04/08/2015
Echappée à Montpellier
Le soleil se couche parfois à Montpellier
Antoine Chainas
illustré par Anthony Pastor
Echappée à Montpellier
Jean-Michel Boissier
"Les petits polars" Le Monde / SNCF
Cette année, les petits polars du monde se déplacent de ville en ville, de Marseille à Colmar, en passant par Montpellier.
L'intrigue policière qui met en scène un couple de tueurs (retraités d'un mystérieux "service" ?) est un peu chaotique, avec des retours en arrière à la fin du Moyen-Âge, ou dans les années 70, à l'heure de "Montpellier la surdouée".
Je n'ai pas compris le rapport entre Montpellier et l'allusion claire à la mort (suicide ou assassinat ?) du ministre giscardien Boulin.
J'ai préféré le "mini guide de Montpellier" d'un genre inhabituel. Il donne peu d'adresses mais nous offre une promenade sympathique dans la ville. "Nous irons doucement par les ruelles fort pierreuses et tortueuses de cette vieille ville à l'antique jardin" (Paul Valéry). Sans oublier le quartier d'Antigone, dû à l'amitié entre Frêche et Ricardo Bofil, ni son tramway, classé "le plus sexy d'Europe" par le New-Yord Times, mais "qui amène la racaille au centre ville"...
Un personnage domine les deux textes : Georges Frêche, "ogre", "démiurge", "bramaïre" (grande gueule), "maire gargantuesque", ce qui est bien le moins dans la ville de Rabelais, "surjouée plutôt que surdouée" ?.
"Nous n'oublierons pas le peuple, la mixité sociale. Les hôtels particuliers voisineront avec les habitations à loyer modéré."
"L'ennemi de la vérité s'incarne dans la certitude."
20:39 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar
02/08/2015
The secret service
Kingsman
de Matthew Vaughn
avec Colin Firth, Samuel L.Jackson, Michaël Caine
Après plus d'un million et demi de spectateurs en salles, en France, Kingsman poursuit sa carrière en VOD. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi mes petits enfants l'ont regardé trois fois. Sauf que le héros est un adolescent.
J'ai aimé l'humour anglais basé sur la parodie du snobisme ridiculisé par un fils de prolo.
J'ai mal supporté les effets spéciaux aussi invraisemblables que les gadgets qui se veulent autant de clins d'oeil à James Bond.
Comme dans James Bond, je ne me suis pas demandé longtemps si les gentils vont parvenir à sauver le monde du fou qui veut le faire disparaître pour créer un monde nouveau.
17:42 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
01/08/2015
spéculation sur le prix du pétrole
Or noir
Dominique Manotti
Série noire Gallimard
J'aime bien les romans, clairement engagés, de Dominique Manotti, qui a enseigné l'histoire économique contemporaine. J'ai parlé de plusieurs d'entre eux dans mon blog. J'aime son style sans fioriture, direct, aux phrases courtes et descriptives . Elle a reçu plusieurs prix de littérature policière.
Ce roman noir se déroule en 1973, au temps où le pétrole se négociait à cinq $ le baril, où son prix allait exploser. Les grandes compagnies ("les 7 soeurs") n'allaient plus pouvoir imposer leurs prix aux pays producteurs qui viennent de se regrouper dans l'OPEP. Ceux qui l'ont anticipé ont pu faire des fortunes. Parfois au prix du sang ? La distance n'est pas longue entre la criminalité en col blanc et l'usage d'armes à feu ! C'est ce que montre ce roman policier. Les lecteurs savent rapidement qui est le méchant. Pas tout de suite qui a été l'exécuteur , mais au moins le commanditaire des meurtres sur lesquels enquête le jeune commissaire Daquin, tout juste nommé à Marseille, ville "spéciale" pour la police.
Eléments que j'ignorais :
- Genève occupe la première place mondiale dans le commerce du pétrole ! "Les quatre premières firmes les plus importantes de Suisse, en chiffres d'affaires sont des firmes qui négocient le pétrole" ;
- le chiffre d'affaires mondial des ventes d'art contemporain a progressé de 1078% en dix ans. Pour blanchir de l'argent sale ?
"Le trafic de drogue est la machine à fabriquer du fric noir qui est le nerf de la guerre sale"
21:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar
30/07/2015
Carnets en guerre en hélicoptères
Envoyez les hélicos
Colonel Pierre Verborg
éditions du Rocher
Quand Pierre Verborg est sorti de Saint-Cyr, et qu'il a choisi l'ALAT, ses collègues l'ont "chambré : "Ah bon ? tu veux quitter l'armée ?"
A la guerre, les hélicoptères sont habituellement utilisés pour reconnaître le terrain en avant des troupes au sol, puis en soutien de celles-ci.
L'opération au Mali, pour bloquer puis chasser les islamistes qui, après avoir pris Tombouctou, fonçaient vers Bamako, illustre cette utilisation.
Le colonel Verborg raconte comment en Libye, les hélicoptères ont été un élément décisif. Partant d'un navire, combattant de façon autonome, puisqu'il était hors de question d'envoyer des troupes au sol, en particulier parce que cela aurait été au delà du mandat de l'ONU.
Les hélicoptères coutent très cher. En cette période de restrictions budgétaires, le colonel Verborg, ancien commandant du fameux 5e régiment d'hélicoptères de combat, basé à Pau, attaché à l'aviation légère de l'armée de l'air (ALAT) veut prouver qu'ils sont indispensables, et pas seulement pour des évacuations humanitaires. Il n'en cache pas certaines faiblesses : "le blindage de la Gazelle est une simple bulle de plexiglas.", et la majorité d'entre eux ne sont pas équipés de leurres permettant de détourner les missiles sol/air.
Toutes les opérations sont répétées des dizaines de fois sur les simulateurs du Cannet-des-Maures équipés de l'"entraîneur didacticiel d'instruction tactique hélicoptère" EDITH qui permet d'envisager tous les scénarios. "Il permet de tester les scenarii les plus improbables contre des ennemis les plus réalistes."...et de chercher les meilleures solutions !
"Le combat de l'hélicoptère est toujours spectaculaire, au point que le commandement oublie parfois les prouesses réalisées par les personnels dans l'ombre."
"L'ALAT est l'arme de l'urgence".
16:41 Publié dans sécurité, défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : défense, hélicoptères, mali, libye
29/07/2015
En Algérie, sur les traces familiales
L'Algérie, c'est beau comme l'Amérique
Olivia Burton et Mahi Grand
éditions Steinkis
Olivia est issue d'une famille "pied-noir". Son enfance et son adolescence ont été bercé de récits pleins de nostalgie d'un pays qu'elle ne connait pas. A la mort de sa grand-mère, elle retrouve le récit, qui lui est destiné, de ses cinquante années vécues "làs-bas".
Elle décide donc d'y aller. Non seulement à Alger, mais aussi dans les Aurès où se trouvait la ferme de 1.000 hectares de son grand-père, "parti de rien". Des histoires dignes de la conquête de l'Ouest américain.
Elle va "enfin, voir !". Et cela donne ce très bel album, bien raconté et bien dessiné, qui évoque l'histoire contemporaine, le décalage entre la mémoire idéalisée et la réalité, et la beauté de paysages arides.
"Ils sont nés ici, ils ont grandi ici, ils ont aimé ce pays. A leur façon, ils sont Algériens."
"Quand tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens"
16:18 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, algérie