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06/08/2011

Drogue : travailler sur la demande et non sur l'offre

Du rififi au Proche-Orient

 

Auguste le Breton

 

Editions Plon

 

 

Séance nostalgie avec ce roman écrit en 1962.

Déception car il n'y est nullement question de "rififi" dans une région qui n'en manque pas depuis 1947, mais uniquement d'un trafic de drogues passant par le Liban.

"Le Président Kennedy a donné des ordres pour intensifier la lutte contre la drogue".

 

Peut-être l'occasion de se poser la question de la lutte contre la drogue, cinquante ans après ce roman ?

Manifestement, du Liban à la Colombie, en passant par l'Afghanistan et le Mexique, tous les efforts, en particulier américains,  sont fait pour diminuer l'offre, jamais pour faire baisser la demande,  en luttant, par la prévention et les soins, contre la toxicomanie.

Il est vrai que quand on connait le système de soins américains, et ses remboursements...

 

"La corruption n'est pas l'apanage des pays occidentaux". Mais celle-ci est largement développée dans les pays où s'épanouit l'argent du trafic de drogue. Et cela menace la stabilité de certains Etats, en provoquant une violence socialement insoutenable. "Il y a des bénéfices à tirer des vices du monde".

"En plus d'énormes bénéfices, la drogue peut aider à abrutir une Nation".

 

A noter d'insupportables clichés racistes à l'égard des "orientaux" et des "pouilleries de l'Orient", avec "des grappes humaines sales et braillardes". "A part les splendides montagnes et la mer éternelle, ce n'était que crasse, crapuleries, combines, taudis, déchéance, vols et viols".

 

 

"La mer attire les hommes par la force d'évasion qu'elle dégage, qu'elle promet et qu'elle tient. Elle attire aussi parce qu'elle change toujours de visage pour celui qui sait la contempler. Et quand on la regarde, on a l'impression de voir quelque chose d'impérissable, de plus grand, de plus durable que tout ce que font les hommes. Elle est plus puissante que les hommes."

 

08:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

30/07/2011

Apocalypse, mais pas "now" !

Apocalypse

 

Eric Giacometti et Jacques Ravenne

 

Editions « Fleuve noir » et « Pocket »

 

 

Giacometti et Ravenne ont créé le personnage d’un commissaire de police franc-maçon, ce qui permet de parsemer leurs intrigues de quelques réflexions symboliques.

 

Cet épisode vient enrichir les quelques centaines de livres qui ont pour cadre Rennes-le-Château. Phénomène accéléré depuis « Da Vinci Code » qui nous « révèle » que Marie-Madelaine y a terminé sa vie, avec le fils qu’elle aurait eu avec Jésus, le Christ en personne.

Les Mérovingiens se réclamaient de cette filiation.

« Ce village est une porte d’entrée, l’une des dernières en ce monde, dans le royaume du mystère ».

 

« L’Apocalypse », pour ceux qui auraient oublié leurs cours de religion, a été écrit par un « Saint Jean », de Patmos,  ni le Baptiste, ni l’évangéliste.

Le scénario est simple : l’apocalypse marquera la fin des temps…et Dieu reconnaitra les siens.

« Pour que les élus soient sauvés, il faut d’abord que se produise la Fin des Temps ».

Bien entendu le Messie, est chargé de l’annoncer.

Et il en est quelques uns dans des établissements spécialisés…

« La fin des temps et le messianisme vont de pair, ce sont deux concepts inculqués aux fidèles pour les maintenir dans la peur tout en leur donnant de l’espoir ».

 

En marge de l’enquête, le roman nous ramène au temps du Christ, de Jeanne d’Arc, de la décapitation de Louis XVI,  et bien entendu à Rennes-le-Château au temps de l’abbé Saunière, « dans cette région de pierre et de vent », et à Jérusalem, dans les fondations du temple de Salomon. « Comme lui nous sommes inachevés, et comme lui, nous aspirons à notre propre construction ».

 

 

« En politique comme en affaire, il n’y a qu’un secret : inspirer confiance et ne jamais baisser la garde »

 

  

11:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

26/07/2011

L'honorable société

L'honorable société
De Dominique Manotti et DOA

J'ai dévoré et j'ai adoré.
J'ai déjà, dans ce blog dit du bien de "Lorraine connexion" de Manotti, mais je n'ai pas encore lu "Citoyens clandestins" de DOA.
Ils ne sont donc mis à deux pour imaginer cette intrigue qui se déroule entre les deux tours de l'élection présidentielle et qui mêle politique et industrie nucléaire.
La description du candidat président ne laisse aucun doute sur le "modèle", même si, comme toujours, "toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé est, évidemment, fortuite".
Il se trouve qu'il est très proche de l'héritière du roi du béton et d'un milliardaire "qui a fait fortune en Afrique en développant les activités portuaires de pays amis". Dans le roman, il ne s'appelle pas Boloré.
Il "parle de cette victoire comme un retour sur investissement".
"Le ton est vulgaire et violent".
Il "polarise l'attention des médias à peu de frais".
La "rupture est dans le style, dans la confusion totale des genres entre les sphères dirigeantes des grandes entreprises et le bien public". "Un vrai changement de société ".
"Sa posture : le peuple et le travail, sa réalité : la consanguinité avec la France d'en haut"
Sa femme n'ira pas voter au second tour et finira par le quitter.
Les choses ne vont pas bien dans le couple de son concurrent, mais personne ne le sait.
Il propose à son concurrent la direction de la Banque mondiale...


"Etretat, une certaine vision du romantisme "

12:27 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

23/07/2011

tueur en série à Shanghai

De soie et de sang

 

Qiu Xiaolong

 

"Points policiers" n° P1939

 

 

Un tueur en série à Shanghai ! Un point commun a toutes les victimes : elles portent une robe fourreau "quipao",  de soie rouge.

 

Au delà de l'enquête policière, qui utilise largement la psychanalyse,  le roman vaut à la fois pour ses références à la littérature, et plus généralement à la culture chinoise, ses proverbes,  et par son portrait sans concession de la Chine contemporaine, mal remise de la "Révolution culturelle", et de la révolution capitaliste, maintenue dans un cadre largement encore bureaucratique, avec de nombreuses descriptions de la vie quotidienne en train de se moderniser.

"Shanghai, qui avait été un centre industriel, était en train de devenir un centre financier".

 

 

"J'ai décelé dans notre culture la diabolisation des femmes dans l'amour sexuel"

 

"Dans la Chine ancienne, le terme "maladie de la soif" pouvait être une métaphore pour la passion amoureuse".

"La passion amoureuse n'existait pas avant d'être inventée par les troubadours français".

 

"Les femmes mandchoues ne bandaient pas leurs pieds"

 

"Les Chinois ne pouvaient pas avoir de problèmes psychologiques tant qu'ils suivaient l'enseignement du président Mao"

 

Confucius :

"Une femme se rend belle pour l'homme qui l'apprécie"

 

Proverbes :

 

"Tuer le singe, c'est effrayer les poulets"

"Dans un état désespéré, on s'adresse à n'importe quel charlatan"

"La marée tient toujours sa promesse de retour"

"Il n'y a pas de mur qui ne laisse le vent passer"

"On ne brûle pas sans raison de l'encens au temple"

"Quand tout le nid est renversé, pas un seul œuf ne reste intact, même si la fêlure ne se voit pas"

 

"C'était l'heure étrange de la nuit où les fantasmes s'affolent comme des chauve-souris"

08:48 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

16/07/2011

les figuiers d'Algérie

Les figuiers de Barbarie

 

Rachid Boudjedra

 

Editions Grasset

 

 

Je ne suis pas un inconditionnel de Boudjedra, mais j'ai une faiblesse pour lui, que j'ai connu alors que j'étais lycéen, en classe terminale, dans une petite ville de grande banlieue,  et lui jeune maître auxiliaire nous enseignant, plus ou moins, la philosophie.

 

J'ai encore en mémoire ses premières paroles devant notre classe : "la philosophie, c'est lire Camus sur la plage d'Alger".

J'ai lu Camus, je suis allé à Alger, beaucoup plus tard, et pas sur la plage, et j'ai du mal avec les livres de philosophie.

A la fin de l'année scolaire, à partir mai, nous n'avons plus vu notre professeur de philosophie. Il faut dire que nous étions en 68...

Quelques mois plus tard j'ai compris ce qui le préoccupait le plus pendant toute cette période, et dont il ne nous avait jamais parlé : "La répudiation", son premier livre qui connaîtra un succès immédiat.

 

Si je compte bien, "Les figuiers de Barbarie" est son 26ème livre.

J'avoue ne pas les avoir tous lus.

Celui qui m'a le plus marqué, à part "La répudiation" est "Topographie idéale pour une agression caractérisée" qui raconte l'errance d'un immigré algérien,  qui ne sait pas lire, dans le métro parisien. J'y ai repensé dans le métro de Moscou, incapable de lire l'alphabet cyrillique.

A noter également ses prises de position courageuses contre les islamistes du FIS, à une époque où ils étaient encore très puissants.

 

 

Deux amis d'enfance se retrouvent côte à côte dans un avion. Bon prétexte pour remuer les souvenirs de la guerre d'indépendance, avec "des héros lamentables et indécis",  mais aussi la colonisation ("Le colonialisme est une maladie chronique. Elle ne cesse jamais et on en guérit jamais"), mais aussi le "ratage de l'Indépendance, de la corruption généralisée, et de la lutte de clans, pouvoir véreux, enrichi, arrogant, et finalement idiot." "Un cycle de violences qui ne s'est pas encore terminé à ce jour".

 

"Les figuiers de Barbarie symbolisaient les sentinelles qui veillaient depuis toujours sur le pays".

"Figuier était le mot raciste qu'on utilisait à l'époque pour désigner les Algériens. Pour nous,  les figuiers étaient devenus le symbole de la résistance".

 

"On ne voit jamais l'Histoire se faire, c'est comme l'herbe qu'on ne voit pas pousser"

"L'Histoire n'oublie jamais, elle fait juste semblant"

 

"Bugeaud sévit d'une façon atroce contre le pays envahi, en tuant le quart de la population en l'espace de quinze ans."

"Bugeaud, avant de massacrer en les enfumant des milliers d'Algériens, a été un véritable boucher en France même, lors de l'insurrection de Paris, en avril 1834"

"1846 : Le respect des règles humanitaires fera que la guerre risque de se prolonger"

"Marseille, où on fabriquait pendant l'époque coloniale, qui a duré cent trente ans, du savon avec les ossements d'Algériens qu'on pillait dans les cimetières".

"Pendant la période de Vichy, les pieds-noirs pétainistes avaient organisé de véritables pogromes contre les israélites algériens."

 

"45.000 morts en une semaine. Cela a commencé le 8 mai 1945".

"La guerre c'était l'enfer arrosé de sang et de vomi".

"Devenus des harkis sanguinaires, ils n'avaient pas compris le sens de cette tornade soudaine qu'était la guerre. Ni le sens de l'Histoire".

 

 

"Toutes les révolutions aboutissent au ratage, mais il faut les faire quand même".

"Toutes les saloperies commises par l'Organisation contre les maquis communistes qui avaient été créés à sa demande"

"Comment cette Organisation formidable, qui avait mis à genoux l'armée française, avait-elle pu commettre des crimes terribles ?" "La lutte pour le pouvoir et la passion de l'argent en étaient la cause"

"Ces anciens résistants devenus les pires exploiteurs, arrogants, ignares". "Nouveaux prédateurs qui allaient prendre le pays en otage"

 

 

"Epoustouflant, c'est à dire humain"

"Le propre de l'Homme ce n'est pas le rire, c'est la cruauté"

"L'orgueil est un bouclier"

 

"Dans les bars il y a l'odeur du peuple, l'odeur des pauvres"

 

"Il porte son idiotie comme un aveugle sa canne blanche"

 

08:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature