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14/01/2012

Sexe et pouvoir financier

La maison

Claire Germouty

Editions Albin Michel

 

La « maison » est plus que close : ultra fermée, ultra protégée, y compris contre internet et les téléphones portables. S’y retrouvent « des hommes très riches et des femmes très disponibles ». Et donc le patron d’une agence de notation, un conseiller de l’Elysée, un ministre, un dirigeant de banque, etc.

Est-ce la « Maison dorée » de la Cabarrus, épouse Tallien ? Au moins une réminiscence.

« Dans ce livre, tout est romancé, sauf les chiffres cités » : le déficit de la France est-il de 80% de son PIB ou 160 % ? Sa dette de 2.000 milliards ? Grande conséquence, grande différence dans le taux auquel est emprunté l’argent indispensable pour rembourser les dettes (premier poste de dépense de l’Etat), et dans les exigences de ceux qui ont de l’argent à placer : Chinois (qui ont 2.800 milliards de réserves et achètent chaque année 100 milliards de dette française) et pétrodollars. Il ne suffit pas de satisfaire tous les caprices de la maison Saoud.

Que se passerait-il si ceux qui possèdent la dette française voulaient s’en débarrasser ?

Leur proposer en gage notre or, la Côte d’Azur, la location de nos armées,  nos banlieues ? Troublant quand,  au même moment,  je lis dans Le Monde que le Qatar investit 50 millions dans celles-ci. Sans parler de l’action de l’armée française en Libye.

L’inflation permettrait de réduire la dette, en ruinant les épargnants, mais la Banque Centrale Européenne, et l’Allemagne, ne le permettront jamais.

L’Elysée n’a qu’une demande : laisser passer l’élection présidentielle, sans rien dire car « l’arbre du silence porte les fruits de la paix ».

 

« Pourquoi les hommes-en particulier les plus puissants-ne peuvent-ils se passer de ces marivaudages ? » ; « Le pouvoir est l’aphrodisiaque suprême » (Henry Kissinger) ; « Post coïtum, animal réjouit »

 « Les dictateurs considèrent la liberté sexuelle comme une attaque personnelle »

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

07/01/2012

Guerre secrète

Citoyens clandestins

DOA

Grand Prix de littérature policière 2007

Folio policier n°539

 

Qui est DOA (Death On Arrival = Mort à l’Arrivée) ? Un excellent auteur de « thrillers ». Probablement un homme puisqu’il affirme aimer le whisky et les cigares. Mais peut-être ne faut-il pas croire les images sexistes habituelles. J’ai déjà parlé, en bien, dans ce blog,  de son dernier livre, écrit avec Dominique Manotti : « L’honorable société », dans la « Série noire ».

L’action de « Citoyens clandestins » se déroule, sur plus de 700 pages, et un peu plus d’un an, essentiellement  en 2001, l’année de l’attentat de New-York contre les tours jumelles, entraînant la peur de nouveaux attentats, y compris en France.

Deux futs de produits chimiques ont quitté l’Irak pour notre pays, et les services spécialisés de la République voudraient bien remettre la main dessus. D’autant plus que les produits en question semblent être « made in France »… »La mise en circulation de ces composants chimiques militaires représenterait non seulement un grave danger pour les populations civiles du monde entier, mais une menace terrible pour la réputation du pays ». Pays signataire de tous les Traités de non-prolifération des armes chimiques depuis 1970. Alors que la campagne électorale de 2002 se profile à l’horizon.

Les « citoyens clandestins », ce sont à la fois ces terroristes fanatiques qui veulent tuer au nom d’un Dieu qu’ils proclament miséricordieux, et ceux qui luttent pour les neutraliser. Services « secrets », officiels, ou non, officines privées sous traitantes,  financées via le Luxembourg. Agent infiltré qui risque sa vie à chaque instant.

Au milieu de tout cela une jeune journaliste débutante, d’origine maghrébine,  qui rêve d’une grande carrière. Et puis, tout aussi perplexes,  les policiers du « 36 quai des Orfèvres » qui enquêtent sur des décès suspects.

 

« Ceux qui s’interrogent sur la moralité des conflits posent de mauvaises questions. Ils feraient mieux de se demander comment on a pu arriver à de telles situations et comment éviter de les reproduire ».

08:09 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

31/12/2011

Triste Tristane

Trapéziste

Tristane Banon

Editions Anne Carrière

 

« Rien n’est inventé, mais tout est faux ». Cette phrase se trouve en exergue de ce roman qui se présente comme un « journal ».

Tristane Banon y fait donc du trapèze entre la réalité et la fiction, puisque « le monde est un cirque en plein air ». Une vie de voltige d’une jeune femme oisive qui vit dans le luxe en passant de bras en bras, de sexe en sexe, tout en rêvant d’un prince charmant qui lui ferait des enfants. Qui voit ses amis « claquer » des milliers d’euros dans des palaces alors que son découvert à la banque devient abyssin al.

Il faudrait qu’elle me donne les coordonnées de son banquier : le mien ne m’aurait jamais laissé plonger vers un découvert de plus de 7.000 euros sans me supprimer chéquier et carte de crédit, et alerter la banque de France.

« D’une gamine de vingt-trois ans qui réalise des reportages sur l’échangisme, on sait qu’elle est discrète et peu farouche ». » Je deviens tout ce que je déteste : une fille qui veut apprendre à faire fantasmer les hommes, à les faire déborder d’envie ». »Dans la vraie vie, quand on vous appelle  au dernier moment pour prendre un train, ça n’est que pour vous sauter, jamais pour vous rendre heureuse ».

 

« Rien n’est inventé, mais tout est faux » dans la description d’une agression de la part d’un homme politique connu qui l’enserre avant qu’elle ne puisse se dégager et s’enfuir ? (page 87).

« Les femmes en général, et moi en particulier, avons toujours été séduites par le pouvoir, et la célébrité est le seul pouvoir émergent du XXIe siècle ».

 

Ce livre, publié en 2006 a été réédité en 2011 pour les curieux, comme moi, qui voulait en savoir plus sur cette bannette tristounette, qui décrit, à la première personne, son personnage de roman comme « la Marie-Madelaine de ces messieurs ». « Un homme qui a envie dégage une odeur qu’une femme apprend à reconnaître ».

 

« Il faut savoir mentir, mais peut-être pas plus d’une nuit ».

« On croit souvent que les gens connus sont plus heureux que les autres, c’est faux. Ils ont juste décidé de soigner leurs névroses en public ».

12:28 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

24/12/2011

Congo, Amazonie, Irlande

Le rêve du Celte

Mario Vargas Llosa

Prix Nobel de littérature 2010

Editions Gallimard, collection « nrf »

 

J’ai déjà parlé, dans ce blog, de plusieurs livres de Mario Vargas Llosa. Certains que j’ai beaucoup aimés, « Histoire de Mayta », « Qui a tué Palomino Molero », d’autres moins, comme « La maison verte ». Ce « rêve du Celte » entre, sans conteste dans la première catégorie.

Le « Celte », c’est l’Irlandais Roger Casement (1864/1916), et son rêve était de voir son pays débarrassé de la colonisation anglaise, alors qu’il avait été anobli par « Sa Gracieuse Majesté ».

C’est dans le Congo du Roi des Belges que Casement avait pris conscience du fait colonial,  et de ses hypocrisies,  pour « ouvrir ces territoires au commerce, abolir l’esclavage, civiliser et christianiser les païens ». « Grâce au Congo, il avait découvert l’Irlande ». Le travail forcé pour exploiter le caoutchouc y était pire que l’esclavage. « Nous décidons pour eux de ce qui leur convient ». « L’emblème de la colonisation : la chicotte ». C’est officiellement pour supprimer la traite des esclaves que le roi avait envoyé au Congo deux mille soldats, « infiltrés par des gens de la pire espèce, des truands, d’anciens forçats, des aventuriers assoiffés de fortune sortis des égouts et des quartiers mal famés de presque toute l’Europe ». »Soldats et miliciens étaient avides, brutaux et insatiables s’agissant de nourriture, de boisson, de femmes, d’animaux, de peaux, d’ivoire et, en somme, de tout ce qui pouvait être volé, mangé, bu et vendu ou forniqué ». »Le Congo devint le premier producteur mondial de caoutchouc ». « La véritable raison de la présence des Européens en Afrique n’était pas d’aider l’Africain à sortir du paganisme et de la barbarie, mais de l’exploiter avec une cupidité qui ne connaissait pas de bornes ni dans l’injustice, ni dans la cruauté ». « Il aurait pu compter sur les doigts de la main les Européens qui ne traitaient pas les Nègres comme des animaux sans âme, que l’on pouvait tromper, exploiter, fouetter, voire tuer, sans le moindre remords ». « L’insoumission d’indigènes était toujours sanctionnée par l’extermination de toute la communauté ».  »C’est nous Européens qui avons importé là-bas les pires barbaries ». « Quelle sorte de Dieu est-ce pour tolérer que tant de milliers d’hommes,  de femmes et d’enfants subissent de pareilles horreurs ? »

« Le Congo l’avait humanisé, si l’être humain voulait dire connaître les extrêmes auxquelles peuvent atteindre la cupidité, l’avarice, les préjugés, la cruauté ». « Si j’ai appris une chose au Congo, c’est qu’il n’existe pas de pire animal sanguinaire que l’être humain ».

Après le Congo, Vargas Llosa retrouve son Pérou, amazonien.  Là aussi Casement trouve la réalité de l’exploitation du caoutchouc, « sous l’inspiration du lucre, péché originel qui accompagnait l’être humain depuis sa naissance, inspirateur secret de ses méchancetés infinies ». « Des coups de fouet, des mutilations, des viols et des assassinats. C’est cela que vous appelez apporter la modernité ? » « L’écrasante majorité des Blancs pensaient que les indigènes d’Amazonie n’étaient pas, à proprement parler, des êtres humains, mais une forme inférieure et méprisable de l’existence, plus proches des animaux que des gens civilisés. C’est pourquoi il était légitime de les exploiter, de les fouetter, de les séquestrer, de les emmener de force dans les exploitations de caoutchouc, ou, s’ils résistent, de les tuer, comme on abat un chien qui a la rage. C’était une vision généralisée de l’indigène ».

La troisième partie est entièrement consacrée à l’Irlande, à l’insurrection de Pâques 1916, à l’espoir d’une alliance avec l’Allemagne pour affaiblir le colonisateur anglais. « Le malheur de l’Angleterre est le bonheur de l’Irlande ».

 

« Le plaisir, cette fiévreuse perte de connaissance, cet oubli du reste du monde, cette sensation d’éternité instantanée qui durait à peine le temps d’éjaculer, et pourtant si intense, si profonde qu’elle soulevait toutes les fibres du corps et faisait participer et palpiter jusqu’au recoin de l’âme ».

 

Petite coquille, qui vient peut-être de la traduction, mais que l’éditeur aurait du relever : Munich n’est pas la capitale « batave », mais bavaroise.

11:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

17/12/2011

Il pleut sur Managua

De Sergio Ramirez
Éditions Métaillé Noir


Sergio Ramirez est un ancien de la révolution sandiniste. Il a même été vice-President du premier gouvernement sandiniste élu en 1984. Ancien dirigeant révolutionnaire devenu écrivain, il imagine un ancien guérillero devenu inspecteur à la brigade des stupéfiants.
Il est vrai qu,entre la Colombie et les Etats-Unis, entre fournisseurs et clients , le Nicaragua peut être un point de passage, de refuge, de négociations.
Titre original" : le ciel pleure pour moi"

"Parfois les effets de l'avancée en âge ressemblent étrangement à ceux de l'insomnie"

"Un jargon vaguement anglais qui envahissait le pays comme un fléau biblique"

"Si les Etats-Unis n'étaient pas les plus gros consommateurs de drogue, il n'y aurait pas de trafic"

"Au temps de la révolution, les filles étaient souvent baptisées avec les prénoms d'heroines sandinistes Maintenant, on leur donnait les prénoms de personnages féminins des séries télé."

"Les cinémas de quartier étaient devenus des temples évangéliques ou des repaires pornos."

"Le sentiment d'être inutile était encore pire que la solitude"

"L'argent n'était pas fait pour être exhibé, il devait se faire discret, ça c'était la vraie élégance "

"Les travailleurs des bananeraies victime d'un pesticide qui, par légions, les avait rendus stériles ou à jamais insomniaques, quand ils n'étaient pas victimes de tumeurs malignes"

"La foule de danseurs enflammés n'était rien d'autre qu'une démonstration de la rébellion indigène ancestrale contre la domination du capitalisme espagnol, qui s'exprimant maintenant contre le système d'exploitation capitaliste et contre l'impérialisme "