15/05/2006
Cécilia
Entre le cœur et la raison
Valérie Domain
Editions Fayard
Elle a donc écrit une biographie de cette personne, publique bien que non élue, dont la photo apparaissait régulièrement dans les magazines, y compris à la "une".
Par correction elle a montré son projet de livre à Cécilia, qui n'a pas aimé du tout son portrait, et qui a demandé à son "ex", le ministre de l'intérieur d'intervenir ("quand on n'est pas capable de garder sa femme, on n'est pas capable de garder la France" aurait dit Villepin). L'ex est intervenu auprès de l'éditeur qui s'est exécuté en renonçant à publier le livre.
Valérie Domain, furieuse, ce qui est bien compréhensible, n'a pas voulu laisser perdre son travail. Elle a donc sur le métier remis son ouvrage, l'a transformé en roman, en changeant les noms, mais en gardant la trame de la vie de Cécilia et de ses relations avec son bientôt ex-mari pour qui elle avait quitté Jacques Martin (comme tous les autres son nom a été changé).
C'est la belle histoire d'une femme qui fait passer l'amour au dessus de l'ambition.
Mais ça ne donne pas envie de voter Sarko !
Valérie Domain
Editions Fayard
Valérie Domain est journaliste. Elle a fait son métier de journaliste en "suivant" Cécilia Sarkosy, élément important dans le dispositif d'un homme politique important.
Elle a donc écrit une biographie de cette personne, publique bien que non élue, dont la photo apparaissait régulièrement dans les magazines, y compris à la "une".
Par correction elle a montré son projet de livre à Cécilia, qui n'a pas aimé du tout son portrait, et qui a demandé à son "ex", le ministre de l'intérieur d'intervenir ("quand on n'est pas capable de garder sa femme, on n'est pas capable de garder la France" aurait dit Villepin). L'ex est intervenu auprès de l'éditeur qui s'est exécuté en renonçant à publier le livre.
Valérie Domain, furieuse, ce qui est bien compréhensible, n'a pas voulu laisser perdre son travail. Elle a donc sur le métier remis son ouvrage, l'a transformé en roman, en changeant les noms, mais en gardant la trame de la vie de Cécilia et de ses relations avec son bientôt ex-mari pour qui elle avait quitté Jacques Martin (comme tous les autres son nom a été changé).
C'est la belle histoire d'une femme qui fait passer l'amour au dessus de l'ambition.
Mais ça ne donne pas envie de voter Sarko !
11:31 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
07/04/2006
Afrique
L'Afrique
Sylvie Brunel
éditions Bréal
Dans son roman, "Frontières", elle faisait vivre à une équipe d'humanitaires, le temps d'une mission, toutes les vicissitudes probablement vécues par plusieurs dizaines d'équipes sur plusieurs années.
Elle retrouve sa veine critique dans son chapitre 8, "le risque alimentaire", et en particulier dans des paragraphes dont les titres parlent d'eux mêmes : "l'instrumentalisation politique des famines" et "trop de programmes d'aide inadaptés".
- l'Afrique, "continent riche peuplé de pauvres", a besoin de continuer à bénéficier de traitements préférentiels, dérogatoires de l'OMC ;
- il faut donner du pouvoir d'achat aux paysans et donc cesser de ponctionner leurs plus values ;
- "la première révolution culturelle qui s'impose à l'Afrique est celle de la probité" ;
- le développement durable est incompatible avec la sous scolarisation (la moitié des Africains, 2/3 des Africaines sont analphabètes) ;
- l'aide doit être conditionnée à la réalisation de ces objectifs.
Hier les experts considéraient que l'Asie n'avait aucune chance de sortir de la pauvreté, alors, demain l'Afrique ?
Sylvie Brunel
éditions Bréal
Sylvie Brunel s'est fait connaître du grand public en claquant la porte de l'ONG "Action contre la faim", qu'elle présidait.
Dans son roman, "Frontières", elle faisait vivre à une équipe d'humanitaires, le temps d'une mission, toutes les vicissitudes probablement vécues par plusieurs dizaines d'équipes sur plusieurs années.
Elle retrouve sa veine critique dans son chapitre 8, "le risque alimentaire", et en particulier dans des paragraphes dont les titres parlent d'eux mêmes : "l'instrumentalisation politique des famines" et "trop de programmes d'aide inadaptés".
Aujourd'hui Sylvie Brunel est professeur de "géographie du développement" et son petit livre, dense, devrait intéresser bien au delà des étudiants, tant il pose bien les problèmes tout en livrant les données de base.
Ses conclusions :
- l'Afrique, "continent riche peuplé de pauvres", a besoin de continuer à bénéficier de traitements préférentiels, dérogatoires de l'OMC ;
- il faut donner du pouvoir d'achat aux paysans et donc cesser de ponctionner leurs plus values ;
- "la première révolution culturelle qui s'impose à l'Afrique est celle de la probité" ;
- le développement durable est incompatible avec la sous scolarisation (la moitié des Africains, 2/3 des Africaines sont analphabètes) ;
- l'aide doit être conditionnée à la réalisation de ces objectifs.
Il faut donc rester optimistes, l'Afrique est "en réserve de développement".
Hier les experts considéraient que l'Asie n'avait aucune chance de sortir de la pauvreté, alors, demain l'Afrique ?
12:37 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2)
31/03/2006
Mitterrand et la Palestine
Mitterrand et la Palestine
Jean-Pierre Filiu
Editions Fayard
En 1983, il juge "illusoire" de "prétendre régler le sort de la Palestine sans les Palestiniens", puis "au carrefour de la guerre et de la paix, il ne s'agit pas de choisir son interlocuteur, il est là", avant de rappeler en 1992 "un Etat palestinien a été reconnu par les Nations Unies lorsqu'a été créé l'Etat d'Israël".
Jean-Pierre Filiu
Editions Fayard
Ancien du cabinet de Lionel Jospin quand celui-ci était Premier ministre, Jean-Pierre Filiu retrace l'évolution de François Mitterrand, ami d'Israël, qui favorise le départ des émigrants sur l'Exodus (en leur délivrant de faux papiers), qui devient le premier Président de la République française à se rendre dans ce pays (le premier chef d'Etat français à se rendre en "Terre sainte" depuis 1250)...pour évoquer devant la Knesset la perspective d'un Etat palestinien et qui, sensibilisé au drame palestinien empêchera l'élimination d'Arafat en 82 à Beyrouth assiégé par l'armée israélienne et les milices chrétiennes, puis en 83 dans le Nord du Liban face aux assauts syriens.
Dès 1970 il déclare : "Tout comme on ne peut nier l'existence de l'Etat d'Israël, on ne peut nier le peuple palestinien."
En 1983, il juge "illusoire" de "prétendre régler le sort de la Palestine sans les Palestiniens", puis "au carrefour de la guerre et de la paix, il ne s'agit pas de choisir son interlocuteur, il est là", avant de rappeler en 1992 "un Etat palestinien a été reconnu par les Nations Unies lorsqu'a été créé l'Etat d'Israël".
Ce n'est probablement pas un hasard si c'est à Paris que Yasser Arafat a déclaré "caduque" la charte de l'OLP qui prévoyait la destruction de l'Etat d'Israël.
09:24 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
21/03/2006
Album photos
Tenez vous prêt nous partons
Claude Azoulay
Editions Paris Match
Claude Azoulay est photographe à Paris Match, et son journal l'a chargé de suivre François Mitterrand de 1978 à son décès en 1996.
C'est donc un album d'une centaine de photos superbement présentées, agrémenté de textes sobres, dont une préface de Jean Lacouture, qui nous restitue la pluralité de l'homme (candidat, Président, grand-père etc.) et des mondes où le photographe l'accompagne.
Ancien photographe de guerre, Claude Azoukay livre son ouvrage avec de nombreuses photos de la visite du Président Mitterrand à Sarajevo qu'il rapproche de la visite à Beyrouth.
On comprend mieux alors le courage physique dont François Mitterrand a fait preuve pour tenter deux fois de s'évader d'Allemagne avant de réussir une troisième, puis entrer dans la résistance au péril de sa vie.
Comme je lis rarement Paris Match, ces photos sont quasiment toutes inédites pour moi.
16:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
17/03/2006
Considérations sur le malheur arabe
Considérations sur le malheur arabe
Samir Kassir
Editions "Actes Sud"
Partout la nostalgie d'une gloire fantasmée se double d'une impuissance citoyenne.
Egypte : "bureaucratie qui combine les désavantages du capitalisme d'Etat et l'ultralibéralisme. Le vrai pouvoir réside dans l'institution militaire. Népotisme qui a multiplié les voiles sur les têtes et les contraintes sur la liberté de pensée."
Soudan : "extraordinaire dilapidation des richesses naturelles".
Lybie : "société fermée sous surveillance policière".
Maroc : "accaparement des richesses".
Tunisie : "société encagée ; pratiques mafieuses qui gangrènent la croissance."
Algérie : "régime qui n'a de civil que la devanture ; enrichissement de la caste au pouvoir ; répression génératrice de guerre civile"
Irak : "dilapidation des richesses ; violence aveugle qui se justifie par le messianisme religieux."
Syrie : "sous l'éteignoir depuis 40 ans ; asséchée par les réseaux mafieux ; Lybie sans le pétrole."
Liban : "la guerre a privé le monde arabe de l'un de ses laboratoires de modernité."
Yémen : "zone de non droit régentée par des clans."
Emirats arabes : "la modernisation reste un trompe l'œil".
Arabie Saoudite : "train de vie somptuaire de 7.000 princes face à une population où la pauvreté ne se cache plus."
Partout le recours à la religion canalise la frustration face à l'échec des Etats et l'absence de démocratie.
Alors que dans les années 60 "le voile était devenu suffisamment rare pour être remarqué, avec la richesse pétrolière le monde arabe a été rattrapé par l'arriération des pays de la péninsule arabique."
Samir Kassir
Editions "Actes Sud"
Historien, enseignant, journaliste, éditorialiste, Libanais, Sami Kassir s'est fait connaître du grand public pour la pire des raisons : il a été assassiné, probablement par des agents à la solde du régime syrien qu'il dénonçait avec virulence.
Historien, Samir Kassir se plonge dans le mythe de "l'âge d'or" arabe sur lequel s'appuient les fondamentalistes religieux, et son corolaire : la "renaissance", par le retour à la "pureté originelle".
Partout la nostalgie d'une gloire fantasmée se double d'une impuissance citoyenne.
Bien entendu, le problème palestinien est au cœur du "malheur" arabe, impuissant à changer le rapport de forces face à un Etat israélien disposant de l'arme nucléaire et adossé à la superpuissance américaine.
S'assumer comme victime permet de gagner le paradis, ce qui fait les beaux jours de l'islamisme radical devenu majoritaire au sein de la résistance palestinienne, alors que le "kamikaze" n'appartient pas à la culture historique arabo-musulmane.
Journaliste, Samir Kassir passe en revue les différents Etats arabes, sans concessions :
Egypte : "bureaucratie qui combine les désavantages du capitalisme d'Etat et l'ultralibéralisme. Le vrai pouvoir réside dans l'institution militaire. Népotisme qui a multiplié les voiles sur les têtes et les contraintes sur la liberté de pensée."
Soudan : "extraordinaire dilapidation des richesses naturelles".
Lybie : "société fermée sous surveillance policière".
Maroc : "accaparement des richesses".
Tunisie : "société encagée ; pratiques mafieuses qui gangrènent la croissance."
Algérie : "régime qui n'a de civil que la devanture ; enrichissement de la caste au pouvoir ; répression génératrice de guerre civile"
Irak : "dilapidation des richesses ; violence aveugle qui se justifie par le messianisme religieux."
Syrie : "sous l'éteignoir depuis 40 ans ; asséchée par les réseaux mafieux ; Lybie sans le pétrole."
Liban : "la guerre a privé le monde arabe de l'un de ses laboratoires de modernité."
Yémen : "zone de non droit régentée par des clans."
Emirats arabes : "la modernisation reste un trompe l'œil".
Arabie Saoudite : "train de vie somptuaire de 7.000 princes face à une population où la pauvreté ne se cache plus."
Partout le recours à la religion canalise la frustration face à l'échec des Etats et l'absence de démocratie.
Alors que dans les années 60 "le voile était devenu suffisamment rare pour être remarqué, avec la richesse pétrolière le monde arabe a été rattrapé par l'arriération des pays de la péninsule arabique."
La voix de Samir Kassir va manquer dans le contexte actuel. Restent ses livres...
10:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)