04/04/2023
Alain Mabanckou au polar
Tais toi et meurs
Alain Mabanckou
Points policiers P5698
Makambo est le personnage de Mabanckou. Comme lui, il vient du Congo Brazzaville. Julien Makambo est en prison. Et pourtant, nous savons qu'il est innocent.
L'affaire commence rue du Canada, dans le 18 ème arrondissement. Rien à voir avec le roman mais la rue du Canada est une petite rue que je parcourais le matin pour aller de notre domicile de la rue Riquet, à mon école primaire de garçons, et le soir pour en revenir.
Julien est un "sapeur", une personne élégante qui dépense des fortunes pour acheter des costumes et des chaussures hors de prix. Par exemple un costume vert vif.
Julien survit grâce à diverses combines montées par son aîné. Jusqu'à celle de trop qui va conduire notre gentil et naïf "sapeur" en prison.
Le suspens n'est pas intense mais la lecture est aisée.
08:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar
31/03/2023
Si tu veux, tu peux
Tête haute
Mémona Hintermann
éditions JC Lattès (poche)
La journaliste Mémona Hinterman raconte sa vie dans son île natale de La Réunion, son enfance dans l'extrême pauvreté, puis sa mutation en métropole, jusqu'à la remise de la Légion d'honneur dans les locaux du ministère de la culture.
Fille d'un musulman, musulmane elle même jusqu'à l'âge de huit ans, et d'une catholique bretonne.
"J'ai mangé pour la première fois avec une fourchette à l'âge de 18 ans. J'ai fait ma rentrée solennelle en classe de sixième pieds nus parce que nous étions trop pauvres pour acheter des chaussures. Je revois maman, mes trois frères, mes trois soeurs et moi rassemblés pour Noël autour d'une table vide. Totalement vide."
"Voler pour manger, est-ce vraiment un crime?"
Une famille avec des hommes et des femmes de toutes les nuances de couleurs de peau. "Dans cinq cent ans le monde ressemblera à La Réunion, sinon il disparaïtra !" (Paul Vergès, député européen, chef du Parti communiste réunionnais)
"Moins le Blanc est intelligent, plus le Noir lui paraît bête" (André Gide)
"Je remercie la France qui m'a tant donné, salue ses valeurs constamment dénigrées par des enfants ingrats, qui n'ont pas tous connu la faim, la misère et pas vraiment mesuré sa générosité."
"Grand reporter" elle a "couvert" l'Afghanistan, l'Afrique du Sud, les guerres au Tchad, au Kosovo, en Irak, les bombardements sur la Serbie, la chute de Ceaucescu...
Elle écrit encore chaque semaine un billet dans Midi Libre.
08:37 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journalisme
17/03/2023
la géopolitique en BD
Géostratégix
Pascal Boniface directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques
Tommy dessinateur autodidacte et indépendant
éditions Dunod
"Nombre de lecteurs comprennent intuitivement qu'on ne peut plus parler "d'affaires étrangères" car ce qui se passe au delà de nos frontières aa un impact direct et immédiat sur notre vie quotidienne."
"La BD n'éloigne pas de la lecture, elle y conduit. Elle n'interdit pas de penser, elle permet de le faire différemment"
Le livre commence en 1945. Le monde est alors bipolaire. Pour finir par ce constat : "l'Occident ne domine plus le monde."
"en 1960, l'assemblée générale de l'ONU proclame le droit à la décolonisation immédiate et inconditionnelle."
"adepte de la realpolitik, Kissinger veut s'écarter de la vision moraliste de la diplomatie américaine, qui les conduit à diaboliser les régimes non démocratiques."
07:55 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
15/03/2023
Une femme et sa mère
Une femme
Annie Ernaux
Prix Nobel de littérature 2022
folio 2121
"Ma mère est morte". Ainsi commence le livre. Une accroche qui fait penser à Camus. Annie Ernaux raconte à sa manière : pas un roman, pas un reportage non plus. De la littérature.
"Ceci n'est pas une biographie, ni un roman naturellement, peut-être quelque chose entre la littérature, la sociologie et l'histoire."
"la messe qui vous donnait le sentiment de ne pas vivre comme des chiens"
"la jeunesse de ma mère, cela en partie : un effort pour échapper au destin le plus probable, la pauvreté sûrement, l'alcool peut-être."
"pour une femme, le mariage était la vie ou la mort, l'espérance de s'en sortir mieux à deux ou la plongée définitive. Il fallait donc reconnaître l'homme capable de "rendre une femme heureuse".
"S'élever, pour elle, c'était d'abord apprendre"
"elle perdait la tête. Cela s'appelle la maladie d'Alzheimer"
08:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
11/03/2023
Du Dombas à la Crimée
Las abeilles grises
Andreï Kourkov
Prix Médicis étranger 2022
éditions Liana Levi
Ce roman a été écrit avant la tentative d'invasion de l'Ukraine par les forces russes mais il garde toute sa pertinence.
Sergueïtch habite dans la zone "grise" entre l'armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes du Donbas . Il travaillait dans les mines de charbon, il a attrapé la silicose et s'occupe à plein temps de ses six ruches qui l'aident à vivre. Le village a été déserté. Il ne reste plus que Sergueïtch et son copain/ ennemi depuis le temps de l'école. Il est ukrainien mais parle couramment le russe. Sauf qu'il n'a plus grand monde à qui parler.
Le printemps venu, il charge les ruches sur une remorque et part vers le sud-ouest. Il sympathise avec une épicière avec qui il fait du troc : miel contre nourriture. Les villageois le regardent avec méfiance, puisqu'il vient de l'Est.
Il reprend la route en direction de la Crimée occupée par les Russes qui cherchent à expulser les Tatars, comme Catherine II l'avait fait en son temps. Serguieïtch cherche un ami apiculteur rencontré dans un congrès. Il n'est plus là mais sa famille est accueillante. Il peut installer ses ruches à coté de celles de son ami.
Andreï Kourkov est un écrivain ukrainien de langue russe. Il prouve que les Ukrainiens de langue russe ne sont pas pour autant des partisans de Poutine et de l'annexion de leur pays.
"la pègre locale, renforcée par l'internationale militaire russe"
"allez savoir ce qui est important dans une vie familiale : l'amour ou la patience ?"
"Qu'est-ce qui se passe ? lui demanda-t-il.
- La victoire ! dit l'autre, radieux. La victoire !
-Mais qui est le vainqueur ?
- Je ne sais pas dit Pachka, mais on s'en fout ! L'important, c'est que c'est la victoire! La fin de la guerre !"
07:41 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, ukraine