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25/01/2007

Ses livres sont encore là...

Kapuscinski est mort

 

 

Ryszard Kapuscinski vient de mourir.

 

Si vous n'avez pas encore lu "Ebène",  excellente occasion pour le faire.

 

Peut-être que cette disparition va donner l'idée à 10/18 de rééditer, enfin, "Négus" (si c'est déjà fait, merci de me prévenir).

 

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, Kapuscinski est (était, je ne suis pas encore habitué) un journaliste polonais qui durant 20 ans a sillonné le globe, et en particulier l'Afrique où il se trouvait au moment des indépendances.

 

L'Afrique, c'est probablement ce Polonais qui en parle le mieux, avec tendresse, émotion et humour, sans chercher donner des leçons, sinon des leçons d'humanité.

 

Ses livres sont des reportages et les réalités décrites (27 révolutions et coup d'Etat) dépassent bien des fictions.

 

Kapuscinski a travaillé également en Amérique latine. "La guerre du foot" raconte comment Le Honduras et le Salvador sont entrés en guerre, en 1969, à l'occasion d'un match de foot. Une guerre qui a fait 6.000 morts et 15.000 blessés !

 

Comme il l'expliquait : "si on n'essaie pas de comprendre les différences de vue, de perception et de description, on ne comprend rien de ce monde".

 

Dommage que Mr Bush et ses conseillers n'aient probablement jamais lu Kapuscinski...

 

 

09:33 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

21/01/2007

Kaveena

Kaveena

 

 

Boubacar Boris Diop

 

Editions Philippe Rey

 

 

 

Le Sénégalais Boubacar Boris Diop est, depuis 25 ans,  un des romanciers africains de langue française les plus connus, à juste titre.

 

Comme chacun de ses romans, et comme quasiment tous les romans de la littérature africaine de langue française, Kaveena porte sur les maux de l'Afrique contemporaine.

 

Dans cet ouvrage de politique fiction, le narrateur est l'ancien chef des "services spéciaux" d'un pays qui vient de connaître un coup d'Etat qui lui a fait perdre son poste,  parce qu'il est resté trop longtemps fidèle au Président renversé, après 30 ans de dictature. Il a donc vu et participé à tous les "coups tordus",  et les raconte.

 

L'écriture est fluide, la dénonciation des méfaits des dictatures pertinente (assassinats d'opposants, népotisme etc.), malheureusement l'auteur tombe dans le travers de beaucoup de responsables africains : tout est de la faute de "l'Homme blanc", affairiste,  pillant les richesses du pays, tirant les ficèles du pouvoir politique, imposant ses volontés, exécutées par le chef des services spéciaux, au(x) Président(s) fantoche(s),  après une indépendance factice,  les Africains n'étant responsables que de se laisser manipuler...

 

Dans ce gigantesque incendie seul un colibri lutte contre le brasier avec son petit bec. Il fait "ce qu'il peut" !  Et la fin est morale : le méchant est puni !

 

 

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29/12/2006

un dessein, un destin

François Mitterrand

 

 

Un dessein, un destin

 

 

Sous la direction d'Hubert Védrine

 

 

Editions "découvertes", Gallimard

 

 

 

C'est bientôt la fin de l'année 2006 qui a vu, en janvier, le 10ème anniversaire de la mort de François Mitterrand.

 

Je me dépêche donc pour vous signaler le meilleur des livres parus à cette occasion.

 

Il est petit (environ 150 pages petit format), mais très facile à lire et surtout il y a plus de 200 documents, photographies, affiches, manuscrits mis en page de façon lisible et aérée : un exploit !

 

Hubert Védrine, fils d'un ami de résistance de Mitterrand a précisé qu'il ne s'agissait pas de "son" livre sur l'ancien Président et l'homme, mais d'un travail qu'il a dirigé en tant que Président de l'"Institut François Mitterrand".

 

Si je ne devais garder qu'un seul livre sur le sujet, incontestablement ça serait celui-là !

 

 

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01/11/2006

un "polar" sicilien

L'âme à l'épaule

 

 

Piergiorgio Di Cara

 

Editions Métaillé

 

 

 

Des policiers qui écrivent des romans policiers, il y a en déjà quelques uns.

 

Celui là a la particularité d'être de Palerme et commissaire à la brigade antimafia de cette ville...et d'être traduit en français depuis peu.

 

Il raconte la traque, couronnée de succès,  de deux chefs mafieux.

 

Il raconte surtout la vie quotidienne de ces policiers, faite d'attente, de sacrifices, d'espoirs et de renonciations,  et donc faite de tabac et d'alcool, faite également de peur  face aux menaces de mort qui deviennent souvent réalité.

 

On  découvre dans ce livre que la "guerre" des polices, au moins la rivalité et les jalousies entre services, n'est pas un monopole français. Pas plus que l'attitude du pouvoir politique qui "émet des lois spéciales à grands coups de trompe", pour répondre aux attentes de l'opinion publique, puis ne donne pas les moyens d'agir face à un "monde qui vit sur la tricherie, la tromperie, l'illégalité".

 

La non coïncidence entre la vérité "investigatrice" et la vérité "procédurale" nous rappelle les tiraillements entre les ministres de la justice et de la police.

 

Etonnant pour un Sicilien : un hommage au rugby, "le sport d'équipe le plus beau du monde".

 

Et pour conclure une maxime de la mafia : "la parole la meilleure est celle qui ne se dit pas"

 

Mais elle peut s'écrire ?

 

 

 

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15/10/2006

un élu local

François Mitterrand et la Bourgogne

 

 

Jacques Boucaud

 

(Journaliste au Progrès de Lyon)

 

 

Editions "A contrario"

 

 

 

"Lui seul ne sait pas qu'il est mort", avait-il coutume de dire aux enterrements.

 

10 ans (en janvier) qu'il est décédé et personne ne peut l'ignorer, vue la quantité de livres publiés à cette occasion. Certains ont été évoqués sur ce blog.

 

Celui-ci parle de l'homme sous un angle inhabituel car non parisien : son ancrage local.

 

Pendant quarante ans François Mitterrand a été élu de Bourgogne, et plus spécialement de la Nièvre.

 

Tout d'abord élu, député, en 1946,  peu présent, quand le scrutin était de liste, il s'est "accroché" au terrain à partir du moment où il a été élu conseiller général de Montsauche, en 1949,  puis quand il est devenu maire de Château Chinon, 10 ans plus tard, même si tout le monde sait qu'il y habitait à l'hôtel,  du "vieux Morvan".

 

Il "quadrille" si bien le terrain, en "courant" d'une commune à l'autre tous les samedis, proverbialement en retard,  qu'il devient sénateur en 1958, avant de redevenir député en 1962, et Président du Conseil général en 1964.

 

Mais la Bourgogne de François Mitterrand ce n'est pas que le Morvan, c'est aussi le Sud de la Région, en particulier Cluny, où il a rencontré, pendant la résistance,  la femme qui allait devenir son épouse, et où sa famille est venue longtemps en vacances,  dans la maison familiale de Danielle,  et aussi Solutré, qu'il a rendu encore plus célèbre que le "Pouilly" voisin, sans oublier la communauté religieuse de Taizé et le pays de Lamartine (en particulier son fameux "lac").

 

Sa Bourgogne, c'est aussi la "colline inspirée" de Vézelay et le mont Beuvray où Danielle aurait souhaité qu'ils soient enterrés tous les deux. Idée qu'il a abandonné dès lors qu'une polémique naissait.

 

Sa Bourgogne, c'était "les forces de l'esprit" mais aussi la gastronomie bourguignonne, avec quelques uns des meilleurs "chefs" de France et de bons petits restaurants qui donnent envie d'y revenir (le livre contient quelques suggestions).

 

Château Chinon + Solutré + Vézelay + le mont Beuvray = quatre occasions de constater que François Mitterrand aimait les paysages dégagés et les horizons lointains. 

17:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)