28/08/2019
De la Macédoine à l'Indus
Alexandre le Grand
scénario : David Goy et Luca Blengino
historien : Paulin Ismard
dessin : Antonio Palma
couleurs : Flavio Dispenza-Arancia Studio
Les grands personnages de l'histoire en bandes dessinées
Le Monde, Glénat, Fayard
Les Macédoniens étaient-ils Grecs ? Ils le sont devenus sous le règne de Philippe, père d'Alexandre.
Les ambitions d'Alexandre III de Macédoine étaient plus élevées : non seulement conquérir l'empire perse, mais unifier les deux civilisations, en imposant les mariages mixtes, et en intégrant les élites locales.
L'album parle très peu de la suite, de l'éclatement de l'empire dès la mort d'Alexandre, le partage entre ses généraux, le plus célèbre étant Ptolémée, créateur d'une nouvelle lignée de pharaons, ancêtre de la fameuse Cléopâtre.
Alexandre "le grand" était petit et ne reculait pas devant les massacres de population.
L'histoire est racontée, dans cet album, par deux anciens de l'armée d'Alexandre : un admirateur, et l'autre beaucoup plus critique. Ce qui donne une vision plus équilibrée.
08:38 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
13/08/2019
Au nom du peuple
Robespierre
Scénario : Mathieu Gabella
Historien : Hervé Leuwers
Dessin : Roberto "Dakar" Meli
Couleurs : Chiara Zeppegno - Arancia Studio
Les grands personnages de l'histoire en bandes dessinées
Le Monde - Glénat - Fayard
Hervé Lewers, professeur d'histoire moderne à l'université de Lille, directeur des "Annales historiques de la Révolution française", s'est attaché à replacer Robespierre dans le contexte d'une époque hors du commun, en rappelant les principales prises de position qui marquent le cheminement politique de l'"incorruptible".
Robespierre est probablement un des personnages de l'histoire de France parmi les plus controversés. Ange ou démon ?
"Il défend l'accès des protestants et des juifs à la citoyenneté, s'indigne de l'esclavage, s'oppose, en vain, à ce que le droit de vote soit accordé sous condition d'impôt. Il échoue également à faire abolir la peine de mort."
Hervé Lewers souligne que Robespierre n'était pas seul au Comité de Salut Public, et pas le plus intransigeant.
Au début de Thermidor an II, trop de députés se sentent menacés. La majorité considère que le péril extérieur s'étant éloigné, la "grande terreur" doit cesser".
En 89, il est élu dans son département du Pas-de-Calais, en 92 il se fait élire à Paris, en s'appuyant sur "le peuple" prêt à manifester, et même à s'insurger.
"Il n'y a plus que deux partis en France, le peuple et ses ennemis" (Robespierre). La question qui reste ouverte aujourd'hui est "qui peut prétendre être le peuple ?, ou son seul représentant ?"
15:16 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
31/07/2019
La Raison au service de la Justice
Ne tirez pas sur le philosophe !
Frédéric Lenormand
J.C. Lattès
L'éditeur de Frédéric Lenormand le présente comme le "San Antonio du thriller historique", ce qui est placer la barre un peu haut. Le style est vif et plein d'humour, très agréable à lire. L'énigme policière est secondaire, comme cela était le cas avec Frédéric Dard.
Ce roman met en scène un Voltaire menant l'enquête en se basant sur la raison, face à Madame du Châtelet plus intuitive. Ils aboutiront aux mêmes résultats.
Le livre est une occasion de rappeler la vie quotidienne au temps de Louis XV.
"Je suis le Don Quichotte des malheureux" (Voltaire)
"L'Eglise n'interdisait plus l'examen des trépassés, pourvu qu'on s'abstînt d'y chercher l'emplacement de l'âme ou le secret de la vie."
"Quand on n'est plus très beau ni très jeune, on a intérêt à être très propre."
08:00 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, histoire
28/07/2019
Nettoyage "ethnique"
Echanger les peuples
Le déplacement des minorités aux confins polono-soviétiques
1944/1947
Catherine Gousseff
éditions Fayard
Il y a peu, je parlais dans ce blog de "l'Europe barbare", de l'historien anglais Keith Lowe qui consacrait une vingtaine de pages aux échanges de populations entre l'Ukraine et la Pologne, en raison des changements de frontières intervenus à la fin de la deuxième guerre mondiale. Catherine Gousseff consacre tout son livre à cet "échange".
De 44 à 46, près de deux millions de personnes se croisèrent, chassées de leurs demeures, dans l'indifférence internationale.
Les Polonais étaient généralement les maîtres dans ce qui devenait la partie occidentale de l'Ukraine, mais ils y étaient démographiquement minoritaires. Ils furent menacés, s'ils ne partaient pas, d'être déportés vers le Donbass, ou même la Sibérie. Les hommes étaient enrôlés de force dans l'armée rouge. Ils partirent complètement dépouillés.
Les Ukrainiens étaient nombreux en Pologne. Dans un premier temps ils acceptèrent leur déplacement vers la "mère patrie", partant avec leur matériel agricole et leurs animaux. Placés dans des fermes collectives miséreuses, ils ne tardèrent pas à reprendre le chemin de l'Ouest. La Pologne leur donna alors la possibilité d'aller encore plus vers l'Ouest, repeupler les terres prises sur l'Allemagne vaincue.
Dans les deux cas, la haine déferlait, faisant des dizaines de milliers de victimes. L'intolérance confessionnelle aggravait la situation. Les églises étaient incendiées avec les villages.
Les plus nombreux à être expulsés furent les douze millions d'Allemands expulsés d'Europe centrale vers l'Allemagne, où ils n'étaient pas les bienvenus.
Les voyages se firent dans des conditions épouvantables. Pas de trains, pas d'abris, pas de nourriture, des attaques de bandes armées pour voler le peu qu'il restaient à ces populations déportées, viols des femmes...
Une page noire de l'histoire de l'Europe.
08:48 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
26/07/2019
Louis IX
Saint Louis
Scénario : Mathieu Mariolle et Alex Nikolavitch
Historiens : Etienne Anheim et Valérie Theis
Dessin : Filippo Cenni
Couleurs : Hugo Poupelin
"Les grands personnages de l'histoire en bandes dessinées"
Le Monde, Glénat et Fayard
Saint Louis est un mythe de l'histoire de France, et ce mythe a finit par recouvrir la réalité du personnage historique.
Louis IX était croyant, comme on pouvait l'être, sans nuances, au Moyen-Âge. Il était entouré d'ecclésiastiques, en particulier issus des ordres mendiants. Il s'est attaqué aux jeux d'argent, au blasphème, à la prostitution...et aux Juifs. Se considérant comme "un roi chevalier", il a conduit plusieurs croisades, dont une qui lui a coûté la vie. Mais sa canonisation doit beaucoup à la volonté du Pape Boniface VIII de chercher un compromis avec Philippe Le Bel, petit-fils du Saint. L'étroitesse des rapports entre l'Eglise et les capétiens ancre la croyance dans la "race sainte" capétienne, détenant le pouvoir royal par la volonté de Dieu.
Cette BD montre, derrière le Roi, le Saint, l'homme.
16:02 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire