05/07/2007
Petit traité de manipulation (suite)
A l'usage des honnêtes gens
(Suite)
Comment éviter d'être manipulé(e)(s) ?
En conclusion de leur livre, les deux universitaires, chercheurs en psychologie sociale, donnent quatre conseils pour éviter d'être manipulé(e)(s) :
1) connaître les stratégies de manipulation (il faudra donc y revenir) ;
2) apprendre à revenir sur une décision, ce qui est plus difficile qu'on ne l'imagine, de nombreuses manipulations reposant sur la tendance des gens à s'accrocher à leurs décisions, même s'ils se rendent compte qu'ils ont été trompés ;
3) savoir considérer deux décisions comme indépendantes, en se méfiant des effets d'entraînement ;
4) évaluer sa liberté à sa juste valeur, car une personne ne peut être efficacement manipulé que si elle éprouve un sentiment de liberté.
A suivre...
08:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)
30/06/2007
African psycho
Alain Mabanckou
Editions : Le serpent à plumes
J'ai déjà parlé d'Alain Mabanckou, et de son excellent "verre cassé", étape décisive dans sa montée en puissance vers l'obtention du prix Renaudot cette année.
"African psycho" était son cinquième roman, et le lecteur sent bien qu'un écrivain de talent était en train de naître.
C'est l'histoire d'un psychopathe, africain, velléitaire et sans talent, qui cherche dans le meurtre gratuit à donner un sens à sa vie.
Comme souvent dans les romans africains, l'aventure est une bonne occasion de décrire les problèmes de la société, en l'occurrence non pas la société traditionnelle rurale, mais les banlieues de taudis où l'on s'efforce d'être tout de même fier de son quartier où "celui-qui-boit- de- l'eau-est-un idiot".
Une société dont les membres ne se voient aucun avenir et sont pourtant à la recherche de leur "quart d'heure de gloire", comme tout le monde, mais non de chance de le trouver que dans le crime.
14:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
29/06/2007
Journal d'une curée de campagne
Michèle Stouvenot
Editions Plon
Michèle Stouvenot est journaliste au Journal du Dimanche, et quand il m'arrive de lire ce "quotidien du dimanche", je ne manque jamais son "billet", juste à côté du dessin de Wolinski. Je dois même dire que ce sont les deux choses que je préfère dans le JDD.
Michèle Stouvenot a le sens de la formule, du jeu de mots et de la dérision.
Elle raconte, avec le prisme de l'humour, la campagne présidentielle, "qui ressemble davantage à un polar noir qu'à un catéchisme", comme un feuilleton plein de rebondissements, pour cette "curée" ("lutte avide pour s'emparer d'un pouvoir vacant", selon le dictionnaire), entre deux candidats "people" (Gala contre Voici, avec Match en arbitre), avec des rappels amers, par exemple Kouchner déclarant "être de gauche, c'est s'efforcer de ne pas tromper" ou assassins, des citations venant généralement non pas d'adversaires mais "d'amis" ("Ségolène, la maldonne du PS", "l'image sans le son", "Egolène", "le charisme de Ségolène, c'est qu'elle n'en a pas"- cette dernière citation étant de François Hollande, expert en la matière, "J'ai l'impression de promener la Reine d'Angleterre" ; en face ce n'est guère mieux : "Sarkozy c'est Néron qui met le feu à Rome et pleurniche sur les flammes", "ce n'est pas parce que le renard se couvre de plumes qu'on va le prendre pour un poule"- François Bayrou qui selon Chirac "pète de vanité"), des anecdotes peu connues (Sarko demandant un sondage pour savoir si les Français étaient prêts à élire un mari trompé - curieux que Ségolène n'ait pas demandé le même au féminin...).
Michèle Stouvenot rappelle que début janvier Ségolène était encore en tête dans les sondages du premier tour et gagnait au second.
En janvier, elle a voyagé, et ses voyages ont été caricaturés ("chaque fois que Madame Royal franchit les frontières, elle passe les bornes" a déclaré un député UMP, et c'est l'impression qui est restée, malheureusement et injustement).
Et puis il y avait le problème des relations avec le Parti en général et avec son Premier secrétaire en particulier, dont un proche déclare : "tant que durent les élections il se veut irréprochable. Une fois passées, il reprendra sa liberté, il quittera Ségolène", déclaration totalement passée inaperçue, mais peut-être est-ce Ségolène qui l'avait déjà quitté ?
En conclusion, pourrait se trouver l'affirmation d'un député européen anonyme : "la politique aujourd'hui c'est ça : dire des généralités, être plat, ne faire aucune analyse personnelle, employer un langage judéo-chrétien".
Je préfère le mettre sous forme de question car il y a aussi, malheureusement, en pire, le cynisme triomphant, par exemple celui de Sarkozy déclarant : "Depuis que j'ai lancé l'idée d'un ministère de l'immigration, j'ai pris six points dans les sondages" et osant dire que "c'est Mai 68 qui a introduit le cynisme dans la société".
A moins de s'en tenir à l'angoissante question de Bernadette : " Mais qu'est-ce que je vais faire de Jacques toute la journée ?", ou pour mes camarades socialistes à cette remarque de l'un des nôtres : "l'unité des socialistes, c'est comme la Sainte Vierge, si elle n'apparaît pas de temps en temps, le doute s'installe" !
(Toutes les citations sont extraites du livre)
09:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2)
26/06/2007
Femme fatale (citations)
"Elle est le genre d'actrice dont les agents disent : elle n'embrasse pas" (François Hollande)
"Tout cela ne serait pas arrivé si tu l'avais demandée en mariage"
Rebsamen (un peu macho, non ?) à François Hollande
- "Dis nous ce dont tu as besoin, et nous le ferons"
- "Il faut que vous disiez du bien de la candidate"
Dialogue DSK/SR
"Je ne suis pas rancunier, mais je ne suis pas amnésique non plus"
DSK
"Il ne faut surtout pas un blog "ma gueule, ma bio, ma pensée qui dégouline, mes maîtres et mes modèles à penser"
Sophie Bouchet-Petersen, conseillère de SR
"Je compte sur chacun d'entre vous pour porter la parole que je viens de donner"
"Ce qui est important, c'est la manière dont nous nous aimons les uns les autres"
"Ne vous inquiétez pas, puisque je vais gagner"
Ségolène Royal
09:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)
23/06/2007
Panique au Zaïre
SAS n° 52
C'est un livre de 1978, qui parle donc beaucoup de Mobutu, et qui vient d'être réédité, bien que la situation politique ait totalement changé.
En réaction à un commentaire de Maïtena, qui avait osé confondre San Antonio et SAS, j'avais répondu que les livres de Gérard de Villers étaient racistes. Je confirme. Du moins pour celui-ci qui se passe au Congo. Non seulement c'est du racisme contre les Africains mais également à l'égard...des Belges ! Les Flamands étant caricaturés comme même les Wallons n'osent plus le faire.
Le livre n'est qu'une succession de "clichés".
Le héros endure toutes les épreuves mais en triomphe sans peur et sans reproche, car les "bons" triomphent toujours des "méchants" (qui non seulement sont noirs mais sont également communistes !).
Concernant le sexe, je maintiens ce que je disais dans ma réponse au commentaire de Maïtena : ce sont toujours les mêmes adjectifs qui sont utilisés pour parler des fesses et des seins et l'auteur semble obsédé par les fellations. Peut-être qu'en 1978 cela avait un parfum d'interdit...
09:30 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2)