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07/03/2021

Révolte paysanne

Révolution

C.J. Sansom

éditions Belfond

 

1549 : Sud de l'Angleterre.

Le roi Edouard VI, fils d'Henri VIII,  a 11 ans. Le Conseil de Régence est présidé par Edward Seymour, frère ainé de Jane Seymour, mère du roi, duc de Sommerset, "Lord protecteur" d'Angleterre.

Edouard a deux "demi-soeurs", Mary, la catholique et Elizabeth fidèle à la religion de son père. La future Elizabeth 1ère envoie le "sergent royal" Matthew Shardlake,  déjà rencontré dans "Dissolution" et "Sang royal", enquêter sur un meurtre dont est accusé un membre de la famille Boleyn.

Pour l'auteur,  cette enquête policière est un prétexte pour raconter les révoltes paysannes provoquées par le mouvement des "enclosures", commencé quelques décennies plus tôt, les gentilshommes s'accaparant des terrains communaux pour y faire paître leurs moutons, privant ainsi les plus pauvres paysans,  remplaçant l'agriculture alimentaire par un élevage spéculatif.

La première demande des révoltés était "qu'aucun seigneur, aucun homme ne doit faire sien le terrain communal."

"Certains évènements peuvent sembler exagérés pour être vrais, mais ils ont véritablement eu lieu." (C.J. Sansom)

Henri VIII avait laissé l'Angleterre dans un état désastreux . Le pouvoir d'achat des ouvriers tomba d'un tiers en une décennie, causant un énorme appauvrissement. Mais le Lord Protecteur considère comme prioritaire la guerre contre l'Ecosse alliée à la France.

Même si les révoltes sont noyées dans un bain de sang, moins d'un siècle plus tard le mouvement des "Levelllers", républicain et égalitaire,  fera resurgir les idées de cette "Révolution".

Un livre pour celles et ceux qui aiment l'histoire mêlée à une enquête policière.

 

08:04 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, littérature

17/02/2021

Violences commises au nom de Dieu

Sacrées guerres

de Catherine de Médicis à Henri IV

Jérémie Foa et Pochep

Histoire dessinée de la France

éditions La découverte / La revue dessinée

 

Attentats, massacres, radicalisations religieuses, cinquante ans de guerres civiles au nom de Dieu...au XVIe siècle. Bien entendu la Saint Barthélémy mais aussi, moins connue, la "michelade" de Nîmes pendant laquelle les protestants ont mis à mort quelques 80 catholiques.

Les auteurs réhabilitent quelque peu Catherine de Médicis "qui invente la tolérance", "la clémence et la temporisation pour le moins". "Quand j'arrive au pouvoir, je vois bien que toute la stratégie répressive de mon forcené de mari (Henri II) est un désastre !" ; "j'accorde la liberté de conscience, la liberté de culte" ; en 1576,  Henri III restaurera la liberté de conscience et de culte, sauf à Paris ; "j'ai sous-estimé l'angoisse eschatologique, l'attente imminente de la fin du monde qui travaillait l'Europe entière." "Il faut se sacrifier pour apaiser la colère de Dieu."

"une des raisons majeures de la résistance des souverains français au protestantisme : cette religion est une négation de leur sacralité, donc de leur légitimité."

"Les mignons sont des hommes issus de la noblesse seconde qu'Henri III hisse à ses côtés pour contrer le pouvoir de la haute aristocratie, et se forger un réseau d'obligés...ces derniers lui doivent tout..." "Le mignon, c'est l'abandon de l'idéal classique médiéval."

11:03 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire

15/02/2021

Convertis de l'islam

La prunelle de ses yeux

Convertis de l'islam sous le règne de Louis IX

William Chester Jordan

éditions de l'EHESS

 

Louis IX, le futur "Saint Louis", est parti en croisade avec pour but de convertir les musulmans au christianisme, fidèle au "désir qu'avaient les élites chrétiennes de réformer et de convertir le monde". "Il avait la certitude d'être l'agent élu de Dieu". 

Sa croisade fut un échec mais, à partir de 1253,  il envoya en France quelques "sarrasins" convertis, et il donna comme instruction de les installer dans le nord du royaume, pour qu'ils n'aient pas la tentation de repartir, et jamais en nombre important afin de faciliter leur intégration."La vie en groupe aurait favorisé l'usage prolongé de l'arabe parmi les anciens musulmans.""Une famille de convertis n'avaient pas d'autres convertis pour voisins."

Il instaura des "médiateurs" afin de régler les litiges, et protéger ces immigrés contre les abus éventuels des autorités locales. Des pensions annuelles furent versées aux nouveaux chrétiens, "aussi longtemps qu'ils vivraient", et des vêtements chauds livrés chaque année.

"La plupart des convertis, avec le temps, devinrent totalement chrétiens et totalement français."

 

08:39 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

01/02/2021

Moeurs, coutumes et croyances des Gaulois

Le bonheur d'être Gaulois

Jean-Paul Savignac

éditions Imago

 

L'histoire des Celtes, rebaptisés "Gaulois" par Jules César, est souvent réduite à la période de la présence de celui-ci, mais la période "gauloise" de notre territoire s'étend du IVe siècle avant JC au Ve siècle après. Leur mémoire est demeurée dans les objets, dans les inscriptions gravées (deux mille répertoriées, en grec, mais aussi en langue gauloise, puis en latin dans la période gallo-romaine) et dans les milliers de noms de lieux qui jalonnent nos paysages. "Une langue apte à formuler toutes les nuances de la pensée en acte, comme le grec, voilà ce qu'était le gaulois." "Je parle donc je suis."

L'auteur, Jean-Paul Savignac, a publié, entre autres, un dictionnaire français/gaulois.

Les Gaulois boivent de la cervoise, mais aussi du vin (introduit par les Grecs) qu'ils dégustent de façon cérémonielle. "L'énivrement conduisait au surnaturel et procurait l'occasion de côtoyer les dieux."

"Le tempérament des Gaulois de braver la mort à travers le rire, la joie bachique et l'érotisme". "Le mot "gauloiserie" a été créé au XIXe siècle".

"Les Gaulois adoptent l'alphabet grec pour noter leur langue qui est celtique." "Vers 110 avant notre ère, l'alphabet grec est utilisé par l'ensemble de la Gaule."

"La mythologie évoque 365 plantes guérisseuses."

"La Gaule est traversée par les routes de l'ambre, importée des bords de la Baltique,  depuis le 1er millénaire avant notre ère."

"Ils ignoraient le capitalisme, du moins avant la romanisation. Comme l'ambre, l'or était d'abord un talisman." "D'après Suétone, César a pillé sans vergogne l'or des sanctuaires gaulois."

"Les tribus migrantes ne cessaient de se faire la guerre depuis au moins le VIe siècle avant notre ère." "Au IIIe siècle avant notre ère, ils combattaient nus en première ligne, parés seulement d'une torque d'or et de bracelets, ignorant la crainte de la mort." "L'élan gaulois, par excellence, était le désir de gloire."

"Ce qui comptait pour la classe dirigeante, c'étaient la force de caractère, la fidélité au souverain, la loyauté, la générosité et la recherche de la gloire individuelle, toutes qualités exaltées par les bardes.""Les bardes, maîtres de la louange."

"Les druides, maîtres du savoir et de la science sacrée."

"Ce n'est que dans la tranquillité sociale que se développent la religion, la philosophie, la créativité culturelle, les sciences, les institutions, et les lois, sous l'influence civilisatrice des druides."

"Ce dont les Celtes rêvaient, c'était de ne pas sentir le temps passer. Les Gaulois ont aspiré à l'éternité..."

 

 

 

 

 

15:48 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : histoire, gaulois

12/01/2021

De la Renaissance à la Réforme

En âge florissant

Pascal Brioist (enseignant à l'université François Rabelais de Tours)

Anne Simon (prix Jeune Talent à Angoulême)

Mise en couleur Anne Simon et Cécily de Villepoix

Une histoire dessinée de la France

éditions La Découverte et La Revue Dessinée

 

La Renaissance vue par trois historiens. D'un côté, deux du XIXe siècle, Jacob Burckhard et Jules Michelet qui inventèrent le mot Renaissance, déjà utilisé en histoire de l'Art en Italie ("Rinascita"). De l'autre, un historien de notre temps, Jacques Le Goff, médiéviste,  qui préfère parler d'"Antiquité tardive". "Pourquoi vouloir à tout prix découper l'histoire en tranches ?" "Le niveau de production économique est resté très bas et les famines sont toujours là".

"Le XVIe siècle est si beau après ces horreurs de la guerre de cent ans et de la peste noire." Mais le XVIe siècle, c'est aussi les affrontements entre François 1er et Charles Quint. Et la deuxième moitié du siècle marque le début des guerres de Religions.

"La conquête de la couleur dans les vêtements va de pair avec la maîtrise industrielle d'un fixatif, l'alun."

"Construire de nouveaux châteaux, transformer les châteaux forts en privilégiant la commodité est favorisé par l'essor économique du temps."

1515, Marignan, 17 000 morts.

1525, Pavie : "tout est perdu, fors l'honneur"

"Acquiers une connaissance parfaite de l'autre monde qu'est l'homme" (Rabelais)

"Gouverner, c'est se faire voir" (François 1er ?)

"Le rôle immense que l'imprimerie joue à cette période" (Le Goff)

Lefèvre d'Etaples traduit le nouveau, puis l'ancien Testament, d'abord en latin, puis en français.

"L'idée d'une barbarie médiévale a été complètement forgée par les hommes de la fin du XVe siècle."

"La terreur s'était installée face à la menace de l'enfer et du purgatoire". Il faut faire dire des messes et donner de l'argent aux confréries. L'invention du Purgatoire amène à la vente des "indulgences".

"Dieu a toujours déjà choisi ceux qu'il va sauver" (Jean Calvin) "L'indignité de l'homme voué au péché par Dieu pour lui enseigner l'humilité".

"De longue date, les Normands étaient reconnus comme de bons marins."

 

 

15:40 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire