Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01/06/2023

le Mossad à Beyrouth

Duel à Beyrouth

Mishka Ben-David

éditions du Nouveau Monde

 

Ce livre a une histoire peu commune. Publié en hébreu il y a plus de vingt ans, il doit sa traduction en français, et sa publication dans notre pays,  à son succès dans le monde anglo-saxon.

L'auteur a été membre du Mossad pendant une douzaine d'années, et il s'inspire d'aventures qu'il a eu à connaitre dans ce cadre.

Le "duel à Beyrouth" oppose deux amis, tous deux membres du Mossad se rendant à Beyrouth sans autorisation de leur hiérarchie.

L'un veut terminer sa mission précédente (tuer un responsable du Hezbollah) qui avait échoué. L'autre va essayer de le ramener à la raison.

Ce livre pourrait servir de base à une série tant l'action y est permanente. Avec un surplus d'amour, et de rivalité amoureuse.

Les agents du Mossad y sont traités en héros et leur hiérarchie en carriéristes incompétents.

"Un rôle majeur est occupé dans ce livre par les femmes des employés du Mossad - comme dans la vie- lesquelles, ainsi que leurs enfants, paient le prix fort".

La situation d'aujourd'hui est elle identique à ce qu'elle était au moment de l'écriture du livre, il y a plus de vingt ans ?

 

"C'est facile de juger après coup. Quand on analyse nos actions un an plus tard, au microscope, tout saute aux yeux.Mais planifier dans des conditions maitrisées puis accomplir la mission sur le terrain, c'est différent."

"Le Mossad n'intégrait ni les voleurs, ni les tueurs nés. On sélectionnait de gentils garçons et on leur apprenait à mentir, à entrer par effraction, à tuer."

"C'est dingue ce qu'un parfum d'échec, quand il te colle à la peau, fait fuir les gens. C'est un test infaillible pour séparer les vrais amis des flatteurs."

"Plus tu as poussé quelqu'un vers le haut, plus vite il te laisse tomber."

"les règles, c'est pour ceux qui les dictent"

"Même une Israélienne aurait éprouvé des difficultés à comprendre cette séparation hermétique, ce cerveau capable d'accéder à son compartiment meurtrier sur commande ou par décision, puis de refermer ce même compartiment pour revenir à la tendresse."

"Une nation qui n'honore plus ses héros n'aura plus de héros à honorer."

 

 

08:16 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mossad

25/05/2023

Entre Berlin et Gênes

Menaces italiennes

Jacques Moulins

Série noire / Gallimard

 

C'est à Gênes que s'installe l'équipe anti-terroriste d'Europol pour poursuivre leur traque des têtes pensantes finançant un réseau d'extrême droite soupçonné de vouloir déstabiliser la démocratie italienne.

Il suffirait d'agiter la menace d'une immigration massive pour provoquer des troubles conduisant les néo-fascistes au pouvoir. Un parlement de droite confiant les pleins pouvoirs à un homme fort. Ou une femme...

Jacques Moulins est un ancien journaliste spécialisé dans l'information européenne.

Il sait bien que la menace d'extrême droite existe, en Allemagne, en Italie et, malheureusement, dans quelques autres pays.

Il sait aussi qu'Europol n'est pas un FBI à l'européenne, même si le Traité de Lisbonne (2007) lui donne plus de pouvoirs, plus de moyens, plus de capacités de coordination entre les polices nationales européennes. Mais la différence essentielle est là : ce sont les polices nationales qui enquêtent et qui agissent. Europol tente de coordonner. Et les polices nationales ne lâchent rien de leurs prérogatives.

La raison est simple : le FBI a été créé en raison de la libre circulation entre les Etats américains. La libre circulation entre les Etats européens a fait un pas en avant avec les accords de Schengen...et beaucoup de pas en arrière depuis !

 

"Si l'Histoire peut bégayer, elle ne repasse pas les plats, comme disait l'écrivain français Céline."

"les polices nationale de quatre Etats membres et des Etats-Unis avaient simultanément investi les locaux hébergeant plusieurs centaines de serveurs utilisés pour infecter les ordinateurs du monde entier."

"Agis de telle sorte que le principe de ton action puisse être érigée en loi universelle" Elle avait bûché ce cours de ce philosophe des Lumières admirateur de la Révolution française (Kant), convaincue désormais que la liberté individuelle, si présente dans les sociétés occidentales, portait la lourde responsabilité de la cohésion sociale."

"il se rendait bien compte que le discours majoritaire penchait de plus en plus vers le statu quo, les plus conservateurs enfonçant chaque jour un peu plus la digue, prônant la prééminence de la nation sur l'Union, à l'inverse des Traités européens et de l'esprit même de l'Europe."

 

22/05/2023

Angélique du Coudray, première sage-femme enseignante

La sage-femme du Roi

scénario : Adeline Laffitte

dessin : Hervé Duphot

éditions Delcourt

 

Au XVIIIe siècle la mortalité infantile est élevée. Surtout dans les campagnes. Le roi Louis XV veut y remédier : il a besoin de soldats ! Ce sont les "matrones" qui aident les femmes à mettre au monde. Si tout va bien, pas de problème.. sinon ? parfois de l'expérience et du bon sens parfois beaucoup moins . Peu de notions d'hygiène. Beaucoup de fatalisme.

En 1988, mon ami Jacques Gélis, aujourd'hui professeur émérite d'histoire, spécialiste reconnu de la naissance à cette période a écrit un de ses livres essentiels : "La sage-femme ou le médecin, une nouvelle conception de la vie" (Fayard)

Angélique du Coudray est une sage-femme réputée de la place de Paris. Les chirurgiens, parce qu'ils ont des instruments (forceps), et qu'ils sont des hommes,  veulent les mettre de coté pour prendre une place grandissante sur le marché des naissances, surtout des plus riches.

"Tous ne jurent plus que par les chirurgiens sous prétexte qui'ls utilisent des instruments qui nous sont interdits"

Vexée, agacée, Angélique accepte la proposition du Baron de Thiers de s'installer en Auvergne. Mais les femmes du peuple ne sont pas habituées à faire appel à des sages-femmes, surtout "étrangères", "parisienne !"

Angélique bénéficie de l'aide du curé. Comme l'explique Jacques Gélis, l'Eglise voit d'un mauvais oeil les matrones qu'Elle soupçonne de magie. Autre problème longuement traité par Gélis dans un autre ouvrage : que deviennent "les enfants des limbes", morts sans avoir pu être baptisés ? " ce qu'une sage-femme ayant prêté serment aurait pu faire."

N'étant pas de force à affronter les matrones, Angéliques tentent de leur donner un minimum de formation volontaire. Devant les difficultés liées à l'éducation Angélique a l'idée géniale de mettre au point un "mannequin d'apprentissage" pour démontrer concrètement l'anatomie et les façons de résoudre les problèmes.

Bien entendu, les hommes ne lâchent pas si facilement leur domination : son traité "pour être publié, devra être annoté par l'un des leurs, et il faudra que des chirurgiens assistent aux cours" (pour contrôler) ; "ainsi pourront-ils, dans le meilleur des cas, former d'autres sages-femmes avec ma méthode, ou, dans le pire des cas,   s'approprier davantage encore notre art de l'accouchement." "Une méthode fondée  sur la pratique et l'exemple".

"En 1759, Angélique du Coudray reçoit du Roi Louis XV un brevet royal. La sage-femme est missionnée par le Roi pour dispenser ses cours dans tout le royaume. Elle passera le reste de sa vie sur les routes, professant dans une cinquantaine de villes. En vingt-cinq ans, elle formera près de cinq mille sages-femmes et cinq cent chirurgiens."

 

Une BD formidable !

 

08:32 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire, naissance

20/05/2023

Covid en Chine

amour, meurtre et pandémie

Qiu Xiaolong

éditions Liana Levi

 

Le hasard a voulu que ce livre me tombe entre les mains justement au moment où j'étais moi même "covidé". Vidé !

Difficile de lire avec des yeux transformés en fontaines ! Sans parler de la difficulté à ne pas sombrer dans la torpeur...

Pourtant c'est un petit livre qui se lit facilement...en état normal.

Trois meurtres à proximité du principal hopital de Shanghai. Meurtres en série ?

La municipalité va demander de l'aide au légendaire inspecteur Chen qui, bien entendu,  va trouver la solution.

Pour l'auteur, il s'agit surtout de dénoncer la dictature du régime et sa politique folle à l'occasion de la pandémie de Covid.

"ce livre est dédié à tous les gens qui ont souffert de la pandémie sous l'inhumaine politique zéro Covid du PCC"

"Historiquement, la Chine avait une longue tradition de surveillance. Le régime aujourd'hui trouvait une excuse pour exercer son pouvoir totalitaire en prenant en filature et en écoutant les gens partout et à toute heure. Le gouvernement se servait de la crise du Covid pour justifier sa règle d'airain."

"Quand l'épidémie de SARS avait éclaté en Chine quelques années plus tôt, le gouvernement avait adopté ce même modèle de dissimulation. Dissimuler et dissimuler encore jusqu'à ce qu'il soit trop tard."

"On peut obliger le peuple à obéir. On ne peut pas le forcer à comprendre" (Confucius)

"qui contrôle le passé contrôle l'avenir.Qui contrôle le présent contrôle le passé."

"le nombre de décès par dommages collatéraux était plus important que ceux dus au virus."

"Les dépenses de la Chine pour le maintien de la stabilité s'élevaient à une somme plus élevée que le budget militaire."

"le temps fuit comme de l'eau" (Confucius)

 

 

 

08:04 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : covid, chine, polar

18/05/2023

Le dernier roman d'Annne Perry

Un Noël à Eaton Square

Anne Perry

10/18

 

Anne Perry vient de disparaitre, à plus de 80 ans. Comme au premier jour, avec la même méthode,  elle nous livre, sous couvert d'un gentillet petit comte de Noël, une satire féroce de la voracité des plus riches et de la précarité des plus pauvres et des plus faibles.

Comme c'est un comte de Noël, à la fin les méchants sont punis !

 

"Quand quelqu'un était vieux ou malade, toutes sortes de choses devenaient compliquées : le sommeil, la force, la douleur. Mais chacun était en droit de conserver sa dignité"

 

08:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : litérature