26/02/2016
les jeunes en Iran
Love story à l'iranienne
Scénario : Jane Deuxard
Dessin et couleur : Deloupy
éditions Delcourt, collection "mirages"
Jane Deuxard n'existe pas. Sous ce pseudo se cache un couple de journalistes qui préfère rester anonyme afin de ne pas mettre en danger les jeunes Iraniennes et Iraniens qui se sont confiés à eux sur un sujet sensible : l'Amour, y compris leur sexualité.
Il s'agit donc de Love stories. A travers les histoires d'amour se dessine l'Iran d'aujourd'hui, et sa dictature. Car les dictatures, en particulier religieuses, veulent régenter la vie des gens y compris leur façon de s'habiller, avec des contrôles omniprésents, et, bien entendu , leur vie intime.
Au delà de la dictature, il y a le conservatisme de la société, le poids des traditions : mariages arrangés par les parents, certificats de virginité imposés, place de la femme qui doit rester à la maison...Le poids des familles vaut celui des religieux.
Ils ne croient plus à la politique : la révolution de 79 a été confisquée par les religieux, les révoltes de 2009 n'ont pas abouti. Ils ne croient pas aux "modérés" ou aux "réformateurs". Ils subissent en attendant la prochaine explosion.
10:06 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, iran
25/02/2016
Hail Cesar
Avé César
de Joël et Ethan Coen
avec George Clooney, Scarlett Johansson, Ralph Fiennes, Tilda Swinton, Josh Brolin
Hommage ou critique, pour ce film sur le cinéma ? Une série de pastiches comme autant de sketches : de péplum, de western, de ballet nautique, de film musical, de film d'espionnage anti-communiste primaire... Avec, en bonus, une visite des coulisses d'un grand studio.
Le film vaut également par sa brillante distribution !
18:21 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
22/02/2016
Armées paysannes rouges, blanches et vertes
La guerre civile russe
1917/1922
Jean-Jacques Marie
éditions "Autrement"
La semaine dernière, j'ai parlé de deux romans se déroulant pendant la guerre civile russe. Que dit Jean-Jacques Marie, historien spécialiste de cette région et de cette époque ?
Le pays en est sorti totalement ruiné, exsangue, épuisé, affamé." "Pendant l'hiver 21/22 la famine ressuscite le cannibalisme et sème des centaines de milliers de morts." Les "lourdes pertes civiles sont du même ordre de grandeur que celles de la guerre de Sécession" (que les Américains appellent la guerre "civile"). "La guerre civile est la plus cruelle des guerres". "Il y a bien eu terreur blanche, terreur rouge et terreur verte". "Guerre civile internationale", puis qu'une douzaine de gouvernements étrangers s'en mêlent.
En 1917, les socialistes-révolutionnaires "opposent aux soviets la légitimité de l'assemblée constituante, seule détentrice du pouvoir légal." Les bolcheviks décrètent sa dissolution le lendemain de sa première et unique réunion. Les soldats ne veulent plus de la guerre. "Une immense jacquerie dévale sur la Russie." Le Congrès des Soviets décide "une paix immédiate" ainsi que la confisquation des terres des grands propriétaires et de l'Eglise qui devront être, ensuite, réparties entre les paysans.
"Les paysans ne veulent surtout pas voir revenir les propriétaires que les armées blanches traînent dans leurs fourgons et qui veulent récupérer leurs propriétés." "La débauche de leurs officiers couronne le pillage généralisé de la population, surtout paysanne, par les armées blanches. Là sont les germes de leur défaite finale."
Les paysans, las du pillage des Blancs et mécontents des réquisitions des Rouges, se soulèvent" et forment les armées "vertes". "Chaque conquête, ou presque, d'une ville par une armée verte se termine par un gigantesque pillage, en général distribué gratuitement à la population villageoise."
Pour répondre au sabotage des fonctionnaires de la banque centrale qui refusent de fournir de l'argent au gouvernement bolchévique, celui-ci crée la "commission extraordinaire de lutte contre le sabotage et la contre-révolution ("Tcheka", qui deviendra le KGB). Cette "commission" est mise sous le contrôle de Staline.
Afin de "priver d'espoir l'ennemi", les bolcheviks décident d'abattre toute la famille impériale.
"Les Rouges avaient de magnifiques orateurs qui croyaient à l'instauration du paradis sur la terre, et qui savaient entraîner les paysans par le mirage du paradis." "Les Verts ne proposaient que la révolte locale." "Derrière les Blancs, se profilaient les propriétaires terriens."
"La défaite de Wrangel en novembre 1920 semble marquer la fin de la guerre civile." "Si la victoire militaire est totale, le bilan politique n'est pas brillant." "La fin de la guerre civile rend le communisme de guerre aussi insupportable aux paysans à qui l'on confisque presque toute leur récolte qu'aux ouvriers décharnés." "La plupart des bolcheviks tombent, victimes de la contre-révolution stalinienne."
08:10 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
19/02/2016
Brexit
Les Britanniques voudraient que l'Europe soit à leur image. Ils ne sont pas les seuls. Les Français aussi voudraient que les 27 autres pays pensent comme eux !
Mais ce que les Britanniques font systématiquement depuis leur entrée dans le "club", c'est de vouloir en changer les règles, de participer aux négociations pour influencer autant que possible les décisions, pour finalement décider de ne pas en être. Un pied dedans, un pied dehors et des exceptions dans tous les domaines. Et ils en voudraient encore plus ! Avoir un droit de regard sur l'Euro, sans qu'il soit question d'adopter la monnaie unique...Tony Blair le demandait déjà...et Lionel Jospin le refusait !
Les hommes politiques britanniques ont la fâcheuse tendance à déclarer à leurs électeurs que tout ce qui va mal est de la faute de "Bruxelles". Ils ne sont pas les seuls. Comme beaucoup d'autres, les politiciens français, et pas seulement les anti-européens, ont également tendance à faire la même chose.
La différence est qu'en Angleterre ces propos sont relayés, attisés, exagérés, par des journaux à grand tirage, au bord de l'hystérie , et en plein dans la caricature et même le mensonge.
Il en résultera très probablement un résultat négatif au référendum, quelque soit le compromis que Cameron pourra arracher de ses 27 homologues.
Cameron sait qu'une sortie de l'Union européenne sera une catastrophe pour son pays. Toutes les études sur la question le montre clairement. La City fait pression sur lui. Mais, pour tenter de contrer la montée du parti nationaliste UKIP, il a joué un jeu politicien et démagogique qui est en train de se retourner contre lui.
Il ne lui restera plus qu'à négocier un statut de membre "associé", fidèle" au principe qui prévaut depuis le début : un pied dedans, pour influencer les décisions, un pied dehors, pour en être exempté.
11:54 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : brexit
18/02/2016
Mieux comprendre l'Ukraine
La garde blanche
Mikhaïl Boulgakov
éditions Robert Laffont / collection "Bouquins"
Depuis mon voyage en Ukraine, je me promettais de lire l'auteur ukrainien le plus connu, Mikhaïl Boulgakov, et en particulier cette "Garde blanche", roman qui raconte la guerre civile à Kiev. Le roman n'a été publié en URSS dans son intégralité qu'en 1989..."De tous les livres que j'ai écrit, c'est lui que je préfère", affirmait Boulgakov en 1924.
La particularité de l'Ukraine par rapport à la Russie, lors de la guerre civile qui a suivi la prise du pouvoir par les bolchéviques en 1917, a été l'existence d'un fort courant nationaliste souhaitant l'indépendance. Les nationalistes de gauche formèrent en 17 le premier gouvernement ukrainien, renversé en janvier 18 par les bolcheviks, eux-mêmes chassés par un gouvernement fantoche mis en place par les Allemands, et qui repartira dans les fourgons de l'occupant en novembre 18.
L'histoire est vue à travers les membres d'une famille de la classe moyenne de Kiev. "Est-il possible de vivre ?" dans cette période. Difficilement, manifestement !
"L'un croit, l'autre ne croit pas, mais vous vous conduisez tous exactement de la même façon."
"Quelqu'un paiera-t-il pour le sang versé ? Non. Personne."
"Les moujiks avaient leur petite idée, ce qu'ils voulaient, c'était de toute éternité la vraie réforme paysanne dont ils rêvaient : la terre aux paysans ;et plus jamais de gros propriétaires fonciers, et plus jamais les canailles de la ville qui viennent prendre le blé. Il y avait des dizaines de milliers d'hommes qui revenaient de la guerre et qui savaient se servir d'une arme à feu. Une Ukraine féérique, idéale, sans seigneur polonais, sans officiers russes"
08:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, ukraine