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20/05/2012

Droit du sol

Mystère rue des Saints-Pères

Claude Izner

10/18 « Grands détectives » n°3505

 

Paris 1889 : Victor Legris est libraire, rue des Saints-Pères. A la grande irritation de son associé et de son employé, il n’est pas souvent dans sa librairie, tant il se trouve mêlé à des morts suspectes.

Au-delà de l’énigme (tueur en série ?), le roman est une bonne occasion de nous plonger dans l’ambiance de l’exposition universelle parisienne de la fin du XIXe siècle, destinée à commémorer avec éclat le centenaire de la Révolution.

 S’achève la tour Eiffel qui veut dépasser en hauteur l’obélisque de Washington, alors le plus élevé du monde. L’exposition est également l’occasion de faire découvrir, sommairement, les territoires que la France vient de coloniser. Il y a également la bien pratique invention du préfet Poubelle, les premiers appareils photographiques à pellicules souples,  et les premières cabines téléphoniques.

C’est également en 1889 qu’une loi fait prévaloir « le droit du sol » qui permet à ceux, nés en France,  de parents étrangers,  d’acquérir la nationalité française.

 

 

10:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

19/05/2012

l'Algérie : les années de plomb

Morituri

 

Yasmina Khadra

 

Folio policier n°510

 

 

Grandes interrogations sur la crédibilité des élections en Algérie.

Bonne occasion pour lire ce petit roman policier, qui sous prétexte d'une enquête du commissaire LLob, nous fait revivre ces "années de plomb",  de terrorisme aveugle face à un pouvoir qui ne l'était pas moins. Le temps où "tout paraît suspect. Chaque pas est un péril." "Des corps disloqués saignent sur le pavé". "Lorsqu'un collègue et tué par balle, on estime que c'est ce qui pouvait lui arriver de mieux - au vu des cadavres horriblement dépecés qui jalonnent la malheureuse terre d'Algérie". "L'enfer ne brûle que par les flammes des illuminés". "Alger et un mouroir. Dieu y fait fonction de sédatif".

"La brise musardant dans les échancrures de la nuit ne bercera plus mes rêveries."

Mais c'était également "le temps où j'avais l'orgasme à fleur de peau ; le temps où je pouvais dissocier la fierté de la virilité".

 

Avec ce style,  inimitable, mais qui rappelle San Antonio :

"La légende raconte que notre éminent tributaire des sciences anales s'envoie tout ce qui bouge, sauf les aiguilles d'une montre, tout se qui se tient debout sauf les balises et tout ce qui se touche sauf les procès-verbaux."

 

"Il arrive que l'on pardonne la faute, jamais la différence"

 

"Il n'a pas plus de talent qu'une pantoufle n'a de talon"

 

"Il croyait en un seul dieu, le seul dieu qui n'a pas besoin de prophètes pour lui faire de la pub : le pognon !" "Ici, les valeurs fondamentales sont inhérentes aux relevés bancaires"

 

"Dans une société où l'on dit rarement merci et jamais pardon, l'ingratitude est nature"

 

"Les seules tâches qui échoient au peuple sont le vote et la guerre".

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

12/05/2012

De la Suède à la Chine, de la Chine à l'Afrique

Le chinois

 

Henning Mankell

 

Editions  du Seuil

 

 

Dans le nord de la Suède, toute la population d'un hameau est massacrée.

L'enquête n'est pas menée par le célèbre "commissaire Wallander", héros habituel de Mankell, mais par une juge, même pas chargée de l'affaire, même pas juge d'instruction,  et qui se retrouve mêlée à la lutte, au sein de la direction du Parti communiste chinois, entre les capitalistes et les partisans d'une politique plus égalitaire, héritée de l'idéal communiste.

 

Grande question de géopolitique : comment vont se comporter les millions de paysans pauvres, las d'attendre leur tour devant le spectacle de la richesse des villes ? "Existe-t-il une autre solution que la répression aveugle ?" En attendant la réponse, le régime augmente sensiblement ses dépenses militaires, alors qu'il n'y a pas de menace extérieure. Pour faire face à une importante menace intérieure ?

L'Afrique, ses richesses, en matières premières, en terres fertiles sous exploitées, est une piste pour permettre à la Chine de redevenir l'Empire du "Milieu", une grande puissance mondiale.

 

Un roman qui fait voyager, non seulement dans l'espace (les Etats-Unis, le Zimbabwe et Londres,  en plus de la Suède et de la Chine), mais également dans le temps, à l'époque de la construction du chemin de fer américain.

 

A la fin du roman, les méchants sont les perdants. Dans la réalité chinoise ?

"La question de l'avenir n'est jamais réglée une fois pour toute !"

 

 

"Le flic rationnel et complètement dénué d'imagination, c'est un mythe"

 

"Ils parlaient sans cesse de ce qui attendait l'homme après sa mort, jamais de la façon de changer le cours de sa vie"

 

"Pour lui, les affaires ou la politique étaient comme la guerre : hors du calcul froid et rationnel, pas de salut."

"On ne pouvait avancer qu'en identifiant clairement où se trouvait le pouvoir à un moment donné".

 

"Ce que nous avions en tête dans notre jeunesse. Ne pas seulement comprendre la réalité, mais la transformer"

 

"Vieillir exige de se méfier du sentimentalisme" ; "vieillir, c'est battre en retraite ; on ne va plus de l'avant. On revient lentement sur ses pas"

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

05/05/2012

été 2008

Le printemps de Tbilissi

 

Gérard De Villiers

 

SAS n° 176

 

 

Août 2008 : le président géorgien, Sakachvili, tombant dans le piège d'une provocation russe, se lance dans une tentative de reconquête de la  province séparatiste d'Ossétie du Sud.

Les Américains, "chez eux en Géorgie", et qui soutiennent Sakachvili, l'avaient prévenu que cela ne serait que folie, même si un milliard de $,  le quart du budget de ce pays pauvre,  est consacré à la défense nationale.

La suite est connue : l'armée géorgienne bombarde Tskhinvali, "capitale" ossète, et l'armée russe balaie l'armée géorgienne qui n'a pas d'aviation. Une pression diplomatique intense des Américains auprès des Russes évitent que ceux-ci ne s'emparent de Tbilissi, la capitale géorgienne.

"La guerre éclaire n'avait duré que quatre jours. Débordée par l'aviation russe et ses blindés, la fragile et toute neuve armée géorgienne s'était dissoute, fuyant en désordre".

"Pendant quarante-cinq ans, on avait attendu en vain le déferlement des blindés de l'Armée rouge sur l'Europe, et voilà que cela se produisait dix-huit ans après la fin de l'URSS."

 

La France exerce la présidence tournante de l'Union européenne. Sans concertation avec ses partenaires européens, refusant la présence de Javier Solana, responsable européen de la politique étrangère et de la politique de sécurité, le président français fonce à Moscou et, véritable nouveau Traité de Munich, reconnait aux Russes leur droit à occuper l'Ossétie du Sud, province officiellement géorgienne.

"La Russie avait atteint un de ses buts : la récupération définitive de l'Ossétie du Sud, tout en laissant le rôle de l'agresseur à la Géorgie". Récupération accompagnée d'une "épuration ethnique" chassant tous les Géorgiens non ossète.

Seule la presse française présente cette agitation comme une victoire de notre remuant président.

L'autoroute reliant l'aéroport au centre ville est baptisé "G.W. Bush" et non "Nicolas Sarkozy", allez savoir pourquoi ?

Gérard De Villiers, pourquoi classé bien à droite, ne mentionne même pas le rôle de l'agité président. Injustice ? Il parle seulement de l'Europe, "hésitant entre s'aplatir et se coucher". Celui qui exerçait la présidence tournante de l'Union européenne s'est couché et aplati devant les Russes.

 

Il est question également dans ce roman de l'Azerbaïdjan, pays voisin de la Géorgie, où je me trouvais il y a peu, et où l'Eurovision est prévu à la fin du mois, "minuscule mais richissime république". "Ivres de dollars, les Azéris investissaient comme des fous dans toute la région". Avec un système bancaire "totalement opaque". "Aucune banque étrangère indépendante. Toutes les banques du pays étaient tenues par la famille du président". Cela permet "le blanchiment d'argent, source de financement du trafic d'armes par le terrorisme".

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

28/04/2012

Ode à Staline

L'hirondelle avant l'orage

 

Le poète et le dictateur

Traduction du titre original : "L'ode à Staline"

 

Robert Littell

 

Points P2348

 

 

De 1934 à 1938, la fin de vie tragique du poète russe Ossip Mandelstam.

Artiste officiel, ses ennuis commencent quand se diffuse un poème qui devait rester secret, dans lequel il moque "le montagnard du Kremlin".

Les choses s'aggravent quand il accepte d'écrire une "Ode à Staline", ridicule à force de flagornerie.

L'histoire d'un poète, prétexte pour raconter les mécanismes d'une dictature, avec un voyage dans un "camp de rééducation" en Sibérie, les atrocités des tortures et les hasards de la terreur.

 

 

"Confier des secrets intimes à une femme était un moyen infaillible de gagner sa confiance"

 

"Qui peut dire ce qui pousse quelqu'un à s'accrocher à la vie, hormis l'habitude difficile à perdre de respirer, le plaisir éphémère d'un rapport charnel ou l'extrême satisfaction de décevoir les détenteurs du pouvoir qui aimeraient vous voir mort."

 

"Rien ne vous donne autant la sensation d'être en vie que la douleur"

 

"Il vivait dans l'angoisse de ne plus avoir un jour de muse ou d'érection"

 

"Les Français ne pensent qu'à manger, boire et à forniquer"

 

"Ils n'étaient pas assez sûrs d'eux-mêmes pour être devenus ennuyeux. C'est cette fragilité, n'est-ce pas, qui attire les femmes ?"

 

"Plus on se rapproche du succès, plus votre ennemi s'active. Quand il est le plus actif et le plus destructeur, on devrait y voir un signe qu'on est au seuil de la victoire"

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature