17/01/2009
J'vous l'avais bien dit
J’vous l’avais bien dit
Jean-François Batellier
Les gens de gauche de ma génération, celle de JF Batellier, le connaissent depuis bien longtemps : Tribune socialiste, l’Unité, Le Matin de Paris, CFDT magazine, et des « piges » à Libé, au Canard, les Nouvelles Littéraires, sans parler de ses expos dans les rues, en particulier sur le boulevard St Germain.
Je parlais dimanche dernier de l’exposition sur les dessins de presse, à l’annexe de la bibliothèque historique de la ville de Paris, dans le Marais. JF Batellier n’y est pas, mais il mériterait d’y être. Ses dessins ne prennent pas une ride, ce qui prouve leur pertinence.
Si vous ne connaissez pas, il vaut le détour, si vous connaissez, vérifiez que vous avez tous les albums. Dans un deux cas une seule chose à faire : un petit tour sur son site !
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dessins de presse, politique
11/01/2009
dessins de presse
Permis de croquer
Un tour du monde du dessin de presse
Si vous avez l’occasion d’être à Paris d’ici le 9 mars, ne manquez pas l’exposition de dessins de presse qui se tient dans le quartier du Marais, dans la salle d’expositions, rue Mahler, de la bibliothèque historique de la ville de Paris.
Vous pouvez même profiter de l’occasion pour jeter un œil au superbe hôtel Lamoignon, rue basse, à quelques mètres.
L’exposition regroupe des dessins de 26 artistes, dessinateurs de presse, de 18 nationalités, de tous les continents. Plusieurs sont bien connus des lecteurs de l’excellent hebdomadaire « Courrier international ».
Leur langage est universel. Dans la ligne de la Fondation « Dessins pour la paix », le thème de la paix est omniprésent, en particulier la paix au Moyen-Orient. Alors que, bien entendu, l’opération de l’armée israélienne a commencé après le début de l’exposition, celle-ci prend une actualité tragique.
Le rôle journalistique de ces dessinateurs de presse saute aux yeux, comme leurs dessins. Ils nous font réfléchir, parfois gravement, tout en nous faisant sourire.
Pour certains dessins, l’artiste a joint ses brouillons, ce qui nous aide à comprendre le cheminement de sa pensée, et de l’expression de celle-ci.
Un livre, édité par « Paris bibliothèques » et le Seuil, reprend l’essentiel de l’exposition.
20:09 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo
10/01/2009
Pyongyang
Pyongyang
Guy Delisle
Editions "L'association"
Guy Delisle est dessinateur. Il travaille pour un studio d'animation. C'est un phénomène peu connu mais, pour de raisons économiques, beaucoup de dessins animés sont sous-traités en Corée du Nord.
Guy Delisle nous raconte, en dessins, son expérience à Pyongyang ("ville fantôme dans un pays ermite").
J'y suis resté moins longtemps que lui, mais sa réalité correspond bien à ce que j'y ai vu : la paranoïa du régime, qui implique la confiscation des téléphones portables et l'interdiction de faire plus de 10 mètres sans surveillance ; seul pays au monde à ne pas être relié à internet ; la chaine de télévision unique, diffusant sans cesse des films héroïques ; les radios bloquées sur la station officielle, seule autorisée ; Kim Jong-il et son père Kim Il-sung partout ; l'hôtel et les restaurants réservés aux étrangers déserts et peu éclairés ; la petite communauté d'expatriés qui attend les petites vacances à Pékin pour décompresser ; les constructions démentes et inutiles, alors que la population manque de tout.
Avec cette question qu'il est impossible de ne pas se poser, à propos de nos accompagnateurs : "est-ce qu'ils croient à toutes ces conneries ?"
"Plus le mensonge est énorme, plus le régime montre l'étendue de son pouvoir".
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd, corée(s)
06/01/2009
les lobbies religieux et l'Union européeenne
Le cheval de Troie
Sectes et lobbies religieux à l’assaut de l’Europe
Marcel Conradt
Editions du Grand Orient de Belgique
Les « lobbies » (groupes de pression, ou d’influence) sont nombreux autour des institutions européennes. L’Europe étant d’abord économique (« le marché commun », devenu « unique »), ces lobbies sont d’abord économiques, mais il en est également de « spirituels », à commencer par les Eglises, et parmi celles-ci la plus puissante en Europe, celle qui profite de son statut non pas d’Eglise, mais d’Etat.
Chacun sait que la démocratie chrétienne a joué, plus que la famille socialiste, un rôle moteur dans la construction européenne. Elle a été le relais des Eglises pour tenter de faire inscrire dans le préambule du projet de Traité constitutionnel « les racines » chrétiennes de l’Europe, comme si certains Droits fondamentaux n’avaient pas été arrachés, contre certaines Eglises. La Conférence épiscopale n’a-t-elle pas contesté l’angle, jugé trop « individualiste » de la Charte des Droits fondamentaux ?
Le principe de « subsidiarité » vient directement de l’Eglise. On sait moins que le drapeau européen, douze étoiles sur fond bleu, est directement inspiré de l’étendard de la Vierge Marie.
Il n’est pas surprenant que le Pape souhaite que l’influence chrétienne perdure : « Il est nécessaire que des chrétiens convenablement formés et compétents, soient présents dans les diverses instances et institutions européennes (Jean-Paul II en 2003).
L’Union européenne reste une union de nations souveraines, et rien ne peut empêcher les Pays-Bas d’inscrire « Dieu est avec nous » sur sa pièce de deux euros. Le livre fait un rapide tour d’horizon de l’état des relations entre l’Etat et les Eglises dans chacun des 27 pays membres.
Il faut également garder à l’esprit que l’Union européenne n’a aucune « compétence » en matière religieuse, ni en matière de laïcité. Il n’appartient donc pas à l’Union européenne de déterminer si la religion relève du domaine strictement privé, ou s’il est possible de la manifester en public, par des signes « ostentatoires ». Il est clair que les Eglises, en particulier l’Eglise catholique, jouent un rôle actif d’’influence, à la Commission, au Parlement européen et au Conseil, chaque fois qu’il est question de contraception, d’avortement, du droit de mourir dans la dignité, de génétique etc.
Au début des années 90, en l’absence de toute base juridique, mais sous l’impulsion de Jacques Delors, la Commission européenne a commencé à développer ses relations avec les Eglises. Mais ce dialogue, prévu pour avoir lieu également avec « les communautés de conviction » ne pose problème, à mon sens, que depuis que l’actuel Président de la Commission européenne, Mr Baroso, ex maoïste reconverti démocrate chrétien, oublie systématiquement d’inviter les associations non confessionnelles. Ce qui peut également nous poser problème, à nous Français, c’est que des « Eglises » que nous qualifions de « sectes » soient présentes dans ce dialogue avec les institutions européennes, à partir du moment où elles sont reconnues par 1 pays membre (Raël, par exemple).
« Unis dans la diversité » est le principe de base de l’Union européenne. Ces diversités ne doivent-elles pas être sur un pied d’égalité, en toute liberté de religion, mais aussi à l’égard des religions ?
Se placer du point de vue de l’humanité plutôt que de Dieu suppose des valeurs et une spiritualité qui peut valoir celles des croyants.
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, europe, religions
04/01/2009
Le cadavre anglais
Le cadavre anglais
Jean-François Parot
Editions J.C. Lattès
Septième, et dernière en date, aventure du commissaire Nicolas Le Floch, dont deux ont été transformées en téléfilms par France2.
Nicolas revient en grâce après avoir été, temporairement, mis à l’écart : « Son supérieur s’était évertué de manière insidieuse à le pousser à la faute ou au retrait. Ces tentatives s’étaient heurtées au mur d’indifférence d’un homme qu’une précédente disgrâce avait bronzé à cet égard. »
L’action se passe au centre de Paris, et parfois à Versailles, en 1777 : l’année du départ, à ses frais, du marquis de La Fayette pour aider les « insurgents américains ».
Les relations entre l’Angleterre et la France ne sont pas au beau fixe (d'où la présence de nombreux espions anglais), même si le jeune Louis XVI, sacré deux ans plus tôt, n’a pas encore décidé de se ranger du côté des indépendantistes qui refusent de se soumettre à leur roi : « il n’a pas toujours la volonté de ses décisions, il en a la jalousie ».
1977, c’est également l’année de la nomination de Necker à la direction générale des finances : « Necker bénéficiait de ce goût si français de la nouveauté. On plaçait en lui l’espérance du changement ».
Comme d’habitude, au-delà de l’intrigue policière (un cadavre anonyme dont on découvrira vite qu’il est anglais), l’auteur nous conte dans une langue châtiée et truffée d’expression de l’époque, les imprudences de la jeune reine (elle fait des dettes en jouant) et la situation du royaume : « la misère submerge Paris. Des provinces, les pauvres affluaient. La masse des gagne-deniers qui traînaient chaque matin en quête de travail gonflait à l’excès » ; « Plus il gravissait les étages, plus les stigmates de la misère lui sautaient aux yeux ».
Donc un livre policier qui nous parle, bien, de l’Histoire.
08:03 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature