31/12/2013
A l'ombre des jeunes vignes en fleurs
Chroniques de la vigne
Conversations avec mon grand-père
Fred Bernard
Editions Glénat
Fred Bernard est Bourguignon, et fier de l’être. Issu d’une famille de vignerons, il a abandonné la vigne pour « faire » les « Beaux Arts ». Il reste attaché à son terroir, proche de Beaune, et il fait parler son grand-père, qui parle du vin, « toute sa vie », et de l’ancien temps (« c’était considéré comme un aliment au même titre que le pain dans les années 30 »). Les temps anciens, c’est aussi la guerre.
J’ai appris qu’en Bourgogne « on a jamais eu droit aux assemblages comme à Bordeaux », que « la vigne adore le brouillard de novembre », qu’après le phylloxera « toutes les vignes françaises sont reparties de greffes américaines, sauf celle de Sarragachies dans le Gers, classée monument historique parce qu’elle est la seule à avoir survécu », que chaque pied de vigne représente environ une bouteille de vin, qu’ »apprécier le vin rouge demande une certaine maturité et d’assumer sa part d’animalité », que c’est le Bourguignon Gustave Eiffel qui a inventé le sécateur, car « il trouvait que le vignerons se blessaient trop souvent ».
Je ne l’ai pas lu un verre de Pommard à portée de mains, mais j’ai trouvé le livre « goûteux » !
« Je me méfie des gens qui ne boivent pas du tout. Je suis persuadé qu’ils craignent de perdre le contrôle » (Je suis de ceux-là, et j’assume !)
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
30/12/2013
Daumier chez "Ma tante"
Les Parisiens de Daumier
De la promenade aux divertissements
Au Crédit municipal de Paris, rue des Francs Bourgeois
Jusqu’au 4 mars
A un moment de sa vie, Honoré Daumier fut obligé de quitter Paris à cause de problèmes d’argent. Voici quelques uns de ses dessins exposés chez « Ma tante », le Crédit municipal, le plus ancien prêteur sur gages de France. Et ce matin, il y avait plus de monde pour demander un prêt contre le dépôt d’un objet que pour voir l’exposition. Très agréable de ne pas avoir à faire la file…
Le prix d’entrée n’est que de trois euros.
A part la fameuse poire représentant le visage du monarque, pas de caricature dans cette exposition, sauf que tous les personnages de Daumier semblent caricaturaux.
Un aperçu de certains aspects de la petite bourgeoisie parisienne au milieu du XIXe siècle : les promenades sur les grands boulevards, pour se montrer, pour montrer la crinoline de madame, l’exposition universelle, le début du chemin de fer, le canotage sur la Seine, les sorties aux théâtres, les scandales dans les expositions de peintures, etc.
Daumier féroce, et plein d’humour, toujours intéressant à voir un siècle et demi plus tard.
15:59 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo
29/12/2013
François Berléand et Mathilde Seigner mariés...au théâtre !
NINA
Avec Mathilde Seigner, François Berléand, François Vincentelli
D’André Roussin
Mise en scène de Bernard Murat
Théâtre Edouard VII
Un vieux mari, Berléand, veut tuer l’amant de sa femme, François Vincentelli. Comme l’indique le titre de cette comédie, l’épouse et maîtresse, Nina est le personnage central, le caractère fort, dans tous les sens du terme. Elle mène le jeu, et ses deux hommes par le bout du nez car ils sont aussi faibles l’un que l’autre.
Unité de lieu, unité de temps !
Le thème est-il actuel ? Est-il crédible ? Ce vaudeville peut-il encore faire rire aujourd’hui ?
Oui, par le jeu de François Berléand qui se surpasse dans les mimiques de sa face de cocu velléitaire.
Mathilde Seigner incarne une Nina virevoltante.
18:47 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre
28/12/2013
Amitié impossible
L’ami retrouvé
Fred Uhlman
Folio + classiques n°50
L’amitié absolue est-elle possible ? L’amitié est-elle possible entre un Juif et un Allemand partisan d’Hitler ? « Inconnu à l’adresse indiquée » a fourni une réponse. Comme l’amour, l’amitié absolue, « dans un romanesque idéal », peut-être « la source du plus grand bonheur, et du plus grand désespoir ».
Le débat sur l’assimilation, pourrait être repris aujourd’hui. Le père du narrateur, Juif non croyant se met en uniforme allemand, avec sa croix de guerre 14/18, tout comme beaucoup de Juifs français l’ont fait, en France, pendant la seconde guerre mondiale : ils ne pouvaient pas croire qu’on puisse mettre en doute leur appartenance à la patrie pour laquelle ils s’étaient battus, au risque de leur vie.
Alors qu’Hitler est aux portes du pouvoir, « la question essentielle n’était plus de savoir ce qu’était la vie, mais de décider de ce qu’il fallait faire de cette vie ».
Intéressant de voir comment l’Histoire est présentée aux jeunes Allemands à cette époque de propagande nationaliste.
08:11 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
27/12/2013
Un long chemin vers la liberté
Mandela
De Justin Chatwick
Avec Idris Elba, Naomi Harris et 12.000 figurants
Le long chemin d’un homme dans son combat. Un « biopic » tiré de l’autobiographie du symbole de la lutte contre l’apartheid. Toujours difficile de faire un film, même de plus de deux heures, à partir d’un très gros livre.
J’ai aimé dans ce film la description d’un homme, avec ses forces mais aussi ses faiblesses.
Ce film montre également que le combat n’était pas monolithique et que Mandela n’était pas incontesté au sein de l’organisation, à commencer par son épouse Willie.
Les combats entre l’ANC et les Zoulous ont été particulièrement sanglants et auraient pu dégénérer en guerre civile.
Comme le montrait déjà « Invictus », Mandela a fait le choix de la réconciliation contre la revanche contre les blancs. L’exemple du Zimbabwe montre ce que Mandela a évité.
Souvent imitées, jamais égalées, avec toutes leurs faiblesses, les commissions « Vérité et Réconciliation » supervisées par Desmond Tutu, ont beaucoup contribué à la réconciliation, sinon à la vérité.
Un film pour ne pas oublier que la haine est la pire des conseillères.
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma