutte contre le changement climatique est devenue l'expression la plus aboutie du soft power européen"
"Tous les européistes fondateurs étaient également atlantistes, sans aucune intention d'autonomisation, ni volonté de construire une puissance européenne"
"Si l'Europe ne devient pas une puissance, elle sera ...impuissante et dépendante"
"L'ambition de la puissance est synonyme de cauchemars collectifs"
"La perspective d'une puissance politique de l'Europe s'éloigne au fur et à mesure que s'élargissent les frontières même de l'Union"
"Par sa force d'attraction, l'Union est l'acteur politique le plus capable d'obtenir la réforme démocratique et économique de nombre de ses voisins"
"Inspirer le partage du pouvoir politique et la solidarité entre riches et pauvres, y a t-il puissance plus politique que celle-là ?"
Extraits de l'ouvrage collectif "Notre Europe"
08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
20/05/2009
europe sociale : des pistes concrètes
Au moment où la récession économique frappe l'Europe, en raison de la défaillance de nos institutions financières, les Socialistes européens proposent des pistes concrètes pour replacer l'Europe sociale au coeur de l'agenda européen.
Pour faire progresser l'Europe sociale, nous avons besoin de mesures qui garantissent la protection sociale et améliorent les conditions de travail dans l'Union européenne. Concrètement :
- une clarification des droits des travailleurs détachés dans le cadre d'une prestation de services,
- l'introduction d'une clause de progrès social dans le droit européen,
- la fin des dérogations à la durée légale du temps de travail en Europe.
Les Socialistes européens exigeront du prochain président de la Commission européenne qu'il s'engage sur ces propositions avant d'accorder leur feu vert à sa nomination au lendemain des élections de juin.
08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0)