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11/09/2019

"père la victoire" ou "perd la victoire ?"

Clemenceau

Scénario : Renaud Dély

Historien : Jean Garrigues

Dessin : Stefano Carloni

Storyboard : Chris Regnault

Couleurs : Gabriela S. Hamilton - Arancia Studio

Les grands personnages de l'histoire en Bandes Dessinées

le Monde / Glénat / Fayard

 

Le "tigre", le "premier flic de France", Clemenceau est incontestablement un des "grands personnages" de l'histoire.

Médecin, à la tête du dispensaire de Montmartre, mais opposé à Pasteur parce que celui-ci était bonapartiste et catholique.

Elu député de Montmartre avec un vrai programme radical : suppression du Sénat (il abandonnera cette revendication plus tard, et deviendra sénateur du Var : "le temps de la réflexion, c'est le Sénat"), instauration d'un impôt sur le revenu, et d'une pension de retraite pour les vieux travailleurs. Anticolonialiste, et donc opposé à Jules Ferry. Militant pour l'abolition de la peine de mort.

Il devient ministre, de l'intérieur,  à 64 ans, et "Président du Conseil" la même année. "Premier des flics", il réprime fermement les grèves ouvrières, en particulier dans le Pas-de-Calais. Il suscite la création de la police scientifique et de brigades spécialisées dans la lutte contre le gangstérisme (les "Brigades du Tigre").

Persuadé que l'Allemagne prépare la guerre, il s'oppose à Jaurès.

Après une éclipse de 18 ans, il redevient Président du Conseil à 76 ans. Il multiplie les visites au front, consacrant un tiers de son temps à la visite des tranchées.

Ses adversaires feront campagne contre lui, lui reprochant d'avoir trop cédé lors des négociations du Traité de Versailles, le surnommant "le perd la victoire".

Il terminera sa carrière politique par l'échec de sa candidature à la Présidence de la République, alors élu par les seuls parlementaires qui ne voulaient pas à ce poste d'un homme trop fort.

 

"Toute existence ne prend sens que si elle est, jusqu'au bout, révolte contre l'ordre des choses" (Clemenceau père)

"Délivrer l'homme des chaînes de l'ignorance, l'affranchir du despotisme religieux, politique, économique."

"Depuis la Révolution nous sommes à la recherche d'un régime stable. Il y a un principe sur lequel nous ne pouvons pas transiger : c'est celui qui implique qu'un candidat ayant obtenu moins de voix que son concurrent soit élu." (mais si, ça existe, Trump élu président avec deux millions de suffrages de moins que sa concurrente)

 

08:28 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire

28/08/2019

De la Macédoine à l'Indus

Alexandre le Grand

scénario : David Goy et Luca Blengino

historien : Paulin Ismard

dessin : Antonio Palma

couleurs : Flavio Dispenza-Arancia Studio

Les grands personnages de l'histoire en bandes dessinées

Le Monde, Glénat, Fayard

 

Les Macédoniens étaient-ils Grecs ? Ils le sont devenus sous le règne de Philippe, père d'Alexandre.

Les ambitions d'Alexandre III de Macédoine étaient plus élevées : non seulement conquérir l'empire perse, mais unifier les deux civilisations, en imposant les mariages mixtes, et en intégrant les élites locales.

L'album parle très peu de la suite, de l'éclatement de l'empire dès la mort d'Alexandre, le partage entre ses généraux, le plus célèbre étant Ptolémée, créateur d'une nouvelle lignée de pharaons, ancêtre de la fameuse Cléopâtre.

Alexandre "le grand" était petit et ne reculait pas devant les massacres de population.

L'histoire est racontée,  dans cet album, par deux anciens de l'armée d'Alexandre : un admirateur, et l'autre beaucoup plus critique. Ce qui donne une vision plus équilibrée.

 

 

 

08:38 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire

13/08/2019

Au nom du peuple

Robespierre

Scénario : Mathieu Gabella

Historien : Hervé Leuwers

Dessin : Roberto "Dakar" Meli

Couleurs : Chiara Zeppegno - Arancia Studio

Les grands personnages de l'histoire en bandes dessinées

Le Monde - Glénat - Fayard

 

Hervé Lewers, professeur d'histoire moderne à l'université de Lille, directeur des "Annales historiques de la Révolution française", s'est attaché à replacer Robespierre dans le contexte d'une époque hors du commun, en rappelant les principales prises de position qui marquent le cheminement politique de l'"incorruptible".

Robespierre est probablement un des personnages de l'histoire de France parmi les plus controversés. Ange ou démon ?

"Il défend l'accès des protestants et des juifs à la citoyenneté, s'indigne de l'esclavage, s'oppose, en vain, à ce que le droit de vote soit accordé sous condition d'impôt. Il échoue également à faire abolir la peine de mort."

Hervé Lewers souligne que Robespierre n'était pas seul au Comité de Salut Public, et pas le plus intransigeant.

Au début de Thermidor an II,  trop de députés se sentent menacés. La majorité considère que le péril extérieur s'étant éloigné, la "grande terreur" doit cesser".

En 89, il est élu dans son département du Pas-de-Calais, en 92 il se fait élire à Paris, en s'appuyant sur "le peuple" prêt à manifester, et même à s'insurger.

"Il n'y a plus que deux partis en France, le peuple et ses ennemis" (Robespierre). La question qui reste ouverte aujourd'hui est "qui peut prétendre être le peuple ?, ou son seul représentant ?"

 

 

15:16 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire

31/07/2019

La Raison au service de la Justice

Ne tirez pas sur le philosophe !

Frédéric Lenormand

J.C. Lattès

 

L'éditeur de Frédéric Lenormand le présente comme le "San Antonio du thriller historique", ce qui est placer la barre un peu haut. Le style est vif et plein d'humour, très agréable à lire. L'énigme policière est secondaire, comme cela était le cas avec Frédéric Dard.

Ce roman met en scène un Voltaire menant l'enquête en se basant sur la raison, face à Madame du Châtelet plus intuitive. Ils aboutiront aux mêmes résultats.

Le livre est une occasion de rappeler la vie quotidienne au temps de Louis XV.

 

"Je suis le Don Quichotte des malheureux" (Voltaire)

"L'Eglise n'interdisait plus l'examen des trépassés, pourvu qu'on s'abstînt d'y chercher l'emplacement de l'âme ou le secret de la vie."

"Quand on n'est plus très beau ni très jeune, on a intérêt à être très propre."

 

08:00 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, histoire

28/07/2019

Nettoyage "ethnique"

Echanger les peuples

Le déplacement des minorités aux confins polono-soviétiques

1944/1947

Catherine Gousseff

éditions Fayard

 

Il y a peu, je parlais dans ce blog de "l'Europe barbare", de l'historien anglais Keith Lowe qui consacrait une vingtaine de pages aux échanges de populations entre l'Ukraine et la Pologne, en raison des changements de frontières intervenus à la fin de la deuxième guerre mondiale. Catherine Gousseff consacre tout son livre à cet "échange".

De 44 à 46, près de deux millions de personnes se croisèrent, chassées de leurs demeures, dans l'indifférence internationale.

Les Polonais étaient généralement les maîtres dans ce qui devenait la partie occidentale de l'Ukraine, mais ils y étaient démographiquement minoritaires. Ils furent menacés, s'ils ne partaient pas, d'être déportés vers le Donbass, ou même la Sibérie. Les hommes étaient enrôlés de force dans l'armée rouge. Ils partirent complètement dépouillés.

Les Ukrainiens étaient nombreux en Pologne. Dans un premier temps ils acceptèrent leur déplacement vers la "mère patrie", partant avec leur matériel agricole et leurs animaux. Placés dans des fermes collectives miséreuses, ils ne tardèrent pas à reprendre le chemin de l'Ouest. La Pologne leur donna alors la possibilité d'aller encore plus vers l'Ouest, repeupler les terres prises sur l'Allemagne vaincue.

Dans les deux cas, la haine déferlait, faisant des dizaines de milliers de victimes. L'intolérance confessionnelle aggravait la situation. Les églises étaient incendiées avec les villages.

Les plus nombreux à être expulsés furent les douze millions d'Allemands expulsés d'Europe centrale vers l'Allemagne, où ils n'étaient pas les bienvenus.

Les voyages se firent dans des conditions épouvantables. Pas de trains, pas d'abris, pas de nourriture, des attaques de bandes armées pour voler le peu qu'il restaient à ces populations déportées, viols des femmes...

Une page noire de l'histoire de l'Europe.

 

 

08:48 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire