05/06/2009
voter pour choisir
Choisir nos représentants au Parlement européen
Dimanche nous allons avoir la possibilité de choisir nos représentants au Parlement européen.
Les députés français représenteront moins de 10% de cette Assemblée.
Il s'agit donc de ne pas se tromper !
Que vont faire ces élus ?
Ils ne vont pas parler du sexe des anges. Ils ne vont pas développer de grandes théories sur une Europe idéale. Ils ne vont pas non plus parler des Institutions européennes. Il ne s'agit plus de préparer une nouvelle Constitution ou un nouveau Traité. Soit ce sera Lisbonne, soit il faudra s'accommoder de l'actuel, mauvais, Traité. Dans un cas comme dans l'autre, personne n'y touchera avant 20 ans.
Ces élus vont examiner essentiellement les budgets de l'Union européenne et les projets de législation européenne, proposés par la Commission européenne et sur lesquels ils devront décider, en concertation avec le Conseil (ministres de chacun des 27 pays membres.
Au cours de la législature qui vient de se terminer, même s'il ne penchait pas vraiment à gauche, le Parlement européen a fait échouer le projet de Directive sur les services (Bolkenstein) qui prévoyait d'appliquer la législation sociale du pays d'origine du travailleur, et non pas du pays où le travail était effectué. Ce Parlement a repoussé également la possibilité d'autoriser des semaines de travail de plus de 48 heures, et il s'est opposé au projet de loi du Gouvernement français qui permettrait de punir les internautes sans décision de justice (Hadopi).
Malheureusement, parce qu'il n'était pas assez à Gauche, il n'a pu empêcher la Directive sur les services postaux, ni imposer une Directive européenne protégeant les services publics.
Les plus gros dossiers déjà inscrits à l'ordre du jour pour cette nouvelle législature portent sur l'encadrement des services financiers et sur les perspectives financières de l'Union européenne.
Leur premier travail, après les vacances, va consister à "mettre sur le gril" les membres de la Commission européenne proposés par les Etats membres, y compris le futur Président de la Commission. Les ministres français seraient surpris s'ils devaient se livrer à ce genre d'exercice devant les parlementaires français. Ce n'est pas "pour de rire" : il y a 5 ans Berlusconi avait été obligé de changer son candidat initial, celui-ci ayant été désavoué par le Parlement européen après des déclarations homophobes. Plusieurs autres Commissaires avaient été obligés de changer de "portefeuille", étant jugés, par les parlementaires européens, incompétents dans le domaine dont ils entendaient être responsables.
Choisir des femmes et des hommes qui vont compter au sein du Parlement européen
Je me souviens d'Arlette Laguiller, d’Alain Krivine et de son jeune assistant, Olivier, qui n'était pas encore facteur. Ils erraient comme des âmes en peine. Leur seul fait d'armes en cinq ans est d'avoir voté contre un projet d'étude d'application de la "taxe Tobin" parce que pour eux il s'agit de renverser le capitalisme, pas de le réformer... Ils ont donc voté avec la Droite !
A l'échelle de l'Europe des 27, en particulier avec les pays d'Europe centrale, je vous laisse imaginer le poids des communistes de toute obédience...
Il y a au Parlement européen deux grands blocs qui pèsent : la Droite avec le PPE et la Gauche avec le Parti socialiste européen. Les autres (Verts, Libéraux du Modem, anti-européens d'extrême gauche et d'extrême droite...) en sont réduits à observer avec la possibilité de faire pencher la balance dans un sens ou dans l'autre ou de s'abstenir.
Tenir compte du mode de scrutin français
Il n'y a qu'un seul tour !
Pas possible de voter marginal si on veut être efficace.
Dans une circonscription de 10 sièges, pour avoir un(e) élu(e), il faut faire 10%.
Les listes qui obtiendront 5,6 ou 7% n'auront aucun(e) élu(e). L'arithmétique profitera
à la liste arrivée en tête, probablement malheureusement, l'UMP.
Si les sondages actuels se confirmaient, la France serait donc représentée au Parlement européen par une majorité d'élus de Droite avec une majorité d'électeurs de Gauche !
Faire passer un député UMP de plus pour se défouler contre le PS, à qui on a plein de reproches à faire, ne revient pas à se faire plaisir.
Conclusion :
Nous n'avons qu'un bulletin de vote chacun,
Il s'agit de l'utiliser efficacement !
08:48 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : élections européennes
04/06/2009
Institutions européennes
Institutions
"L'Europe ne sait plus écrire ses Traités, qui après celui de Rome sont tous illisibles"
"Un conglomérat de procédures illisibles"
"Crise endémique des institutions de l'Union, faute d'avoir eu le courage de les réformer avant les élargissements"
"Il n'y a pas de compétence européenne que celle expressément transférée par les Etats membres"
"Les Etats contrôlent à chaque instant l'application. Ils sont au deux bouts de la chaîne et décident toujours en dernier ressort"
"Les électeurs auront encore le sentiment d'être appelés pour désigner des représentants sans pouvoirs clairs dans une machinerie incompréhensible"
Extraits de l'ouvrage collectif "Notre Europe"
08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
03/06/2009
Les élections européennes ne sont pas un vote sur le Traité de Lisbonne !
La campagne du "Front de Gauche" est axée principalement contre le Traité de Lisbonne.
1) Ce n'est pas le sujet : il ne s'agit pas de décider si le Traité de Lisbonne est bon ou mauvais, s'il doit être appliqué ou pas, s'il est indispensable, ou pas, du fait de l'élargissement à 27 pays ;
2) L'Europe aujourd'hui va mal : tous les reproches, souvent justifiés, que l'on peut faire au fonctionnement de l'Union européenne ne peuvent pas être mis sur le compte du Traité de Lisbonne, puisqu'il n'est pas en application !
3) Le Traité de Lisbonne n'est ni plus ni moins libéral que le Traité qui s'applique actuellement. Ni plus ni moins libéral que le Traité de Rome qui instituait le "Marché commun". Les communistes étaient déjà contre. L'Histoire leur a donné tort parce que le "Marché commun" a fait quelques progrès, parce que personne ne demande à sortir de l'Union européenne (ce n'est, d'ailleurs, pour le moment, pas prévu ; ça le sera si le Traité de Lisbonne entre en application), et même d'autres pays souhaitent y entrer.
4) La différence essentielle, en plus de rendre légalement contraignante la Charte des Droits fondamentaux, c'est que le Traité de Lisbonne donne plus de pouvoirs au Parlement européen, et qu'il s'agit justement d'élire au Parlement européen des gens qui veulent mener les batailles du futur, par les batailles d'il y a cinq ans.
08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
02/06/2009
élargissement
Elargissement
"La perspective d'intégration est l'outil le plus efficace de la politique extérieure de l'Union"
"Les négociations ont un effet pacificateur sur les régions concernées. Elles incitent et confortent le processus de modernisation."
"C'est un secret de polichinelle. La carte mentale de la sécurité de la pax euro-americana c'est tout le Conseil de l'Europe sauf la Russie"
"Les administrations américaines successives sont probablement les seules à avoir une vision claire des frontières ultimes de l'Union européenne. Les frontières de l'Union devront être subordonnées à celles de l'OTAN. L'élargissement de l'OTAN a toujours précédé celui de l'Union. La seule interrogation d'opportunité concerne le Caucase : mer Noire ou mer Caspienne ?
"Rejeter la Turquie, c'est la renvoyer à ses démons guerriers"
"Le sujet des frontières ultimes de cette construction politique, caractérisée par une expansion continue, est tabou" ; "Le mythe de l'unification est un des fondements de la géopolitique européenne"
"Ce sont les valeurs qui définissent l'Europe, pas les frontières"
Extraits de l'ouvrage collectif "Notre Europe"
08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
01/06/2009
Turquie et élections européennes : ne pas se laisser tromper
La Turquie n'est pas à l'ordre du jour
L'UMP a repris le thème du refus de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, comme De Villiers l'avait fait au moment du référendum sur le projet de Traité constitutionnel : succès de tribune assuré !
La Droite aime bien agiter des épouvantails au moment des élections.
La réalité n'est pas tout à fait conforme à cette démagogie, et la position de la Droite est plus ambigüe :
1) l'adhésion de la Turquie n'est pas à l'ordre du jour, et ne le sera pas avant, au moins, 10 ans ;
2) en matière d'adhésion tout doit se décider à l'unanimité des 27 pays, le refus d'un seul pays sera, ou serait, suffisant pour bloquer quelque adhésion que ce soit ; On imagine mal Chypre accepter l'adhésion de la Turquie qui occupe militairement un partie de son territoire ;
3) le gouvernement français n'a pas refusé l'ouverture des négociations d'adhésion : pourquoi demander à la Turquie de remplir des critères assez stricts, qu'elle n'est d'ailleurs pas à la veille de remplir, si c'est pour lui dire non le jour éventuel, lointain, où elle y sera (serait) parvenue, où elle ne sera (serait) plus ce qu'elle est aujourd'hui ?
4) pendant les six mois de la présidence française de l'Union européenne, les négociations se sont poursuivies comme sous les autres présidences, ni mieux, ni moins bien ;
5) le représentant de la France à la Commission européenne, l'ancien ministre UMP Barrot, n'a pas fait connaître la moindre réticence sur ce dossier ;
6) que fera, sur ce dossier, au sein de la prochaine Commission, Barnier, tête de liste UMP en Ile de France, et qui voudrait non pas siéger au Parlement européen mais être nommé Commissaire par le Président français ?
N'en déplaise à la tentative de tromperie de l'UMP, l'enjeu, le 7 juin, ne sera pas de dire OUI ou NON à la Turquie mais de choisir des élus qui pèseront pour changer d'Europe dans un sens plus progressiste.
08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : europe, turquie