22/02/2018
Confident Royal
Confident Royal
de Stephen Frears
avec Judi Dench, Ali Fazal
en VOD
En fin de vie, la reine Victoria, qui n'en peut plus de son veuvage et des charges de l'étiquette, se lie d'amitié avec un serviteur indien, qui plus est musulman.
Stephen Frears, 62 films en 51 ans de carrière, récompensés d'Oscars et de Césars, entre autres pour "Les liaisons dangereuses" et "The Queen" avec Helen Miren dans le rôle d'Elizabeth II, souligne, derrière l'histoire "fleur bleue", l'arrogance britannique. Arrogance sociale de la Cour qui ne peut accepter cette complicité entre la Reine et un serviteur. Racisme double envers un Indien musulman. Le futur Edouard VII n'est pas montré à son avantage.
Comme toujours le racisme et l'arrogance sont basés sur une méconnaissance profonde.
Judi Dench est remarquable.
11:43 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
28/01/2018
La réponse de Spielberg à Trump
Pentagone Papers
de Steven Spielberg
avec Meryl Streep, Tom Hanks
A Davos, qui n'est pourtant pas un repère de gauchiste, Trump s'est fait huer en s'en prenant, une nouvelle fois, à la presse.
Steven Spielberg raconte, sous forme de thriller politique un épisode important des relations entre la presse et le pouvoir politique.
Le Pentagone est le siège du ministère américain de la défense. En 1971, un ancien militaire devenu consultant fait "fuiter", en direction du New-York Times son rapport de plus de 7000 pages dans lequel il souligne que depuis 1945 le pouvoir politique américain sait qu'il ne peut gagner au Viet-Nam. Au nom de la lutte contre le communisme, des milliers de jeunes Américains y sont tout de même envoyés pour "sauver la face", au péril de leurs vies. Bien entendu, ce rapport est classé "top secret / confidentiel défense" et le Président Nixon demande la condamnation du journal.
Le Washington Post parvient, lui aussi, à se procurer le rapport, et se trouve confronter à un dilemme. D'un côté les financiers prônent la prudence, ayant peur de perdre des annonceurs, de l'autre la rédaction veut faire son métier journalistique. La propriétaire du journal est partagée, et Meryl Streep rend parfaitement ses hésitations. Elle risque la prison, ses avocats essaient de la dissuader, et surtout la faillite de son journal si les actionnaires se retirent. La note féministe du film est claire.
Désavouant le tribunal local, la Cour suprême considère que la Constitution des USA donne la liberté d'informer, et donc de publier le rapport.
Nixon devra mettre fin à la guerre...et sera confronté aux révélations du Post sur le Watergate !
Aujourd'hui, le rapport est consultable librement aux archives nationales.
Difficile de maintenir le suspens quand on connait la fin de l'histoire, mais c'est possible grâce aux talents du réalisateur et des acteurs.
La réflexion sur les relations entre le pouvoir politique, les journalistes et les financiers propriétaires des journaux dépasse largement le cadre des USA.
Le film est pourtant tellement américain que dans la rétrospective historique depuis 1945, la présence de la France au Vietnam jusqu'en 1954 n'est même pas mentionné...
10:38 Publié dans Film, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinéma
La réponse de Spielberg à Trump
Pentagone Papers
de Steven Spielberg
avec Meryl Streep, Tom Hanks
A Davos, qui n'est pourtant pas un repère de gauchiste, Trump s'est fait huer en s'en prenant, une nouvelle fois, à la presse.
Steven Spielberg raconte, sous forme de thriller politique un épisode important des relations entre la presse et le pouvoir politique.
Le Pentagone est le siège du ministère américain de la défense. En 1971, un ancien militaire devenu consultant fait "fuiter", en direction du New-York Times son rapport de plus de 7000 pages dans lequel il souligne que depuis 1945 le pouvoir politique américain sait qu'il ne peut gagner au Viet-Nam. Au nom de la lutte contre le communisme, des milliers de jeunes Américains y sont tout de même envoyés pour "sauver la face", au péril de leurs vies. Bien entendu, ce rapport est classé "top secret / confidentiel défense" et le Président Nixon demande la condamnation du journal.
Le Washington Post parvient, lui aussi, à se procurer le rapport, et se trouve confronter à un dilemme. D'un côté les financiers prônent la prudence, ayant peur de perdre des annonceurs, de l'autre la rédaction veut faire son métier journalistique. La propriétaire du journal est partagée, et Meryl Streep rend parfaitement ses hésitations. Elle risque la prison, ses avocats essaient de la dissuader, et surtout la faillite de son journal si les actionnaires se retirent. La note féministe du film est claire.
Désavouant le tribunal local, la Cour suprême considère que la Constitution des USA donne la liberté d'informer, et donc de publier le rapport.
Nixon devra mettre fin à la guerre...et sera confronté aux révélations du Post sur le Watergate !
Aujourd'hui, le rapport est consultable librement aux archives nationales.
Difficile de maintenir le suspens quand on connait la fin de l'histoire, mais c'est possible grâce aux talents du réalisateur et des acteurs.
La réflexion sur les relations entre le pouvoir politique, les journalistes et les financiers propriétaires des journaux dépasse largement le cadre des USA.
Le film est pourtant tellement américain que dans la rétrospective historique depuis 1945, la présence de la France au Vietnam jusqu'en 1954 n'est même pas mentionné...
10:38 Publié dans Film, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinéma
27/01/2018
Viceroy's House
Le dernier Vice-roi des Indes
de Gurinder Chadha
avec Hugh Bonneville, Gillian Anderson
Produit par la BBC, en VOD
1947, après trois siècles de colonisation britannique, Lord Mountbatten est nommé vice-roi des Indes, le dernier, afin d'organiser le passage à l'indépendance de l'Inde.
Principale difficulté : les musulmans, emmenés par Jinnah, veulent leur propre pays. Nehru est prêt à leur accorder la partition, malgré l'opposition de Gandhi. Une romance entre un Roméo hindou et une Juliette musulmane souligne les drames de cette déchirure tant les populations sont entremêlées : 14 millions de personnes déplacées dont un million de morts. Le plus vaste nettoyage ethnique du XXe siècle qui n'en manque pas.
Les Français connaissent moins bien que les Britanniques cette page sombre de l'histoire contemporaine qui garde toute son actualité.
Jinnah était loin d'être un musulman très religieux quand il a fondé le Pakistan, pays aujourd'hui peuplé de trop nombreux ultra-religieux intolérants qui imposent leurs politiques, et parfois leur terrorisme. Intolérants à l'égard de ceux qui ne sont pas musulmans, mais aussi à l'égard de ceux qui sont minoritaires au sein de l'islam. Fonder un pays sur une base mono religieuse n'est peut-être pas une bonne idée...
Et à côté l'Inde qui était toujours tellement pluraliste, est dirigée aujourd'hui par le parti nationaliste hindou...
Actualité également de voir ces réfugiés fuyant les violences...
09:19 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
21/01/2018
Le cerveau d'Himler s'appelle Heydrich
HHhH
de Cédric Jimenez
avec Jason Clarke, Rosamund Pike
adapté du livre de Laurent Binet HHhH, Goncourt du premier roman
en VOD
"Himlers Hirn heisst Heydrich" : le cerveau d'Himler s'appelle Heydrich. Tel était le surnom donné par les SS à Reinhard Heydrich. Les résistants le surnommaient "le bourreau de Prague."
La première partie est centré sur Heydrich, sa femme et ses enfants. Banalité du mal : bon père de famille d'un coté, horrible assassin de l'autre. Il organise les "einsatzgruppen" qui "nettoie" ethniquement la Pologne et les pays baltes après le passage de l'armée allemande. Un million de morts entre 1940 et 43. Sa récompense sera sa nomination à la tête de la Bohème-Moravie, puisque les Allemands ne veulent pas entendre parler de la Tchécoslovaquie, née du Traité de Versailles. Il organise la "solution finale" : l'extermination des Juifs dans des camps.
La deuxième partie est centrée sur l'attentat organisée par la résistance, thèque et slovaque, visant à l'éliminer. Tout le monde connait la fin, puisqu'elle est historique, mais le film, comme le livre, n'en reste pas moins un excellent thriller historique mis en scène par Cédric Jimenez qui réalise habituellement des films policiers comme "La French".
Sur le même thème, je signale également "Prague fatale" de Philip Kerr. Son héros habituel, Bernie Gunther, suit les "einsatzgruppen" puis est appelé à Prague par Heydrich.
Deux livres à lire, un film à voir en VOD !
10:03 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma