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10/01/2009

Pyongyang

Pyongyang

 

Guy Delisle

 

Editions "L'association"

 

 

Guy Delisle est dessinateur. Il travaille pour un studio d'animation. C'est un phénomène peu connu mais, pour de raisons économiques, beaucoup de dessins animés sont sous-traités en Corée du Nord.

Guy Delisle nous raconte, en dessins, son expérience à Pyongyang ("ville fantôme dans un pays ermite").

 

J'y suis resté moins longtemps que lui, mais sa réalité correspond bien à ce que j'y ai vu : la paranoïa du régime, qui implique la confiscation des téléphones portables et l'interdiction de faire plus de 10 mètres sans surveillance ; seul pays au monde à ne pas être relié à internet ;  la chaine de télévision unique, diffusant sans cesse des films héroïques ; les radios bloquées sur la station officielle, seule autorisée ;  Kim Jong-il et son père Kim Il-sung partout ; l'hôtel et les restaurants réservés aux étrangers déserts et peu éclairés ; la petite communauté d'expatriés qui attend les petites vacances à Pékin pour décompresser ; les constructions démentes et inutiles, alors que la population manque de tout.

 

Avec cette question qu'il est impossible de ne pas se poser, à propos de nos accompagnateurs : "est-ce qu'ils croient à toutes ces conneries ?"

"Plus le mensonge est énorme, plus le régime montre l'étendue de son pouvoir".

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd, corée(s)

09/01/2009

The Visitor

The  Visitor

De Thomas Mc Carthy

Grand prix du Festival du film américain de Deauville

 

Le Festival du film américain de Deauville est plus tourné vers le cinéma américain indépendant que vers Hollywood. Et c’est tant mieux, puisque cela nous permet de voir des films qui, sans cela ne seraient programmés en France que confidentiellement. Ensuite, la bouche à oreille fait le reste, et le succès.

Walter, veuf qui s’ennuie  dans la vie, enseigne l’économie dans une université du Connecticut. Le même cours depuis 20 ans.

Un jour, contre son gré, il doit retourner à New-York pour une conférence. Une surprise l’attend dans son pied à terre de la grande ville : un couple d’immigrés sans papiers occupe le logement, ayant payé un loyer à un intermédiaire dont nous ne saurons rien.

Et Walter abandonnera le piano classique pour le djambé et découvrira la musique de Fela Kuti.

Il découvrira également que les immigrés sans papiers, même s’ils n’ont rien fait de répréhensible, même s’ils sont bien intégrés, avec du travail,  peuvent être arrêtés et expulsés à tout moment, car ils sont marqués d’un pêché originel : ils ne sont pas d’ « ici ». Ils sont présents illégalement…

08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

08/01/2009

gaza : l'ambassadeur d'Israël et la Déléguée de la Palestine au Parlement européen

Les causes :

L'ambassadeur Curiel : l'escalade du Hamas, sept années de missiles sur les populations civiles. L'inaction d'Israël était interprétée comme de la faiblesse, il fallait donc agir pour stopper les tirs de missiles et obliger le Hamas, "organisation qui a pris le pouvoir à Gaza par un Coup d'Etat",  à changer d'attitude, car "assez, c'est assez".

La Déléguée Shadid : c'est l'armée israélienne qui a mis fin aux 6 mois de "cessez-le-feu" obtenue par l'Egypte. L'opération actuelle était planifiée par l'armée israélienne.  

C'est le blocus de Gaza qui engendre tous les trafics, y compris les trafics d'armes.

Il ne faut pas voir la main de l'Iran derrière le Hamas, même si ce mouvement appartient à une "famille" qui va de la Mauritanie à l'Iran, mais qui n'a rien à voir avec Al-Qaïda.

Morgantini : la racine du problème, c'est la vie des Palestiniens à Gaza.

 

Victimes civiles :

 

L'ambassadeur Curiel : ce n'est pas une lutte contre le peuple palestinien. Tout le monde est très triste des victimes collatérales.

La Déléguée Shadid : comme en Irak, les frappes ne sont jamais "chirurgicales", surtout vue la densité de la population à Gaza. L'Autorité palestinienne est contre toute attaque contre des civils, d'un côté comme de l'autre.

"Vous bombardez un ghetto" ; "il y a une différence entre avoir peur des missiles et être tué" (Véronique De Keyser).

Toutes les infrastructures civiles, y compris celles payées par l'UE sont détruites ou touchées.

Tous les témoignages des organisations internationales, de l'ONU, de l'UE, des ONG concordent.

Il s'agit d'un "crime de guerre" ; expression reprise par Flautre (Verts) qui demande que ce crime ne bénéficie pas de l'impunité ; c'est du "terrorisme d'Etat" ; réponse de l'ambassadeur : "personne n'a le monopole de l'interprétation de la loi internationale". 

 

La situation humanitaire :

L'ambassadeur Curiel : aucune restriction, ni de conditions de la part d'Israël, la seule limite est logistique (les corridors humanitaires).

Les hôpitaux israéliens accueillent les blessés palestiniens.

 

Présence des journalistes :

Demandée par plusieurs intervenants : l'ambassadeur Curiel : ils ne sont pas autorisés pour des raisons opérationnelles et de sécurité.

 

Conséquences :

La déléguée Shadid : une radicalisation, non seulement des Palestiniens, mais des communautés musulmanes partout dans le monde.

La montée de l'antisémitisme (condamnation de l'attaque contre la synagogue de Toulouse). Constatation également faite par Véronique De Keyser.

Après cette opération, comment espérer que le gouvernement turc puisse continuer à servir d'intermédiaire avec la Syrie ?

Aucun résultat vers le but affirmé : faire cesser les missiles du Hamas contre Israël.

 

Cessez-le-feu :

 

L'ambassadeur Curiel : 3 heures par jour de cessez-le-feu. Israël souhaite un cessez-le-feu durable : pour cela des conditions doivent être remplies (désarmement du Hamas).

La Déléguée Shahid : "3 heures de cessez-le-feu pour soigner les gens que vous tuez le reste du temps ?"

 

Et maintenant ?

La déléguée Shahid : 42 années d'occupation dont 16 ans de négociations sous occupation, la reconnaissance d'Israël, l'abandon de la lutte armée, sans aucun résultat : était-ce le bon choix ?

Le Hamas est devenu combattant quand l'OLP est devenue négociateur. La force du Hamas vient de l'échec des négociations. C'est donc politiquement, et non militairement, qu'il faut gagner la bataille contre le Hamas.

L'ambassadeur Curiel : Israël est en faveur de deux Etats et du succès du processus d'Annapolis. Le dialogue avec les pays voisins, en particulier l'Egypte, continue.

Un dialogue politique, y compris avec le Hamas est nécessaire (Véronique De Keyser)

Pas question de discuter avec le Hamas (Mlamedov).

 Morgantini (GUE) : il faut faire la paix pour sauver Israël.

Beer (Verts) : il faut ouvrir les frontières de Gaza.

Gahler (PPE) : il ne faut pas laisser le Hamas et l'armée israélienne face à face à Gaza, donc le quartet doit y envoyer des troupes.

 

Rôle de l'UE :

 

La Déléguée Shadid : Israël est le partenaire privilégié de l'UE qui a donc une responsabilité spéciale.

Y-a-t'il une possibilité de coexistence pacifique dans le cadre d'un Partenariat méditerranéen ?

Ce que la communauté internationale a fait pour le Liban, ne peut-elle pas le faire pour la Palestine ?

Il y a besoin d'une force internationale, pas seulement aux frontières, pas seulement à Gaza, mais cela ne peut pas signifier le retour et la perpétuation de la situation antérieure : l'occupation.

L'ambassadeur Curiel : le rôle de l'UE est positif.

 

07/01/2009

la corée comptait sur la Présidence française...

L'accord de libre échange entre l'Union européenne et la Corée

 

Face à la récession, les risques protectionnistes sont réels.

Tous nos interlocuteurs ont exprimé le souhait d'une conclusion rapide des négociations, "pendant la Présidence française", comme le Premier ministre l'a dit au Président Sarkozy.

Le "deal" consiste à ouvrir le marché coréen aux services européens (en particulier bancaires), en échanges d'une plus grande ouverture du marché européen aux produits manufacturés coréens.

Les Coréens demandent une baisse des barrières tarifaires et non tarifaires.

Les Coréens demandent un traitement au moins égal à ce qu'ils ont obtenu des Américains pour les règles d'origine. Ils demandent l'incorporation des productions de Kaesong (plus de 30.000 salariés nord-coréens ; leur salaire est versé directement aux autorités) dans l'Accord (le PE est pour).

 

L'Accord de libre échange avec les USA n'est toujours pas ratifié. L'opposition émet des réserves.

Le Congrès américain n'a pas ratifié non plus.

 

Le Premier ministre considère que les accords de libre échange peuvent être une alternative à l'échec des négociations de l'OMC à Doha.

 

 

"L'Accord cadre" semble être dans les limbes. Les Coréens n'acceptent pas d'être traités comme le Bangladesh, et demande l'égalité avec le Japon, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

 

 La Chambre de commerce des entreprises européennes en Corée dénonce le protectionnisme coréen.

 

06/01/2009

les lobbies religieux et l'Union européeenne

Le cheval de Troie

Sectes et lobbies religieux à l’assaut de l’Europe

Marcel Conradt

Editions du Grand Orient de Belgique

 

Les « lobbies » (groupes de pression, ou d’influence) sont nombreux autour des institutions européennes. L’Europe étant d’abord économique (« le marché commun », devenu « unique »), ces lobbies sont d’abord économiques, mais il en est également de « spirituels », à commencer par les Eglises, et parmi celles-ci la plus puissante en Europe, celle qui profite de son statut non pas d’Eglise, mais d’Etat.

Chacun sait que la démocratie chrétienne a joué, plus que la famille socialiste, un rôle moteur dans la construction européenne. Elle a été le relais des Eglises pour tenter de faire inscrire dans le préambule du projet de Traité constitutionnel « les racines » chrétiennes de l’Europe, comme si certains Droits fondamentaux n’avaient pas été arrachés, contre certaines Eglises. La Conférence épiscopale n’a-t-elle pas contesté l’angle,  jugé trop « individualiste » de la Charte des Droits fondamentaux ?

Le principe de « subsidiarité » vient directement de l’Eglise. On sait moins que le drapeau européen, douze étoiles sur fond bleu, est directement inspiré de l’étendard de la Vierge Marie.

Il n’est pas surprenant que le Pape souhaite que l’influence chrétienne perdure : « Il est nécessaire que des chrétiens convenablement formés et compétents, soient présents dans les diverses instances et institutions européennes (Jean-Paul II en 2003).

L’Union européenne reste une union de nations souveraines, et rien ne peut empêcher les Pays-Bas d’inscrire « Dieu est avec nous » sur sa pièce de deux euros. Le livre fait un rapide tour d’horizon de l’état des relations entre l’Etat et les Eglises dans chacun des 27 pays membres.

Il faut également garder à l’esprit que l’Union européenne n’a aucune « compétence » en matière religieuse, ni en matière de laïcité. Il n’appartient donc pas à l’Union européenne de déterminer si la religion relève du domaine strictement privé, ou s’il est possible de la manifester en public, par des signes « ostentatoires ». Il est clair que les Eglises, en particulier l’Eglise catholique, jouent un rôle actif d’’influence, à la Commission, au Parlement européen et au Conseil, chaque fois qu’il est question de contraception, d’avortement, du droit de mourir dans la dignité, de génétique etc.

Au début des années 90, en l’absence de toute base juridique, mais sous l’impulsion de Jacques Delors, la Commission européenne a commencé à développer ses relations avec les Eglises. Mais ce dialogue, prévu pour avoir lieu également avec « les communautés de conviction » ne pose problème, à mon sens, que depuis que l’actuel Président de la Commission européenne, Mr Baroso, ex maoïste reconverti démocrate chrétien, oublie systématiquement d’inviter les associations non confessionnelles. Ce qui peut également nous poser problème, à nous Français, c’est que des « Eglises » que nous qualifions de « sectes » soient présentes dans ce dialogue avec les institutions européennes, à partir du moment où elles sont reconnues par 1 pays membre (Raël, par exemple).

 « Unis dans la diversité » est le principe de base de l’Union européenne. Ces diversités ne doivent-elles pas être sur un pied d’égalité, en toute liberté de religion, mais aussi à l’égard des religions ?

Se placer du point de vue de l’humanité plutôt que de Dieu suppose des valeurs et une spiritualité qui peut valoir celles des croyants.