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09/04/2022

Des oligarques, en Ukraine aussi

Les loups

Benoît Vitkine

éditions "Les arènes" (donner du sens au chaos)

 

L'auteur est le correspondant du Monde dans la région. Sa signature apparait chaque jour, ou presque,  dans le quotidien vespéral. Son roman est sorti juste avant le début de l'invasion russe. Cette guerre change notre lecture du roman. Les "loups" ce sont les oligarques ukrainiens qui n'ont rien à envier à ceux de Russie. Il est posssible d'être gêné par ce tableau d'un pays complètement corrompu alors que les appels à la solidarité sont chaque jour justifiés.

 

"C'est à la vulgarité qu'on jauge le pouvoir"

"La législation de Chypre nous permet de ne pas désigner le bénéficiaire ultime d'un bien. Dans d'autres cas, nous utilisons...des hommes de paille"

"Ses anciens patrons au ministère s'étaient tout bonnement attribué les actifs de l'Etat, vendant l'électricité des centrales ukrainiennes, ou les centrales elles même, comme s'ils en étaient les propriétaires."

"Personne n'envisageait qu'une guerre entre les deux Etats puisse survenir un jour "

"La supériorité de l'homme russe tient à sa capacité à regarder vers le ciel, à se projeter de manière spirituelle vers son créateur."

"Les Ukrainiens doivent maintenant décider sur quelle voie ils veulent avancer : celle de la nouvelle Sodome européenne, ou celle ouverte par nos frères russes, le chemin d'une élévation de chaque individu dans une collectivité dévouée au bien collectif et à son chef..."

"L'objectif numéro un reste d'en finir une fois pour toutes avec l'indiscipline ukrainienne" "Le plan conçu par Moscou permettrait de passer la bride aux rêves ukrainiens d'émancipation"

"Tout serait plus simple s'ils restaient à leur place, celle du petit frère docile et satisfait de son sort. Dans l'esprit du président russe, l'idée même de peuple ukrainien est une vue de l'esprit. Les Ukrainiens ne sont rien de plus qu'une copie, certes un peu brouillonne, des Russes. un prototype qui a mal tourné."

 

 

 

21:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine

14/02/2021

Russie / Ukraine

Chef de guerre -2-

Tom Clancy

avec Mark Greaney

éditions Albin Michel

 

Pourquoi le président russe a renoncé à envoyer ses troupes jusqu'à Kiev, se contenant de la Crimée et l'Est de l'Ukraine ?

Je ne suis pas convaincu par l'explication donnée par ce roman. L'action ne traine pas, le rythme est endiablé, très cinématographique. Les auteurs se sont bien documentés sur les hélicoptères.

 

 

08:48 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine

20/07/2020

Sur la ligne de front

Donbass

Benoît Vitkine (Prix Albert Londres)

éditions Les arènes / Equinox

 

Le Donbass est une région de l'Est de l'Ukraine, autrefois riche car minière et industrielle. "Plus d'acier que la Ruhr." Avec l'aide des armes, légères et lourdes,  de la Russie de Poutine, des séparatistes, très majoritairement russophones,  y ont proclamé leur "indépendance". "Leur "capitale" devait être prête à accueillir des délégations étrangères à n'importe quel instant, fussent-elles composées par l'arrière-ban des partis d'extrême droite et d'extrême gauche."

Le colonel Henrik Kavadze, ancien de la guerre en Afghanistan, est le chef de la police, côté loyaliste ukrainien.

L'assassinat d'un petit garçon, dénudé et poignardé au point de le clouer au sol balaie, pour le chef de la police, les morts de l'affrontement militaire. Il veut faire son travail d'enquêteur, malgré toutes les difficultés.

L'auteur, Benoît Vitkine, est le correspondant du Monde en Russie. Il a couvert la guerre dans le Donbass pour ce journal de référence.

 

"Le conflit se poursuivait de manière absurde. On se tirait dessus au canon, on s'enterrait dans des tranchées, on continuait à mourir, mais le front ne bougeait plus."

"Les anciennes infrastructures soviétiques se révélaient caduques, dangereuses, peu productives."

"Pendant que Kiev choisissait l'Europe et s'illusionnait en songeant à un futur meilleur, le Donbass avait regardé vers Moscou et cherché refuge dans le passé. L'ancienne mère patrie n'attendait que cela."

"Les militaires se livraient bel et bien à la contrebande, et les efforts de l'Etat pour lutter contre les trafics étaient symboliques. Aucune des guerres que Moscou avait menées dans la région n'y avaient échappé".

"L'héroïne afghane a toujours transité par la Russie et l'Ukraine, avant d'atterrir en Europe."

 

 

15:31 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, géopolitique, ukraine

18/02/2016

Mieux comprendre l'Ukraine

La garde blanche

Mikhaïl Boulgakov

éditions Robert Laffont / collection "Bouquins"

 

Depuis mon voyage en Ukraine, je me promettais de lire l'auteur ukrainien le plus connu, Mikhaïl Boulgakov, et en particulier cette "Garde blanche", roman qui raconte la guerre civile à Kiev. Le roman n'a été publié en URSS dans son intégralité qu'en 1989..."De tous les livres que j'ai écrit, c'est lui que je préfère", affirmait Boulgakov en 1924.

La particularité de l'Ukraine par rapport à la Russie, lors de la guerre civile qui a suivi la prise du pouvoir par les bolchéviques en 1917, a été l'existence d'un fort courant nationaliste souhaitant l'indépendance. Les nationalistes de gauche formèrent en 17 le premier gouvernement ukrainien, renversé en janvier 18 par les bolcheviks, eux-mêmes chassés par un  gouvernement fantoche mis en place par les Allemands, et qui repartira dans les fourgons de l'occupant en novembre 18.

L'histoire est vue à travers les membres d'une famille de la classe moyenne de Kiev. "Est-il possible de vivre ?" dans cette période. Difficilement, manifestement !

"L'un croit, l'autre ne croit pas, mais vous vous conduisez tous exactement de la même façon."

"Quelqu'un paiera-t-il pour le sang versé ? Non. Personne."

 

"Les moujiks avaient leur petite idée, ce qu'ils voulaient, c'était de toute éternité la vraie réforme paysanne dont ils rêvaient : la terre aux paysans ;et plus jamais de gros propriétaires fonciers, et plus jamais les canailles de la ville qui viennent prendre le blé. Il y avait des dizaines de milliers d'hommes qui revenaient de la guerre et qui savaient se servir d'une arme à feu. Une Ukraine féérique, idéale, sans seigneur polonais, sans officiers russes"

 

 

08:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, ukraine

09/02/2015

Minsk = Munich ?

Les Sudètes étaient incontestablement peuplées d'Allemands, comme l'est de l'Ukraine est incontestablement majoritairement peuplé de Russophones, pour ne pas dire de Russes. C'est vers la Russie que se dirigent majoritairement les civils qui fuient les bombardements.

Les Européens d'aujourd'hui ne veulent pas plus la guerre que ceux de 1938. Ils ne sont pas plus prêts à mourir pour le Donbass que leurs ancêtres pour Dantzig. 

Daladier disait : "Je suis venu pour sauver la paix, mais je ne puis accepter que soit mise en cause l'existence de la Tchécoslovaquie". Ce à quoi Hitler a répondu : "Loin de moi cette pensée".

Aujourd'hui, François Hollande et Angela Merkel insistent sur l'intégrité territoriale de l'Ukraine, et Poutine ne semble vouloir négocier que sur la base d'une "large autonomie" du Donbass. Poutine fait la guerre tout en le niant. Comme il niait vouloir démanteler la Géorgie. Il ne supporte pas que l'Ukraine et la Moldavie quittent le giron de l'Empire russe. Et il sait qu'en face de lui,  les dirigeants occidentaux ne veulent pas faire plus que livrer des gilets pare-balles. Les négociations, comme toujours dans l'Histoire, ne sont que la prolongation de la guerre par d'autres moyens.

De ces négociations, est écartée la Haute Représentante pour la soit disant "Politique Etrangère et de Sécurité Commune" de l'Union européenne. Aux commandes, les plus hauts responsables des deux puissances européennes ayant le plus d'intérêts économiques avec la Russie. Renonceront-ils à ces intérêts au nom du principe de la soit disant "intangibilité" des frontières héritées de l'histoire ?