07/06/2015
Musée national Picasso Paris
Après plusieurs mois de travaux, le musée Picasso de Paris a rouvert ses portes en octobre dernier, sur quatre niveaux, dans un hôtel particulier du XVIIe siècle, dans le quartier du Marais.
Picasso est un peintre prolifique dont le premier tableau date de la fin du XIXe siècle.
Les œuvres présentées donnent une idée de son évolution et des maîtres qui l'ont influencé dans son parcours. Ainsi que les sculptures africaines.
D'autres salles sont thématiques : la corrida, les portraits.
Un tableau de Picasso vient de battre tous les records lors d'une vente aux enchères. Si vous passez par Paris, ne vous privez pas de cette visite. Le billet d'entrée est à 11 euros.
08:28 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo
06/06/2015
Le premier polar made in Iran
Qui a tué l'ayatollah Kanuni ?
Naïri Nahapétian
Points policiers P3052
Naïri Nahapétian est journaliste à "Alternatives économiques". Elle est d'origine iranienne. Pour être plus précis, de la communauté arménienne, chrétienne, d'Iran, puisque les Arméniens ont, au cours de l'histoire, été coincés entre les empires russe, ottoman et perse. Elle a quitté l'Iran a l'âge de neuf ans, mais y est retourné souvent, dans le cadre de son métier de journaliste.
L'enquête sur l'assassinat d'un ayatollah est l'occasion de nous montrer, un peu, l'Iran d'après la révolution islamique. Les espoirs déçus des militants de gauche qui ont participé à la chute du Shah, mais n'ont pas été capables d'empêcher les extrémistes religieux de confisquer la révolution à leur profit. Elle montre également le combat de femmes courageuses, pour les droits des femmes, et que l'on cesse de nier l'existence du sida en Iran.
"Le principe de la jurisprudence islamique est de réglementer les détails du quotidien"
"Ces filles des Moudjahedin (combattants "islamo-marxistes") qu'on anesthésiait pour les violer avant de les exécuter, parce qu'elles étaient vierges et qu'en tant que telles elles auraient eu leur place réservée au paradis : pas question d'y envoyer les ennemies de la révolution !"
"Il n'avait jamais vu les Téhéranais se gêner pour parler politique. Entre deux complaintes sur l'inflation, ils râlaient contre le régime dans les taxis collectifs et échangeaient des plaisanteries sur les mollahs."
"Ils avaient tous cédé un bref instant au fol espoir que la République islamique- le fruit de cette révolution pour laquelle ils s'étaient battus- allait se réformer de l'intérieur."
"Le système est condamné par la modernité du pays." "L'imaginaire manichéen de nos deux civilisations qui n'en forment qu'une, finalement "
"Une grande partie de la jeunesse iranienne, y compris dans les classes populaires, ne rêvaient que d'une chose : vivre aux Etats-Unis. C'étaient les enfants de la Révolution. Ils étaient nés avec elle, leurs parents s'étaient battus contre l'impérialisme, leurs frères étaient morts sur le front irakien. Et eux rêvaient de quitter l'Iran. N'étaient-ce pas leur pire défaite ?"
"Les partisans du Shah vivent de leurs rentes aux USA" ; "ce dédain caractéristique de l'élite détrônée du Shah" ;"1% des privilégiés accaparaient 99% des richesses sous les Pahlavi, contre 20% qui en accaparent 80% aujourd'hui. La bourgeoisie traditionnelle iranienne avait profité de la Révolution pour mettre la main sur la rente pétrolière" ; "En cherchant à nier leur tradition religieuse, comme avait voulu faire le Shah, on leur enlevait une part de cette fierté nationale deux fois millénaire"
"Téhéran, privée de Tchekhov, avait soif de mélo, avec la peopolisation croissante de la République islamique"
Au total, le portrait d'un régime corrompu, et donc parano et hypocrite.
16:48 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar, iran
05/06/2015
Broadway Therapy
She's funny that way
de Peter Bogdanovich
avec Imogen Poots, Owen Wilson, Jennifer Anniston
et une apparition de Quentin Tarantino
Si vous aimez les vieux films de Woody Allen, l'humour juif new-yorkais, les psy déjantés, les personnages loufoques, les invraisemblances, la bonne musique jazz qui accompagne à souhait, vous aimerez cette histoire de jeune fille de Brooklyn qui fait carrière à Broadway. Un vaudeville contemporain, avec des femmes cachées dans les salles de bains, des hommes qui se croisent sans le vouloir dans un couloir d'hôtel...
16:43 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
03/06/2015
Quand le dessin sert de catharsis
Catharsis
Luz
éditions Futuropolis
Luz, dessinateur à Charlie, à été traumatisé par la fusillade qui a eu lieu dans les locaux de l'hebdomadaire. Comment ne pas l'être ? Comment continuer à dessiner quand les meilleurs copains sont tombés sous les balles de fanatiques ?
"Ce livre n'es pas un témoignage, encore moins un ouvrage de bande dessinée". Et pourtant il est les deux à la fois. Sa catharsis, faite en dessins, en bandes dessinées, est un témoignage unique et touchant.
Ses dessins racontent, entre autres, sa "boule au ventre", ses mains fatiguées jusqu'à l'impuissance, sa protection rapprochée, la difficulté de vivre en couple après le traumatisme, l'enterrement de Charb, la psy, etc.
16:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : charlie, bd
02/06/2015
Du RMI à l'assemblée nationale
Député, pour que ça change
Michel Pouzol
éditions du Cherche Midi
Un itinéraire atypique : Michel Pouzol, intermittent du spectacle, puis rmiste, surendetté, chargé de famille, adhère au PS, et cinq ans plus tard, il est député, après être passé par la case "élection au conseil général".
D'où vient mon sentiment de malaise ? Je connais bien le PS et son fonctionnement. Je sais la vigueur des luttes pour les postes éligibles, y compris à Brétigny-sur-orge, dont j'ai été l'élu pendant douze ans. Je sais donc que rien n'est dû au hasard, surtout pas une élection à l'assemblée nationale.
Je ne doute pas que Michel Pouzol soit bien placé pour aider les gens en galère. Mais je me demande si sa galère ne lui sert pas d'argument pour se vendre.
Autre malaise : il met beaucoup en avant sa femme, qu'il présente comme fragile psychologiquement et physiquement, et ses enfants qu'il emmène dans les réunions publiques politiques. Je n'ai jamais fait cela. Cela ne m'est pas venu à l'esprit, et si, sous influence anglo-saxonne, j'en avais esquissé l'hypothèse, il est clair que mon épouse ne l'aurait pas permis, à juste raison.
Michel Pouzol se présente comme petit-fils de paysan et ouvrier. Il a été ouvrier, et fait les 3x8, le temps d'un job d'été ! J'ai fait des jobs d'été pénibles : savoir que l'on ne restera pas aide à tenir le coup. J'ai fait les 3x8 pendant sept ans, sans savoir quand cela se terminerait. La vision est bien différente.
Egalement petit-fils de paysans, ma grand-mère limousine, qui a terminé sa carrière comme "dame pipi" à Paris, me disait toujours "rentre à la RATP, tu auras une bonne retraite". Je suis rentré à la SNCF...J'y étais encore, travaillant dans une gare de triage, quand j'ai passé mon mémoire de maîtrise. Contrairement à ce que chantait Ferrat, je ne suis pas resté à "attendre sans s'en faire le temps que la retraite sonne". Après mon Bac, il n'était pas question de ne pas travailler pour subvenir à mes besoins, ni de ne pas faire d'études à l'université. Et tant pis pour mes rêves de devenir acteur...
Après son Bac, Michel Pouzol rêvait d'être journaliste et/ou cinéaste. Il a vécu de quelques piges et rêvé de faire un long métrage. Quel taux de chômage parmi les apprentis journalistes et cinéastes ? Il n'est pas devenu rmiste parce que son emploi aurait été supprimé. Comment peut-il dire qu'au sein du PS il a été victime de "mépris de classe", alors qu'il a toujours mis en avant sa situation sociale précaire comme justification de sa candidature ?
Autant il parle dans ce livre de la façon dont il a été désigné et élu aux élections cantonales, autant il n'évoque pas sa désignation pour être le candidat du PS aux législatives.
Les choses sont pourtant claires ; il a été choisi par la "gauche" du PS, comme un symbole. Cela s'appelle du populisme. Il s'agissait également d'empêcher le maire de la ville, socialiste, mais pas de la bonne "tendance" au sein du PS. Comme cela est souvent le cas au sein du PS...
Bien dans cette ligne politique, il affirme : "nous devons desserrer les verrous européens qui pèsent si lourdement sur les ménages et les familles les plus fragiles." Je suis affligé qu'un parlementaire puisse faire de telles affirmations.
Au mois de mars, Michel Puzol, conseiller général, et son camarade maire, membre de deux fractions différentes du PS ont tous les deux été battus... Prochain chapitre aux législatives !
18:27 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique