30/09/2007
Persépolis
Persépolis
De Marjane Satrapi
(Le livre)
Editions : "l'association"
J'ai déjà eu l'occasion de dire tout le bien que je pense du film, qui retrace, avec humour, la vie d'une petite fille qui devient jeune femme, dans l'Iran de la "révolution" islamique et en exil en Autriche.
Prix spécial du Jury à Cannes, il a été sélectionné pour le prochain Oscar du meilleur film étranger.
Film transposé d'une Bande dessinée, j'ai eu envie de lire celle-ci.
Comme souvent, il y a plus de choses dans le livre que dans le film.
L'écriture permet de pouvoir revenir sur les dialogues ou les situations.
Mais dans la BD, il n'y a pas les voix du film, en particulier celle de Danielle Darrieux qui incarne, à merveille, la grand-mère.
Autre inconvénient : la réédition reprend les quatre albums qui ont servi de base au film, ce qui en fait un gros livre un peu coûteux : 33 euros.
Alors BD ou DVD ?
Les deux pour ceux qui ont les moyens...
09:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3)
29/09/2007
Dissolution
Dissolution
C.J. Sansom
Editions : Belfond
1537 : Sud de l'Angleterre
Thomas Cromwell (ancien lien avec Oliver Cromwell qui un siècle plus tard fera décapiter le Roi Charles 1er) est le "Garde des sceaux", et le principal conseiller religieux d'Henri VIII qui vient d'être excommunié pour avoir divorcé de Catherine d'Aragon sans la permission du Pape.
Nouvel épisode de la lutte entre Rois (ou Empereurs) et Papes, Henri VIII a décidé de se séparer de Rome, et de se proclamer chef de l'Eglise d'Angleterre.
Comme il a besoin d'argent et qu'il ne veut pas dépendre du Parlement, il charge Thomas de confisquer les biens des monastères, et de récupérer la "dîme" perçue par les religieux.
Comme cela sera le cas au moment de la Révolution française, avec la vente des biens de l'Eglise en "biens nationaux", et dans l'Allemagne "réformée", ces ventes à prix bradés profitent à de nouvelles classes montantes sur lesquelles s'appuie le pouvoir.
Tout cela au nom d'intentions religieuses louables : dire la messe non pas en latin mais dans la langue des fidèles, remettre en cause l'existence du purgatoire, prétexte à la vente d'"indulgences", remettre en cause l'adoration des reliques, réelles ou supposées, et plus généralement l'obscurantisme, mettre fin au relâchement et aux dérives de la vie monastique (voir les notes sur "Les piliers de la terre", "Le complot des Franciscains", et "Monestarium").
Le héros du roman est envoyé par Thomas Cromwell dans un couvent de Bénédictins, avec l'arrière pensée de le "dissoudre" (d'où le titre) et de confisquer ses biens, officiellement pour enquêter sur le meurtre de l'envoyé précédent. Pendant l'enquête les meurtres se multiplient et s'accélèrent. La fin est inattendue et le suspens dure jusqu'à la fin du roman.
Comme le remarque le héros, Cromwell, dont il est un des protégés, profite largement, financièrement, des ces "dissolutions" de monastères. Mais ce n'est pas pour cela qu'il sera décapité trois ans plus tard : voulant affermir l'alliance d'Henri VIII avec les protestants allemands, il a organisé le mariage du Roi avec Anne de Clèves, et cette union sera une catastrophe totale, que Thomas Cromwell paiera donc de sa vie !
Quelques citations tirées du roman :
"Que font les femmes sur terre, sinon tenter les hommes ?" (C'est un moine qui parle)
"L'art doit résoudre les mystères du monde au lieu de les occulter davantage" ;
"La Bible dit que Dieu a fait l'Homme à son image, mais je pense que nous Le faisons, et Le refaisons à l'image qui correspond à nos besoins du moment" (Ce qui peut être une réponse à la question posée dans "Monestarium" : "Dieu a-t-il créé l'Homme à son image ?".
08:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3)
28/09/2007
La vie d'artiste
La vie d'artiste
De Marc Fitoussi
Avec Sandrine Kimberlain, Emilie Dequenne, Denis Podalidès
Sandrine K. joue le rôle d'une actrice enfermée dans le doublage des films mangas, pour leur version française. Elle rêve de jouer de nouveau, au théâtre ou au cinéma.
Emilie D., que l'on voit trop rarement au cinéma, joue le rôle d'une chanteuse au répertoire décalé dans l'univers de la "Star academy", car elle ose préférer Férré et Barbara. Elle galère de petits boulots en jobs ridicules, pour survivre.
Denis P. est un professeur de français que ses élèves ennuient. Il est obsédé par la rédaction de son second roman, alors que le premier est destiné au pilon. Il est prêt au plagiat pour reconquérir l'estime de son éditeur et l'amour de sa compagne.
Il ne manque, dans ce film un peu long (presque deux heures) et qui manque un peu de rythme, que le peintre maudit...
Qui n'a pas rêvé d'être un(e) artiste ?
Qui ne s'est jamais senti(e) enfermé(e) dans un travail aliénant ?
Qui n'a jamais souhaité donner un autre sens à sa vie ?
J'écris, tous les jours, pour ce blog, pour mon travail, pour militer. J'espère écrire assez clairement pour celles et ceux qui me lisent et me commentent. Je lis beaucoup, même des romans, comme le prouvent de nombreuses notes de ce blog. Et peut-être à cause de cela, je ne me sens pas capable d'écrire un de ce millier de romans édité chaque année en France : manque d'imagination !
Si j'avais le talent de raconter des histoires, j'écrirais des romans policiers historiques, comme ceux que j'aime lire...
Je chante faux, malheureusement, donc une carrière de chanteur est exclue.
Mais j'aimerais bien être "doubleur" de films, surtout si c'est pour faire équipe avec Sandrine Kimberlain, même si généralement je regarde les films en version originale, sous-titrée...et que je ne regarde pas de mangas. Etre "doubleur" permet de ne pas se voir à l'écran. Pour la même raison, j'aurais préféré être acteur de théâtre que de cinéma : sentir le public, mais ne pas me voir...
09:05 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1)
27/09/2007
Darfour : Des troupes européennes pour protéger les civils réfugiés
Des troupes européennes pour la paix
Et la protection des réfugiés du Darfour,
Dans les pays voisins
L'ONU vient de confier à l'Union européenne le mandat de sécuriser la zone dans laquelle se trouvent 300.000 réfugiés et 200.000 déplacés soudanais, tchadiens et centrafricains.
C'est une bonne nouvelle :
- pour les populations concernées ;
- pour celles et ceux qui considèrent que le rôle des armées européennes aujourd'hui doit être d'abord d'assurer la sécurité et le maintien de la paix ;
- pour celles et ceux qui souhaitent la mise en place d'une politique européenne commune de sécurité ;
- pour celles et ceux qui sont fatigués des déclarations multiples du Conseil européen et déçus par la rareté des actions communes ;
- comme diraient les Britanniques "the proof is in the pudding !" La preuve que le gâteau existe, c'est qu'on peut le manger ! La preuve de l'existence de la politique européenne commune se trouvera dans des actions communes comme celles-ci ;
- pour celles et ceux qui sont heureux que nous sortions enfin des liens néocoloniaux ("Françafrique") pour entrer dans une véritable coopération et un véritable partenariat entre l'Europe et l'Afrique ;
- c'est une bonne nouvelle également parce que le Conseil de Sécurité de l'ONU a donné ce mandat selon la Chapitre VII, qui donne la possibilité aux troupes de prévenir les attaques, sans être obligés d'attendre d'être attaqué pour riposter.
Pour que l'action soit véritablement européenne, il faudrait que le maximum de pays participe. Il est heureux que des pays traditionnellement neutres, comme la Suède et l'Irlande semblent désireux de s'impliquer.
Il est regrettable que les Britanniques non seulement aient fait savoir qu'ils ne participeraient pas, mais aient refusé que le Quartier Général européen de Bruxelles soit utilisé, obligeant la France à proposer le Mont Valérien.
Les Britanniques sont en Irak sans mandat de l'ONU : ils feraient bien d'en retirer leurs troupes pour aller secourir les réfugiés du Darfour sur lesquels ils pleurent si facilement à la télévision.
Bien évidemment la présence des troupes européennes, essentielles pour contribuer à la sécurisation de la région, et donc de la distribution de l'aide humanitaire, ne sera pas, à elle seule, suffisante pour assurer une stabilité à long terme, qui suppose le respect des Droits humains, de l'Etat de droit et de la bonne "gouvernance".
08:50 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0)
26/09/2007
Jouets dangereux : organiser la riposte européenne
A la suite du retrait de plusieurs catégories de jouets de fabrication chinoise, le Parlement européen demande à la Commission de renforcer les contrôles et de prévoir des sanctions contre les opérateurs peu respectueux des normes européennes.
A trois mois des fêtes de fin d'année, il faut rassurer les consommateurs sur la qualité des jouets que le père Noël va offrir à leurs enfants.
Le Parlement européen demande à la Commission, de lui transmettre, avant la fin de l'année, une révision de la législation européenne sur les jouets afin d'en renforcer les exigences de sécurité.
Ce qui est en cause ici, c'est la santé et la protection des consommateurs. La Commission européenne doit prévoir des sanctions à l'encontre des fabricants qui ne respecteraient pas les nouvelles normes sur les jouets.
En outre la Commission doit renforcer la surveillance des marchés et établir des contrôles plus stricts, obligatoires, afin d'éviter l'utilisation abusive de la marque "CE".
Il faut en outre clarifier les responsabilités entre les importateurs et producteurs en cas d'abus et envisager des sanctions à l'encontre des opérateurs qui ne respecteraient pas les normes européennes.
A terme, les socialistes européens plaident pour la mise en place d'un véritable label européen de sécurité valable et obligatoire dans toute l'Union et qui viendrait compléter la marque "CE".
Il est nécessaire de renforcer les contrôles douaniers aux frontières de l'Union.
Aujourd'hui, nous ne connaissons pas l'origine de 27% des produits détectés peu sûrs sur le marché européen.
Il faut envisager d'intégrer des normes de sécurité et de protection de la santé dans les futurs accords commerciaux - notamment dans les accords de partenariat et de coopération - avec les pays tiers.
09:05 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (12)