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28/09/2016

La fin de Kadhafi

La dernière nuit du Raïs

Yasmina Khadra

Pocket n°16631

 

Un roman écrit à la première personne, comme si Kadhafi lui même nous racontait ses dernières heures.

Yasmina Khadra, écrivain algérien talentueux , nous présente un "Raïs" (terme arabe utilisé également en Egypte et en Palestine, équivalent de "président") mégalo et caractériel jusqu'à la caricature. Persuadé d'être "l'élu de Dieu", il ne comprend pas la révolte de son peuple dont il est le "Guide". Plus brutal que jamais avec ses subordonnés.

Cette nuit "blanche", qu'il ne croit pas être la dernière, est l'occasion de repenser à ses 63 années, commencées à Syrte où elles vont se terminer.

Ce n'est qu'à la dernière extrémité qu'il regrette de ne pas avoir accepté "l'invitation" d'Hugo Chavez qui lui offrait l'asile politique au Venezuela.

Bientôt cinq années plus tard nous savons que la disparition de ce dictateur, que personne ne pleure, n'a résolu aucun problème en Libye qui est toujours dans le chaos. Sarkozy et Cameron ont été plus déterminés à chasser ce gêneur qu'à reconstruire le pays toujours aux mains de milices rivales.

 

 

27/09/2016

Osez Ozon

Frantz

de François Ozon

avec Pierre Nimey, Paula Beer

 

Après la première guerre mondiale, dont il est beaucoup question depuis deux ans...et pour deux ans encore, en Allemagne, un jeune français va fleurir la tombe d'un jeune allemand tué sur le front, et y rencontre la fiancée du jeune homme. L'amour sera-t-il possible, alors que les sentiments nationalistes, et les ressentiments, sont toujours aussi forts. La réconciliation franco-allemande est loin d'être amorcée, de chaque côté de la frontière ! 

Le film n'est pas centré sur Frantz, le jeune soldat tué à la guerre, mais sur Anna, la jolie fiancée, très bien jouée par Paula Beer qui a été récompensée à la Mostra de Venise pour son interprétation. La réplique lui est donné par Pierre Nimey, de la Comédie française, remarqué dans son rôle d'Yves Saint-Laurent (celui de Jalil Lespert).

Un film sur l'amour, le deuil (Eros et Tanatos), les émotions, mais aussi sur le mensonge. Avec une touche de pacifisme.

Le passage du Noir et blanc à la couleur, selon les moments du récit, se fait en douceur.

Presque deux heures, mais qui passent bien.

 

08:31 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

26/09/2016

Laurent Binet trouve Saussure à son pied

La Septième fonction du langage

Laurent Binet

éditions Grasset et Livre de Poche

 

Février 1980 : Roland Barthes est renversé par une camionnette . Assassinat ? Quel est le mobile ? Tout le monde, dans le monde intellectuel de la philologie, de la linguistique, donc de la sémiologie,  de la philosophie, est suspect : Derrida, Deleuze, Foucault, Sollers et Kristenva, BHL, Debray, Lacan, Todorov, Umberto Eco, Searle, etc. Que du "lourd" !

L'enjeu est une septième fonction du langage "découverte" par le linguiste russe Roman

 Jakobson à l'origine du structuralisme. "Elle permet à celui qui la maitrise de convaincre n'importe qui en n'importe quelle circonstance."

L'enquête en menée par un commissaire ayant peu de culture, assisté par un prof de la fac de Vincennes, contraint et forcé. "Contrairement aux flics des romans ou des films, il a d'autres affaires en cours, il ne peut pas consacrer 100% de son temps de travail à  celle-ci".

L'histoire se termine par la victoire de François Mitterrand en mai 81, en particulier après sa victoire dans son débat contre le président sortant.

Très intello !

 

"On prétend toujours à ce qu'on ne peut pas être ou à ce qu'on a été un jour et qu'on ne redeviendra jamais."

"Simon se demande si dans la vraie vie, la gauche peut réellement être au pouvoir. Ou, plus exactement, si dans la vraie vie, la gauche peut réellement être au pouvoir. Ou, plus exactement, si, dans la vraie vie, on peut changer la vie."

 

 

08:55 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

24/09/2016

les produits décryptés

Guide d'achat pour bien manger

Dr Jean-Michel Cohen

éditions First

 

Je savais déjà qu'il ne fallait pas toujours se fier aux étiquettes "allégé", "light" etc. et même à certains produits "de régime".

Malgré tout, je me donnais bonne conscience en prenant du chocolat à 70% de cacao, avec seulement 2% de sucre, avec écrit en gros "ligne". Malheureusement, je lis dans le guide qu'il est "plus gras"...D'où l'intérêt d'être capable de lire les étiquettes. Ce qui a été fait pour nous par des spécialistes.

Ce guide est pratique : classés par catégories,  sur les pages de gauche, en vert, les produits conseillés, à droite, en rouge, les déconseillés. Avec, à chaque fois, l'explication et la composition expliquée.

Je ne vais pas prendre avec moi ce guide de plus de 400 pages, mais j'ai bien l'intention de me faire un petite fiche pour les produits alimentaires courants que je prends au supermarché...

 

08:15 Publié dans Shopping | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : diététique

23/09/2016

Stefan Zweig avant l'aube

Stefan Zweig, adieu l'Europe

Vor der Morgenröte (avant l'aube, titre original)

de Maria Schrader

avec Josef Hader, Barbara Sukowa, Aenne Schwarz

 

Stefan Zweig, auteur mondialement célèbre,  fuit l'Autriche en 1934 pour Londres, où il est considéré comme "étranger suspect", puisque germanophone. En 36 il part de New-York, où il ne bénéficie que d'un visa provisoire pour l'Amérique latine.

En six épisodes, le film raconte sa vie en exil, essentiellement au Brésil, livre sur lequel il écrit un livre, jusqu'à son suicide en 1942, à Petropolis.

Le film souligne l'empathie de Zweig avec les victimes du nazisme qui n'ont pas eu sa chance de fuir à temps. Quelle sont les responsabilités des intellectuels , leurs moyens de peser sur le cours des évènements ? Il revendique son impuissance.

Pourquoi Zweig ne suicide-t-il ? Le film laisse entendre qu'il ne supporte pas "l'échec d'une civilisation". Alors que les Américains viennent d'entrer en guerre, et donc que la victoire contre Hitler devient possible,  sinon probable, Zweig, profondément pacifiste,  ne supporterait pas que les hommes aiment tant la guerre, même pour une bonne cause.

Dans l'excellente BD "Les derniers jours de Stefan Zweig", le désespoir, et donc le suicide, viendrait de la prise de Singapour par les Japonais, et donc d'une défaite annoncée des Américains, ce à quoi le film ne fait pas allusion.

Reste sa lettre d'adieu dans laquelle il parle de ses "forces épuisées par les longues années d'errance". Il ne se sent pas de taille, à 60 ans, de commencer une nouvelle vie, malgré sa jeune épouse qu'il entraîne dans la mort avec lui.

Cinématographiquement, il est possible de regretter la multiplication de plans trop longs qui font que le film manque de rythme. Il s'en dégage, malheureusement trop souvent, un vague ennui.

 

16:03 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma