Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/06/2015

"Celui qui reste a raison" (Brentano)

Deux dans Berlin

Birkefeld et Hachmeister

éditions du Masque

 

Berlin, hiver 44, jusqu'au 8 mai 45. Souvent sous les bombes. "Berlin était une ville à l'agonie, elle se changeait en bûcher funéraire du Reich". "Berlin était transformé en un tas de cendres et de ruines.""Beaucoup de gens dans cette ville n'avaient pas mérité ces bombes." "Les raids étaient sans doute destinés à la population civile afin de briser son endurance." "Les suicides étaient à l'ordre du jour."

Le marché noir est l'occasion de profits mirifiques.

Ils sont deux dans Berlin : un évadé de Buchenwald et un ancien policier de la criminelle, devenu membre des services de renseignement de la Gestapo, à qui il est demandé par sa hiérarchie d'enquêter sur l'assassinat d'un dignitaire SS. Enquête qui le conduira sur la piste de l'évadé.

Quelques retours en arrière nous remémorent la prise du pouvoir par Hitler, et les positions prisent par les Allemands, dans leur diversité, à ce moment là. "De quel côté pouvait bien être Dieu, sinon celui des moutons ?"

Il y est question de Nebe, l'ancien chef de la police criminelle, puis chargé d'un groupe d'"intervention" à l'arrière des troupes allemandes dans l'est de l'Europe. Déserteur en 44. Le policier n'a pas le cynisme de Bernier Gunther, même s'il se demande parfois pourquoi enquêter sur une mort alors que tant de personnes, y compris femmes et enfants meurent chaque jour. "Le tas de cadavres augmentait. La douleur ne servait à rien." Les auteurs sont deux professeurs d'histoire,  allemands, et non Ecossais comme Philip Kerr.

Comme dans "le Labyrinthe du silence", est posée la question de la responsabilité collective du peuple allemand, et individuelles des sadiques. "Plus personne n'était capable de tracer une frontière entre culpabilité et innocence." "Nous avons été trop nombreux à défiler. Par conviction, par opportunisme, par peur ou par indifférence. Mais on ne pourra pas déclarer tout le peuple coupable..." "Tout le monde n'a pas obéi aux ordres criminels." "Qu'on ne vienne pas me raconter plus tard que personne ne savait ou n'avait rien vu !"

 

"La force créée le pouvoir, et le pouvoir le droit"

"Les femmes avec leurs questions. C'était la cause de tous les problèmes."

 

26/06/2015

L'arabe du futur 2

Une jeunesse au Moyen-Orient

1984-1985

Riad Sattouf

éditions Allary

 

Un an après le succès mérité du tome 1,  voici la suite des aventures d'un bambin Syrien par son père, Breton par sa mère.

Rappel : le père de l'auteur, élève brillant, a obtenu une bourse pour étudier à la Sorbonne, y a rencontré une belle blonde, s'est marié avec elle. Ils ont eu un petit garçon blond comme sa mère. Le père a obtenu un poste d'enseignant en Libye, puis dans son pays, la Syrie.

Dans le tome 2 comme dans le premier, les vacances en Bretagne, chez les grands-parents, sont l'occasion d'un choc de civilisations.

A part ce chapitre en Bretagne, toute l'action se passe en Syrie, dans un village a côté d'Homs (malheureusement nous avons beaucoup entendu le nom de cette ville martyr...). Riad va à l'école du village. Il y découvre l'uniforme, les chants patriotiques, la lecture du Coran dont, comme ses camarades,  il ne comprend pas un mot... et les coups de règle sur les doigts. Il apprend tout ce qui est "haram" : "interdit par le sacré".

Il apprend l'arabe à l'école, et le français à la maison, avec sa maman.

Comme il est différent, il est accusé par certains d'être Juif, et attaqué pour cela.

En dehors de l'école, il découvre les inégalités sociales avec les relations importantes que son père doit entretenir . Les "élections" sont remportées à 100% par Hafez al-Assad, le père de l'actuel dictateur.

Comme dans le premier tome, sa mère grince des dents chaque fois qu'il est question de la place de la femme dans la société. Surtout quand les traditions poussent au "crime d'honneur".

Ls biens d'importation sont taxés jusqu'à 600%. L'essentiel de l'équipement de la maison passe donc par la contrebande .

Quelques jours de vacances à Palmyre permettent de nous parler de cet important vestige de l'antiquité.

 

 

 

16:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, moyen-orient

21/06/2015

Sarko le Danois

Il est possible d'avoir du sang hongrois et grec et de vouloir remettre en cause le droit du sol en privilégiant le droit du sang. "Qu'un sang impur abreuve nos sillons..."

Comparer le drame des migrations à un problème de plomberie n'est pas fortuit. Et ce n'est sans doute pas par hasard que cette intervention a eu lieu peu après les élections législatives danoises.

Que montrent les résultats de ces élections ?

- Pour la première fois, l'extrême droite devance la droite classique ;

- La campagne électorale a essentiellement tourné autour de l'Europe et de l'arrivée de migrants au Danemark ;

- La reprise économique n'a que très peu profité aux sociaux- démocrates sortants.

Sarkozy a montré clairement qu'il ne se laisserait pas distancé sur le terrain populiste et xénophobe par le FN. Mais, quitte à voter contre l'immigration, les électeurs ont préféré l'original à la copie.

François Hollande aura probablement remarqué qu'il n'a servi à rien aux sociaux démocrates d'entrer dans cette spirale, pour les mêmes raisons !

Comme au Danemark, la reprise économique touche la France. Comme au Danemark cela sera-t-il utile pour gagner les élections ?

Beaucoup d'électeurs comprennent que la croissance dépend plus d'une situation mondiale que des actions de gouvernements nationaux. Ceux qui réclament un "retour à la souveraineté" n'ont rien compris au monde actuel...

 

 

 

 

20/06/2015

Gangsterrorisme

Le chant du converti

Sébastian Rotella

éditions Liana Levi

 

De Sebastian Rotella, j'ai déjà parlé de Triple Crossing, paru en 10/18. L'histoire d'un flic américain qui patrouille à la frontière pour tenter d'empêcher les passeurs mexicains d'introduire aux Etats-Unis drogue et immigrés illégaux, puisque là bas aussi les filières sont les mêmes.

Ce Chant du converti commence par un attentat sanglant dans un centre commercial, à Buenos Aires. A la suite du héros, l'auteur nous emmène en Bolivie, puis, pour toute la deuxième partie en France. Je me demande ce que les lecteurs anglo-saxons de Rotella pensent de notre pays, avec ces banlieues qui brûle et cette police qui respecte peu les droits de la défense des suspects . Troisième partie en Irak puis, pour finir, en Uruguay.

Filières de la drogue qui financent le terrorisme. Connexions entre services secrets...

 

"Le processus de radicalisation habituel : la criminalité conduit à l'extrémisme, et le trafic de drogue se justifie par le djihad. C'est le "gangsterrorisme".

"Devenir terroriste, c'est un peu comme intégrer un gang. On s'associe à de sales types pour avoir l'impression d'être un dur." "Les extrémistes sont en quête d'identité."

"L'attentat de Bombay en 2008 était une opération menée par un groupe terroriste, en collaboration avec les services secrets pakistanais, après deux ans de préparatifs."

"Les Iraniens ont fait appels à des sunnites nord-africains lors des attentats qui ont frappé l'Europe dans les années 80.Ce pays a également accueilli les responsables d'Al-Qaïda en fuite, arme utile contre l'Occident  Israël et l'Arabie Saoudite."

"Deux sortes de terroristes : les fous furieux, et les mercenaires au sang-froid."

"Un acte terroriste est avant tout un acte de communication"

"Beaucoup de filles originaires des banlieues rejoignent l'armée ou la police. Ca leur permet de rompre avec les cités, les fondamentalistes, leurs familles."

19/06/2015

La loi du marché : ce n'est pas que du cinéma

La loi du marché

De Stéphane Brizé

Avec Vincent Lindon

 

Vincent Lindon joue le rôle d'un chômeur en recherche, active, d'emploi. Il encaisse courageusement les humiliations. C'est dans ces scènes que Lindon est parfait. Ancien technicien qualifié, il accepte de travailler au service de sécurité d'un grand magasin. 

Face au petit vieux qui a volé une barquette de viande qu'il n'a pas les moyens de payer, face aux caissières qui ont mis dans leur poche des bons de réduction, et vont être licenciées,  il ne peut que se poser des questions sur son rôle.

Un film social engagé, avec une portée politique qui montre les difficultés actuelles du monde du travail.

Je voudrais signaler de nouveau deux films dont j'ai déjà parlé dans ce blog, et qui auraient mérité autant de succès que La loi du marché : "Jamais de la vie" de Pierre Jolivet, avec Olivier Gourmet jouant un ancien syndicaliste devenu gardien de nuit sur le parking d'un super marché. "Discount" de Jean-Julien Petit, avec Corinne Masiero, qui raconte la lutte de caissières d'un supermarché, en prise, justement, avec la vraie loi du marché.

 

16:08 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma