07/10/2023
l'amour tel qu'il est vécu
l'amour
François Bégaudeau
éditions Gallimard
"J'ai voulu raconter l'amour tel qu'il est vécu la plupart du temps par la plupart des gens : sans crise ni évènement" (François Bégaudeau)
Je ne suis pas sûr que l'amour soit vécu la plupart du temps par la plupart des gens, sans crise ni évènement...
Cinquante ans de vie commune, depuis l'adolescence jusqu'à la fin, sans évènement autre que la naissance de leur fils. Sans autre dispute que de savoir s'il faut sortir les assiettes à dessert pour manger le clafoutis.
Chacun sait ce que l'autre aime et n'aime pas, et donc les frontières à respecter. Un divorce n'est pas envisageable car il serait sans raison.
Et à la fin, comme dans la chanson de Brel, "celui des deux qui reste se retrouve en enfer."
Ce sont deux vies à l'époque où l'ascenceur social n'était pas coincé au sous-sol. Ni pour eux, ni pour leur descendance.
"L'amour prend patience, l'amour rend service, l'amour ne jalouse pas. Il ne s'emporte pas. Il n'entretient pas de rancune. Il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai. Il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout, l'amour ne passera jamais."
07:56 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
03/10/2023
L'agent secret, son auteur et son éditeur
L'espion qui venait du livre
Luc Chomarat
Sélection 2014 "prix du meilleur polar"
Le livre commence comme un OSS 117, caricature et dérision à la Jean Dujardin comprises.
La démarche est souple, les muscles également, le regard est d'acier et ravageur vers les blondes aux gros seins qui l'entrainent immédiatement dans leurs lits, à Singapour.
N'en jetez plus. L'éditeur n'en peut plus de ces clichés à deux balles.
L'éditeur entre dans l'histoire. L'auteur également. Voici donc trois personnages de roman d'espionnage en quête d'histoire. Ils basculent dans un "imbroglio" romanesque".
Luc Chomarat mène une réflexion sur la littérature. Qu'est-ce que la littérature ? Exposé en première année d'université...
"L'espion qui venait du livre" ne peut pas obtenir le "prix du meilleur polar", car ce n'est pas un polar !
07:58 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
29/09/2023
Birmanie 1954
Chroniques diplomatiques
Birmanie 1954
scénario : Tritan Roulot
dessin : Christophe Simon
couleur : Alexandre Charpentier
éditions Le Lombard
Toujours bien de mélanger une aventure avec rebondissements et un rappel historique d'une situation géopolitique ancienne qui laisse des traces dans l'actualité.
Le Lombard est un éditeur de Bruxelles et cet album est donc à mettre au crédit de la fameuse BD belge.
Le dessin et l'aventure me rappellent tout à fait les albums de mon adolescence, avec des gentils et des méchants et de l'action, et même un espion communiste !
Le seul problème est le décalage entre le texte et le dossier historique de fin de volume.
Exemples : le Premier ministre Lu Nu est présenté dans l'aventure comme un homme de paix. " les colons anglais ont défini les frontières de mon pays et mis ensemble des peuples rivaux depuis des millénaires, mais ce qui était une absurdité va finir par devenir notre chance."
"En 1962, Lu Nu fut renversé par son chef des armées. Le bouddhisme devint tout puissant, en une nuit les chrétiens virent tous leurs biens confisqués par le régime.
Dans le dossier historique :
"En faisant du bouddhisme la religion d'Etat, U Nu s'imagine capable de réaliser la construction d'un grand Etat birman centralisé. Cette décision déclencha la révolte des minorités chrétiennes."
Dans la BD :
"le général Aung San, héros de l'indépendance birmane voulait intégrer la laïcité comme valeur nationale dans la Constitution, hélas il fut assassiné" Il est présenté comme le "grand-père" d'Aung San Suu Kyi. La vérité est rétablie dans le dossier historique : il est le père et non le grand-père de la figure de l'opposition à la dictature des généraux.
"le royaume d'Arakan fut longtemps gouverné par des souverains musulmans. Les Anglais font venir toujours plus de Bengalis pour cultiver le riz. Le Bangladesh refuse d'accueillir ces musulmans, connus aujourd'hui sous le nom de "Rohingyas" qui ne figurent pas dans la liste des 135 minorités reconnues reconnues comme birmanes.
11:42 Publié dans histoire, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd historique
25/09/2023
Mourir en Iran pour le droit des femmes
Femme, Vie, Liberté
sous la direction de Marjane Satrapi
éditions L'iconoclaste
Marjane Satrapi a réuni dix-sept des plus grands talents de la BD pour raconter la vague de protestation qui secoue l'Iran. 17 BD qui ouvrent les yeux.
La conclusion revient, en BD, à Joann Sfar, au mieux de sa forme.
Pas d'hésitation : je l'offre à ma petite fille !
"Réclamez la laïcité c'est remettre en cause tout le régime"
"Il y a des années, ont pensait que l'émancipation des femmes était une question secondaire qui relevait de l'intime"
"C'est l'intime qui devient politique"
"C'est pourquoi ce régime a perdu."
08:22 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, iran
21/09/2023
Relations père/fils
Céréales killer
San-Antonio
éditions Fleuve Noir
Ce roman est le dernier de Frédéric Dard. On ne peut pas dire "écrit" par Frédéric Dard car celui-ci est à l'hôpital après une opération à coeur ouvert peu de temps après. Il ne peut donc, comme il en a l'habitude, écrire son roman sur sa fidèle machine à écrire. Son fils Patrice, écrivain lui même, l'assiste.
Quelle est la part du père et la part du fils ?
Le roman parle des relations père / fils entre le fameux commissaire San-Antonio et son fils qui vient de sortir major de sa promotion de l'école de police, mais sur qui le soupçon de meurtre pèse lourdement, le père enquête, persuadé de l'innocence de son fils, alors que les indices accusateurs s'accumulent. Il est aidé par l'innénarable Bérurier, plus truculent que jamais.
C'est un "San-Antonio" pur jus : le verbe est foisonnant, inventif, l'affaire va d'un rebondissement à l'autre, sans réel souci de crédibilité et de véracité, comme souvent dans les San-Antonio...
Puisque c'est le dernier, c'est un "collector" !
08:38 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : polar