04/08/2010
Dieu, en personne
Dieu en personne
Marc-Antoine Mathieu
Editions Delcourt
Grand prix de la critique 2010
Dieu vient sur terre. Pas son fils, pas il y a 2000 ans, non, Dieu en personne, aujourd'hui.
Et puisque c'est aujourd'hui, il a donc affaire à la police de l'immigration, à des psy, des sociologues, des astrophysiciens, des historiens, des philosophes, des spécialistes de la communication ("Un dieu sans message est-il encore un Dieu ?"), pour soigner son "image" ("Les images ont supplanté le verbe") et, continuité de l'Histoire, à des juges.
Le procès, commenté en direct, "tout à fait Thierry", met à mal l'armée d'avocats, aussi bien de l'accusation que de la défense.
"L'accusation aura à cœur de multiplier les arguments prouvant l'existence de Dieu, afin de le responsabiliser le plus possible", ("Personne ne peut adhérer à l'idée d'un Dieu qui n'aurait pas agi". "Le hasard, c'est Dieu qui joue incognito"), alors que les défenseurs "plaidant non coupable, sont contraints de minimiser le plus possible le rôle de Dieu".
"Responsable mais pas coupable ?"
A-t-il existé "juste pour donner la pichenette initiale" ?
"Jusqu'où maîtrise-t-on ce qui découle de nos actes ?"
"Dieu s'est-il incarné uniquement pour connaître enfin la faculté de rire ?"
"La recherche de la vérité vaut mieux que sa possession"
"Dieu est le non être qui a le mieux réussi à faire parler de lui".
Les idées sur Dieu venant de Queneau, Jules Renard, Voltaire, Flaubert, Descartes, Pascal, Sartre, Einstein, Jung, mises en scène, avec humour, dans une bande dessinée sobre et sombre, en noir et blanc.
Et Dieu dans tout ça ?
08:07 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd, philosophie
03/08/2010
escalade
L’inévitable surenchère verbale
Nicolas Sarkozy est avocat de formation. Il a longtemps été député, donc « faiseur » de lois. Il connaît parfaitement le Droit. D’autant plus que son fils Jean fait de « brillantes » études dans ce domaine.
Etait-il possible de croire, en toute bonne foi, à un malheureux « dérapage » de sa part quand il a commencé à stigmatiser une partie de la population française ?
Il a vite été clair qu’il s’agissait d’une opération politique de grande ampleur, avec, en perspective, l’élection présidentielle.
Electoralement, la Droite sait bien qu’elle a tout à gagner à taper sur ce clou. Sarkozy a été l’élève de Chirac, maître à sentir l’air du temps. Et TF1 a toujours parfaitement joué le jeu.
Pourquoi cette escalade verbale ?
Pour masquer l’ampleur de l’échec de la politique menée : l’affaiblissement de la politique de prévention, la suppression de milliers de postes d’éducateurs, de gendarmes, de policiers, en particulier de proximité, a porté ses fruits : l’augmentation de la délinquance.
Bafouer les droits de l’Homme n’est pas un problème : la majorité de son électorat, et plus largement une bonne partie de l’électorat populaire ne s’en soucie guère.
Malheureusement, de tout temps, la stigmatisation d’une partie de la population, surtout si elle est réputée « étrangère », ou quasi, a été payant. Hier les Juifs et les Francs-Maçons, aujourd’hui tout ce qui ne ressemble pas à la majorité des électeurs. Le discours démagogique serait encore plus facile si les Roms et les Gitans étaient musulmans…
La seule vraie question est de savoir si les électeurs vont se laisser tromper par ces discours, ou s’ils vont montrer qu’ils ne supportent plus le gouffre entre les déclarations et la réalité vécue.
10:01 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, sarkozy
31/07/2010
SAS Renegade : Qui a voulu tuer Obama ?
Renegade (1)
Qui a voulu tuer Barack Obama ?
SAS n°183
Gérard De Villiers
« Renegade » est le nom de code du Président américain, pour le service, de plus de 1000 agents, chargé de sa sécurité rapprochée, et de celle de sa famille.
Le fonctionnement de ce service, et ses attributions, nous sont expliqués au début du livre, qui nous raconte une tentative, plausible, d’assassinat du Président.
Qui voudrait tuer Obama ? Beaucoup de monde, puisque depuis son élection des dizaines de tentatives auraient eu lieu.
L’auteur aurait pu nous raconter ces milieux américains d’extrême droite qui ne supporte pas l’élection d’un président « nègre », et qui rêvent de le tuer.
Mais De Villiers est plutôt un spécialiste du Moyen-Orient et, après le séjour à Washington, il emmène, une nouvelle fois, ses lecteurs au Liban, pays qu’il semble affectionner particulièrement.
Cette tentative terroriste d’assassinat est revendiquée par deux kamikazes « martyrs » du Hezbollah libanais, mouvement qui s’empresse de nier toute implication. Faut-il y voir une commande directe de l’Iran, qui a remplacé l’Irak comme « bête noire » des Américains ? Faut-il croire les Iraniens quand ils nient toute implication ? Une fraction du Hezbollah aurait-elle pu agir sans l’accord de la direction du mouvement ? Faut-il y voir une lutte de tendances au sein du pouvoir iranien ?
Ce premier tome se referme sans donner de réponses définitives, mais en nous mettant sur une autre piste…
08:26 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
30/07/2010
Liliane : le feuilleton de l'été
Liliane, t’as pas 100 briques ?
Quelques réflexions à propos du feuilleton de l’été :
1) Dans notre galaxie, il existe une planète de super riches, capables de donner un milliard d’euros, comme j’en donne 50 (euros, pas milliards…) à mes petits fils.
2) Sur cette planète, certains doivent leur fortune à leur talent, à leur esprit inventif, à leur sens du commerce ou de la spéculation. Liliane B n’est pas Bill Gates : son seul succès a été de se marier avec André. Elle ne fait rien d’autre de ses dix doigts que d’y mettre des bagues à 500 000 euros. Même les chèques ou les enveloppes, elle n’y touche pas : il y a du petit personnel pour cela.
3) Le « personnel » politique fait partie du personnel. On peut dauber sur le salaire des ministres et des députés : ce sont des « gagne petit » qui, quand ils fréquentent les super riches le font pour solliciter une enveloppe, un emploi, le prêt d’un yacht pour quelques jours…
4) L’argent liquide permet de détourner, illégalement, la législation sur le financement des partis politiques, la multiplication des « micro-partis » permet d’arroser plus largement, et légalement. Cela constitue tout de même un détournement de l’esprit de la loi. Une évidence : il faut revoir cette législation !
08:08 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique
29/07/2010
Kant et son kangourou
Kant et son kangourou franchissent les portes du paradis
Petite philosophie de la vie (et après) par les blagues
Thomas Cathcart et Daniel Klein
Seuil
La suite de "Platon et son ornithorynque entrent dans un bar : la philosophie expliquée par les blagues", des mêmes auteurs.
Ces enseignants veulent prouver que "un concept philosophique traduit en histoire drôle devient aussitôt plus clair" ; "on apprend mieux quand on est de bonne humeur". Mais Heidegger ne disait-il pas : "Se rendre intelligible est le suicide de la philosophie" ?
J'ai trouvé ce deuxième opus nettement moins bien réussi que le premier. Il est vrai qu'il est centré sur un des sujets essentiels de la philosophie : la mort, ou la fin de la vie. Pourtant, ce ne sont pas les blagues sur la mort et les "macchabés" qui manquent, puisqu'elles "désamorcent l'angoisse", parce que "la vie ça finit toujours mal".
Le livre fait souvent référence à Maître Woody Allen qui a eu ce mot célèbre : " Je ne veux pas atteindre l'immortalité grâce à mon œuvre, je veux atteindre l'immortalité en ne mourant pas."
"La concurrence entre longévités du style "la mienne est plus longue que la tienne" est l'ultime compétition des papys-boomers".
Le film le plus philosophique sur la mort est probablement "The Bucket list" ("Sans plus attendre") qui met en scène deux cancéreux qui font la liste de ce qu'ils voudraient faire avant de mourir, avec cette citation inoubliable : " Ne manque jamais une occasion de pisser, profite de chaque érection, et méfie toi toujours de tes pets"...
"Avec notre tendance invétérée à vivre dans le passé, ou à anticiper le futur, nous finissons par ne jamais réussir à simplement être ici et maintenant".
Pour terminer, une blague qui n'a rien à voir avec la mort, mais qui illustre le concept d'obligation : " Une femme trouve son mari au lit avec sa meilleure amie. Elle fixe celle-ci d'un regard incrédule et crie : Moi je suis obligée ! Mais toi ?".
08:03 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philo