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06/04/2009

OTAN : un nouveau Secrétaire général qui pose problème

Le Sommet de l'OTAN a désigné le nouveau Secrétaire général.

Comme d'habitude, c'est un Européen.

Mais ce n'est pas un Européen comme les aurtres : il vient du seul pays de l'Union européenne qui ait obtenu un "opting out" sur la Politique Européenne de Sécurité et de Défense.

Cet ex Premier Ministre danois est donc le plus mal placé :

_ pour constituer un pôle européen pour équilibrer les USA au sein de l'organisation

- pour améliorer l'indispensable et lacunaire coordination entre l'OTAN et la PESD

La Turquie, pays supposé laïc,  est le seul à avoir objecté, parce que le Danemark a autorisé la publication de dessins mettant en cause supposé être "Très Miséricordieux" !

 


18/03/2009

UE/OTAN

"Le monde diplomatique" et la coopération UE / OTAN

 

 

Le directeur de la publication du "Monde diplomatique" consacre son éditorial de ce mois à l'OTAN, ce qui est bien normal. Il fait allusion au rapport présenté au Parlement européen par Mr Vatanen sur les relations UE / OTAN. J'ai eu l'occasion de dire, dans ce blog,  le mal que je pense de ce rapport, même si son texte,  amendé en séance plénière,  était nettement plus acceptable que le texte issu des votes en commission.

 

Curieusement, Serge Halimi s'en prend à un des aspects les moins controversés de ce texte : un partenariat plus étroit entre l'UE et l'OTAN, par ailleurs prôné dans le Manifeste du Parti Socialiste Européen.

 

Je cite le "Monde diplomatique" : "Une courte majorité de députés européens vient de réclamer  que dans des domaines tels que le terrorisme international, la criminalité organisée, les cyber-menaces, les catastrophes naturelles, un partenariat plus étroit se noue entre l'Union européenne et l'OTAN".

Si ce seul paragraphe avait été mis au vote, ce n'est pas une "courte majorité" qui l'aurait emporté, mais la quasi unanimité,  à l'exception de la petite minorité qui ne veut pas entendre parler d'une quelconque action de l'Union européenne dans les domaines de la sécurité et de la défense : les conservateurs britanniques, le Front National et les communistes.

 

Qu'est-ce qui choque le directeur de la publication du "Monde diplomatique" ? Un partenariat plus étroit entre l'Union européenne et l'OTAN ? Il préfèrerait que ces organisations ne coopèrent pas ? Que ce partenariat s'opère face à des menaces renouvelées comme le terrorisme, la criminalité organisée, les cyber-attaques, autant de domaines dans lesquels il ne s'agit pas de défendre des territoires mais des populations et/ou des modes de vie ?

Les socialistes européens se battent depuis des années pour la mise en place d'unités de réponse rapide, européennes, pour faire face aux catastrophes naturelles. Faudrait-il renoncer à utiliser les avions, les hélicoptères, le savoir faire des militaires, y compris ceux de l'OTAN ?

 

La raison pour laquelle cette résolution a été votée à une très faible majorité, c'est parce qu'une forte minorité contestait l'utilisation de ce rapport, par une petite majorité conduite par les derniers partisans de Bush,  pour mettre en cause la Russie. Cette minorité considérait, comme le disent des responsables de l'OTAN, que le meilleur moyen d'assurer la sécurité en Europe est d'avoir un accord global avec la Russie, même si celle-ci n'est pas une démocratie.   

 

08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, otan

09/03/2009

Les relations transatlantiques dans le domaine de la sécurité

Les relations transatlantiques dans le domaine de la sécurité

 

Défis et opportunités : un point de vue américain

Dr Dan Hamilton, Directeur du "Centre pour les relations transatlantiques", Washington DC

 

Tout comme il y a un "acquis communautaire" il y a un "acquis atlantique".

L'alliance entre les Etats-Unis et l'Union européenne est indispensable mais non suffisante pour former une "coalition" mondiale".

Les nouveaux défis sont la lutte contre le terrorisme et les cyber-attaques.

Ces menaces ne visent pas des gains de territoires mais à perturber les sociétés.

Nos institutions ne sont pas adaptées pour y faire face.

Sur son territoire l'OTAN conserve sa responsabilité traditionnelle de défense collective et de solidarité (article 5). Cette garantie doit être donnée aux nouveaux membres.

Les opérations extérieures doivent être décidées par consensus.

Les structures de commandement doivent être modifiées, avec une implication européenne plus grande.

Partir des Accords d'Helsinki pour mettre en place une nouvelle architecture européenne de sécurité, avec la Russie, assurant la stabilité de la partie de l'Europe qui se trouve entre l'UE et la Russie.

La question du désarmement pose la question du contrôle des armes. Pourquoi ne pas aller vers un monde sans armes nucléaires ?

La présence des armes américaines en Europe est d'abord un débat européen. Si l'Europe n'a pas besoin de la dissuasion américaine, rien n'est imposé.

Les Etats-Unis souhaitent une intensification de l'effort européen en Afghanistan.

 

 

Défis et opportunités : un point de vue européen

Dr Marcin Zaborowski, Institut européen pour les études de sécurité

 

Il faut trouver des dispositifs pragmatiques pour les opérations PESD et OTAN se trouvant sur des territoires communs.

Concernant le nucléaire, la Conférence de 2010 sur le TNP sera décisive.

L'objectif d'une réduction à 1.000 têtes nucléaires est envisageable.

S'il n'y a pas d'unité de l'UE, les Etats-Unis auront des accords bilatéraux avec les Etats membres.

Afghanistan : la mission de formation de la police est un échec complet. Il ne faut pas s'impliquer dans la politique intérieure afghane.

Même si la Russie n'est pas démocratique, un accord avec elle est indispensable pour assurer la sécurité de l'Europe orientale.

La décision de la France de réintégrer toutes les instances militaires aura des conséquences pratiques, mais elle est surtout symbolique,  car la France a toujours contribué aux opérations extérieures et aux commandements.

 

 

Une étude de cas : Les forces et les armes nucléaires de l'OTAN

Dr. Ian Anthony, "Revoir la politique nucléaire de l'OTAN", SIPRI, Stockholm

 

Depuis quinze ans il y a un processus de "rationalisation", donc de réduction et de changement de la répartition, des forces nucléaires américaines,  à courte et moyenne portées,  en Europe.

Ces missiles sont estimés à environ 400 + une centaine embarqués sur des sous-marins, en face d'environ 2.000 missiles russes.

Les avions susceptibles de transporter ces charges devront être rapidement remplacés.

La réintégration de la France dans les structures militaires de l'OTAN ne concerne pas l'arme nucléaire.

De nouveaux pays ont accédé aux forces nucléaires, avec des capacités de lancement.

Mais l'exemple du Pakistan montre que la force nucléaire n'a aucun rôle dans la politique menée.

 

 

Conclusion générale

 

Les "nouveaux concepts stratégiques" de l'OTAN sont attendus avec intérêt, pour voir comment une OTAN renouvelée pourra faire face aux nouveaux défis et contribuer à une dénucléarisation du monde.

08:00 Publié dans sécurité, défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : otan

17/02/2009

Réintégrer les structures militaires de l'OTAN

Réintégrer les structures militaires de l'OTAN ?

 

 

Ce qui est choquant,  pour les adeptes de la démocratie parlementaire, et étonnant, surtout pour des étrangers, c'est qu'une décision aussi importante soit annoncée sans aucun débat parlementaire. Et quand le débat parlementaire aura lieu, le gouvernement n'a pas encore décidé s'il se terminera  par un vote,  pour bien montrer que ce n'est pas le Parlement qui décide.

 

La décision de réintégrer le commandement militaire de l'OTAN est essentiellement symbolique, mais chacun sait que la politique est d'abord une affaire de symboles.

 

La seule question,  essentielle,  n'est pas posée : quel est le rôle  de l'OTAN maintenant que la "guerre froide est terminée" ?

 

La stratégie de Sarkozy est claire, et affirmée : il s'agit de constituer un "pilier européen", partenaire des Etats-Unis,  au sein de l'OTAN. Et pour cela la France doit cesser de se singulariser.

Cette stratégie se heurte à, au moins, deux obstacles importants :

- 1) Il n'y a pas de concertation des Européens au sein de l'OTAN.

Le projet de bouclier anti-missile était basé sur deux accords bilatéraux des USA d'une part avec la République thèque, d'autre part avec la Pologne. Et ce sont les USA qui décident d'implanter, ou non, de nouveaux missiles en Europe. Comme ils décideront de les utiliser, ou non.

- 2) Qui payent ? Les USA ne seraient pas contre une prise en charge financière par les pays européens de leur propre sécurité. Mais la plupart d'entre eux  trouvent confortable de se sentir protéger sans avoir à payer pour cela.

 

La sécurité de l'Europe est d'abord non militaire et basée sur des accords de coopération, en particulier avec la Russie, par exemple dans le cadre de l'OSCE.

 

La sécurité de l'Europe est fondée également sur la "dissuasion", pléthorique aujourd'hui, basée sur des forces nucléaires dont la décision d'utilisation ne peut être partagée.

 

La sécurité de l'Europe est également basée sur la sécurité de son voisinage, au sens large, c'est à dire y compris l'Afrique.

Ce n'est pas un hasard si la "Politique Européenne de Sécurité et de Défense" est née au moment de la dernière guerre du XXe siècle, lors de l'éclatement de la Fédération yougoslave.

 

L'Union européenne dispose de moyens civils. Son influence dépendra de sa capacité à mobiliser également des moyens militaires. Son autonomie de décision dépendra de ses capacités autonomes de renseignement, de conduite des opérations, de transports, d'action, donc de projection des forces.

Toutes les missions de la Politique Européenne de Sécurité et de Défense se déroulent hors du territoire de l'Union européenne. Mais il est possible d'en dire autant des missions de l'OTAN. L'Afghanistan ne se trouve pas dans "l'Atlantique Nord".

La question se pose donc inévitablement du "drapeau", toujours avec un mandat de l'ONU,  sous lequel des opérations de sécurité,  dans le voisinage européen,  doivent se dérouler : sous le drapeau de l'ONU (casques bleus, comme au Liban), sous le drapeau de l'OTAN (Kosovo),  de l'Union européenne (Tchad), ou  sous des drapeaux nationaux (Licorne en Côte d'ivoire) ?

Ce système "à la carte" a l'avantage de la souplesse, mais risque de faire complètement oublier ce que prévoit le Traité sur l'Union européenne : "la définition  d'une politique de défense commune, qui pourrait conduire, le moment venu, à une défense commune".

06/10/2008

La Géorgie et l'OTAN

La Géorgie est un partenaire de l'OTAN.

Les signaux d'alerte de la crise de cet été ont peut-être été sous estimés en raison de la polarisation de l'attention sur la situation en Irak et en Afghanistan ?

L'OTAN est unie concernant la situation en Géorgie. Elle lui apporte son aide en matière de communication, de sécurité, de déminage, de défense contre les cyber attaques, d'aide humanitaire et  d'aide aux réformes.

La coordination entre l'OTAN et l'UE est indispensable.

 

C'est une bonne chose que les "concepts de sécurité" de l'OTAN et de l'UE soient revus de façon parallèle.

 

La commission internationale d'enquête sur les évènements du mois d'août est demandée par la Géorgie. Il serait utile que la Russie l'accepte,  enfin, et que la transparence soit assurée.

 

Pour un retour des réfugiés, il faut des forces de maintien de la paix. Et il est impossible de mettre en place des forces de maintien de la paix sans consensus.

Dans un premier temps il faut voir comment se mettent en place les missions d'observation, puis suivre les négociations prévues à Genève en octobre.

 

Les ministres décideront en décembre de l'éventuelle adhésion de la Géorgie au "Plan d'action" menant à l'adhésion. Une plus grande intégration de la Géorgie dans l'OTAN permettrait plus de leviers pour éviter des décisions inadéquates, en particulier avec des relations plus suivies avec les ministres géorgiens des affaires étrangères et de la défense.

Il n'y aura pas d'intégration de l'armée géorgienne dans l'OTAN sans intégration de l'Etat géorgien dans le système démocratique et l'établissement d'un Etat de droit.

 

Pour que l'article 5 du Traité de Washington de 1945 reste crédible (riposte en cas d'agression contre un Etat membre de l'Alliance), il faut que les capacités politiques et militaires de le mettre en œuvre soient crédibles.

 

08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, défense, géorgie, otan