13/06/2009
La voix
La voix
Arnaldur Indridason
Grand prix de littérature policière 2007
Editions Métalié, réédité Points policiers n°1831
Quelques jours avant Noël, le Père Noël d’un grand hôtel islandais est retrouvé poignardé dans sa petite chambre, le pantalon sur les chevilles, un préservatif, vide, au bout du sexe.
Le commissaire Erlendur Sveisson enquête, et ne rentrera pas chez lui avant d’avoir trouvé. Il a ses propres fantômes, ses propres problèmes et donc ses propres sentiments de culpabilité : la mort de son jeune frère, un mariage complètement raté, un fils alcoolique, une fille à qui il arrive de se prostituer pour se payer de la drogue.
Très vite, il découvre que la victime a été un « enfant vedette », une « voix d’or », soliste dans une chorale de petits garçons, d’où le titre du livre. De petits garçons, trop souvent victimes innocentes, il est beaucoup question dans ce livre qui se passe en Islande, mais pourrait tout aussi bien raconter des aventures se déroulant dans n’importe quelle ville.
10:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
07/06/2009
aujourd'hui il y a des élections...
Rouge Liban
SAS n°166
Gérard De Villiers
En ce mois d'élections au Liban, une petite révision :
Beyrouth "fait fantasmer tous les Saoudiens, étouffés dans le carcan du wahhabisme, où tous les plaisirs de la vie sont interdits".
Pendant la guerre de 34 jours de l'été 2006, "la banlieue sud de Beyrouth, peuplée principalement de chiites, a été aplatie - 254 immeubles rasés-, les villages du sud du Liban transformés en tas de gravats. Plus de 1000 civils libanais ont trouvé la mort dans ces bombardements, détruisant de nombreuses infrastructures et déplaçant un million de réfugiés. Il a fallu trois semaines de travail acharné pour venir à bout de la nappe de mazout échappée de la centrale de Beyrouth bombardée par les Israéliens". L'aviation israélienne continue à être "chez elle" dans l'espace aérien libanais : "l'armée libanaise n'a pas d'armes antiaériennes et la FORPRONU n'a pas le droit d'utiliser les siennes sans l'autorisation des autorités onusiennes, à New-York". "Le Liban est coupé en morceaux, sans véritable autorité centrale". Les chiites représentent 35% de la population du Liban. Le Hezbollah a pour alliés le Parti communiste libanais, le parti chrétien du général Aoun et le Parti nationaliste prosyrien. Le Hezbollah est le "bras armé" de l'Iran au Liban. "Jamais aucun service de contre espionnage n'est parvenu à pénétrer le Hezbollah." "Les services de sécurité syriens ont été formés par la STASI". "Les syriens n'ont pas d'amis, ils n'ont que des alliés, et pas toujours les mêmes". Ce sont les Allemands qui servent d'intermédiaires entre Israël et le Hezbollah pour l'échange de prisonniers. Le Hezbollah a pour ennemis, entre autres, Israël et l'Arabie Saoudite. "L'amour entre Saoudiens et Israéliens, c'est un peu le pacte germano-soviétique".
Objectif fixé au héros : Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah. Dès le début nous savons donc que la mission va échouer, la seule question est de savoir après quelles péripéties.
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
30/05/2009
chasses à l'homme
Chasses à l'homme
Christophe Guillaumot
Prix du Quai des Orfèvres 2009
Editions Fayard
Chaque année depuis 1946 le prix du "Quai des Orfèvres" est attribué par un jury "placé sous la présidence effective du Directeur de la police judiciaire". On peut donc supposer que les ouvrages récompensés ne disent pas du mal de la police judiciaire. Celui-ci n'est pas tendre pour la "police des polices".
Qui a tué ? Pourquoi ? Culpabilité ou machination ?
Tout se déroule au sein de la "famille" policière, les meurtres comme les amours et les trahisons. Tous les personnages sont humains, policiers de profession.
Une nouvelle fois le rôle de la police scientifique, et des médecins légistes, est mis en valeur. Il est (dé)montré, une fois encore, à quel point le métier de policier peut être difficile et avoir des inconvénients pour la vie familiale.
"Il a expliqué sa défaillance par le poids d'une émotion incontrôlable devant la contemplation de la beauté sublime. Le syndrome de Stendhal."
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
24/05/2009
A la recherche du temps perdu
A la recherche du temps perdu
Adaptation du texte de Marcel Proust et dessins de Stéphane Heuet
Cinq volumes parus : « Combray », « A l’ombre des jeunes filles en fleurs » (2) et « Un amour de Swann » (2)
Editions Delcourt
« Longtemps je me suis levé de bonne heure » : tout le monde connait cette entrée en matière. Marcel Proust avait raison de le signaler : dans le monde qu’il décrit, il est évident que ce n’était pas l’habitude.
« Combray » : les souvenirs d’enfance, déclenchés par la fameuse madeleine, l’attente du baiser de maman le soir avant de dormir, une grand-mère qui s’inquiète pour l’avenir de son petit-fils.
« A l’ombre des jeunes filles en fleurs » : les émois des amours adolescentes, le fantasme du premier baiser. « Ce désir de vivre qui renaît en nous chaque fois que nous prenons de nouveau conscience de la beauté et du bonheur ». « On ne reçoit pas la sagesse, il faut la découvrir soi même ».
« Un amour de Swann » : la vie oisive faite de dîners et de réceptions, l’amour de soi plus que de l’autre, la jalousie. « Notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres ». « Les bourgeois d’alors se faisaient de la société une idée un peu hindoue, en la considérant de castes fermées où chacun, dès sa naissance, se trouvait placé dans le rang qu’occupaient leurs parents, et d’où rien ne pouvait vous tirer ». « L’acte de la possession physique, où d’ailleurs l’on ne possède rien ». « L’habitude qu’elle avait des hommes lui permettait de conclure que du moment qu’ils étaient amoureux, il était inutile de leur obéir, qu’ils ne le seraient que plus après ».
Mais aussi « le genre déplorable des jeunes gens négligés, dans les idées de l’époque actuelle », l’homosexualité, féminine et masculine (« avoir eu un moment l’illusion de s’être évadés de leur âme scrupuleuse et tendre, dans le monde inhumain du plaisir »), et l’anti sémitisme, en particulier celui d’Albertine qu’il tente pourtant d’embrasser : Proust se vantait d’avoir été le premier « Dreyfusard ».
Ces albums me ramènent imparablement en classe de terminale. « Comme un aviateur, décollant brusquement, je m’élevais lentement vers les hauteurs silencieuses du souvenir ». Je m’étais porté volontaire, je ne sais comment, pour faire un exposé sur « la recherche du temps perdu », mais j’ai occupé mon temps à tant d’autres choses, qu’après avoir fait repousser à plusieurs reprises la date fatidique, sans en avoir lu la première ligne, même en me levant de bonne heure, je crus, à tort, m’en sortir par des généralités sorties de résumés. La prof de française ne fut pas dupe, la note et le commentaire sur le bulletin trimestriel furent à la hauteur de la tricherie manquée.
Le texte et les dessins s’équilibrent parfaitement et les couleurs ajoutent encore à cette harmonie.
J’attends donc la parution des tomes suivants.
En attendant je suis le conseil de monsieur Legrandin, je m’efforce de garder toujours un morceau de ciel au-dessus de ma vie, en sachant que « On ne connaît pas son bonheur. On est jamais aussi malheureux qu’on croit »…
13:53 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd
23/05/2009
Le jugement dernier
Le jugement dernier
Iain Pears
Editions Belfond
Iain Pears est historien d’art. Il a créé le personnage d’un jeune marchand d’art qui, de par sa fonction, est entraîné dans des aventures à énigmes.
A partir d’un « jugement dernier », ce roman pose le problème de la spoliation des Juifs pendant la dernière guerre, et plus largement la question de l’attitude à avoir face à l’occupant, face à la trahison et la torture. Facile d’être un héros après coup…
« Discussions en coulisses sur la manière de contourner les Directives de Bruxelles. Comment obéir à la lettre tout en contournant l’esprit ? »
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature