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02/11/2006

God save

The Queen

 

 

De Stephen Frears

 

Avec Helen Mirren

 

 

 

Souvenez-vous : la mort de Diana, l'émotion populaire, la rigidité de la famille royale.

 

Ce film retrace ces évènements et en profite pour poser le problème du rôle de la Reine, et de la famille royale,  dans le système politique britannique.

 

En utilisant l'expression "princesse du peuple", Tony Blair, tout juste élu Premier ministre, se place au zénith, et malgré son désir d'aider la Reine, accentue le décalage entre la famille royale et l'opinion publique.

 

La Reine finit par comprendre qu'elle doit faire un geste.

 

Son mari apparait comme totalement coupé des réalités, enfermé dans ses certitudes, et préoccupé par ses chasses au cerf (il fait penser à Louis XVI).

 

On voit bien que ces gens vivent dans un monde totalement différent du notre, mais que c'est peut-être ça qui plaît et assure la longévité de la monarchie ?

 

En conclusion, un bon film, intelligent et plein d'humour (british, of course), justement récompensé à la Mostra de Venise, en particulier pour l'interprétation d'Helen Mirren, tellement criante de vérité que maintenant, quand je vois des photos de celle qui dort à Buckingham, je me demande si ce n'est pas une usurpatrice.

 

 

 

22:35 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)

s'il y avait un cinéma à Aire...

QUAND L'AREA NOUS MANQUE !

 

 

 

Le cinéma est un merveilleux moyen de distraction, d'évasion, de rêves.

 

Mais il peut être également un instrument, puissant, d'éducation civique.

 

Deux films,  actuellement sur les écrans, le prouvent :

 

- "Indigènes", film qui remplit un devoir de mémoire et de justice à l'égard des combattants originaires d'Afrique du Nord et d'Afrique noire, représentant plus de la moitié des troupes débarquant en Provence et qui ont libéré la France au nom de la Liberté, de l'Egalité et de la Fraternité sans être payés de retour ;

 

- "Une vérité qui dérange", documentaire de l'ancien vice-président américain Al Gore, qui montre les causes et les conséquences du réchauffement climatique et les moyens de sauver notre planète.

 

Dans des villes voisines, les professeurs de lycées amènent leurs élèves par classes entières voir ces films.

 

Les lycéens airois n'ont, malheureusement, pas encore eu cette chance.

 

 Ils pourraient l'avoir,  si l'actuelle majorité municipale voulait bien organiser des séances de projection de ces films citoyens à l'AREA.

 

C'est ce que nous proposons.

 

Cela prouvera l'utilité de l'AREA, comme salle complémentaire aux cinémas commerciaux existants et comme outil pédagogique, en collaboration avec les enseignants.

 

 

14:05 Publié dans vie locale | Lien permanent | Commentaires (0)

01/11/2006

un "polar" sicilien

L'âme à l'épaule

 

 

Piergiorgio Di Cara

 

Editions Métaillé

 

 

 

Des policiers qui écrivent des romans policiers, il y a en déjà quelques uns.

 

Celui là a la particularité d'être de Palerme et commissaire à la brigade antimafia de cette ville...et d'être traduit en français depuis peu.

 

Il raconte la traque, couronnée de succès,  de deux chefs mafieux.

 

Il raconte surtout la vie quotidienne de ces policiers, faite d'attente, de sacrifices, d'espoirs et de renonciations,  et donc faite de tabac et d'alcool, faite également de peur  face aux menaces de mort qui deviennent souvent réalité.

 

On  découvre dans ce livre que la "guerre" des polices, au moins la rivalité et les jalousies entre services, n'est pas un monopole français. Pas plus que l'attitude du pouvoir politique qui "émet des lois spéciales à grands coups de trompe", pour répondre aux attentes de l'opinion publique, puis ne donne pas les moyens d'agir face à un "monde qui vit sur la tricherie, la tromperie, l'illégalité".

 

La non coïncidence entre la vérité "investigatrice" et la vérité "procédurale" nous rappelle les tiraillements entre les ministres de la justice et de la police.

 

Etonnant pour un Sicilien : un hommage au rugby, "le sport d'équipe le plus beau du monde".

 

Et pour conclure une maxime de la mafia : "la parole la meilleure est celle qui ne se dit pas"

 

Mais elle peut s'écrire ?

 

 

 

12:30 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

30/10/2006

mission lointaine

Timor oriental

 

 

 

Le 78ème, et dernier,  Etat signataire de l'Accord de Cotonou a été, en mai et juin de cette année,  le théâtre d'affrontements violents (plus de 60 morts)  entre l'armée et 600  gendarmes révoqués, anciens de la guérilla indépendantiste,  qui  protestaient contre la discrimination ethnique dans les promotions. Les violences ont provoqué le déplacement forcé de 70.000 personnes.

 

La population a fui la capitale.

 

 

En dépit des demandes des représentants de l'ONU,  les USA, qui payaient 27% du coût,  s'étaient opposés au maintien de la force de paix internationale, l'estimant "trop coûteuse".

 

Face à la situation, le Conseil de sécurité a entériné l'envoi d'une force internationale sous  commandement australien (1.300 militaires australiens) avec un contingent de Malaisie (500 militaires), ainsi qu'une participation néo-zélandaise et portugaise.

 

Des querelles de compétences entraînent des tensions entre Australiens et Portugais.

 

 

La situation sociale est difficile.

 

La situation humanitaire reste précaire dans ce pays, où 75% de la population est sans travail.

 

L'Union européenne a décidé d'une aide humanitaire de 3 millions d'euros (sur le budget d'ECHO).

 

 

En juin, le Parlement européen a voté une résolution considérant que "le Timor oriental a besoin d'une aide politique, technique et financière destinée à reconstruire ses infrastructures", demandant "à la Conférence des Présidents d'autoriser l'envoi d'une délégation ad hoc au Timor oriental pour évaluer la situation politique et examiner la pertinence des programmes d'aide de l'Union européenne".

 

 

J'accompagne cette mission toute cette semaine, et je promets de vous raconter.

 

 

12:40 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1)

27/10/2006

l'année prochaine à Jérusalem ?

Ô Jérusalem

 

 

D'Elie Chouraqui

 

Avec Patrick Bruel et Saïd Taghmaoui

 

 

 

Les critiques cinématographiques sont un peu dures avec le film de Chouraqui (trop mélodramatique, mais ça fera pleurer celles et ceux qui aiment les histoires d'amour tragiques) et avec Bruel, jugé peu crédible en chef militaire.

 

Mais ces critiques décernent au film une qualité "pédagogique".

 

Ce qui prouvent que l'on peut être critiques cinématographiques sans être historiens.

 

Quelques rappels s'imposent donc :

 

- malheureusement, malgré la vision idyllique que veut donner le film, la cohabitation et les relations entre Arabes et Juifs étaient déjà difficiles avant la création de l'Etat d'Israël. Elles étaient même de plus en plus tendues au fur et à mesure que les Juifs arrivaient plus nombreux, avant même la Shoah, entre les deux guerres mondiales. Et la "guerre d'expulsion" menée par les mouvements terroristes sionistes contre les Palestiniens avait largement commencée.

 

- Contrairement à ce que montre le film, et à la légende biblique, la première guerre israélo-arabe n'a pas été la lutte de David contre Goliath. En termes de population, il est vrai que les Arabes sont plus nombreux au Moyen-Orient, mais il n'y avait pas, comme dans le film,  une poignée de héros commandés par Bruel avec l'aide d'un jeune officier débarqué de new-York,  luttant avec quelques fusils clandestins contre des "hordes".

 

Il y avait d'un côté 18.000 soldats arabes, mal équipés, sans commandement commun,  dans cinq armées différentes, de cinq pays ayant chacun ses propres intérêts et son propre "programme", unis par un but commun : ils ne voulaient d'Israël, mais ils ne voulaient pas non plus d'un Etat palestinien, à commencer par le Roi Abdallah de Transjordanie, chassé de la péninsule arabique par la famille Saoud (qui bénéficiait déjà de la puissance pétrolière). Le but d'Abdallah n'était pas d'aider les Palestiniens mais d'annexer la Cisjordanie, ce qu'il a fait, puis payé de sa vie.

 

De l'autre côté 62.000 combattants israéliens, puissamment armés, y compris en armes lourdes (que l'on ne voit dans le film que du côté arabe), en particulier par le bloc soviétique, Staline appuyant Israël pour diminuer l'influence britannique dans le monde arabe.

 

 - Quand le cessez-le-feu est intervenu, sous la pression de la communauté internationale, l'enjeu n'était pas la vieille synagogue de Jérusalem, mais la conquête par Israël de la Galilée et du Néguev.

 

La résolution 194 de l'ONU entérine cet agrandissement d'un tiers du territoire israélien, mais en échange reconnait à tous les Palestiniens le droit au retour sur leur terre. Droit au retour qu'Israël,  depuis,  à toujours refusé non seulement d'accorder mais même de discuter dans toutes les négociations de paix (Oslo, Madrid, Camp David 1 et 2 etc.).

 

La "morale" du film,  soulignée dans la conclusion, est qu'il y a des deux côtés des femmes et des hommes de paix.

 

Heureusement c'est vrai.

 

Mais comment oublier que le responsable du massacre du village de Deir Yassine, très bien montré dans le film, Menahem Begin a été élu Premier ministre et après lui d'autres partisans du "grand Israël" ?

 

Comment oublier que les jeunes Palestiniens dérivent vers la violence du désespoir, utilisant les techniques "kamikazes" totalement étrangères à la culture arabe et à l'islam sunnite ?

 

Au début du film, les héros contemplent Jérusalem, ville trois fois sainte, avec ses églises, ses mosquées, ses synagogues.

 

"Si Dieu n'est pas à Jérusalem, il n'est nulle part", dit l'un des protagonistes.

 

Pour reprendre une phrase célèbre : "Si Il y est, Il a intérêt à avoir de bonnes excuses..."

 

 

 

11:50 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)