18/01/2023
D'où viennent les inégalités et pourquoi perdurent-elles ?
Capital & idéologie
d'après le livre de Thomas Piketty
Claire Alet et Benjamin Adam
Seuil et La revue dessinée
Une version accessible du livre de Thomas Piketty, sous forme de saga familiale teintée d'humour. De la Révolution à nos jours huit générations traversent les époques pour nous faire vivre l'évolution des richesses et des rapports sociaux.
Des rappels utiles : les fortunes issues de la traite des esclaves, l'égoïsme fiscal de la bourgeoisie refusant un impôt progressif proportionnel, l'accès à l'enseignement supérieur surdéterminé par le revenu parental, même quand l'enseignement supérieur est presque gratuit...
"favoriser l'accès à une formation de qualité, c'est aussi de la prédistribution."
"le pire, c'est l'Afrique : c'est le continent le plus pauvre, et 30% de ses actifs financiers s'évaporent !"
Un bémol quand les auteurs affirment que l'Union européenne c'est le libéralisme "sans norme". Jusqu'à présent j'ai surtout entendu l'argument inverse : l'Europe, c'est trop de normes. Dans la campagne en faveur du Brexit, je me souviens d'avoir entendu cet argument répété en continu, avec un argument massue : l'Europe va jusqu'à fixer les normes de courbures des concombres. Norme qui n'a jamais existé ! Mais tous les mensonges étaient bons pour sortir de l'Union européenne...avec le succès que l'on voit. De là à dire qu'il n'y a pas de norme...
08:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, économie
17/02/2017
La saga du fondateur de Free
Xavier Niel
La voie du pirate
Solveig Godeluck, Emmanuel Paquette
éditions First
Même pas héritier, même pas énarque, et milliardaire, donc atypique. Le plus bel exemple de la "numéricratie", en haut du "nouvel ordre social dominé par les enfants du numérique.
Non conventionnel parce qu'il ne porte pas de cravate et qu'il a des cheveux longs, mais patron impitoyable. "C'est le propre des capitalistes de haut vol de planer au-dessus des conventions sociales." Il débutera donc sa fortune dans le minitel rose...
Les auteurs, dont mon amie Solveig Godeluck, ne jugent pas mais racontent cette incroyable ascension sociale. L'ascenseur social est bloqué. L'exception confirme la règle.
"Pas de croissance sans investissement technologique." "Une dette maîtrisée , condition absolue de l'indépendance voire de la survie."
Et la création de "L'école 42", à Paris et en Californie, ouvertes aux non bacheliers pour apprendre à coder, quitte à dormir sur place.
11:58 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : économie
13/02/2017
Le procès de la finance internationale
Les aventuriers de la finance perdue
Dessin et couleurs : James
Scénario Christian Chavagneux
éditions Casterman et Alternatives économiques
"Dès que l'on met une règle les financiers inventent une nouvelle façon de la contourner." Les auteurs ne savaient pas que Trump promettrait de les abolir...
C'est clair, et un peu désespérant !
"Toutes les grandes crises financières de l'histoire correspondent à des périodes où les inégalités sont fortes." "Juste avant la crise de 1929 et juste avant celle des supprimes, les 10% des Américains les plus riches concentraient la moitié des revenus."
"Dans les années 80 les pays européens ont permis que les investisseurs étrangers financent leurs dettes publiques, et ont accepté de se soumettre aux variations de l'humeur des investisseurs." "Quand tous les pays européens ont décidé de baisser les impôts au début des années 2000, ils ont vidé leurs Etats de recettes publiques."
"Les banques ont cherché à prendre de plus en plus de risques avec de moins en moins de capital. C'est plus rentable et, en cas de crise, ce sont les contribuables qui paient." "Les grandes banques se finançaient avant la crise à 1,5% par du capital et tout le reste par de la dette."" Si ma banque prend trop de risques, elle peut perdre tellement d'argent qu'elle ne pourrait plus me rembourser le mien." "C'est pour ça que les Européens ont décidé qu'ils devaient mettre en commun le contrôle de leurs grosses banques." "Depuis 2011, un peu plus de 120 grandes banques européennes sont surveillées par un "mécanisme de supervision".
"Les économistes sont toujours très forts pour expliquer après ce qu'ils n'avaient pas compris avant."
08:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, économie
26/09/2014
Voyage chez les capitalistes
Les Banksters
Marc Roche
éditions Albin Michel
Marc Roche est le journaliste du Monde chargé des affaires financières. Depuis 25 ans il "couvre" Wall Street et la City.
Dans ces lieux prestigieux, il a relevé 6 des 7 péchés capitaux : l'orgueil (sentiment d'impunité et de supériorité), gourmandise (cupidité), la luxure (machisme), l'avarice (évasion fiscale), la colère et l'envie (course au bonus).
Cela explique la crise de 2008, dont les effets en Europe sont encore bien présents. "Bon nombre de Banksters sont toujours en place. Et ne manifestent aucun regret. L'absence de sens des responsabilités au sommet est choquante." "La réticence à faire repentance fait partie des gènes de ce prototype des Maîtres de l'univers." "Personne n'a eu de compte à rendre." "Les PDG ne peuvent se voir réclamer le remboursement des dettes sur leur fortune personnelle. Ce sont les actionnaires et le contribuable qui doivent régler la note." "Le succès est un mauvais professeur, il pousse des gens intelligents à croire qu'ils sont infaillibles" (Bill Gates).
"L'insensibilité au doute et la certitude d'avoir toujours raison favorisent tous les dérapages. Le despotisme est de plus en plus souvent perçue comme la clé du succès."
"Après 2008, les Etats et les banques n'ont survécu que grâce aux milliards d'argent public injectés dans le système. C'est le public, et pas les Banskers, qui a payé par des déficits budgétaires monumentaux qui ont provoqué des politiques d'austérité qui frappent durement les populations."
Evasion fiscale = "optimisation" fiscale, "le droit de tirer profit de pratiques fiscales différentes." "On compte plus de 120.000 sociétés opaques dans les paradis fiscaux". "Nauru est devenu la Mecque des activités illicites des riches Chinois et des oligarques russes." "Le statut privilégié sur mesure concocté par le fisc britannique pour attirer les fortunes étrangères facilite la balade des fonds." "Mystérieux oligarques russes, capitalisme chinois hors la loi et finance islamique trouble : la City reste une "vieille dame permissive" sachant utiliser à bon escient les richesses d'autrui."
"L'accroissement des inégalités et l'appauvrissement des classes moyennes au profit d'une élite mondialisée des super riches peuvent entraîner l'implosion du tissu social."
"Comme l'esclavage et l'apartheid, la pauvreté n'est pas naturelle" (Nelson Mandela)
10:47 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : économie
15/01/2013
Economie : l'exemple autichien
Nous avons besoin d'une autre politique économique
L'Autriche est un bon exemple d'une autre politique économique telle que menée par son gouvernement. Le Chancelier social-démocrate Faymann défend une réelle alternative à la pensée néolibérale de la Commission européenne et ça marche.
L'approche du gouvernement autrichien se fonde sur le dialogue social et la coopération avec les partenaires sociaux.
L'Autriche a le taux de chômage le plus bas en Europe notamment chez les jeunes.
Ceci s'explique, en partie, par l'introduction d'une garantie pour la jeunesse européenne qui aide les jeunes à se réinsérer dans le marché du travail et fonctionne de manière efficace.
L'Autriche a compris l'importance de parvenir à l'équilibre des finances publiques, mais tente d'y parvenir grâce à une approche globale qui combine réduction des dépenses et augmentation des impôts, le cas échéant. L'Autriche est à l'avant-garde dans la lutte pour l'instauration d'une taxe sur les transactions financières.
L'Union bancaire doit aboutir et devenir pleinement opérationnelle cette année pour aider les pays en difficulté économique, assurer la stabilité du système bancaire à travers l'Europe et éviter de faire porter le poids du coût de futures faillites bancaires sur les épaules des contribuables.
Nous avons besoin de règles plus strictes pour les agences de notation et de la mise en place d'une agence de notation indépendante en Europe. Nous demandons, enfin des avancées sur la directive européenne sur les fonds propres des banques (CRD IV)."
13:31 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, économie