31/01/2009
L'idiot de la Sorbonne
L’idiot de la Sorbonne
Frédéric Pagès
Editions Libella, Maren Sell
Agrégé de philosophie, Frédéric Pagès est journaliste au canard enchaîné. Il a déjà publié « Philosopher ou l’art de clouer le bec aux femmes », aux éditions « Mille et une nuits » (« La meilleure façon de clouer le bec aux femmes sans avoir besoin d’argumenter, c’est de les faire pleurer » ; « les philosophes sont rarement inspirés quand ils parlent des femmes »).
Dans ce roman, il met en scène un- trop- brillant professeur de philosophie de la Sorbonne et un de ses anciens étudiants, reconverti en chauffeur de taxi, en DS, « cette voiture la plus philosophique de toutes : rouler grâce à l’Eau et à l’Air pour mieux échapper aux aspérités de la Terre et se propulser par le feu ».
Ensemble il parcourrent des kilomètres, prétextes à réflexions philosophiques. «La vie n’a aucun sens. Nous sommes tous embarqués dans la même DS qui ne va nulle part ».
Leur voyage les emmenant essentiellement vers l’Allemagne des philosophes, pour se terminer, naturellement à Königsberg, patrie de Kant.
Extraits :
« La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a. C’est pareil avec les philosophes : ils ne peuvent penser que le pensable ! »
« Qui a la clé des songes a la clé du pouvoir »
« On fait n’importe quoi et quand ça marche, on prétend qu’on y est pour quelque chose »
« Le monde est un plat de spaghettis trop cuits que Dieu nous a servi sans couverts. Et tant pis pour la sauce tomate ! »
« Dieu et moi, si on reste ensemble, c’est pour les enfants »
« La vérité n’existe que dans l’incarnation »
« Comment avoir envie d’apprendre auprès de gens à qui on n’a pas envie de ressembler ? »
« Le spasme des larmes manifeste la virilité et la force vitale tout autant que le jaillissement de la semence »
« Le sage est celui qui offre l’image de l’éternité »
« Sans compassion, l’excellence n’est qu’arrogance »
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, philosophie
30/01/2009
The Duchess
The Duchess
De Saul Dibb
Avec Keira Knightley, Ralf Fiennes et Charlotte Rampling
Angleterre, fin du XVIIIe siècle. Dur d'être une femme. Même dans la très haute société, où la seule chose demandée est d'accoucher d'un héritier mâle, pour poursuivre la lignée.
Comment s'échapper de l'impasse ? Par le(s) jeu(x) :
- D'argent : Marie-Antoinette y prendra également beaucoup de risques ;
- Politiques : la jeune Duchesse s'engagera aux côtés des Libéraux (contre les Conservateurs, pour l'indépendance américaine, pour la fin de l'esclavage) ;
- Amoureux : la Duchesse aura des relations coupables avec le député Charles Grey, futur Premier Ministre ; mais s'il est permis aux hommes d'engrosser les servantes et d'abriter sous leur toit leur favorite, aux femmes, le moindre écart n'est pas autorisé.
Ralf Fiennes incarne parfaitement ce très riche Duc du Devonshire (au sud-ouest de l'Angleterre, juste avant d'arriver en Cornouailles) coincé dans ses principes, incapable de montrer ses sentiments.
Charlotte Rampling, dans le rôle de la mère de la Duchesse, mériterait l'Oscar du meilleur second rôle.
The Duchess est séduisante, virevoltante, émouvante. C'est une "Spencer", véritable et digne aïeule de Lady Di.
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
29/01/2009
Géopolitique
Géopolitique
La longue histoire d'aujourd'hui
Yves Lacoste
Editions Larousse
J'ai eu la chance d'avoir Yves Lacoste comme professeur de géographie, à l'université de Paris 8 Vincennes. Il y a quarante ans. Comme le temps passe...
Je suivais ses cours, passionnants, de "géographie du développement", sans savoir que, longtemps plus tard, pendant dix ans, je participerai aux travaux de l'Assemblée Parlementaire Paritaire ACP/UE.
Ce livre montre bien que la géopolitique est le carrefour de la géographie, de l'histoire et de la politique, la mise en perspective des problèmes politiques d'aujourd'hui, concernant des affaires "étrangères", qui ne le sont pas tant que ça, grâce à la géographie et à l'histoire.
Après une première partie un peu théorique sur le thème "qu'est-ce que la géopolitique ?", une seconde sur l'hyper puissance américaine, une troisième sur la géopolitique des grandes nations, viennent "les points chauds du globe", lecture indispensable pour nous aider à comprendre ce qui se passe dans le monde, et ce que nous en racontent nos journaux : Afrique, Méditerranée, Balkans, Caucase, Afghanistan, Irak et Iran, Israël et Palestine...
Un ouvrage de référence !
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géopolitique
28/01/2009
OTAN et sécurité de l'Union européenne
Quand Vatanen dérape...
Grand champion automobile, Finlandais élu en France sur la liste UMP, Ari Vatanen a été chargé d'un rapport sur le rôle de l'OTAN dans l'architecture de sécurité européenne. Il a sérieusement dérapé.
"Les forces nucléaires stratégiques de l'Alliance sont le garant ultime de la sécurité militaire des Alliés"
Ari Vatanen, élu en France, compte-t-il la force nucléaire française comme "force stratégique de l'Alliance ?"
Nous pensons
- Que les forces conventionnelles ont encore leur rôle à jouer ;
- Comme le nouveau Président américain que "nous devons travailler sans relâche pour atténuer la menace nucléaire" ; (Il faut prévenir Vatanen que Bush est parti...), et donc il faut revenir à l'article 6 du Traité de Non Prolifération Nucléaire qui prévoit la diminution des arsenaux nucléaires.
"L'alliance est le seul cadre logique dans lequel peut s'organiser la défense collective de l'UE"
Nous pensons partenariat, collaboration, coopération, complémentarité, synergie, interopérabilité, mais dans le respect de l'autonomie de décision de chaque organisation.
Comme le dit le Traité sur l'Union européenne depuis Maastricht : "une politique étrangère et de sécurité commune, y compris la définition à terme d'une politique de défense commune qui pourrait conduire, le moment venu, à une défense commune"
"L'acceptation des mécanismes bilatéraux de sécurité proposés par la Russie affaiblirait sérieusement l'intégrité de l'architecture de sécurité de l'UE"
Nous pensons qu'il ne faut pas chercher à encercler la Russie mais, au contraire, trouver un partenariat avec ce pays, dans l'esprit des Accords d'Helsinki, pour trouver des mécanismes de sécurité collectifs efficaces.
"Regrette profondément la doctrine de non alignement héritée de la guerre froide, et déplore, qu'au nom de cette doctrine, certains Etats membres s'affranchissent de la responsabilité conjointe prévue par la clause de solidarité du Traité de Lisbonne"
Voilà qui fera plaisir aux six pays membres de l'UE qui ne sont pas membres de l'OTAN, en particulier aux Irlandais...et qui va certainement les inciter à dire OUI au Traité de Lisbonne !
08:00 Publié dans sécurité, défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, sécurité, défense
27/01/2009
la flexibilité au travail en Europe
Petits crimes sans importance
La flexibilité au travail en Europe
Véronique De Keyser
Editions Luc Pire
Véronique De Keyser est psychologue, spécialiste de psychologie du travail, de la relation homme / machine, et de "l'erreur humaine" dans ce cadre.
Professeur à l'université de Liège, elle est, depuis 2001, députée au Parlement européen. Auteur de nombreux ouvrages scientifiques, elle dénonce dans ce petit livre les pressions causées par la "flexibilité", qui peuvent conduire jusqu'au suicide, ces "petits crimes sans importance", qui ne seront jamais punis.
Elle dénonce le "darwinisme social" qui voudrait que seuls les plus performants, ceux qui manquent de racines mais ne manquent pas d'air, survivent, rejetant les "inadaptés", y compris les "trop vieux déjà, trop coûteux, pas assez ou trop qualifiés", vers la marginalisation et la pauvreté.
"Ce que veut le "darwinisme social" ce ne sont pas des hommes qui savent se battre pour les autres. Ce sont des hommes qui savent se battre les uns contre les autres."
En oubliant que Darwin affirmait que "la société cherche à contrer les effets de la nature en protégeant les plus faibles".
"On ne naît pas "apte ou inapte", on le devient".
"Il n'y a pas de réussite individuelle. Il y a toujours des aides, des réseaux, des amis".
"Ce n'est pas le goût du travail qui se perd, mais l'espoir de trouver un travail de qualité". "La question de l'épanouissement individuel semble dépassée".
"Le travail est-il devenu un sport de compétition ?"
"Selon la Fondation européenne de Dublin sur l'évolution des conditions de travail, tous les indicateurs de conditions de travail se sont dégradés".
"La perte d'un travail est toujours un deuil. La souffrance est d'autant plus vive qu'il y a eu identification. Car ce qui est nié alors, ce sont les valeurs ancestrales du travail, comme l'effort, la qualité du travail, le mérite. Prendre des risques, être courageux et loyal ne suffisent plus, alors même que l'idéologie managériale glorifie ces vertus".
"Comment pourrait-on faire de l'Europe la société la plus compétitive du monde sans s'appuyer sur ceux qui la composent ?"
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, travail