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19/08/2020

Le point de vue occitan

Histoire de l'Occitanie

Philippe Martel

éditions Yoran

 

"Occitanie" est la dénomination choisie par le Conseil régional résultant de la fusion du "Languedoc-Roussillon" et de la région "Midi-Pyrénées". Il est clair que cette région administrative est loin de couvrir l'espace autrefois occupé par l'usage de la langue occitane. Cette région à la langue commune va de Bordeaux à Nice en passant par Limoges. Richard Coeur de Lion, Duc d'Aquitaine et Roi d'Angleterre,  écrivait des poèmes en occitan.

Contrairement à la Bretagne,  cette Occitanie là, espace d'une langue,  n'a jamais été une province identifiable.

Ce livre se donne pour but de raconter l'histoire de cet espace et de ses habitants. Malheureusement, ses 400 pages le condamnent à un survol de chaque période.

L'épisode le plus marquant est la croisade menée par des seigneurs venus du nord, tels Simon de Montfort, pour accaparer les fiefs de sudistes présumés hérétiques. "Elle aboutit à une inversion complète des tropismes géopolitiques de l'espace occitan : jusque là tourné vers l'Espagne et l'Italie. Il sera désormais rattaché au centre septentrional."

Le XXe siècle a vu quasiment disparaître la langue commune des Occitans, d'abord du fait de la scolarisation. L'auteur aurait pu rajouter la première guerre mondiale pendant laquelle la seule langue commune possible était le français. La télévision a également joué un rôle important dans ce sens, même si les télévisions régionales diffusent une émission hebdomadaire en occitan.

J'ai pu constater l'évolution dans ma famille limousine. La génération de mes grands  parents parlaient patois, surtout ceux restés au pays. Mais comprenaient le français, même s'ils ne l'écrivaient pas facilement. La génération suivante, ayant presque toujours été jusqu'au "certificat d'études" était parfaitement bilingue et passait sans problème d'une langue à l'autre. Les cousins, cousines de ma génération répondent en français aux questions posées en patois...

 

 

18:33 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : occitanie, histoire

06/07/2020

L'épuration en France

Expier Vichy

Jean-Paul Cointet

éditions Perrin

 

"Sauf un nombre infime de malheureux qui ont consciemment préféré le triomphe de l'ennemi à la victoire de la France, la masse immense de Français n'a jamais voulu autre chose que le bien de la patrie." Par cette phrase, le général de Gaulle entretenait la fiction d'une France majoritairement résistante. "De Gaulle a assigné à l'épuration la fonction de contribuer à redonner à la France son "rang". C'était sous estimer les haines accumulées qui explosent à la Libération, avec un désir de vengeance ou de règlements de comptes politiques ou personnels. La première difficulté a été de faire cesser l'épuration "sauvage", hors d'un cadre légal. L'auteur cherche à démêler, au milieu de chiffres contradictoires, la réalité de l'épuration qu'il estime à un demi-million de Français(e) concernés, jusqu'en 1958 ! A cette date, plus de 3.000 détenus se trouvent encore dans les centres de détention. Les 62 derniers seront libérés dans les années 80. Un rebondissement spectaculaire interviendra en 92 avec le procès de Paul Touvier et en 98 avec celui de Maurice Papon.

"Le plus grand nombre d'affaires a été jugée après 1945. Les peines les plus sévères ont été prononcées avant cette date." Peu de peines de mort ont été mises à exécution. "Le ministère de la guerre n'a fourni aucun bilan".

"Toutes les nuances ont existé entre 1940 et 1944, entre les résistants 100% et les collaborateurs 100%."

L'auteur, professeur émérite des Universités,  note également la diversité des couches sociales et professionnelles concernées.

 

08:49 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

20/05/2020

Salomon, maître des djinns

Soliman le Magnifique

scénario : Clothilde Bruneau, Esteban Mathieu

historien : Julien Loiseau (maître de conférences en histoire de l'islam)

dessin : Cristi Pacurariu

couleurs : Andrea Meloni, Mad5 Factory

Le Monde / Glénat / Fayard

 

Il n'y a qu'un seul Dieu, il ne peut donc y avoir qu'un seul Empereur. Soliman n'a jamais reconnu Charles Quint comme empereur romano-germanique. Soliman a bénéficié de la faveur des armes, en particulier de l'artillerie la plus puissante de son temps, grâce aux innovations de ses artilleurs francs,   et donc de la main de Dieu.

A la tête d'un Empire allant de Buda à La Mecque ainsi que le Yémen, et de Tunis à Bagdad, il avait pour concurrents les Habsbourg, ainsi que le Shah d'Iran.

Il conduisit en personne dix expéditions en Europe et trois en Asie. Avec deux échecs : Vienne et Malte.

A la tête de ses troupes à plus de 70 ans, afin d'éviter d'être évincé par son fils le plus populaire au sein de l'armée, il n'a pas hésité à le faire exécuter, ainsi que les jeunes enfants de ce dernier.

Les Balkans ne cessèrent de former le coeur de l'Empire ottoman.

 

"Le canon de la loi doit toujours succéder au fracas des armes."

 

08:05 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire

18/05/2020

Une famille puissante, mais déchirée

L'Empire des Plantagenêt

1154 / 1224

Martin Aurell

éditions Perrin

 

 

De par son mariage avec Aliénor d'Aquitaine, Henri II Plantagenêt se trouve à la tête d'un "empire" qui va de l'Ecosse aux Pyrénées, de l'Irlande au Limousin. Mais pour ses fiefs continentaux Henri doit l'hommage au roi de France.

Pour tenter de contrôler ce vaste espace disparate, Henri II instaure une organisation bureaucratique en s'appuyant sur des clercs cultivés et des chevaliers lettrés. "La promotion par les études est monnaie courante." Le multiculturalisme implique le multilinguisme. Henri II ne maîtrise pas l'anglo-saxon, mais maîtrise le latin et fait preuve d'une vraie curiosité intellectuelle. Richard Coeur de Lion, comme une grande partie de la Cour,  pratique la poésie occitane.

"Le népotisme et le clientélisme sont alors les moyens les plus sûrs de promotion politique"

Le roi est condamné au nomatisme. C'est un perpétuel cavalier. En 34 années de règne, Henri II a traversé 28 fois la Manche. Il demeure plus souvent en Normandie qu'en Angleterre. Jean sans Terre restera reclus dans ses palais.

"Plantagenêt" ne deviendra un patronyme qu'au XVe siècle. "Plantagenêt" était le sobriquet de Geoffroy le bel, Comte d'Anjou, marié à Mathilde (petite fille de Guillaume le Conquérant), père d'Henri II. Sobriquet qui renvoie à son goût pour les bois et les forêts en raison de sa passion cynégétique.  "Le fondateur de la dynastie Pantagenêt apparait comme un jeune désargenté qui s'est fait un nom dans l'aristocratie par ses hauts faits d'armes et qui, en épousant une riche héritière, a trouvé la fortune nécessaire à son installation."

Henri II est obligé de reconnaître l'hérédité des fiefs de l'aristocratie. En échange il fait accepter le caractère héréditaire de la royauté.

L'aristocratie se révolte régulièrement, en particulier contre la lourde fiscalité imposée pour payer les mercenaires qui font les guerres. "A la fin du XIIe siècle, dans le milieu aristocratique, les armes sont souvent l'aboutissement naturel de tout conflit." "Les guerres sont toujours psychologiques : elles se gagnent autant dans l'imaginaire collectif que sur le champ de bataille." "Le mercenariat est à la guerre chevaleresque ce que la prostitution est à l'amour courtois" (Bertrand de Born)

Les succès de Philippe Auguste se multiplient jusqu'à la conquête de la Normandie, de l'Anjou et de la Touraine qui échappent à jamais au roi d'Angleterre.

"L'impopularité de Jean sans Terre parmi ses nobles est pour beaucoup dans la perte de la Normandie" Après la défaite de Bouvines, une révolte généralisée impose à Jean sans Terre, la "Grande Charte qui limite les pouvoirs royaux et pose les bases du parlementarisme anglais. "L'échec final de Jean sans Terre face aux Capétiens trouve sa cause principale dans la mésentente pathétique des Angevins". "L'harmonie est trop souvent l'exception dans les maisons princières".

 

Martin Aurell est professeur d'histoire du Moyen-âge à Poitiers, université réputée pour sa tradition de recherches sur les Plantagenêt.

 

08:32 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

11/05/2020

Cadfael se dévoile

Le capuchon du moine

Ellis Peters

10/18 n°1993

 

Maître Bonel meurt en plein repas, en dégustant une succulente perdrix offerte par le prieur du couvent, faisant office d'abbé, en l'absence de celui-ci.

Le poison foudroyant est l'aconit, appelé familièrement "capuchon du moine". Il sort du laboratoire du Frère Catfael, herboriste du couvent. Il a été préparé pour un usage uniquement  et  strictement externe.

A qui profite le crime ? Les héritiers possibles sont les premiers soupçonnés. En particulier le jeune beau fils désigné héritier dans un premier testament. Il fait un coupable idéal pour le sergent des gens d'armes de la ville.

Mais Cadfael n'y croit pas et va plus loin dans les investigations, malgré les obstacles dressés par le faisant fonction d'abbé à qui il doit obéissance.

Tout sera bien car tout se terminera bien.

Ellis Peters, de son vrai nom Edith Pargeter, décédée en 1995, nous a laissé 21 volumes des enquêtes du Frère bénédictin Cadfael, et 10/18 a l'excellente idée de les réimprimer périodiquement.

L'enquête se déroule à la limite de l'Angleterre et du Pays de Galles, au XIIe siècle alors que s'éloigne la guerre entre les troupes du roi Etienne (Stephen) et les partisans de l'impératrice Mathilde. Tous deux ayant pour grand-père Guillaume le Conquérant. Mathilde est "impératrice" car veuve de l'empereur romano-germanique Henri V. Etienne a été reconnu roi d'Angleterre par le pape qui le soutient.

 

 

 

16:41 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : polar, histoire