17/02/2016
journalisme d'investigation
Spotlight
de Tom Mc Carthy
avec Michaël Keaton, Rachel Mc Adams, Stanley Tucci
cinq nominations aux Oscars
Ce n'est pas un film sur la pédophilie, même pas sur la pédophilie des prêtres, mais sur le travail de journalistes d'investigation qui résistent aux pressions des puissants de la ville pour "sortir" une histoire qui intéressera leurs lecteurs, avec le soutien de leur rédacteur en chef.
Film inspiré de faits réels. Le journal Boston Globe a obtenu le prix "Pulitzer" pour cette enquête qui a duré un an.
Le film dure plus de deux heures, mais je n'ai pas vu le temps passé, pris dans la course aux informations.
Les journalistes ne s'en prennent pas aux individus, mais veulent démonter le système.
En commençant par le voeu de chasteté, généralement peu respecté, qui entraîne certains vers une sexualité déviante. En continuant par la révélation qu'il se s'agit pas de cas très isolés, mais plus nombreux qu'imaginé. En poursuivant par l'attitude de la hiérarchie épiscopale qui se contente de déplacer les coupables d'une paroisse à l'autre, après une période de "congé maladie".
La question n'est malheureusement limitée à Boston, puisqu'une association de victimes accuse l'évêque de Lyon d'avoir fermé les yeux sur les actes de certains prêtres.
11:32 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
16/02/2016
Hiver 1920, en Russie
Hiver rouge
Dan Smith
éditions du Cherche Midi
Hiver 1920 : la guerre civile touche à sa fin et le "communisme de guerre" atteint les limites de ce que peuvent endurer les paysans. "La révolte paysanne, causée par les dures lois de réquisition du grain, se donnait le nom d'Armée bleue." Elle prend la suite de l'armée "verte" formée par les paysans "pour protéger leurs terres et leur bétail". L'armée "blanche", battue, s'est repliée en Crimée. L'armé "noire" des anarchistes ukrainiens est en difficulté. "Ce n'est plus la guerre, c'est le chaos."
Un déserteur de l'armée rouge rentre au village : femme et enfants ne sont plus là. Il part à leur recherche dans les immensités glacées. Il est à la recherche de lui même, et de ses idéaux, autant que de sa famille.
Sa quête est émaillée de rebondissements, et de descriptions des "atrocités dont l'homme est capable envers ses semblables." "A quoi bon mener une campagne de terreur si ce n'était pour terroriser ?" Avec des bourreaux "ivres de pouvoir et de cruauté."
Malheureusement, l'auteur a tendance à mettre les atrocités essentiellement sur le compte des bolcheviks, et en particulier le NKVD, qui deviendra le KGB, alors que les historiens considèrent que les atrocités ont été affreusement bien partagées, les officiers de l'armée "blanche", et ses cosaques, se montrant particulièrement cruels.
08:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
15/02/2016
Icare
En vrille
Deon Meyer
éditions du Seuil
J'adore Deon Meyer, journaliste et écrivain sud-africain qui nous promène dans la région du Cap. Dans ce roman nous voilà sur la "route des vins", dans la "crique des Français" ("Franschhoek). Quand Louis XIV a pris la funeste décision de révoquer l'Edit de Nantes, de nombreux Huguenots ont quitté notre pays. Souvent vers les Pays-Bas. Et de là certains sont partis pour l'Afrique du Sud, avec les Boers. Emmenant avec eux quelques ceps de vigne.
Deux histoires se développent en parallèle , et comme toutes les parallèles , avec la perspective, elles finissent pas se rejoindre.
Les Du Toit sont vignerons de père en fils (ainé). Les derniers de la lignée, voulant sortir du système des quotas hérité de l'apartheid, veulent faire de la qualité, en s'inspirant de la Californie...et de la France. "Les gens sont aussi complexes qu'un assemblage de cépages". Des cépages nobles (chardonnay, pinot noir) sont importés clandestinement. Mais "le chardonnay et le pinot noir n'aiment pas la chaleur."
Pendant que François raconte l'histoire de sa famille, une enquête criminelle se poursuit. Les Du Toit peuvent-ils être suspects dans l'assassinat du créateur d'un site internet fournissant des alibis aux conjoints adultères ? "L'accusé est innocent tant que l'Etat n'a pas prouvé le contraire ."
"Dans les films, à la télé, la vie d'un flic n'est qu'action et satisfaction, mais dans la vie réelle, les choses sont bien différentes. Dix pour cent d'action, quatre-vingt dix pour cent de corvées fastidieuses, de routine, de travail administratif."
08:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar
14/02/2016
Swing revival
The rhythm Gamblers
Salle comble à Junas pour ce groupe montpelliérain qui fait revivre la musique swing des années 30/40.
Au programme : Benny Goodman, Count Basie, Lester Young, etc.
En tête du septet un excellent clarinettiste, une trompette puissante et un saxo ténor profond.
Deux heures de musique qui donne envie de danser !
16:56 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jazz
13/02/2016
Donner une chance à la paix
Le dernier jour d'Yitzhak Rabin
D'Amos Gitai
L'année dernière, j'avais parlé sur ce blog du dernier film de l'Israélien Amos Gitai "Ana Arabia". Amos Gitai s'était fait connaitre en France par un reportage, diffusé par Arte, intitulé "Donner une chance à la paix."
S'il y en a un qui a mérité son prix Nobel de la paix, qui a véritablement cherché à "donner une chance à la paix", c'est Yitzhak Rabin. Prix Nobel de la paix en 94, assassiné en 95...
Le film est un mélange d'images d'archives et de reconstitution, et ne se contente pas du "dernier jour de Rabin"
Les images d'archives montre les manifestations de l'époque, celles favorables à la paix, mais aussi celles menées par Netanyahou, arrogant, insultant, haineux adversaire déclaré des accords d'Oslo.
Les images d'archives, comme certaines reconstitutions montrent la haine contre Rabin. Haine qui conduira à son assassinat. Un véritable "permis de tuer" délivré par des rabbins extrémistes. Rien à envier aux "fatwas" islamistes.
Quels arguments opposer à ceux qui considèrent qu'ils ont tous les droits sur cette terre "que Dieu leur a promise" ? Quelle négociation possible, quelle paix possible quand on rêve d'expulser tous les Arabes, et même de les tuer tous ?
Le film, qui dure deux heures et demie, éclaire le présent parce qu'il montre les racines du mal.
Les autres images de reconstitution sont celles de la commission d'enquête sur les failles de la sécurité. Alors que les services de sécurité israélien ont une solide réputation dans le monde entier, comment l'assassin a-t-il pu se promener avec son arme, pendant une heure, au milieu du dispositif de sécurité, sans être jamais contrôlé ? Comment a-t-il s'approcher si près du Premier ministre pour lui tirer dessus sans aucune intervention de ses gardes du corps ? Comme le dit l'un des participants à la commission d'enquête : "faut-il rire ou pleurer ?" Terrifiant à force d'être affligeant !
16:34 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma