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12/04/2016

Médecin de campagne

Médecin de campagne

de Thomas Lilti

avec François Cluzet, Marianne Denicourt

 

J'ai beaucoup aimé les films précédents de Thomas Lilti : "Télé Gaucho" (avec Sara Forestier), "Mariage à Mendoza", et surtout "Hippocrate" qui montrait la vie d'internes d'hôpitaux .

Thomas Lilti a été médecin, généraliste. Il a fait des remplacements dans les Cévennes. Dommage qu'il n'ai pas fait ce film dans les Cévennes, l'hiver. Son propos en aurait été renforcé.

Mais il ne s'agit pas d'un film documentaire. Le docteur est bien plus que médecin. Il est également assistante sociale, conseiller, etc. Le docteur est en empathie avec ses "patients". Nous aussi, avec lui et avec les gens qu'il va "visiter", ou qu'il reçoit. Film d'autant plus émouvant que le docteur est lui même malade. Indispensable...mais pas irremplaçable !

Marianne Denicourt fait mieux que donner la réplique à François Cluzet. Dommage qu'elle ne soit pas plus souvent sur les écrans !

 

08:02 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

11/04/2016

Décrypter l'accord transatlantique

Pourquoi Bruxelles brade l'Europe ?

Charlotte Dammane

éditions Hikari

 

J'ai connu Charlotte à une époque où elle portait son nom de jeune fille...puisqu'elle n'était pas encore mariée. Elle était l'assistante de Kader Arif, alors parlementaire européen, membre actif de la commission du commerce extérieur. Elle l'a suivi à son cabinet de ministre des anciens combattants. Beau symbole pour ce fils de harki !

Quand Charlotte m'a informé de la sortie de son livre, je lui ai répondu "Bruxelles", je ne sais pas qui sait. Raccourci habituel, et agaçant, des médias.

A la lecture du livre, la charge porte clairement contre la Commission européenne, bouc-émissaire bien pratique. 

Je n'ai jamais travaillé à la Commission européenne. Je travaillais au Parlement européen. Il me faut donc préciser que la Commission ne décide de rien. Elle propose au Conseil (les représentants de nos 28 Etats membres), ainsi, dans la plupart des cas au le Parlement européen.

La Commission est chargée de négocier au nom de l'Union européenne. Est-il possible d'imaginer 28 négociateurs européens ? Sans parler des ONG qui rêvent d'être présentes pour surveiller les négociateurs.

Les Etats membres donnent à la Commission un mandat. Et elle rend compte à chaque étape, au Conseil et au Parlement. Si la Commission parvient à un accord avec un éventuel partenaire, celui-ci est soumis à l'approbation de chaque Etat membre + du Parlement européen. L'exemple récent de l'accord avec l'Ukraine montre que rien n'est acquis d'avance, et qu'un seul Etat, ou le Parlement européen, peut tout bloquer.

Concernant les négociations avec les USA pour un accord transatlantique, les partis, ONG et médias opposés par principe se sont déjà largement déchaînés. En particulier au moment des élections européennes. Comme si, par principe, un tel échange ne pouvait être que mauvais. Comme si, par postulat, l'Europe était "bradée". Comme si les Etats membres allaient oublier leurs intérêts économiques, et la sensibilité de leur électorat sur ces questions.

Charlotte pose d'entrée la question : "qui gagnera ?". Vraiment pas possible d'imaginer un accord gagnat/gagnant ?

Principaux problèmes : respect des normes, en particulier sanitaires, européennes, "exception culturelle", service public, produits "sensibles" qui seraient en difficulté face à une concurrence américaine, protection des "indications géographiques", accès aux marchés publics et surtout la question de l'arbitrage en cas de désaccord.

Charlotte Dammane a raison d'attirer l'attention sur tous ces problèmes...loin d'être résolus ! Au point que je me demande si je verrai de mon vivant la conclusion positive de ces négociations.

 

10/04/2016

100 photos pour la liberté de la presse

Sebastiano Salgado

Reporters sans frontières

 

La mésaventure du Monde dont les journalistes ont été interdits de visas en Algérie en raison des "Panama Papers" montre que la liberté de la presse est loin d'être acquise partout !

L'Algérie se trouve en rouge ("situation difficile") sur la carte publié dans l'album. La Russie et la Chine sont en tête d'affiche. Le Burundi et l'Iran ont droit chacun à un article spécifique. Ainsi que deux pays membres de l'Union européenne, ce qui n'est pas admissible : la Hongrie et la Pologne.

100 superbes photos de Sebastiano Salgado, Brésilien ayant étudié et vécu longtemps en France. Photos en noir et blanc , de la nature et surtout des gens ordinaires. En Amérique latine, et surtout au Brésil, en Afrique, en Inde. Des photos prenantes, souvent terribles.

 

15:48 Publié dans photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photos

08/04/2016

La tentation du repli

Poutine et sa copine Marine peuvent se réjouir : l'accord d'association avec l'Ukraine ne sera peut-être pas ratifié.

Il était en pleine négociation quand je me suis rendu à Kiev. Le pays le plus réticent n'était pas les Pays-Bas mais l'Italie... 

Le gouvernement ukrainien de l'époque avançait lentement dans les négociations : la pression de Moscou était forte pour le faire renoncer à une association avec l'Union européenne. Un mouvement populaire en était résulté, obligeant le gouvernement pro-russe au départ. Une annexion d'une partie de l'Ukraine par la Russie en était résulté.

Sans leur faire offense, je ne suis pas certain que les électeurs néerlandais aient lu ce Traité international, essentiellement commercial. Les Néerlandais, de façon historique, ont toujours été pour le libre échange, qui a fait leur fortune. Ce Traité comportait-il des avantages pour les Pays-Bas ? Pour l'Union européenne ? Une certitude : les Néerlandais se soucient peu de l'Ukraine. Comme souvent dans un référendum, ils n'ont pas répondu à la question posée

Le débat entre les partisans d'une démocratie directe et ceux en faveur de la démocratie représentative n'est pas nouveau. Il avait agité, en particulier, les débats lors de  la Révolution française. Je me permets d'être sceptique sur la possibilité d'accepter, ou de rejeter, par référendum un accord international complexe.

Problème n°1 : ce accord a été ratifié par 27 des 28 pays + le Parlement européen. Le refus d'un seul pays peut bloquer tout accord...Ce qui prouve, une nouvelle fois,  la fragilité du fonctionnement de l'Union européenne.

Problème n° 2 : ce type d'accord est un des rares moyens d'action de l'Union européenne d'avoir un partenariat avec nos voisins. Ne peuvent se réjouir que celles et ceux qui veulent la paralysie, et  la disparition de l'Union européenne.

 

12:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe

07/04/2016

De quel droit ?

Karabakh ou Artsakh ?

 

Que cherchait Staline, en 1921, en plaçant le Karabakh, Artsakh pour les Arméniens qui peuplaient ce territoire à 95 %  sous la tutelle azérie ? Diviser pour régner , bien entendu. Briser les nationalismes de ces montagnards toujours un peu rebelles à l'autorité russe !

Et c'est au nom de cette décision stalinienne, et de "l'intangibilité des frontières" que les habitants de cette région devraient être considérés comme Azéris ?

Le droit des peuples à disposer d'eux mêmes est rarement mis en avant.

Mais qui propose de vider l'Artsakh de tous ses habitants ? La Turquie soutient inconditionnellement l'Azerbaïdjan. Sans honte pour le passé ! Tout le monde se souvient de la façon dont la Turquie a essayé de régler la question arménienne en 1915 : par un génocide...

Si les habitants de l'Artsakh sont "indépendantistes" et n'ont pas intégré l'Arménie, c'est que la communauté internationale ne leur permet pas. Etat non reconnu, comment ses habitants peuvent-ils voyager ? Sinon avec des passeports arméniens ?

L'Azerbaïdjan affirme vouloir "reconquérir" ce territoire légué par Staline. Le plus triste est qu'il pourrait en avoir les moyens militaires. Son budget militaire est égal au total du budget de la pauvre Arménie. Le pétrole et le gaz donnent bien des moyens.

Face à cette menace l'Arménie a besoin du parapluie militaire russe. Les Arméniens se sentent européens. Leur gouvernement négociaient un accord d'association avec l'Union européenne. Poutine y a mis fin en exerçant un chantage même pas déguisé.

Les deux pays sont des démocraties très relatives. Surtout l'Azerbaïdjan. Le nationalisme et les appels guerriers ont toujours et partout servis de masque aux régimes politiques non démocratiques.

Le conflit , n'est pas sans rappeler l'éclatement de la Yougoslavie. Des dirigeants nationalistes se crispant sur les frontières d'un découpage arbitraire décidé par un dirigeant voulant affaiblir un groupe "national". Des "nettoyages ethniques" meurtriers. L'indépendance du Kosovo dont l'existence et le fonctionnement demeurent un problème, malgré l'investissement de la communauté internationale, en particulier l'Union européenne.

Je crains que les affrontements de cette semaine soient les prémisses de bien d'autres.