24/12/2011
Congo, Amazonie, Irlande
Le rêve du Celte
Mario Vargas Llosa
Prix Nobel de littérature 2010
Editions Gallimard, collection « nrf »
J’ai déjà parlé, dans ce blog, de plusieurs livres de Mario Vargas Llosa. Certains que j’ai beaucoup aimés, « Histoire de Mayta », « Qui a tué Palomino Molero », d’autres moins, comme « La maison verte ». Ce « rêve du Celte » entre, sans conteste dans la première catégorie.
Le « Celte », c’est l’Irlandais Roger Casement (1864/1916), et son rêve était de voir son pays débarrassé de la colonisation anglaise, alors qu’il avait été anobli par « Sa Gracieuse Majesté ».
C’est dans le Congo du Roi des Belges que Casement avait pris conscience du fait colonial, et de ses hypocrisies, pour « ouvrir ces territoires au commerce, abolir l’esclavage, civiliser et christianiser les païens ». « Grâce au Congo, il avait découvert l’Irlande ». Le travail forcé pour exploiter le caoutchouc y était pire que l’esclavage. « Nous décidons pour eux de ce qui leur convient ». « L’emblème de la colonisation : la chicotte ». C’est officiellement pour supprimer la traite des esclaves que le roi avait envoyé au Congo deux mille soldats, « infiltrés par des gens de la pire espèce, des truands, d’anciens forçats, des aventuriers assoiffés de fortune sortis des égouts et des quartiers mal famés de presque toute l’Europe ». »Soldats et miliciens étaient avides, brutaux et insatiables s’agissant de nourriture, de boisson, de femmes, d’animaux, de peaux, d’ivoire et, en somme, de tout ce qui pouvait être volé, mangé, bu et vendu ou forniqué ». »Le Congo devint le premier producteur mondial de caoutchouc ». « La véritable raison de la présence des Européens en Afrique n’était pas d’aider l’Africain à sortir du paganisme et de la barbarie, mais de l’exploiter avec une cupidité qui ne connaissait pas de bornes ni dans l’injustice, ni dans la cruauté ». « Il aurait pu compter sur les doigts de la main les Européens qui ne traitaient pas les Nègres comme des animaux sans âme, que l’on pouvait tromper, exploiter, fouetter, voire tuer, sans le moindre remords ». « L’insoumission d’indigènes était toujours sanctionnée par l’extermination de toute la communauté ». »C’est nous Européens qui avons importé là-bas les pires barbaries ». « Quelle sorte de Dieu est-ce pour tolérer que tant de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants subissent de pareilles horreurs ? »
« Le Congo l’avait humanisé, si l’être humain voulait dire connaître les extrêmes auxquelles peuvent atteindre la cupidité, l’avarice, les préjugés, la cruauté ». « Si j’ai appris une chose au Congo, c’est qu’il n’existe pas de pire animal sanguinaire que l’être humain ».
Après le Congo, Vargas Llosa retrouve son Pérou, amazonien. Là aussi Casement trouve la réalité de l’exploitation du caoutchouc, « sous l’inspiration du lucre, péché originel qui accompagnait l’être humain depuis sa naissance, inspirateur secret de ses méchancetés infinies ». « Des coups de fouet, des mutilations, des viols et des assassinats. C’est cela que vous appelez apporter la modernité ? » « L’écrasante majorité des Blancs pensaient que les indigènes d’Amazonie n’étaient pas, à proprement parler, des êtres humains, mais une forme inférieure et méprisable de l’existence, plus proches des animaux que des gens civilisés. C’est pourquoi il était légitime de les exploiter, de les fouetter, de les séquestrer, de les emmener de force dans les exploitations de caoutchouc, ou, s’ils résistent, de les tuer, comme on abat un chien qui a la rage. C’était une vision généralisée de l’indigène ».
La troisième partie est entièrement consacrée à l’Irlande, à l’insurrection de Pâques 1916, à l’espoir d’une alliance avec l’Allemagne pour affaiblir le colonisateur anglais. « Le malheur de l’Angleterre est le bonheur de l’Irlande ».
« Le plaisir, cette fiévreuse perte de connaissance, cet oubli du reste du monde, cette sensation d’éternité instantanée qui durait à peine le temps d’éjaculer, et pourtant si intense, si profonde qu’elle soulevait toutes les fibres du corps et faisait participer et palpiter jusqu’au recoin de l’âme ».
Petite coquille, qui vient peut-être de la traduction, mais que l’éditeur aurait du relever : Munich n’est pas la capitale « batave », mais bavaroise.
11:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
23/12/2011
Quand Mélanie Laurent nous fait pleurer
Les adoptés
De et avec Mélanie Laurent
Et avec Marie Denarnaud et Clémentine Célarié
Une mère et ses deux filles. L'une d'elle a un petit garçon. C'est le seul male de la famille. Il est donc question de matriarcat et de sororité.
Le drame arrive : la fille qui n'a pas d'enfant tombe amoureuse. Et il n'y a pas d'amour sans douleur...
Depuis "Le Concert", j'aime bien l'actrice Mélanie Laurent, revue récemment dans "Beginners". Je veux bien suivre la réalisatrice Laurent Mélanie, mais j'espère que son prochain film sera un peu plus gai.
Conseil du film : faites attention en traversant la rue.
Conseil personnel : n'oubliez pas votre mouchoir : je fais le malin mais je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer.
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
21/12/2011
marivaudages et vaudevilles
Marivaudevilles, de jour
Martin Veyron
Editions Dargaud
J’aime beaucoup Martin Veyron. « L’amour propre », « L’éternel féminin » sont des classiques de ma génération.
J’aime beaucoup son dernier album, dont le titre est inspiré de Marivaux et des vaudevilles. On y retrouve non seulement le dessin de Veyron, mais aussi son esprit caustique.
Des couples, de tous les âges, se croisent dans de petites scènes rapides, parfois moins d’une planche. L’humour au deuxième degré est toujours présent. Les dialogues sont rapides et percutants.
Bien sûr il y est question d’amour, et donc de sexe, mais les temps ont changé : tout le monde reste habillé !
00:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
20/12/2011
Hold-up dans la tour
Le casse de Central Park
Titre américain : Tower Heist : "Le hold-up de la tour"
De Brett Ratner
Avec Ben Stiller, Eddie Murphy, Tea Leoni, Gabourey Sibide
Un film d'action, sur le mode de la comédie, inspiré par l'actualité.
En haut d'une tour qui borde "Central park", vit un milliardaire. Escroc ou imprudent dans ses placements financiers, le FBI souhaite l'arrêter, malgré ses relations très haut placées. Difficile de ne pas penser à Madoff.
Tous les employés de la tour lui ont confié leurs économies, ainsi que leur "fonds de pension". Comment résister à la promesse de tripler son capital ?
Heureusement que nous avons des retraites par répartition et non par capitalisation !
Dépouillés, les employés, qui connaissent parfaitement la tour, décident de récupérer le maximum du "magot" caché sur place, avant que les banques ne le réclament.
La publicité du film se fait sur les deux vedettes masculines, mais il faut noter la présence de Gabourey Sibide qui était la vedette de "Precious".
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
19/12/2011
Renault touche une aide sociale européenne sans tenir ses engagements
RENAULT DOIT RESPECTER LE PACTE SOCIAL
Renault a reçu une aide de 24,5 millions d’euros du Fonds européen de solidarité face à la mondialisation sollicitée par l’entreprise française pour financer un plan de licenciements volontaires en 2009.
Renault n’a pas respecté tous ses engagements vis-à-vis de tous ses salariés licenciés.
Plusieurs salariés, qui faisaient partie de ce plan de départ volontaire, pourraient être privés de ressources pendant 20 mois. Ils n’auront plus droit au chômage et ne pourront pas accéder à leur pension en raison du report de l’âge légal de la retraite décidé par le gouvernement français, après le début du plan social. Ils ne pourront pas non plus bénéficier des aménagements de fin de carrière liés à la pénibilité du travail en usine ou aux carrières longues.
C’est pourquoi, Renault doit se pencher sérieusement sur ces cas critiques et de trouver des solutions satisfaisantes, comme l'ont fait d'autres grandes entreprises confrontées à des situations similaires.
Jusqu’à présent, le groupe Renault est resté sourd à ces appels. Il se borne à proposer des missions d’intérim à des personnes auxquelles il a assuré que leur licenciement serait synonyme de retraite. Le comportement de Renault dans cette affaire est proprement scandaleux.
Le Conseil des ministres veut sanctionner les Etats membres qui ne respectent pas le pacte de stabilité ; il faudrait sanctionner les entreprises qui ne respectent pas le pacte social.
08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe