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05/07/2015

Ellas

Pronostics

 

Pronostic pour le référendum grec : OXI, car personne n'aime l'austérité, surtout quand celui qui pose la question affirme qu'elle est imposée par les méchants technocrates.

Pronostic pour la suite : reprise rapide des négociations, accord avec des conditions tout à fait similaires à celles qui auront été refusées par référendum. Le Premier ministre grec pourra affirmer : "grâce à votre vote nous avons obtenu de meilleures conditions !" Il est possible qu'une partie de son électorat se sente flouée... Les responsables de l'Union européenne pourront dire "nous avons sauvé la construction européenne." Même si je n'ai trouvé aucune justification au titre du Monde "L'avenir de l'Europe se joue à Athènes", dans les 18 pages de son cahier spécial.

Reste que rien ne sera réglé sur le fond : l'Etat grec sera toujours insolvable, avec une fonction publique pléthorique recrutée sur la base du clientélisme (grâce aux fonds européens déversés depuis 1981) avec une fiscalité ridicule, minée à un bout par le travail au noir et à l'autre bout par les paradis fiscaux, des entreprises de production quasi inexistantes, l'absence d'investissements productifs, une compétitivité ridicule, la corruption, etc.

Reste à savoir combien d'années encore les pays de la zone euro accepteront de "prêter" des milliards  ( le montant de 42 milliards est dépassé pour la France, sur un total de 145 milliards) qui ne seront jamais remboursés ? Jusqu'au jour où les peuples de ces pays réclameront eux aussi un référendum sur la question ?

 

 

17:34 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, grèce

30/06/2015

OXI = occis ?

Le débat sur la dette grecque me fait penser aux débats d'il y a une quinzaine d'années sur les dettes des pays africains :

Des Etats surendettés, pour des réalisations souvent discutables, ou pour alimenter le clientélisme des dirigeants, mais incapables de rembourser leurs emprunts, même en étalant à l'infini les remboursements.

Tout cela s'est soldé, après tergiversations, par un effacement quasi généralisé. Ce qui n'a pas sorti ces pays de leurs faiblesses structurelles : les plus riches très riches, comme des armateurs grecs, et les plus pauvres ne sortant pas de la misère.

Les banques sont toujours réticentes envers les gens qui ne remboursent pas. Certains de ces pays africains se sont tournés vers la Chine qui, en échange, contrôlent leurs matières premières.

En Afrique, comme en Grèce, les plans d'aide européens se sont succédés, insuffisants pour apporter une solution de fonds. Avec peu de contreparties, au nom de la sacrosainte "souveraineté". Mais qui est "souverain" avec une dette de 180% de son Produit Intérieur Brut ?

Le plus gros problème de la Grèce n'est pas de ne pas pouvoir rembourser le FMI ou la Banque Centrale Européenne. C'est de ne plus avoir de nouveaux prêts. Le pari du gouvernement grec est que, pour éviter le chaos, les pays de la zone euro vont débloquer l'argent en oubliant leur demande de contreparties. Pari risqué. Car, si cela n'est pas le cas, il va arriver, très rapidement, que le gouvernement ne pourras payer ses fonctionnaires, les retraités, ses factures. Ne pourra plus exercer son rôle d'Etat "souverain".

En Afrique francophone, c'est souvent la France qui assurait, ou assure encore, le paiement des fins de mois. L'Union européenne le fait également. Comme en Grèce depuis 2010 avec ses deux plans d'aide d'un total de 240 milliards. Mais il s'agit de prêts, la plupart sans intérêt , pas de dons, en principe...

Le gouvernement grec ne peut pas emprunter auprès des banques qui, en 2012, ont du renoncer à une centaine de milliards de dettes grecques, et qui ne sont pas prêtes à prendre le risque. Et cela serait indigne d'un gouvernement d'extrême gauche...

Le Premier ministre grec est revenu de Moscou avec la promesse d'un gazoduc, mais sans argent frais.

Que va pouvoir dire le Premier ministre grec aux Grecs qui attendent leurs salaires, leurs retraites, le paiement par l'Etat de leurs factures ? Qu'il ne peut pas payer et que c'est de la faute des Européens qui ne veulent  débloquer la dernière tranche d'aide de 40 milliards qu'avec des conditions trop dures, majoritairement refusées par les Grecs ?

Ou il va les payer avec des billets nationaux, bouts de papier qui ne vaudront rien ?

Comment pourra repartir l'économie grecque alors que toutes les multinationales sont parties, et que les petites entreprises, et les particuliers,  ne pourront emprunter dans leurs banques qu'à des taux prohibitifs ?

 

NB : OXI signifie NON en grec, résultat probable du référendum.

 

 

16:57 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : europe, grèce

26/01/2015

Grèce : et maintenant ?

Le message de la majorité des électeurs grecs est clair : ils ne veulent plus de la politique drastique qui a été menée pour réduire leur colossal déficit. Et bien des promesses ont été faites par le vainqueur .

Le plus grand vaincu est le PASOK, abandonné même par son leader historique, qui avait hérité du parti de son père et de son grand père. il avait été porté au pouvoir par 40% des suffrages, lui aussi avec bien des promesses, non tenues, ce qui explique la lourde sanction. J'ai entendu quelques candidats PASOK pendant la campagne : ils tenaient le même discours de sérieux et de responsabilité que la Nouvelle Démocratie, avec qui ils partageaient le pouvoir. Ceux qui soutenaient cette politique ont voté pour le parti qui la représentait, et ceux qui n'en voulaient plus ont voté pour Syriza.

L'Internationale Socialiste va-t-elle supporter encore longtemps d'avoir pour président un homme qui est le symbole de l'échec économique et politique ? Manifestement pas digne de ses prédécesseurs Willy Brandt et Pierre Mauroy.

Le premier problème du vainqueur sera de faire face à la dette publique de son pays. On ne peut que lui souhaiter de parvenir à la rééchelonner, avec des taux d'intérêt très faibles. Mais l'issue est principalement dans une politique économique de relance au niveau européen...et du sérieux dans le pays. En particulier en restant dans la zone Euro, car le drachme se trouverait fortement dévalué face à une dette de 175% du Produit Intérieur Brut qui elle restera en Euros.

L'exemple africain a prouvé qu'il ne suffisait pas de supprimer les dettes pour changer radicalement la situation des pays, obligés de se tourner vers d'autres créanciers pour boucler leurs fins de mois.

 

 

16:34 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grèce

15/09/2011

lutter contre la fraude fiscale au niveau européen

 

 

Agir pour la Grèce : pourquoi ne pas tenter la voie fiscale européenne ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Absence totale d'action à l'échelle européenne en matière de lutte contre l'évasion fiscale

Le Premier ministre Grec M. George Papandréou affronte avec courage et détermination la plus sévère crise économique et budgétaire que connaît son pays depuis la seconde Guerre mondiale.

 

 

Malgré l'effort d'assainissement budgétaire sans précédent réalisé par la Grèce, certains critiquent le

Gouvernement pour sa faible capacité à mener à bien la réforme de son administration des impôts

et augmenter les recettes fiscales.

Ces critiques se trompent pourtant de cible et sont étonnamment silencieuses sur la principale source

des faibles recettes du budget grec : l'évasion fiscale.

On évaluerait aujourd'hui à plus de 280 milliards d'euros les avoirs grecs placés en Suisse, un montant

qui a explosé depuis le début de la crise et qui représenterait 80% de la dette du pays !

Certains pays européens tels que l'Allemagne ou la Grande-‐Bretagne ont préféré passer des accords

bilatéraux avec les autorités Suisses, assurant par la même la reconnaissance institutionnelle de

la fraude fiscale en renonçant à récupérer la totalité des avoirs illégalement transférés dans ce pays.

Ce type de comportement non coopératif mine pourtant les bases fiscales de l'Union europénne et de

ses Etats-‐membres,  et sa capacité d'être en position de force pour négocier avec la Suisse, pays

qui bénéficie notamment du marché intérieur européen.

A contrario, les Etats-Unis ont refusé ce marchandage fiscal en contraignant la Suisse à transmettre

les données bancaires de fraudeurs présumés.

Il est temps que l'Union européenne soit à la hauteur des défis qui la menacent : si les dirigeants

européens veulent enfin apporter une solution crédible à la crise de la dette souveraine, ils doivent

agir de concert y compris pour éliminer le fléau de l'évasion fiscale.

 

 

 

 

 

 

08:10 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, grèce

05/10/2009

comme en 81 !

Grèce : là où la droite est allée se faire voir...

 

Le "club Med" se gauchise, à part l'Italie (pour combien de temps ?), et la France...

Dans ce climat politique dans lequel tous les médias français annoncent la mort du socialisme démocratique, européen et réformateur, il est agréable de saluer la victoire du Président de l'Internationale Socialiste !

 

Et une belle victoire, puisqu'il dépasse de plus de 10 points le Premier ministre sortant, et qu'il a largement la majorité absolue au Parlement, avec une stricte parité hommes/femmes parmi ses député(e)s.

 

Bien sûr sa victoire est d'abord la défaite de la droite, mais il en est souvent ainsi en politique : la victoire des uns et (souvent d'abord) la défaite des autres.

Les électeurs ont massivement rejeté la politique favorable aux riches.

Mais pour rejeter la Droite, les électeurs avaient le choix : les deux organisations communistes ont obtenu, l'une 7,5%, l'autre moins de 5%. Les Verts, avec 2,5% ne peuvent entrer au Parlement.

D'après mes ami(e)s grecs qui étaient sur place, l'enthousiasme était aussi grand qu'en 1981, en France comme en Grèce. Le chemin est donc tracé.

Mais les difficultés seront grandes car l'héritage est effrayant : le déficit public est vertigineux (encore pire qu'en France, ce qui n'est pas peu dire !), et le remboursement de la dette absorbe une grande part des ressources.

 

13:40 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, grèce