06/07/2015
Une année dans les coulisses de l'Elysée
Le château
Mathieu Sapin
éditions Dargaud
Mathieu Sapin a raconté la campagne électorale de François Hollande en BD ("Campagne présidentielle"). J'en ai parlé sur ce blog. Il a demandé aux collaborateurs du Président de la République, connus lors de la campagne, l'autorisation de suivre pendant un an les évènements de l'intérieur de l'Elysée, le "château". Même un peu plus, puisqu'il a pu suivre quelques voyages présidentiels, y compris, brièvement dans l'avion du Président. Ce qui n'est pas sans rappeler le livre de Jean-Marie Cambacérès. Là aussi il y a un certain nombre d'anecdotes qui allège le côté didactique.
L'intendance, la sécurité, les conférence de presse, les visites de chefs d'Etats étrangers, ou de personnalités, les prises de parole à répétition du Président, et surtout le fonctionnement de la machine, côté "communication" plus que "politique" (on ne voit pas se prendre les décisions).
L'album devait se terminer avec la Coupe du monde de foot : match d'ouverture suivi, au Palais, avec le Président et les médaillés handisports. Quelques pages ont été rajoutées à l'occasion des assassinats de Charlie et de l'hyper casher, vécus par mathieu Sapin à l'Elysée.
Vers la fin du livre l'auteur laisse paraître son sentiment : "François Hollande est quand même un homme d'Etat honnête et sympathique."
17:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
05/07/2015
Ellas
Pronostics
Pronostic pour le référendum grec : OXI, car personne n'aime l'austérité, surtout quand celui qui pose la question affirme qu'elle est imposée par les méchants technocrates.
Pronostic pour la suite : reprise rapide des négociations, accord avec des conditions tout à fait similaires à celles qui auront été refusées par référendum. Le Premier ministre grec pourra affirmer : "grâce à votre vote nous avons obtenu de meilleures conditions !" Il est possible qu'une partie de son électorat se sente flouée... Les responsables de l'Union européenne pourront dire "nous avons sauvé la construction européenne." Même si je n'ai trouvé aucune justification au titre du Monde "L'avenir de l'Europe se joue à Athènes", dans les 18 pages de son cahier spécial.
Reste que rien ne sera réglé sur le fond : l'Etat grec sera toujours insolvable, avec une fonction publique pléthorique recrutée sur la base du clientélisme (grâce aux fonds européens déversés depuis 1981) avec une fiscalité ridicule, minée à un bout par le travail au noir et à l'autre bout par les paradis fiscaux, des entreprises de production quasi inexistantes, l'absence d'investissements productifs, une compétitivité ridicule, la corruption, etc.
Reste à savoir combien d'années encore les pays de la zone euro accepteront de "prêter" des milliards ( le montant de 42 milliards est dépassé pour la France, sur un total de 145 milliards) qui ne seront jamais remboursés ? Jusqu'au jour où les peuples de ces pays réclameront eux aussi un référendum sur la question ?
17:34 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, grèce
01/07/2015
la brigade des flics au placard
Poulets grillés
Sophie Hénaff
Au fameux 36 quai des orfèvres, le Directeur a rassemblé tous les flics impossibles à virer mais qu'il ne veut plus voir : homo, alcoolo, porte-poisse, spécialiste de la fuite vers la presse, etc. Une superbe galerie de portraits hauts en couleurs. A la tête de cette nouvelle brigade, une fine gâchette, un peu trop rapide à dégainer.
Bien entendu, cette brigade de mis au placard va résoudre des affaires criminelles non résolues.
Un style enlevé, une histoire qui mérite d'être portée à l'écran , à condition de trouver des actrices et acteurs à la hauteur de cette "basse cour" hors du commun.
Un polar qui sort de l'ordinaire, parfait pour les vacances. J'attends la suite !
16:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar
30/06/2015
OXI = occis ?
Le débat sur la dette grecque me fait penser aux débats d'il y a une quinzaine d'années sur les dettes des pays africains :
Des Etats surendettés, pour des réalisations souvent discutables, ou pour alimenter le clientélisme des dirigeants, mais incapables de rembourser leurs emprunts, même en étalant à l'infini les remboursements.
Tout cela s'est soldé, après tergiversations, par un effacement quasi généralisé. Ce qui n'a pas sorti ces pays de leurs faiblesses structurelles : les plus riches très riches, comme des armateurs grecs, et les plus pauvres ne sortant pas de la misère.
Les banques sont toujours réticentes envers les gens qui ne remboursent pas. Certains de ces pays africains se sont tournés vers la Chine qui, en échange, contrôlent leurs matières premières.
En Afrique, comme en Grèce, les plans d'aide européens se sont succédés, insuffisants pour apporter une solution de fonds. Avec peu de contreparties, au nom de la sacrosainte "souveraineté". Mais qui est "souverain" avec une dette de 180% de son Produit Intérieur Brut ?
Le plus gros problème de la Grèce n'est pas de ne pas pouvoir rembourser le FMI ou la Banque Centrale Européenne. C'est de ne plus avoir de nouveaux prêts. Le pari du gouvernement grec est que, pour éviter le chaos, les pays de la zone euro vont débloquer l'argent en oubliant leur demande de contreparties. Pari risqué. Car, si cela n'est pas le cas, il va arriver, très rapidement, que le gouvernement ne pourras payer ses fonctionnaires, les retraités, ses factures. Ne pourra plus exercer son rôle d'Etat "souverain".
En Afrique francophone, c'est souvent la France qui assurait, ou assure encore, le paiement des fins de mois. L'Union européenne le fait également. Comme en Grèce depuis 2010 avec ses deux plans d'aide d'un total de 240 milliards. Mais il s'agit de prêts, la plupart sans intérêt , pas de dons, en principe...
Le gouvernement grec ne peut pas emprunter auprès des banques qui, en 2012, ont du renoncer à une centaine de milliards de dettes grecques, et qui ne sont pas prêtes à prendre le risque. Et cela serait indigne d'un gouvernement d'extrême gauche...
Le Premier ministre grec est revenu de Moscou avec la promesse d'un gazoduc, mais sans argent frais.
Que va pouvoir dire le Premier ministre grec aux Grecs qui attendent leurs salaires, leurs retraites, le paiement par l'Etat de leurs factures ? Qu'il ne peut pas payer et que c'est de la faute des Européens qui ne veulent débloquer la dernière tranche d'aide de 40 milliards qu'avec des conditions trop dures, majoritairement refusées par les Grecs ?
Ou il va les payer avec des billets nationaux, bouts de papier qui ne vaudront rien ?
Comment pourra repartir l'économie grecque alors que toutes les multinationales sont parties, et que les petites entreprises, et les particuliers, ne pourront emprunter dans leurs banques qu'à des taux prohibitifs ?
NB : OXI signifie NON en grec, résultat probable du référendum.
16:57 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : europe, grèce
28/06/2015
Arménie 1915
Centenaire du génocide :
la ville de Paris accueille les collections du musée d'Erevan
Exposition gratuite à l'hôtel de ville jusqu'au 4 juillet
Lorsque je me suis rendu à Erevan, je n'ai pas manqué d'aller me recueillir au mémorial du génocide arménien. De là haut on voit le mont Ararat, qui se trouve en Turquie. La frontière est fermée entre les deux pays.
Au début du XXe siècle la population arménienne, essentiellement rurale, était nombreuse à l'Est de l'Empire ottoman. Les violences de masse ont commencé dès 1885. Aujourd'hui de nombreux Arméniens ont encore les clés de leur maison située en Turquie. J'ai vu le même phénomène dans les camps de réfugiés palestiniens.
Les guerres des Balkans se sont soldées par d'humiliantes défaites pour l'empire ottoman, amputant le pays de larges territoires, en particulier sur le continent européen. Pendant la Première guerre mondiale, l'empire ottoman est du mauvais coté, allié à l'Allemagne.
En 1913, un coup d'Etat porte au pouvoir des militaires nationalistes, "les Jeunes Turcs".
Les violences génocidaires contre les Arméniens, menées par l'armée avec le soutiens des chefs tribaux kurdes, recommencent en décembre 1914, le long de la frontière avec l'empire perse.
En avril 1915, les élites arméniennes sont arrêtées.. Les déportations massives commencent, avec les massacres qui vont avec . Une faible minorité des déportés est arrivée dans "les lieux de relégation", une vingtaine de camps de concentration, mis en place à partir d'octobre 1915. L'année suivante, des massacres systématiques visent les survivants, en particulier femmes et enfants.
Entre 1922 et 1927, 58 000 Arméniens débarquent à Marseille.
C'est cette histoire terrifiante que raconte cette exposition...
19:03 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo, histoire, arménie